Jean-Michel Saläun, Benoît Habert (dir.). – Architecture de l’information. Méthode, outils, enjeux. Paris : ADBS/De Boeck, 2015. – Coll. Information & stratégie. – 206 p. – ISBN : 978-2-8041-9140-5

Manuel Architecture de l’information sous la direction de Jean-Michel Salaün et Benoît Habert

Jean-Michel Saläun, Benoît Habert (dir.). – Architecture de l’information. Méthode, outils, enjeux. Paris : ADBS/De Boeck, 2015. – Coll. Information & stratégie. – 206 p. – ISBN : 978-2-8041-9140-5Jean-Michel Saläun, Benoît Habert (dir.). – Architecture de l’information. Méthode, outils, enjeux. Paris : ADBS/De Boeck, 2015. – Coll. Information & stratégie. – 206 p. – ISBN : 978-2-8041-9140-5

Information et achat de l’ouvrage sur le site de l’éditeur : http://www.deboecksuperieur.com/titres/132647_2_0/9782804191405-architecture-de-l-information.html

(Description, sommaire, fiche techniques, auteurs, critiques, suggestions)

Sur ce billet du blog Introduction à l’architecture de l’information (http://archinfo01.hypotheses.org/1580), il est possible de consulter le sommaire de l’ouvrage ainsi que les résumés des différents chapitres (en cliquant sur la photo de l’ouvrage).

Un ouvrage coordonné avec le MOOC du même nom

Cet ouvrage a été lancé pendant le MOOC Architecture de l’information diffusé en mai 2015.

Là je dis BRAVO car faire émerger un concept jusqu’à lors inconnu avec un MOOC et un manuel me semble être une approche très intelligente.

Tous les inscrits au MOOC seront potentiellement des lecteurs de l’ouvrage.

A noter, ce livre est le premier manuel francophone sur le sujet.

On retrouve dans l’ouvrage les différents points abordés dans le MOOC mais d’une manière un peu plus détaillée.

Le niveau est ardu tout comme dans le cours mais curieusement, au bout de quelques semaines de cours, on commence à se faire au vocabulaire, aux concepts, aux principes de l’architecture de l’information et du coup relire certains chapitres permet d’avoir la sensation de mieux fixer ses connaissances.

L’ouvrage avec sa table des matières et son index est aussi un support plus facile à manipuler que le cours imprimé (si on a choisi de l’imprimer).

Des problèmes de traduction

L’ouvrage évoque lui aussi le problème de traduction des concepts dont j’ai déjà parlé dans mon retour d’expérience sur le MOOC.

« Nous avons choisi de traduire les noms anglais des principes de Resmini et Rosati par des verbes éventuellement accompagnés d’un adjectif. Dans tous les cas, c’est en effet un processus qui est visé – quelque chose à faire – ce qu’en français un verbe accompagné d’un adjectif traduit plus clairement qu’un nom ». p. 53

Quid du lecteur ?

Pour cet ouvrage, la position du lecteur me semble importante, selon que l’on est professionnel de l’information (et que l’on souhaite le demeurer) ou futur architecte de l’information.

Pour le professionnel de l’information, il est vraiment passionnant de découvrir le sujet et d’essayer de compléter ses lectures par de nombreuses sources annexes pour avoir une sorte d’état de l’art de la matière à un moment donné.

On pourra conserver dans sa pratique professionnelle certains conseils ou méthodes mais il ne sera vraisemblablement pas possible d’appliquer à la lettre tous les beaux principes théoriques lus et étudiés pendant le MOOC sauf à devenir soi-même un véritable architecte de l’information.

Personnellement j’ai été fascinée par la méthode du tri par cartes évoquée au chapitre 8 : classer numérique. Voir mon billet : La méthode du tri par cartes pour concevoir un plan de site internet.

Mais qu’est devenu le cahier des charges ?

J’ai été surprise de constater que le cahier des charges d’un site internet, qui est le seul document dont j’ai entendu parler lors de mes différents projets web, ne soit jamais mentionné, ni dans le MOOC, ni dans l’ouvrage.

Mon hypothèse est la suivante :

ceci vient peut-être du fait que le cahier des charges est sous la responsabilité du client qui l’envoie à plusieurs prestataires internet potentiels afin de les informer du projet et de leur permettre de candidater. Nous avons donc d’un côté le client (en demande d’un projet web) et de l’autre l’architecte de l’information qui exerce en agence web (prestataire). Le MOOC et l’ouvrage se placeraient plus du côté du prestataire que du côté du client (sauf pour évoquer l’expérience utilisateur) ?

Ou alors le cahier des charges est tout simplement has-been ?

De nombreux exemples

L’ouvrage présente l’avantage (par rapport au MOOC) de s’intéresser aux principes de l’architecture de l’information dans leur globalité et pas seulement pour un site internet.

De nombreux exemples permettent de mieux se figurer les différents principes : l’exemple de l’organisation d’un séminaire, le site internet de cosmétiques, le site internet d’un réseau de professeurs, le magasin IKEA…

Un titre qui fait sens

J’ai beaucoup aimé les analogies avec le métier d’architecte (de bâtiments).

« Contrairement à l’architecte traditionnel qui construit des bâtiments faits pour durer, l’architecte de l’information travaille une matière mouvante et fluide. Son projet doit être conçu pour pouvoir évoluer en permanence » (p. 88)

« Tout comme l’architecte d’un bâtiment n’est ni maçon, ni charpentier, ni électricien, ni plombier, mais doit connaître les principales possibilités et contraintes de ces corps de métier pour imaginer un bâti non seulement esthétique et fonctionnel, mais aussi réaliste et solide, l’architecte de l’information doit avoir une bonne culture numérique de base. Il n’est pas nécessaire qu’il soit informaticien mais il doit acquérir les expertises complémentaires indispensables » (p. 183).

A noter, sur le blog de l’Université de Lyon, les droit d’auteur de l’ouvrage (vendu 24,50 euros) reviendront à la junior entreprise des étudiants du master en architecture de l’information de l’université de Lyon. Très belle initiative de la part du collectif d’auteurs.
On peut donc parler d’un titre qui fait sens au sens propre comme au figuré !

Expérience utilisateur, enjeu économique majeur

Ce livre peut aussi constituer une première approche du concept d’expérience utilisateur (UX). Même si je me moque gentiment des gourous de l’UX design dans mon retour sur le MOOC, ce concept est, si l’on en croit les média, un des principaux leviers de l’économie numérique (cf. le succès des sites comme UBER ou Airbnb).

L’expérience utilisateur – UX (chapitre 7) fut aussi pour moi une grande découverte.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce sujet, je viens de lire une chronique récente sur la seconde édition de l’ouvrage de Sylvie Daumal : Design d’expérience utilisateur, Principes et méthodes UX (Eyrolles, 2015).

Chronique : http://www.cio-online.com/actualites/lire-la-rigueur-d-une-conception-orientee-utilisateur-7674.html

Site de l’éditeur : http://www.editions-eyrolles.com/Livre/9782212141764/design-d-experience-utilisateur

En conclusion

Si vous vous intéressez au sujet de l’architecture de l’information, que vous souhaitiez ou non en faire votre métier, ce livre me semble être un très bon investissement, un monde va s’ouvrir à vous !

 

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Publié le 07/07/2015

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  3. […] Quelques commentaires au sujet du Manuel Architecture de l'information sous la dir. de Jean-Michel Saläun et Benoît Habert lu pendant le MOOC du même nom.  […]

  4. […] du cours. A noter, ce livre est le premier manuel francophone sur le sujet. Il est très dense. Voir ma chronique de l’ouvrage Architecture de l’information, méthodes, outils et enjeux, ADBS/De Boeck, […]

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