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Légifrance mockup

Le nouveau Légifrance, chantier toujours en cours

Nul n’est censé ignorer la loi, et pourtant depuis le 12 septembre 2020, date de basculement de l’ancien Légifrance vers la version actuelle, il semblerait que les professionnels du droit se sentent désemparés devant cette nouvelle version de la base du service public de diffusion du droit, voir même, pour certains d’entre eux, en grande détresse documentaire.

Plusieurs tribunes se sont fait l’écho de cette détresse, certains incitent même à signer une pétition pour qu’on leur rende leur bon vieux Légifrance.

Légifrance-20 : faut-il dire le ou la ? par Alain Bénabent in Recueil Dalloz 2020, p. 2393
LégiGoogle par Philippe Conte in JCP G n° 52, 21 décembre 2020, § 1440

Un retour en arrière semble peu probable. Je liste ici quelques ressources pour aider à mieux appréhender le nouveau Légifrance.

Cet article sera régulièrement mis à jour en fonction des supports mis à disposition

Aide Légifrance

Le guide de prise en main rapide (septembre 2020)

https://www.legifrance.gouv.fr/contenu/Media/Files/en-tete/legifrance-modernise-guide-de-prise-en-main-rapide-v1.2.pdf

Le guide des cas d’usage (14/12/2020), des cas pratiques de recherche avec copie d’écran

https://www.legifrance.gouv.fr/contenu/Media/Files/en-tete/legifrance-guide-de-cas-d-usage.pdf

A propos de cette version liste les corrections et mises à jour apportées au site depuis son lancement en septembre 2020

https://www.legifrance.gouv.fr/contenu/pied-de-page/a-propos-de-cette-version

A ne pas confondre avec Information de mises à jour, qui elle, liste la date de mise en ligne des différents fonds documentaires afin de vous éviter de chercher une référence qui ne serait pas encore intégrée à la base (par exemple, une jurisprudence de la Cour de Cassation qui serait déjà disponible sur le site de la Cour de cassation mais pas sur Légifrance).

https://www.legifrance.gouv.fr/contenu/en-tete/informations-de-mises-a-jour

Les webinaires, sont à regarder en replay sur la chaîne Youtube Légifrance

https://www.youtube.com/channel/UCmFgGy1_Z3i_r86I49s5ZVQ/

L’info sur les futurs webinaires ?

Assister aux webinaires est une façon de perfectionner sa recherche sur le nouveau Légifrance, d’être alerté sur les dysfonctionnements en cours de correction et de soumettre ses propres remarques de corrections. Malheureusement ils ne sont pas tous enregistrés. Comment être alerté(e) ? En suivant le compte Twitter de la DILA ?

Compte Twitter de la DILA https://twitter.com/DILA_officiel

Ou via les messages de la liste Juriconnexion.

Retour d’expérience

Rechercher un arrêt avec un numéro de Bulletin Civil dans le nouveau Légifrance

Depuis quelques temps, j’ai remarqué que les stagiaires (avocats ?) reprennent les recherches dans le Bulletin Civil papier. Faut le faire tout de même ! Surtout en période de télétravail renforcé.
Lorsque je reviens en présentiel au cabinet, je dois ranger des volumes qui sont restés sur la table de consultation. Chez nous, les bulletins civils papier, qui à priori, n’ont plus aucun intérêt depuis que la version en ligne de Légifrance existe, sont rangés à plus de 2m de hauteur. Avez-vous déjà essayé de monter sur une échelle à 2m avec des talons et un masque ? C’est un exercice très périlleux car le masque amplifie la perte d’équilibre. Un accident du travail est vite arrivé !
J’ai ma petite hypothèse sur cette situation. Le/la personne ne sait pas (ou n’a jamais su) comment utiliser la recherche experte/avancée dans Légifrance, d’où ce retour au bon vieux papier, une valeur sûre !

Du coup, un petit topo ici sur la recherche d’un arrêt avec un numéro de bulletin dans le nouveau Légifrance.

Légifrance
Bas de l’écran, cartouche Accès rapides
Choisir Jurisprudence judiciaire

Colonne de gauche Passer en recherche avancée en appuyant sur le bouton bleu marine avec la flèche qui fait une boucle

Et là miracle, on retrouve le bloc Par publication au bulletin qui permet d’entrer le numéro au bulletin

Lancement de la recherche TOUT EN BAS de la page dans un bloc bleu marine !

Franchement, c’est tellement peu intuitif que j’oublie d’une fois sur l’autre !

Je crois que j’ai fait ce mémo rien que pour m’aider à mémoriser la manip en l’écrivant.

Des analyses

A souligner l’important travail d’analyse d’Emmanuel Barthe

Le nouveau légifrance : analyse raisonnée de la nouvelle version, article régulièrement mis à jour, très dense, résumé en début d’article.

https://www.precisement.org/blog/Le-nouveau-Legifrance-analyse-raisonnee-de-la-nouvelle-version

Je me pose tout de même la question : est-ce bien normal de devoir lire un article scientifique de 50 pages pour essayer de s’y retrouver dans une base censée être plus simple ?

Mais je rejoins Emmanuel Barthe sur son analyse qu’il ne sert à rien de pleurer sur le vieux Légifrance et de demander son retour. Il vaux bien mieux travailler de concert avec la DILA en faisant remonter nos observations pour que les correctifs soient mis en place, l’ergonomie améliorée et pour espérer bénéficier au plus vite des nouvelles fonctionnalités du nouveau Légifrance. Des améliorations importantes comme la création d’un espace utilisateur pour gérer la veille sont dans la feuille de route depuis le début.

Voir notamment son article, Légifrance ou la critique, rançon du succès

https://www.precisement.org/blog/Legifrance-ou-la-critique-rancon-du-succes.html

On peut aussi compter sur le travail du groupe Juriformation de Juriconnexion.

Et pour présenter Légifrance à l’international, voir l’article :
Here comes the new Légifrance par Michel Fraysse, 15/12/2020

La profession juridique est par nature une profession traditionnelle qui a ses habitudes. La résistance au changement y est forte. Et pourtant, le nouveau Légifrance est arrivé dans une année où tout était à réinventer ! Gageons que d’ici quelques mois le nouveau Légifrance n’aura plus de secret pour nous !

Mise à jour de l’article

Quelques suggestions pour la version modernisée de Légifrance par Antoine Hontebeyrie in Recueil Dalloz, 28 février 2021, n° 7, pp. 358-359 : dans cet article consacré au module de recherche avancé de la jurisprudence judiciaire, l’auteur demande des améliorations concrètes de la base comme par exemple l’amélioration de la recherche sur les champs Titrage et résumés, le retour de la troncature * et plusieurs améliorations d’ergonomie liées à la recherche ou à l’impression de la jurisprudence.

Reliure, échantillons de toiles

Sauvons le métier de relieur juridique !

La reliure un métier sinistré !

Lorsque j’ai voulu écrire un article sur la reliure juridique et notamment lister les prestataires, j’ai été surprise par l’hécatombe de relieurs disparus ces trois dernières années.

Avant de choisir un relieur, il est donc prudent de vérifier qu’il existe toujours car, avec le numérique et la baisse des budgets, la profession est vraiment sinistrée.

Reliure, échantillons de toiles

Reliure, échantillons de toiles

L’importance de faire relier ses collections

Et pourtant il est important de faire relier ses collections de revues juridiques.

Une collection papier reliée reste complète, une reliure est lourde, elle s’emprunte difficilement. De ce fait, elle a moins tendance à disparaître alors que le fascicule d’une revue peut facilement disparaître un vendredi soir, voyager jusqu’à la maison de campagne de l’indélicat emprunteur où il finira sa triste vie de fascicule orphelin, vous empêchant par la même occasion de relier le reste de la collection.

Une collection papier c’est le patrimoine du cabinet (ou de la structure juridique) tandis que l’informatique c’est du vent !
Si vous supprimez tout le papier au profit des bases de données électroniques, le jour où vos relations commerciales avec un éditeur juridique seront très tendues conduisant à une rupture de l’abonnement numérique, vous perdez l’accès aux données. Si vous avez conservé le papier, la recherche thématique sera sans doute moins aisée mais vous n’aurez pas tout perdu.

Parfois les éditeurs nous mettent des bâtons dans les roues !

Coup de gueule contre les éditeurs qui changent les formats en cours d’année : un format A5 devient subitement un format A4 ou vice versa : il faut alors faire deux reliures pour la même année et  changer l’emplacement sur les étagères ! Toute une révolution dans la bibliothèque pour un caprice de maquettiste !

Idem pour ceux qui font des numéros doubles pour le dernier d’une année N et le premier de l’année suivanteN+1, et là je choisis de relier quelle année ? La N ou la N+ 1 ? Dans tous les cas, il me manquera un numéro.

Quant à ceux qui fusionnent les revues en cours d’année, ce n’est pas mieux !

Ci-dessous, l’extrait d’un message d’une collègue documentaliste juridique au sujet de la fusion de la Revue de Jurisprudence Fiscale (RJF) avec le Bulletin des Conclusions Fiscales (BDCF) en fin d’année 2015.

« De plus, il  aurait été plus judicieux pour le classement dans nos bibliothèques (reliure, futures recherches, classement des périodiques, etc …) que ce changement s’effectue en janvier 2016. En cours d’année cela rend difficile  la recherche d’éléments et carrément impossible dans les prochains mois. Qui se souviendra en 2018 que la fusion avait eu lieu en novembre et donc que la fin du BDCF en 2015  n’est pas classée avec les autres années du BDCF mais avec toute la RJF ? »

Vous suivez toujours ?

Reliure JCP G

Reliure JCP G, cuir nervé

Comment je prépare mon train de reliure

Par « train de reliure » on entend : le tri des documents imprimés envoyés chez le relieur pour les réparer ou les relier. On établit un bordereau détaillant avec précision le travail à effectuer (format et type de reliure). Ça ne veut pas dire que le relieur vous emmène en vacances !

Si vous avez enregistré la bonne réception de vos fascicules tout au long de l’année (opération de bulletinage), la reliure de fin d’année ne devrait pas vous poser trop de soucis.

Il est toujours plus facile d’obtenir un numéro manquant auprès de l’éditeur peu de temps après sa sortie plutôt que plusieurs années après.

Les numéros manquants se commandent directement auprès de l’éditeur. Attention, certains éditeurs facturent ce service au prix fort.

Ne pas oublier qu’une collection complète contient tous les numéros de l’année + la table annuelle qui est parfois incluse dans le dernier numéro de l’année ou envoyée avec les premiers fascicules de l’année N+1.

La nouveauté 2016, c’est la disparition des tables annuelles papier chez l’éditeur LexisNexis.
Non seulement le coût de l’abonnement ne baisse pas, mais l’abonné doit désormais imprimer lui-même sa propre table sur le site de l’éditeur !

« Les tables annuelles de vos revues sont exclusivement disponibles en ligne à compter de 2015. « 
http://www.lexisnexis.fr/services_abonnes/Actualite-Revues/Tables-Annuelles

Aucun courrier ou e-mail pour prévenir les abonnés de ce nouveau dispositif. Certains risquent d’attendre longtemps leurs tables 2015 !

Pointer tous les numéros et les tables, les isoler jusqu’à l’arrivé du relieur. Lui préparer une liste de ce que vous lui confiez, liste que vous reprendrez au retour pour pointer vos tomes reliés.

Lorsque vous faites relier une revue pour la première fois, vous devez définir avec le relieur le type de reliure (cuir/papier/toile), le type de couture, le titrage de la collection, le nombre de volumes (qui souvent est dicté par l’épaisseur maximum d’un tome).

La première année avec un prestataire est donc la plus lourde. Par la suite, il doit être en mesure de reprendre vos gabarits d’une année sur l’autre, à l’exception des nouvelles revues ou des changements de format.

Reliure, la plaçure

Reliure, la plaçure

Quel coût ?

Le coût de la reliure est souvent un coût par volume.

Le coût dépend du type de matière sélectionnée. Le cuir est plus cher que le papier qui est plus cher que la toile.

Le coût peut varier selon les opérations de plaçure. La plaçure est l’opération qui consiste au débrochage des cahiers d’une revue, à la suppression des couvertures, au regroupement des différentes parties dont la numérotation est consécutive et à leur assemblage afin de constituer un volume avant couture. La plaçure est simple s’il s’agit de supprimer les couvertures et d’assembler les numéros les uns à la suite des autres; elle est plus complexe lorsqu’il faut tout déconstruire pour tout ré-assembler (cf. Semaine Juridique, Dalloz).

Afin de faire des économies, certaines revues peuvent être reliées tous les deux ans mais attention à l’épaisseur du volume.

Le type de couture peut impacter le coût de la reliure.

Enfin, le titrage du volume (directement sur le support ou sur une pièce de titre en cuir) s’ajoute aussi au coût de la reliure.

Chez certains relieurs, il faut parfois ajouter un coût de livraison.

Reliure Gazette du Palais

Reliure GP, cuir nervé

De toutes les matières…c’est la toile que j’préfère

La reliure toilée est bien suffisante. La reliure en cuir c’est joli mais de nos jours tout le monde s’en moque, y compris les photographes car plus personne ne fait de portrait d’avocat devant les reliures en cuir de la bibliothèque !
Le côté rat de bibliothèque n’a plus cours. L’avocat 2.0 se doit d’être geek sinon il prend le risque d’être ubérisé dans les plus brefs délais !

La reliure toilée existe en différents coloris. Un bon moyen mnémotechnique pour repérer vos collections en bibliothèque est de choisir une couleur de toile en rapport avec la couleur de la couverture d’origine de la revue. Sinon la reliure assortie avec la couleur de la moquette c’est bien aussi, cf. Option Finance ci-dessous (private joke dvmb) !

Reliure Option Finance

Reliure Option Finance, toile + pièce de titre cuir

Au secours, la revue est partie à la reliure !

Pas de panique ! Dans la plupart des cas, il vous reste un accès numérique à la revue.
Sinon, il est toujours possible de passer commande d’une référence à la bibliothèque de l’Ordre des avocats ou à la bibliothèque Cujas.

Le temps moyen du traitement de plusieurs caisses de revues à relier est en général d’un mois ou un mois et demi selon la charge de travail du relieur.

La reliure revient ! Youpi !

Sauf qu’il faut la ranger et que chaque année qui passe représente un ou plusieurs volumes en plus qu’il faudra caser sur des étagères qui ne sont pas extensibles à l’infini. Bon courage !

Compléter ses collections anciennes

Les déménagements, regroupements de cabinets ou opérations de désherbage sont parfois l’occasion de compléter les collections anciennes incomplètes sous réserve d’avoir la place de stocker les reliures et d’être très réactif lorsque vous recevez l’information concernant un don de revues. (Désherbage = tri dans les collections et suppression des doublons, des collections/ouvrages obsolètes, ne signifie pas que le/la documentaliste cultive un jardin !).
Bien souvent, la numérisation des revues sur les sites des éditeurs date des années 90. Le papier est donc la seule alternative pour toutes les recherches de références antérieures à cette période.

Reliure Revue Banque

Reliure Revue Banque, toile + titrage sur le volume

Les solutions alternatives à la reliure

Lorsqu’une collection est incomplète, il n’est pas possible de la faire relier. Dans ce cas, vous pouvez toujours rassembler vos revues dans des boites de rangement de revues du commerce.
Certains éditeurs vendent leurs propres boites de rangement. Une solution alternative moins coûteuse que la reliure.
Dans ces deux cas, l’intégrité des collections n’est plus garantie.

Boites de rangement revues

Une alternative à la reliure en cas de collection incomplète

Classement BRDA, boites EFL

Classement BRDA, boites EFL

La reliure c’est aussi la réparation

Si vous possédez un ouvrage juridique très abîmé et qu’il est épuisé chez l’éditeur, vous pouvez aussi le faire relier afin d’assurer sa conservation.

Reliure Soinne, Traité des procédures collectives

Il est pas beau mon Soinne vert olive ?

Spéciale dédicace

Cet article est dédié à tous ceux qui pensent que le numérique a définitivement supprimé toutes les tâches d’administration des bibliothèques juridiques. S’ils ont encore un doute, qu’ils passent me voir en période de reliure ou de commande des codes et mémentos et je leur montrerai que gérer une bibliothèque c’est aussi s’occuper du papier, que ça prend du temps et que c’est physique !


Liste de relieurs

N’hésitez pas à revenir vers moi par message privé ou via les commentaires, si vous avez des correctifs à apporter à cette liste. Liste mise à jour en février 2020.

♦ Atelier Ça Relie à Paris 
Aude Quéré

135 bd Chanzy
93100 MONTREUIL

Tél : 06.61.96.03.38

Mail : ca-relie-a-paris@hotmail.fr

http://www.ca-relie-a-paris.fr/

Note : propose aussi des cours de reliure dans son atelier. Un site internet qui donne vraiment envie de se mettre à la reliure !

♦ Atelier Dala
David Lambert

15 Rue Arcisse de Caumont,
14000 CAEN

Tél/Fax : 02.31.86.08.33

Mail : dalaatelier@gmail.com

http://www.atelierdala.fr/

♦ Atelier Saint Luc
Mr. Claude Barrier

24, rue Carnac
72190 COULAINES

Tél. 02 43 81 18 66
Fax. 02 43 81 19 26

Mail : info@reliuresaintluc.com

http://www.reliuresaintluc.com/

♦ Reliure Houdart Relicentre

77, rue Broca
75013 PARIS

Tél. : 01 43 31 40 36

Mail : houdart@relicentre.fr

http://www.reliure-dorure-paris.fr/

http://www.atelier-houdart.fr/

♦ Reliure Noblecourt

21, rue Esther Cordier
92320 CHÂTILLON

Tél : 01.42.53.47.27

Mail : reliure.noblecourt@free.fr

http://www.reliure-noblecourt.fr/

Solange de Verbizier

♦ Solange de Verbizier

Atelier de reliure – dorure d’art
75, rue Buffon
75005 Paris

Tél. : 01 43 37 53 68

http://www.reliure-paris.fr

 

 

ouvrages juridiques

Les ouvrages juridiques en ligne

ouvrages juridiques

Cet article a été inspiré par les Tendances de l’année 2018 évoquées par Sandrine Esclangon lors de l’AG Juriconnexion du 29 mars 2018.

Vous trouverez ci-dessous une liste de bases de données où l’on peut trouver des traités juridiques en format numérique. N’étant pas utilisatrice de toutes les bases listées, n’hésitez-pas à revenir vers moi si vous souhaitez compléter l’information.

Les bases de données juridiques avec des ouvrages numériques

Dalloz Bibliothèque

L’offre se compose d’une base de données dite Bibliothèque Numérique Dalloz Complète avec 1000 titres disponibles et d’une base de données Bibliothèque Professionnelle qui contient 500 titres (et pas les ouvrages universitaires).

Les ouvrages sont issus des collections Dalloz : codes, Précis, Mémentos, Dalloz Action, Lexiques, HyperCours, Cours, Grands arrêts, Mélanges, Nouvelle bibliothèque de thèses, Encyclopédies Delmas, Annales du droit, Aide-mémoire.

Ces bases contiennent à la fois les nouvelles éditions disponibles dès leur parution ainsi que les anciennes éditions, ce qui est bien commande dans le cas des codes en l’occurrence.

La recherche dans cette base ne s’applique qu’aux ouvrages et non aux autres fonds documentaires Dalloz.

https://www.dalloz-bibliotheque.fr/

Dalloz-avocats

Quelques ouvrages disponibles principalement de la collection Dalloz Action ou Dalloz Référence. Leur nombre dépend du nombre de matières souscrites par l’abonné.
Ces ouvrages peuvent ressortir via une recherche thématique sur l’ensemble des fonds documentaires Dalloz.
Pas d’archive.

https://www.dalloz-avocats.fr/

Lextenso

Les ouvrages sont disponibles en fonction des thématiques choisies par l’abonné (chez cet éditeur on parle de pack, par exemple pack affaires, pack contrats,…) : ouvrages des éditions LGDJ, Précis Domat, Manuels, Collection Ghestin de Traités de droit des affaires, ouvrages Defrénois (dont les Traités de Droit Civil), ouvrages Gazette du Palais, collection Joly Pratique des affaires, collection Les intégrales.
Pas d’archive.

https://www.lextenso.fr/

Smarteca (Lamy)

Smarteca n’est pas qu’une bibliothèque d’ouvrages mais plutôt une application numérique qui permet de consulter livres, ouvrages et revues Lamy, sur ordinateur ou tablette, en mode connecté ou non, avec un mode feuilletable.

Contenu : publications Lamy, Liaisons Sociales, ASH et Entreprise et Carrières, ouvrages Wolters Kluwer en anglais, collection Lamy Axe Droit, collection Lamy Conformité.

A noter, si vous êtes abonné à la version papier d’un Lamy, vous pouvez bénéficier gratuitement d’un accès à sa version numérique sur Smarteca.

Pas d’archive à ma connaissance.

https://www.wkf.fr/publications_smarteca.html

http://www.smarteca.fr/

Editions Francis Lefebvre : Navis

Mémentos et bibliothèque numérique de quelques ouvrages. Leur nombre devrait augmenter en 2019. Leur nombre est également lié aux matières souscrites par l’abonné.

Archives depuis 2013.

https://boutique.efl.fr/documentation/par-gamme/navis.html

Revue Fiduciaire

http://revuefiduciaire.grouperf.com/: Mensuel, Hors-série et dictionnaires sur ce site

http://rfedition.grouperf.com : site dédié à la lecture en ligne des ouvrages (traités, codes et dictionnaires). Ouvrages dans les thématiques Vie des affaires, Fiscal, Social, Paye et Comptable. Mises à jours en continue pour certains.

Kluwer Arbitration

Contient 270 livres en octobre 2018, en anglais

http://www.kluwerarbitration.com/

Concurrences+

Le fonds initial est de 25 ouvrages en 2018.
10 nouveaux titres sont prévus pour 2019.

http://www.concurrences.com/fr/les-livres/

Stradalex

Strada lex contient près de 2000 monographies publiées par les marques d’édition du Groupe Larcier (Bruylant, Larcier, Larcier Business, Promoculture-Larcier) et par des éditeurs partenaires tels que Edi. Pro.

Vous pouvez activez la version électronique de votre monographie sur Strada lex grâce au code imprimé au verso de la couverture.

Les recherches sont facilitées grâce à un classement par collection et par éditeur.

https://www.stradalex.com/Stradalex/fr

ouvrages juridiques

Quelques points à signaler aux éditeurs

Les Services Documentations aiment disposer des archives des ouvrages. En pratique, idéalement toute base devrait disposer d’une partie archive distincte de la partie en cours.

Pour une meilleure visibilité des ouvrages dans nos fonds documentaires, il nous faut les intégrer dans nos catalogues documentaires. Un simple document de type tableau Excel avec les coordonnées de l’ouvrage et surtout son lien profond dans la base de données de l’éditeur permet son intégration dans un intranet documentaire.

Les éditeurs manquent parfois de communication sur l’enrichissement de leurs fonds documentaires. De ce fait, il est plus difficile de les valoriser auprès de nos lecteurs.

Les ouvrages et codes LexisNexis ne sont pas disponibles sur Lexis360 et manquent de visibilité de ce fait.
Ceci dit, au moment où j’écris l’article (novembre 2018) l’éditeur nous informe de la mise en ligne du  Guide des Pactes d’actionnaires et d’associés co-écrit par Sophie Schiller et Didier Martin.
Pour l’instant l’ouvrage se trouve dans le contenu Encyclopédies en fin de liste (pas très visible). J’imagine que si l’éditeur choisit de mettre en ligne d’autres traités, ils seront basculés dans une rubrique dédiée ? Je n’ai pas réussi à en savoir plus sur les projets de l’éditeur. A suivre…

De même, les ouvrages des éditeurs juridiques « confidentiels » ne sont pas souvent disponibles en version numérique même si leurs ouvrages font autorité.

Quelques avantages du livre numérique : mobilité, disponibilité, recherches.

Mais aussi des inconvénients : poids des habitudes, besoin de feuilleter, persistance de la lecture du papier et finalement démultiplication des coûts.

Je remercie Sandrine Esclangon pour son aide dans la préparation de cet article.

L’article sera mis à jour régulièrement. L’illustration de l’article est à prendre au second degré. La matérialisation papier d’une bibliothèque juridique est bien plus photogénique qu’un écran d’ordinateur. A savoir, si l’avocat a le choix, il préférera (presque) toujours consulter la version papier d’un ouvrage.

La doc juridique expliquée à ma mère

Lors d’une soirée festive, il m’est apparu que la profession de documentaliste juridique est mal connue. Parfois nos proches ne savent pas en quoi consiste notre activité quotidienne.

Un petit article pour dresser rapidement le portrait d’une profession qui mérite d’être connue et reconnue !

OU ?

On trouve des documentalistes juridiques dans les (gros) cabinets d’avocats, dans les directions juridiques de grosses entreprises, chez les notaires, dans les bibliothèques universitaires, dans la fonction publique, dans les administrations.

En QUOI consiste ce travail ?

Une des tâches historiques est celle de gestion de la bibliothèque. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette tâche n’a pas disparu avec internet. Les juristes restent des individus attachés au papier. Entre les commandes, la mise à disposition d’ouvrages via l’emprunt, la reliure des collections et la mise à jour des encyclopédies à feuillets mobiles, gérer une bibliothèque physique constitue encore une part importante du travail des documentalistes.

Bien sûr le numérique est désormais incontournable. Il s’agit pour le documentaliste d’être un SUPER utilisateur de toutes les bases de données juridiques en ligne qu’elles soient publiques ou privées afin d’en tirer le meilleur parti et de pouvoir former les utilisateurs.

Pour ces utilisateurs nous effectuons des recherches sur tous supports, principalement des recherches complexes.
Quelques exemples de recherches : jurisprudence, doctrine, textes législatifs, conventions collectives, modèles d’actes, rapports, données chiffrées (informations financières), marques/brevets, information économique, information sur les sociétés et leurs dirigeants, informations prospectives de type intelligence économique, références bibliographiques, etc…

La veille juridique occupe également une grande partie de notre temps. Il s’agit de suivre en quoi les nouvelles dispositions législatives ou les évolutions de la jurisprudence vont impacter le cours des dossiers. Dans le milieu du droit des affaires, on pratique de nombreuses veilles : la veille client, la veille économique, politique, financière (car le monde du droit des affaires est imbriqué dans tout ce tissus), la veille métier (pour suivre le métier d’avocat et les innovations du secteur juridique qui sont nombreuses) et une veille concurrentielle. Ce qui nous fait pas mal de choses à surveiller !

Les résultats de nos recherches, sont délivrés sous forme de produits documentaires (on parle aussi de livrables) : notes, synthèses, panoramas de presse, impressions ou téléchargements variés depuis nos bases de données, bulletins de nouvelles acquisitions. Parfois on parle de Diffusion Sélective de l’Information (DSI), lorsqu’une information ciblée est envoyé à un avocat/juriste ou un groupe de personnes déterminé. Notre principal fléau reste l’Infobésité (trop d’info tue l’info !). Un documentaliste doit savoir trier, filtrer et restituer la bonne information à la bonne personne.

Certaines documentalistes assurent d’autres taches comme l’archivage (on parle alors de record manager), la communication interne et externe de la structure qui les embauche, la gestion des sites (intranet documentaire, site intranet général, site internet) de la structure (on parle alors de webmaster) ou la participation à des projets informatiques divers et variés. Etre multi-casquettes est parfois une évidence si l’on est sensible à l’évolution mondiale des métiers. Dans la presse, on parle souvent d’ « ubérisation » des professions. Cette « ubérisation » touche aussi la sphère juridique. Voir mon article sur l’évolution du métier de documentaliste vers d’autres fonctions.

Pour QUI ?

Qui sont nos utilisateurs ? Des avocats, des juristes mais surtout des stagiaires. Notre métier consiste à leur donner de bons réflexes, des trucs et astuces de recherche tout un ménageant un juste équilibre entre le tout numérique et les méthodes plus traditionnelles de recherche. Voir mon article portant sur l’enseignement de la doc juridique au digital natives.

Nos interlocuteurs sont aussi des fournisseurs (libraires), principalement des éditeurs juridiques ou des éditeurs de solutions informatiques avec qui nous devons négocier un budget de plus en plus serré où coûts du papier et des bases de données en ligne se cumulent.

Dans le milieu de la documentation juridique, il n’est pas étonnant de constater une bonne interactions entre documentalistes, y compris de cabinets concurrents, éditeurs, juristes, membres du milieu institutionnel ou universitaires. Cette coopération s’établie le plus souvent autour d’associations (comme l’association Juriconnexion) dont l’objectif est d’étudier le fonctionnement des bases de données juridiques et de faciliter leur adéquation au marché.

COMMENT?

A l’heure du numérique et de la recherche immédiate de résultat, les principaux outils du documentalistes juridiques sont les bases des données en ligne.
Parmi ces bases, on distingue celles des institutions publiques (gratuites), celles des éditeurs privés (payantes) ainsi que les bases de données internes, constituées soit à l’aide de logiciels documentaires dédiés, soit à l’aide de de logiciels bureautiques ou spécialisés servant à la Gestion Electronique des Documents (GED). Les bases de données internes reflètent la politique de gestion documentaire qui va du simple catalogue de bibliothèque jusqu’au portail documentaire complexe incluant parfois une gestion des connaissances que l’on appelle aussi KM pour Knowledge Management.

MAIS ENCORE ?

Cette vision du métier est forcément incomplète. Le poste de documentaliste juridique varie considérablement d’une structure à l’autre en fonction du domaine de spécialité de la structure, de la hiérarchie, de la taille de l’équipe, du type de structure (privée ou publique), de l’importance accordée à la fonction.

Dans les cabinets d’avocats, le documentaliste fait partie des fonctions support. Cette classification « modeste » du métier me convient bien. On peut éprouver beaucoup de satisfaction à participer à l’élaboration de stratégies juridiques au service des clients.

Fonction Support

Dessin offert par Yves Barros

Une autre particularité du métier de documentaliste juridique est d’être en constante évolution.

Le droit évolue tous les jours et se complexifie souvent du fait de l’accumulation des réformes pourtant à visée de simplification.

La technique a beaucoup évolué par ailleurs depuis les bases de données sur MINITEL, en passant par les bases de données client-serveur, la recherche sur internet avec toutes les évolutions du web, l’utilisation des réseaux sociaux pour la veille jusqu’à l’intelligence artificielle et la justice prédictive pour ne citer que deux innovations récentes.

Le temps du bibliothécaire colle-papier-ciseaux est révolu depuis longtemps même si c’est malheureusement encore l’image qui perdure parfois chez nos interlocuteurs ignorants du métier.

Une bonne raison pour diffuser cet article autour de vous !

J’espère que cet article servira à renseigner celles et ceux qui envisagent de se tourner vers cette branche de la documentation ou celles et ceux qui côtoient un ou une documentaliste juridique sans trop savoir en quoi consiste son métier. Si vous venez de rencontrer un(e) documentaliste juridique lors d’une soirée, vous voilà, je l’espère, mieux renseigné(e). Vous pouvez aussi le transférer à votre maman comme je vais le faire moi-même !

L’article pourra être complété par des commentaires.

Note du 29/11/2017 : pour une version américaine un peu plus piquante mais dans le même esprit que cet article, vous pouvez lire : The magical law library staff.

Note du 13/07/2022 : pour une vision plus universelle (moins doc juridique), voir le très bel article d’Anaïs Chancel « De l’image sociale des documentalistes ».
https://www.linkedin.com/pulse/de-limage-sociale-des-documentalistes-ana%25C3%25AFs-chancel/

Pour l’enseignement de la documentation juridique dès l’université pour les digitales natives

Cours Doc Juridique, venez nombreux

Pour un digital native « tout ce qui ne figure pas sur internet n’existe pas ». Heureusement au contact de documentalistes, qui ont connu la recherche juridique avant internet, ils arrivent parfois à changer d’avis mais la route est longue.
Avec mes consœurs et confrères documentalistes d’autres cabinets d’avocats, nous constatons souvent les lacunes de la formation en recherche juridique des stagiaires. Ce n’est pas tout à fait leur faute puisqu’à ma connaissance (presque) aucune faculté de droit ne dispense de cours de recherche juridique et/ou veille juridique.

Réformer l'enseignement du droit en France à la lumière des systèmes étrangersAvec le récent rapport de Mustapha Mekki Réformer l’enseignement du droit en France à la lumière des systèmes étrangers (LexisNexis, 2017), je m’attendais justement à trouver mention de cette piste pour améliorer le cursus universitaires des étudiants. Le point est abordé rapidement, il faut lire entre les lignes.

Au paragraphe 50 du rapport l’auteur évoque les dangers du numérique sur la formation des étudiants.

« Même si les étudiants font partie de la génération du numérique ils ne savent pas toujours utiliser pleinement les sources numériques du droit. Une formation s’impose sur l’utilisation des bases de données et sur les différents sites de recherches. L’effet pervers réside également dans la création d’une génération d’étudiants qui ne savent plus écrire, argumenter, synthétiser, car Internet mâche le travail (…). Il faut apprendre aux étudiants à lire des textes longs dont ils doivent faire ressortir l’essence. Ils doivent apprendre à sélectionner les informations et ne pas être dépendants d’un Internet qui prétend le faire à leur place. » (p. 34).

Alain Levasseur insiste sur le risque technologique en Amérique du Nord : « Malheureusement, une conséquence néfaste de cette automatisation extrême de la pratique du droit est que le lawyer perd le contrôle de ses facultés cognitives comme il perd aussi le sens des relations humaines ainsi que le besoin de rapport sociaux (p. 59). »

Le rapport Mekki donne 22 pistes pour une université du XXI siècle. La piste 8 semble être la piste qui se rapproche le plus de mes préoccupations.

8 – Réduire la quantité des enseignements pour privilégier une formation axée sur la méthode (identifier le problème juridique, chercher l’information, sélection en distinguant l’essentiel de l’accessoire, travailler la capacité à synthétiser, à hiérarchiser les informations et les arguments avec un esprit critique et constructif). (p. 40)

Voici quelques unes de mes idées pour développer ce point.

1. La recherche sur internet

Touche Droit, crédit photo EFL

Même si tous les éditeurs juridiques tendent à inciter l’utilisateur de leur base de données à faire « une recherche à la Google », ne pas s’en contenter. Apprendre à utiliser d’emblée la recherche avancée ou recherche experte de chaque base de données. Elle donne de meilleurs résultats. Parfois elle est même indispensable pour accéder à certains types d’information.

De même, il est indispensable de bien connaître le fonds documentaire et les spécificités de chaque éditeur juridique. Parfois le problème de recherche réside dans une méconnaissance de la richesse ou de la spécificité d’un éditeur plus que dans l’utilisation des fonctions de recherche.
La recherche d’information juridique sur internet via un moteur de recherche (Google) n’est pas à exclure. Elle se fera plus aisément si l’élève maîtrise les bases de la logique booléenne ainsi que quelques commandes professionnelles qui permettent de tirer le meilleur partie de ce type de recherche.
Sur ce sujet, voir l’article très complet et à jour d’Emmanuel Barthe Utiliser Google pour des recherches juridiques.

2. Tout ce qui n’est pas sur internet n’existe pas !

Et bien si !

Réintroduire auprès des digital natives les vieux réflexes comme :

  • la recherche dans les sources papier (la recherche dans les archives des revues, la recherche via la table des matières des traités ou encyclopédies),
  • la commande par courrier aux greffes,
  • la recherche d’information par téléphone,
  • la recherche via des experts que l’on trouvera dans les réseaux sociaux professionnels ou dans son carnet d’adresses,
  • le déplacement à l’extérieur dans des bibliothèques publiques ou des centres de documentation privés.

Dans ce cas, il faut accepter que le résultat de la recherche ne soit pas immédiat mais prenne quelques heures, quelques jours, quelques semaines, une contrainte bien difficile à faire admettre de nos jours.

3. L’autoformation

Saisir toutes les opportunités de formation à la recherche et à la veille juridique en s’inscrivant aux formations dispensées par les bibliothèques universitaires, en assistant à des présentations organisées par les éditeurs, en consultant les fiches détaillées du Jurisguide.

Pour mémoire :

Jurisguide LogoJurisguide est destiné aux étudiants en sciences juridiques et aux formateurs aux méthodologies de  recherche d’information juridique.

Ce site propose un panorama des ressources documentaires disponibles dans le domaine du droit, des guides pour pratiquer une recherche d’informations efficace, des outils et des supports de formation pour accompagner la réalisation de cours.

Les ressources proposées sur le Jurisguide sont réparties en deux ensembles :

  • ressources documentaires : 141 fiches descriptives de revues, encyclopédies, dictionnaires, banques de données
  • ressources pédagogiques : 84 guides et supports pédagogiques

D’une manière générale, le site de la bibliothèque Cujas, bien que très dense, est une mine d’information sur les outils et techniques de recherche juridique.
Voir également le blog de mon confrère Emmanuel Barthe, precisement.org, un blog pour l’information juridique.

4. Dans son interaction avec un documentaliste : faire un usage modéré de la phrase COMMANDER EN URGENCE

Ça sent le vécu !

On ne commande pas en urgence un traité de droit épuisé, une thèse non éditée (voir mon article Rechercher une thèse de droit d’après ses références), une jurisprudence de première instance des années 80 inédite et non publiée. Il faut accepter que certaines données soient plus difficiles à obtenir et en tenir compte pour le calendrier du dossier.

5. Introduire la pensée visuelle dans le cursus de droit

La pensée visuelle est particulièrement efficace pour synthétiser, extraire des mots-clés, hiérarchiser l’information. Je pense donc qu’elle pourrait aussi aider à améliorer bon nombre de problèmes soulevés dans le point 8 du rapport (voir ci-dessus). En droit on parle de legal design.

Pour conclure

Il semble presque absurde que de jeunes juristes qui vont passer la plus grande partie de leur début de carrière à faire des recherches juridiques soient si peu préparés aux techniques de recherche et de veille juridique. Introduire cet enseignement dès les premières années de la faculté de droit semble logique et profitable.
L’enseignement de cette matière devra s’adapter aux digital natives en communiquant avec eux avec des références qui leur sont familières. Toutefois, il faudra aussi les inciter à envisager, dans certains, cas de se tourner vers les modes traditionnels de recherche.

En savoir plus :

Crédit photos : LexisNexis/Club des juristes, EFL, Jurisguide + petite créa personnelle

Magazine Panthéon Assas, n° 5, octobre 2017

L’avenir du livre juridique à l’heure de la documentation numérique

Magazine Panthéon Assas, n° 5, octobre 2017

Présentation de l’interview

LIVRE OU NUMÉRIQUE ?

Alors que se tiendra, le 7 octobre prochain, la 9e édition du Salon du livre juridique dans les salons du Conseil constitutionnel sous l’égide du Club des Juristes, nous avons souhaité interroger trois acteurs du monde juridique sur l’évolution qu’ils voyaient se dessiner dans un secteur soumis à une révolution digitale sans doute aussi radicale que le fut l’invention de l’imprimerie en son temps. Au-delà même des enjeux pour le secteur éditorial, c’est toute la formation juridique et – plus largement – intellectuelle des nouvelles générations qui est en jeu, avec, pour objectifs à terme, l’insertion professionnelle de jeunes juristes au fait des bouleversements numériques induits dans leur futur milieu professionnel et la conscience qu’une intelligence humaine bien ordonnée fera toujours la différence.

Pour le magazine de la Sorbonne, j’ai répondu aux questions de Dorothée Marciak.

Au départ il s’agissait de s’interroger sur la place de l’ouvrage juridique papier quelques semaines avant le salon du livre juridique qui se tient début octobre au Conseil Constitutionnel.
Finalement, portées par nos enthousiasmes respectifs sur l’évolution des métiers du droit, la discussion s’est nettement élargie aux pratiques documentaires en cabinets d’avocats.

Dans cet article, le professeur Pierre-Yves Gautier livre un précieux témoignage en faveur du livre papier sans pour autant nier l’importance d’une vérification dans les bases de données numériques.

Enfin, Caroline Sordet, directrice éditoriale chez LexisNexis, plaide en faveur de la complémentarité des supports.

Le magazine est disponible gratuitement sur tous les sites de l’université.

Le numéro 5, daté d’octobre 2017 n’est pas encore disponible en ligne. Il semblerait que l’Université favorise une première diffusion sous format papier avant de mettre le magazine en ligne.

Lien pour consulter l’interview :

L’avenir du livre juridique à l’heure de la documentation numérique, interview, Panthéon Assas Magazine, n°5, octobre 2017

Dans cette revue, j’ai particulièrement aimé l’article sur Paul Viollet, premier directeur de la Bibliothèque de la Faculté de droit et des sciences économiques de Paris ainsi que l’article de présentation du DU Droit et technologies du numérique.

Une revue très qualitative, attractive, bien documentée, qui mérite que l’on fasse un petit détour par la rue Soufflot !

« Maîtriser l’information, la documentation et la veille juridiques » , Didier Frochot, Territorial éditions, 2016

Maîtriser l’information, la documentation et la veille juridiques par Didier Frochot

« Maîtriser l’information, la documentation et la veille juridiques » , Didier Frochot, Territorial éditions, 2016Maîtriser l’information, la documentation et la veille juridiques, Didier Frochot, Territorial éditions, 2016

Bien que les titres du groupe Territorial soient plutôt destinés au public des collectivités territoriales, cet ouvrage, écrit par Didier Frochot intéressera tous les juristes et documentalistes, qu’ils appartiennent au secteur public ou privé (directions juridiques, cabinets d’avocats).

Des anciennes versions de l’ouvrage, l’auteur a conservé les paragraphes sur l’histoire des bases de données juridiques et ceux qui ont connu l’époque du 3615 Joel (Journal Officiel électronique) les liront avec une certaine nostalgie. Pour les autres, ce sera un moyen de mesurer le chemin parcouru et d’apprécier les services existants à leur juste valeur.

L’ouvrage est riche en conseils, notamment ceux qui ont trait à la spécificité du vocabulaire juridique (pp. 85-94). La procédure d’élaboration du droit, indispensable à la compréhension préalable des recherches juridiques, est également largement détaillée. De nombreuses sources gratuites sont analysées de manière approfondie (Légifrance, Assemblée Nationale, Sénat et sites européens); les éditeurs privés ne sont pas oubliés pour autant. L’annexe Comment lire une référence bibliographique juridique (pp. 80-82) complète utilement le guide de citation des références juridiques publié par le Syndicat national de l’édition (SNE) en décembre 2016[1].

On note avec satisfaction que la partie vieille juridique est plus étoffée que dans les précédentes éditions avec notamment une partie sur Twitter. En revanche, et c’est fort dommage, l’ouvrage ne contient pas d’information sur les dernières innovations technologiques et leur impact sur la recherche documentaire juridique. Nous faisons ainsi allusion à l’Open Law, à la datavisualisation, au data mining, à l’intelligence artificielle, au chabot, au legal design… et à bien d’autres. Par ailleurs, on aurait aimé avoir d’avantage d’illustrations, des infographies, des tableaux, des synthèses, etc. Le sujet s’y prête bien. Cela aurait rendu l’ouvrage plus attractif. De même, et bien que le plan détaillé soit un bon guide, il manque un index.

Quant à la bibliographie de fin d’ouvrage, elle est uniquement sur support papier. On ne peut manquer de suggérer qu’elle puisse aussi contenir quelques sources électroniques, ne serait-ce que le lien vers le blog de l’auteur[2].

En conclusion, pour bien chercher il faut bien comprendre le processus législatif et les particularités de la recherche juridique. Pour bien chercher il est aussi utile d’avoir des réflexes en dehors du numérique (comme recourir aux tables de la Gazette du Palais par exemple, pp. 73-75) car ce n’est pas parce qu’une information ne figure pas sur Internet qu’elle n’existe pas !

À cet égard, l’ouvrage remplit bien sa mission.  Attention toutefois ! La matière évolue vite ; il est donc nécessaire de compléter l’ouvrage par des lectures sur internet.

[1] http://reflex.sne.fr/guide

[2] http://www.les-infostrateges.com/

Lien vers la fiche de l’ouvrage sur le site de l’éditeur.

Chronique initialement publiée dans I2D, vol. 54, n°2, juin 2017 (ADBS). Avec l’aimable relecture de Michèle Battisti.

La tendance est à la synthèse

Suite à l’AG de l’association Juriconnexion du 28 mars 2017 où Sandrine Esclangon a identifié une tendance à la synthèse chez les éditeurs juridiques, voici un retour d’expérience sur trois éditeurs qui proposent de l’information avec ce type de format.

Pour les besoins de l’article, j’ai choisi de rechercher une synthèse sur l’action de groupe.

Synthèses JurisClasseur dans Lexis360

Elles sont réservées aux abonnés du portail Lexis360.

Organisées par grand champ de droit, elles résument l’état du droit sur une matière. Elles permettent d’avoir une première approche d’une matière moins connue ou de faire un point rapide sur l’actualité.

C’est aussi une table d’orientation vers les encyclopédies JurisClasseur avec des liens directs vers les fascicules de commentaires qui vous permettent d’approfondir un point particulier.

Le moteur de recherche ratissant particulièrement large, passer par les contenus pratiques (fiches de synthèses et fiches pratiques) est parfois la seule solution pour accéder à l’information sans se noyer dans trop d’informations.

Nombre : 662 synthèses au 28/03/2017, 1292 fiches pratiques au 28/03/2017

Contenu Fiche pratique : éléments clés, textes, références bibliographiques pas uniquement dans le fonds documentaire Lexis, informations préalables, inventaire des solutions et éléments de décision, mise en œuvre, outils (check-list)

Contenu Synthèse : fiche de synthèse, textes, bibliographie pas uniquement dans le fonds documentaire Lexis, orientation (= points clés permettant de s’orienter à la fois dans la synthèse et dans les fascicules du juris-classeurs), actualité

Exemple choisi Action de groupe : Synthèse Institutions et litiges de consommation, 25 pages, mais le sujet est plus vaste que le mon exemple choisi. La partie sur l’action de groupe occupe environ 4 pages

Fiche pratique : Intenter une action de groupe, 11 pages

Avantages : date de fraîcheur et auteurs bien mis en valeur dès le début des fiches, sources bibliographiques variées y compris en dehors du fonds documentaire Lexis, la porte d’entrée du vaste fonds documentaire Lexis.

Inconvénients : pas vraiment synthétique sauf si l’on consulte en premier l’orientation qui est en fait la synthèse de la synthèse !

Fiches d’orientation Dalloz

Nombre : plus de 1200 fiches présentant les principales notions juridiques.
Elles sont disponibles depuis la fin de l’année 2016 sur le site open Dalloz. L’éditeur s’est fait remarquer en livrant en open access du contenu juridique de qualité (codes officiels non annotés, jurisprudence et fiches d’orientation).

http://www.open-dalloz.fr/

Contenu : Définition, références juridiques indispensables, actualité, fiche de synthèse, références bibliographiques dans le fonds documentaire Dalloz

Exemple choisi Action de groupe : Action de groupe (Droit de la consommation), 4 pages, mission bien remplie par Dalloz avec une fiche à la fois synthétique et gratuite !

Avantages : gratuit sur open-dalloz.fr ; également accessibles aux abonnés des sites dalloz.fr et dalloz-avocats

Inconvénients : la fiche n’est pas attribuée à un auteur, les références bibliographiques sont limitées à l’éditeur Dalloz.

Infographies Lexbase

L’éditeur Lexbase s’est distingué en étant le premier éditeur à proposer des infographies juridiques.

Nombre : 158 au 28/03/2017

Toute l’information tient sur une page avec une partie rédigée et une partie sous forme de tableau fléché de procédure.

Contenu : objectif, conditions, domaine, procédure

Exemple choisi Action de groupe : Régime spécifique de l’action de groupe en matière de consommation, 1 page

Avantages : outil pédagogique clarifié à l’extrême, contenu à la présentation innovante amené à devenir de plus en plus populaire auprès des utilisateurs, déjà très populaire sur les réseaux sociaux

Inconvénients : pas de possibilité d’approfondir le sujet dans les sources Lexbase ou sources externes, fiche non datée et sans auteur, legaldesign assez pauvre dans le cadre l’exemple choisi mais cela dépend peut-être du sujet ?

Conclusion

Le format synthèse peut être utile pour aborder une matière que l’on maîtrise mal, comme outil d’orientation pour accéder à un fonds documentaire plus dense, pour les étudiants et stagiaires dans le cadre de leurs études, pour le grand public, pour les journalistes.

Chez les éditeurs juridiques c’est aussi un outil marketing dans la mesure où les synthèses sont une sorte de produit d’appel pour mieux faire connaître la marque. Ceci est tout particulièrement vrai chez Dalloz qui propose ses fiches d’orientation gratuitement.

L’aspect synthétique et pratique est séduisant surtout pour le grand public et les étudiants, sans doute un peu moins pour les professionnels du droit.

Le legaldesign pourrait jouer à l’avenir un rôle encore plus important pour clarifier les procédures et aider à synthétiser les idées.

Faire la loi, BD

Faire la loi, BD juridico-pédogogique

Faire la loi, BDHélène Bekmezian, Patrick Roger, Aurel, Claire Champion. – Faire la loi, du sous-sol des ministères aux décrets d’application, en passant par l’Assemblée : l’exemple de la Loi Macron. Glénat, 2017

Ne vous fiez pas à sa couverture alarmiste qui illustre la lourdeur et la complexité du processus législatif.
Comprendre comment se fabrique une loi est un jeu d’enfant grâce à cette BD.
L’exemple de la loi Macron est concret et récent.

J’ai eu un peu de mal à m’habituer aux dessins au tout début, surtout à Emmanuel Macron avec son nez à « piquer les gaufrettes », mais j’ai rapidement adhéré au concept.

Les cadrages sont superbes, les dessins sont nerveux, le scénario est précis mais pas barbant, l’histoire ne manque pas d’humour, la comparaison entre processus législatif et jeu de loi est tout à fait pertinente, les passages en vers ne manquent pas de piquant, l’ensemble est instructif et pédagogique et se lit avec délectation, qui l’u cru ?!

On remarquera l’omniprésence du téléphone portable pendant les débats, signe des temps, les pressions et les décisions se font aussi par SMS et via Twitter.

Vous ne connaissez pas les expressions « peigner les cavaliers » ou « peigner les entonnoirs », allez donc voir leur explication pages 67 et 68. Visuel, percutant, facilement mémorisable !

Notez aussi que la BD ne traite pas seulement de l’élaboration de la loi mais aussi de son application, un an après, avec en guise de conclusion un extrait du tableau de bord des décrets d’application tenu par le SGG.

Deux (petits) reproches à faire à l’éditeur :

Même après plusieurs jours de lecture, une très forte odeur d’encre se dégage de la BD. C’est une fille d’imprimeur qui vous parle : « Cher éditeur Glénat, vos lecteurs aiment peut-être l’odeur des livres neufs, j’en connais même qui les respirent à plein nez en les recevant, en revanche, cette odeur d’encre tenace et assez désagréable« .

Par ailleurs, j’aurais aimé en savoir plus sur les auteurs qui sont au nombre de quatre et sur le processus de création de cette BD. Etait-ce une commande ? Quid de l’impact d’un tel ouvrage portant le nom d’un candidat à la présidentielle dans son titre et sorti pendant la campagne électorale ? Comment se coordonnent les intervenants entre scénario, dessins et couleurs ?

A rapprocher du carnet de voyage de Noëlle Herrenschmidt Dans les coulisses de la loi, déjà chroniqué sur ce blog.

Cette BD peut également faire un très bon support de départ pour une fiche de lecture et de questions à poser à un stagiaire collège ou lycée. Comme le dit la 4ème de couverture, c’est un moyen judicieux et ludique de comprendre le fonctionnement de nos institutions.

On en parle ici aussi : 

http://www.bedetheque.com/BD-Faire-la-Loi-300839.html

http://www.actuabd.com/Faire-la-Loi-Par-Helene-Bekmezian-Patrick-Roger-et-Aurel-Glenat

http://sinelege.hypotheses.org/3586

Portrait de Laetitia Avia

Lancement d’un nouveau cabinet d’avocats, communication digitale et doc juridique

Portrait de Laetitia AviaLe lancement d’un nouveau cabinet d’avocats est souvent l’occasion de définir une stratégie de communication. Par ailleurs, un nouveau cabinet aura aussi besoin de ressources documentaires afin d’être directement opérationnel auprès de ses clients.

J’ai souhaité en savoir plus sur ces deux aspects auprès de Maître Laetitia Avia, qui, associée à Maître Adrien Perrot, vient de lancer le Cabinet APE avocats.

La communication

Vous avez lancé APE avocats en 2016, pouvez-vous nous en dire plus sur votre stratégie de communication.

Votre question est pertinente en ce qu’elle utilise très justement le terme « stratégie » : pour Adrien et moi, créer un cabinet doit répondre aux mêmes exigences que la création d’une entreprise. Il faut donc penser le business model mais aussi la stratégie de lancement et de communication. Cela passe par une réflexion en amont sur l’identité du cabinet et des personnes qui le composent, ainsi que sur les supports qui seront utilisés pour faire valoir cette identité.

Nous sommes un cabinet jeune et qui se veut innovant dans un domaine d’activité qui reste traditionnel. Il fallait donc à la fois développer une stratégie de communication qui nous ressemble – en étant dynamique, efficace et moderne – tout en veillant à maintenir, pour les clients, un certain nombre de repères liés à la profession d’avocat. Tout est pensé dans cette double optique : le nom et le site internet bien sûr, mais aussi les autres supports de communication – papiers à en-tête, cartes de visites, cartes de correspondances, réseaux sociaux et goodies.

Pour cela il faut savoir s’entourer des bonnes personnes et les écouter. Si Adrien et moi avons fait beaucoup de choses nous-mêmes, nous avons systématiquement consulté des avocats et des non-avocats (entrepreneurs, professionnels de la communication) pour nous assurer de la bonne perception de ce que nous souhaitions créer.

En termes de prestataires, nous avons fait appel à une graphiste qui collaborait pour la première fois avec des avocats, ce qui fut enrichissant à plusieurs égards. Elle est arrivée avec un œil neuf sur la profession et avec des codes issus du milieu de l’entreprise. Il a fallu expliquer notre pratique en termes concrets et business, mais aussi ce que nous pouvions ou non faire en matière de communication dans le respect de nos règles déontologiques. Elle a aussi fait un panorama de références et symboles que l’on peut trouver sur les sites internet d’autres avocats afin de déterminer si nous nous reconnaissions dans ces références. Cela aide beaucoup dans la construction de l’identité du cabinet.

Comment trouve-ton un nom de cabinet ? Un slogan ?

Nom de fantaisie ou non traditionnel ? Nous avons beaucoup hésité et étions séduits par l’idée d’un nom de fantaisie… mais nous pensions également qu’un nom de fantaisie doit presque s’imposer de lui-même, par évidence. S’il est trop recherché, est-ce qu’il peut vraiment nous définir ?

Finalement, nous avons choisi nos initiales : le A d’Avia et le P de Perrot, ainsi que le E en référence aux valeurs que nous mettons en exergue dans notre pratique : Excellence, Expertise, Ecoute, Evolution, Etc.

Notre slogan « Le droit au service de la stratégie économique » vient tout simplement de discussions, à deux ou avec notre graphiste, sur notre pratique. Notre cœur de métier est le contentieux, mais nous intervenons également en amont, dans l’anticipation des risques. Nous avons vocation à délester les sociétés de la contrainte juridique afin qu’elles puissent se consacrer à leur objectif, qui est de nature économique. Nous utilisons également le droit comme un outil, et non une épée de Damoclès permanente pour les entreprises.

Comment avez-vous réalisé votre logo ?

C’est là tout le travail et l’expertise de notre graphiste, qui a été une excellente force de proposition en la matière !

Elle dirait, très justement, qu’une identité visuelle ne s’explique pas… mais je peux vous donner quelques éléments de lecture. Un objectif : simplicité et lisibilité, que l’on retrouve sur tous nos supports de communication. Ensuite, notre identité se décline autour de trois petits ronds, tels des points de suspension, que l’on retrouve dans le logo et sur tous nos supports. Ils évoquent la continuité – il faut savoir qu’Adrien et moi avons quitté notre précédent cabinet pour créer APE Avocats qui s’inscrit dans la continuité de notre pratique au sein de notre précédente structure.

APE avocats papèterie

Papier en-tête, papier suite, verso carte de communication, verso carte de visite

Quelle a été votre stratégie de lancement ?

La communication a été officiellement lancée le jour où le site internet fut opérationnel. A partir de là nous avons créé des pages APE Avocats sur les réseaux sociaux et changé nos profils individuels sur Facebook, LinkedIn et Twitter.

Nous communiquons de manière différente en fonction des réseaux sociaux et le message de lancement a également été adapté : décalé sur Facebook, plus institutionnel sur LinkedIn et une information plus brute sur Twitter.

Nous avons décidé de ne pas envoyer de communiqué de presse aux lettres professionnelles, ce qui nous a permis d’échanger directement, par téléphone, avec les journalistes qui souhaitaient publier l’information.

Au sujet de votre site internet, était-il important d’avoir un site en ligne dès le lancement de votre cabinet ?

http://ape-avocats.com/

C’est primordial, c’est pourquoi nous avons attendu ce moment. Le premier réflexe des gens est de consulter le site internet. C’est a première image que nous donnons aux clients et confrères.

Là encore, notre site répond à un souci de simplicité et de lisibilité, même si nous pensons que nous pouvons encore l’améliorer. Des outils tels que Google Analytics permettent de voir qu’elles sont les pages les plus visitées et de capitaliser sur ces pages.

Le site a vocation à évoluer. Nous avons la main dessus et le gérons sans passer par un prestataire.

Votre couverture presse (notre actualité) est assez large et inclut des médias non spécifiquement juridiques comme la télévision, la presse économique. Est-ce important d’investir des territoires non juridiques ?

Oui, car c’est là que se trouve le nerf de la guerre : les clients !

Il est important d’être connu des confrères et d’écrire des articles de doctrine destinés à un public juriste – cela permet de faire valoir une expertise et de rester à jour des évolutions de la jurisprudence. Mais il faut aussi se rendre accessible au client pour lui donner envie de travailler avec nous.

Nous avons aussi un certain nombre d’engagements personnels sur lesquels nous communiquons aussi car ils sont indissociables de notre identité.

Vous avez également ouvert des comptes sur les réseaux sociaux. Est-ce important d’être présent sur ces médias dès le lancement ? Qui va s’occuper de les alimenter ?

Les réseaux sociaux, c’est comme le site internet : c’est indispensable. Aujourd’hui ni les entreprises, ni les politiques, ni les journalistes ne peuvent s’en passer. Nous pensons que cela s’applique aussi aux avocats.

Tout comme les entreprises, nous allons désigner au sein de notre équipe un « community manager » qui sera en charge des réseaux sociaux.

https://www.facebook.com/apeavocats/

https://twitter.com/ape_avocats

https://www.linkedin.com/company/ape-avocats

https://vimeo.com/apeavocats

Avez-vous d’autres projets concernant votre communication ?

Beaucoup (trop) ! Mais il ne faut pas tout dévoiler. Cela reste, en tout cas, un véritable plaisir pour Adrien et moi qui pouvons exprimer par ce biais une certaine fibre entrepreneuriale.

La documentation juridique

Papier c/ numérique. Etes-vous abonnés à des revues juridiques papier, achetez-vous des ouvrages (codes, mémentos, traités) ou disposez-vous uniquement des bases de données en ligne ?

Nous utilisons les bases de données en ligne mais aussi quelques ouvrages de référence dans chaque matière : manuels, traités, mémentos (même s’ils peuvent être consultés en ligne, le réflexe papier perdure), les indispensables Dalloz Action également.

Nous achetons également chaque année les principaux codes. Il est encore difficile de s’en passer bien qu’ils soient tous accessibles sur Légifrance. C’est un investissement nécessaire.

L’accès à la documentation juridique en situation de mobilité, est-il un choix déterminant dans vos abonnements numériques ?

Ce n’a pas été un élément déterminant. Nous avons l’un comme l’autre toujours utilisé les bases de données en ligne et n’aurions pas pu fonctionner autrement.

Quels sont vos indispensables (tous éditeurs confondus) ?

J’utilise principalement le Jurisclasseur, Lamyline et Navis, et très peu Dalloz. C’est une simple question d’habitude dans l’utilisation de l’interface.

Pour les codes : code civil, code de commerce, code pénal, code de procédure civile et code de procédure pénale sont renouvelés chaque année. Les autres codes sont renouvelés plus ponctuellement.

Autres ouvrages : Dalloz Action Droit et pratique de la procédure civile, mémento sociétés commerciale et le Traité de Procédure Pénale de F. Desportes. Sur les sujets de Propriété intellectuelle : les traités de J. Passa. Pour le reste, nous achetons ponctuellement des ouvrages dédiés à un sujet en particulier.

Avez-vous des astuces documentaires pour les nouveaux installés ?

Ne pas snobber Google ! Le droit est devenu bien plus accessible via cet outil de recherche. Les informations y sont rarement exhaustives et ne remplissent pas toujours l’impératif de rigueur des avocats mais cela peut être un bon point de départ lors d’une recherche. De plus en plus de confrères publient des articles en dehors des revues juridiques dédiées – et les délais de publication de ces revues peuvent créer un décalage lorsqu’on recherche une actualité.

Les éditeurs juridiques proposent-ils des tarifs avantageux pour les nouvelles structures ?

Pas à ma connaissance et c’est dommage. Mais je pense que sur ce point, c’est peut-être à notre ordre d’intervenir et de négocier, pour l’ensemble de la profession, des conditions plus raisonnables.


MERCI à Laetitia Avia pour cette interview, qui éclairera les jeunes cabinets d’avocats qui veulent se lancer, tant sur la nécessité d’avoir une stratégie de communication (digitale) dès le lancement, que sur les indispensables en documentation juridique (à adapter selon votre spécialité).