« la technologie progresse, la méthodologie régresse » Marie Anne Chabin

La technologie progresse effectivement et on a tendance à oublier tout le reste.
Or, nos postes vont évoluer, sans doute vers plus de stratégie, de gestion de projets, vers plus de méthodologie.
On veut à tout prix se former sur l’IA de peur de passer à côté.
Bien sûr, il faut intégrer l’IA mais il faut aussi voir plus large comme par exemple s’intéresser à d’autres fonctions et aux compétences nécessaires pour évoluer vers ces fonctions.

L’exemple du poste Legal Ops

Définition. Le Legal Operations Officer, souvent abrégé en Legal Ops, est un professionnel chargé de superviser et d’optimiser les processus et les activités opérationnelles d’un service juridique ou d’un cabinet d’avocats. Son objectif principal est d’améliorer l’efficacité, la productivité et la rentabilité de l’organisation en mettant en place des processus optimisés, des outils technologiques et des meilleures pratiques de gestion opérationnelle.

Pour moi, la personne qui a vraiment révélé cette fonction au grand public (du monde du droit) c’est Emilie Calame.

Elle a fondé en 2019 une structure de conseil qui porte son nom. Via son ouvrage Legal Operations sorti en 2024 chez Lexis, elle à la fois vulgarisé et approfondi les activités de ce nouveau poste dont on parle de plus en plus, notamment à l’heure des projets d’intelligence artificielle génératives qui bouleversent les organisations.

Une fiche de poste

Voir
La fiche du poste du site d’Emilie Calame : https://www.calame.fr/article/modele-fiche-de-poste-legal-ops

https://www.calame.fr/article/legal-ops-salaire-fonctions-missions

Voir aussi

Legal Operations : une fonction désormais incontournable de la Direction Juridique, 2024

https://www.pwcavocats.com/fr/presse/communiques-de-presse-et-transactions/2024/legal-operations-une-fonction-desormais-incontournable-de-la-direction-juridique.html

Livre blanc Septeo : https://page.septeo.com/livre-blanc-legal-operations-les-competences-quil-vous-faut
Le dessin de pieuvre sur la couverture de ce livre blanc n’est sans doute pas anecdotique ! Il indique sans aucun doute que ce poste est très diversifié. J’ai utilisé ce type de motif pour la couverture de l’article en référence à ce livre blanc.

Les sources d’information sur le sujet

Le livre d’Emile Calame Legal Operations, Efficience, process, digitalisation et intelligence artificielle au sein des directions juridiques, Lexis 2024

https://store.lexisnexis.com/fr-fr/products/12635-legal-operations.html

https://www.calame.fr/

Quelques formations identifiées

https://formation.lamy-liaisons.fr/lamy/formations/legal-ops
https://alll.legal/certificat-competences-legal-operations/ formation certifiante EDHEC

Cela fait longtemps que j’envisage cette fonction comme une possibilité d’évolution pour un/une documentaliste juridique dans mon article :
https://www.serendipidoc.fr/les-evolutions-du-metier-documentaliste-nouvelles-fonctions/
(l’article existe depuis les débuts du blog – 2014 – il a été mis à jour régulièrement).

Les documentalistes ont certaines compétences communes avec les Legal Ops, parmi lesquelles on pourra citer : l’expertise en recherche juridique, les compétences technologiques et notamment maîtrise des outils d’IA générative (mais pas que), la gestion de l’information et de son archivage, la capacité à former et à communiquer.

Ceci dit posséder quelques compétences d’un poste c’est une chose mais l’adaptation à un rôle plus stratégique (plus juridique, plus financier, avec plus d’autorité), c’est un autre programme. Sans doute pas pour tout le monde. Il y aura aussi une nécessaire adaptation pour un avocat, un juriste, un notaire. Pour les étudiants en droit, nous avons là une bonne opportunité professionnelle entre droit et innovation.

Le livre d’Emilie Calame qui contient beaucoup de témoignages de personnes qui occupent déjà ce poste, permet de se faire une bonne idée de sa diversité et de son intérêt.
Ne pas se fier à la collection « académique » de l’éditeur, c’est un livre pratique avec des cas pratiques, des retours d’expérience, des schémas. C’est un livre qui peut être utile à toute personne qui travaille sur l’innovation, la gestion des connaissances, les process métier. Bien sûr c’est un must have pour qui souhaite embrasser la profession.

Voir aussi, un très récent dossier sur le sujet

Les Legal Ops – Dossier par Aurélien Rocher, Cahiers de droit de l’entreprise n° 2, Mars-Avril 2025, dossier 9 (Lexis, sur abonnement)

Dans ce dossier long, je recommande particulièrement 3 articles

• Naissance et défis de la fonction « Legal Operations » dans les directions juridiques en France par Olivier Chaduteau. Définition, historique, tâches, missions, chiffres…

• Legal Operations : au cœur des méthodes de transformation des directions juridiques par Emilie Calame. Avec des exemples concrets de projets au sein de directions juridiques.

• La place des Legal Ops dans les professions du droit par Géraldine Nallet, Hugo Delescluse et Dan Kohn. Liste tous les outils à maîtriser dont certains bien connus des documentalistes.

Publié le 28/04/2025, modifié le 28 avril 2025