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Portrait Anne-Fraçoise Bidault

Interview d’Anne-Françoise Bidault, Responsable documentation LexisNexis

Portrait Anne-Fraçoise Bidault

Ce fut une rencontre rare, une de celle qui pour longtemps vous marque. Comme beaucoup, nous avions régulièrement des contacts professionnels par téléphone avec Anne-Françoise Bidault, la documentaliste des éditions LexisNexis et nous nous doutions que derrière la voix toujours accueillante et le service parfait se cachait une personnalité exceptionnelle. Nous n’avons pas été déçus.

En souhaitant la rencontrer pour faire son portrait avant son départ à la retraite nous voulions aussi mettre en avant une fonction pour nous capitale, mais qui malheureusement disparaît, celle de bibliothécaire / documentaliste chez un éditeur juridique

L’interview a été réalisée sous la forme d’une longue discussion à bâtons rompus avec une foule d’anecdotes pas facile à retranscrire d’autant plus que nous n’avons pas enregistré nos échanges.

Pas facile non plus de résumer presque 30 ans de métier, nous en savons quelque chose nous-mêmes qui exerçons ce métier depuis pas mal d’années également !

Ci-dessous notre tentative de retranscription qui nous l’espérons vous permettra d’en savoir plus sur la fonction de documentaliste juridique chez un éditeur et sur la personnalité de Mme Bidault.

Interview réalisée par Carole Guelfucci et Benoît Bréard.

Formation et parcours professionnel avant d’arriver chez Lexis, circonstances de l’entrée chez Lexis

Anne–Françoise, qui a une maîtrise de droit privé option notarial, se destinait à travailler dans le notariat. Après trois années d’expérience comme clerc de notaire en province, elle s’installe à Paris où elle devient correctrice à domicile pour l’éditeur Lamy.

En 1990, elle rejoint les Editions du Juris-classeur pour la « révision au fond » sur la base de six heures par jour, puis à plein temps. Il s’agit alors de vérifier que ce qu’a écrit l’auteur « tient la route » et de vérifier les références utilisées.

Peu de temps après, la bibliothécaire de l’époque, qui a 62 ans, prend sa retraite. L’éditeur propose à Anne-Françoise de prendre la relève. Elle accepte volontiers le poste de bibliothécaire juridique. Elle entre en fonction le 1er avril 1991.

Les locaux de l’éditeur se trouvaient à l’époque au 18 rue Séguier, à Paris dans le 6ème arrondissement entre le Palais de Justice et les deux universités Paris I et Paris II. L’entreprise occupe un hôtel particulier dont la bibliothèque se trouve tout au fond du jardin : « un endroit de rêve mais très mal foutu ! » où il lui est même arrivée de croiser le chemin d’une cane et de sa portée de canetons. Le fonds documentaire dans la bibliothèque même est alors assez réduit, quelques Recueil Dalloz, 50 livres mais le journal officiel « depuis toujours », là ; tous les autres livres et revues sont répartis sur 4 et 3 étages par matière dans deux immeubles indépendants sans ascenseur ! Les services commerciaux de l’éditeur ainsi que le notariat et Juris-Data se trouvent rue d’Alésia et d’autres services éditoriaux sont dispersés dans Paris. La bibliothèque est alors une sorte de point d’ancrage, notamment pour les auteurs, qui s’y donnent rendez-vous.

En 1992, Lexis est revendu à Reed-Elsevier.

En 1993, l’éditeur choisit de nouveaux locaux rue de Javel dans le 15ème arrondissement de Paris avec l’idée dans un premier temps de supprimer la bibliothèque.

Finalement, après intervention des directeurs scientifiques, J. Béguin, P. Catala et F. Terré,  le déménagement de la bibliothèque aura lieu à la Toussaint de l’année 1994, soit environ 1000 cartons de papier à déménager et à stocker à l’entresol qui a dû être renforcé pour les accueillir. Les différents services de l’éditeur sont enfin réunis sur un site unique.

Après avoir compté jusqu’à 3 personnes dans ce service (2 bibliothécaires et 1 secrétaire), Anne-Françoise exerce seule depuis le début des années 2000.

Bibliothèque de l'éditeur LexisNexis

Bibliothèque de l’éditeur LexisNexis

Panorama des activités

Voici quelques-unes des activités liées à la fonction de documentaliste d’un éditeur juridique. Il s’agit d’un très bref aperçu car la liste complète de ses tâches, non achevée au moment de l’entretien, nécessite un document de plus de trente pages:

  • accueil des auteurs et des éditeurs,
  • enregistrement et classement des ouvrages, base documentaire PMB installée en interne,
  • enregistrement des revues, scan des sommaires, diffusion à une liste de destinataires (auteurs et éditeurs),
  • mise à jour des collections maison et concurrence (l’agent classeur de la bibliothèque c’est elle !),
  • gestion du budget (environ 200 000 euros d’abonnements),
  • dépôt légal des livres, du numéro 1 des revues, des mises à jour papier et des supports numériques (initialement disquettes, puis DVD et cédéroms, aujourd’hui clés USB). Le contenu de la collection des Juris-classeur se trouve ainsi sauvegardé sur 4 clés USB par an (2 exemplaires de chaque produit sont envoyés à la BNF dans le cadre du dépôt légal, avec un imprimé détaillé). Dépôt légal global où il faut fournir un récapitulatif annuel de toutes les parutions pour chaque revue et chaque collection sur feuillets mobiles avec un imprimé détaillé à remplir.
  • dotations internes pour les éditeurs qui font une sélection d’ouvrages maison,
  • recherches pour les auteurs, les éditeurs, les clients; les recherches des clients portent souvent sur des références fausses ou introuvables comme par exemple de la jurisprudence juris-data antérieure à 1980,
  • préparation de dossiers documentaires ponctuels pour des auteurs,
  • reliure des revues de l’éditeur (Relieur Houdart Paris),
  • archivage en province dans des entrepôts.

L’anonymisation des décisions de justice est externalisée.

Le service documentation n’a pas accès aux bases de données des autres éditeurs en dehors de Lamyline qui représente 25% du montant annuel des abonnements mais compense ce montant en proposant le papier avec 70 % de réduction !

Evolution du métier

Pour Anne-Françoise, et ce n’est pas une surprise, l’évolution majeure du métier c’est son informatisation.

La collaboration avec les éditeurs, les auteurs, les clients

D’après Anne-Françoise : « une bibliothécaire qui travaille dans son coin ne fait pas son boulot ! »

La bibliothèque accueille les auteurs maison, les professeurs, les magistrats, les doctorants, les agrégatifs. Les utilisateurs apprécient de venir y travailler. C’est aussi un lieu de rencontre entre auteurs avec une savoureuse tradition, celle du gâteau fait maison apporté par Anne-Françoise le lundi matin. Les auteurs sont chouchoutés !

Anne-Françoise définit son métier comme un métier de service, d’aide et de rencontres. Un poste où il faut être très humble tout en sachant que la reconnaissance interne n’est pas forcément à la hauteur de l’investissement.

Quelques réalisations

Anne-Françoise nous a notamment parlé d’une classification maison des ouvrages adaptée d’après la classification DEWEY.

Les ouvrages ne sont pas en accès libre et ne font pas l’objet de prêt (« par expérience, un livre prêté est un livre perdu »). Il y a deux copieurs pour la bibliothèque.

La bibliothèque dispose d’une très belle collection de Mélanges.

Des anecdotes de recherches marquantes

Anne-Françoise nous a évoqué de nombreuses anecdotes, notamment de belles rencontres professionnelles et personnelles qu’elle a pu faire dans sa carrière avec certains auteurs ou professeurs de droit qui sont devenus comme des amis ou de la famille proches.

Le Professeur Jean-Philippe LÉVY, grand historien du droit entre autres, lui a, un jour de grande chaleur, fait cette charmante demande : « Puis-je ôter ma veste car il fait un peu chaud ? ».

Certains auteurs qui exercent encore leur métier à plus de 80 ans ne tiennent qu’avec la lecture de la documentation qu’elle leur fournit. S’ils arrêtent, ils meurent. On peut dire qu’ils sont sous « perfusion documentaire. »

Elle a longuement évoqué l’ouvrage publié à compte d’auteur de Philippe Durieux, le roman des Editions Techniques, qui, malheureusement, n’est pas disponible.

Voir l’hommage en accès libre sur internet à Philippe Durieux par Philippe Simler et François Terré. Cet hommage retrace très rapidement l’histoire de Lexis à travers la vie de Philippe Durieux, Président des Éditions Techniques – aujourd’hui LexisNexis France – de 1968 à 1992, décédé le 10 mars 2018.

La morale de l’histoire

D’un métier qu’elle a découvert à 35 ans par hasard, tout en sachant qu’elle ne se considérait pas comme étant particulièrement méthodique, elle a fait une passion alliant méthode, rigueur, professionnalisme et empathie.

Celle qui se voyait bien embrasser le métier d’infirmière, aura pendant toute sa carrière de documentaliste juridique tenu quelques auteurs sous « perfusion documentaire », donnant beaucoup d’importance à la relation humaine. Par son côté « maternel » et aux petits soins pour les auteurs, les éditeurs, les clients, elle ne s’est pas éloignée de sa vocation d’origine.

Son témoignage souligne une fois de plus que le métier de documentaliste juridique, qui est un métier de l’ombre, « au service de », reste un rouage essentiel de toute entreprise, que l’on parle de cabinet d’avocats ou d’éditeur juridique.

La question de son remplacement a bien sûr été posée par nous et Mme Bidault sera en principe remplacée, si la lettre est bien respectée qu’en sera-t-il de l’esprit. C’est une question à laquelle les nombreux utilisateurs de ses services aimeraient avoir une réponse. Comme tous les éditeurs Lexis communique beaucoup, alors pourquoi ne pas le faire à propos de ce changement majeur, cela montrerait aux yeux de tous l’importance qu’il attache à ce service que Mme Bidault a porté, pour le plus grand bénéfice de Lexis, à un si haut niveau d’excellence.

Portrait Marina Rogard

Interview de Marina Rogard

Portrait Marina RogardJ’ai connu Marina Rogard via LinkedIn. J’ai été surprise par le fait qu’elle cumule deux fonctions : un poste d’assistante juridique et un poste de rédacteur web freelance. J’ai souhaité, via cette interview en savoir plus sur son parcours.

Quel est votre parcours ?

J’ai un parcours classique d’assistanat en cabinets d’avocats internationaux depuis 17 ans maintenant. Lorsque je suis arrivée à Paris en début de carrière, le premier poste proposé était en cabinet d’avocats, j’ai donc eu la chance de fréquenter de beaux établissements au cours de ces années.

Comment êtes-vous arrivée à répartir votre temps de travail entre deux activités ?

J’ai la chance d’être dans un cabinet d’avocat où la question du bien-être est essentielle. En 2015, lorsque j’ai pris mon statut d’auto-entrepreneur, je ne pensais pas y prendre autant goût. J’ai commencé avec des petits travaux de rédaction web et des travaux ponctuels de connaissances qui me sollicitaient sur des présentations et autres supports de communication. Mon activité se développant, j’ai négocié un temps partiel avec mon cabinet en 2016 afin de répartir mon activité indépendante le matin et l’après-midi mon activité salariée.

Quelles sont les qualités/compétences communes aux deux activités ?

Je séparerais les deux, puisque pour moi ce sont deux univers différents ! D’un côté, l’activité salariée requiert toujours organisation, proactivité, rigueur et de l’autre l’activité indépendante fait appel à mon côté créatif. Certes, je dois aussi être organisée, anticiper les imprévus de mes clients et suivre mes missions avec sérieux, mais la passion l’emporte sur le reste. Les compétences en bureautique sont nécessaires (maîtrise du Pack Office), l’orthographe doit être irréprochable bien sûr lorsqu’on écrit et c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai passé la certification Voltaire qui est un plus pour mes deux métiers.

Avez-vous des sources (sites internet, experts, formations) à nous recommander pour s’auto-former pour l’écriture pour le web, le SEO, l’animation de réseaux sociaux ?

Je n’aime pas trop donner de recommandations. Selon moi, l’écriture doit être une passion, si on aime ça, il faut écrire, le plus souvent possible, blogs ou autres et se former « sur le tas ». Plus vous écrivez, plus vous vous améliorez. Vous trouverez mille et une méthodes sur le net qui vous promettent de rédiger pour le web en quelques jours. Cela ne s’improvise pas ! C’est un exercice difficile, il faut savoir choisir le bon titre, avoir une bonne dynamique dans le style, choisir un angle différent de ce que vous pouvez trouver ailleurs pour vous démarquer, c’est important d’avoir une touche personnelle. N’oubliez pas qu’un lecteur sur trois passe moins de 15 secondes à lire un article de blog, mieux vaut donc avoir dès le titre et l’introduction, une bonne accroche !

Côté formation, vous en trouverez, mais je vous conseille d’apprendre par vous-même pour ne pas être trop formaté(e).

Pour le SEO, vous trouverez plein de renseignements sur un site que j’aime beaucoup :

https://yellowdolphins.com/publications/articles/methodologie-rediger-pour-le-web/

Pour l’animation de vos réseaux sociaux, vous avez le choix entre Hootsuite ou Buffer.

Quel type de prestations proposez-vous en tant que rédacteur web freelance ?

Je propose de la rédaction de contenus pour sites web. Cela peut être un article sur un sujet d’actualité ou un descriptif de produit pour un magasin de fournitures de bureaux. En fait, on peut être amené à écrire sur tout ! C’est ce qui est le plus passionnant. J’écris également des résumés pour des profils LinkedIn, des newsletters, des communiqués, bref, c’est très varié. Je relis et corrige des documents/mémoires, je réalise également toute une partie création de supports de communication (flyers, présentations, etc.) et je pratique des audits pour des clients pour mesurer l’impact de leur présence sur les sites web et réseaux sociaux.

Qui sont vos clients ?

Aucun client du juridique. Je travaille beaucoup grâce au bouche à oreille et à une forte présence sur le réseau LinkedIn qui m’amène à rencontrer des personnes incroyables.

Vous êtes l’éditeur du blog

https://roggierog.wordpress.com/

Que peut-ton y trouver ?

On y trouve des tutoriels en informatique, bureautique et réseaux sociaux, mais je n’ai plus le temps de m’en occuper depuis quelques mois. Heureusement qu’il a fonctionné à fond pendant 3 ans !

Avez-vous des outils/applications que vous utilisez en tant qu’assistante juridique qui vous rendent également service dans votre vie personnelle ?

Mis à part la bureautique, pas grand chose. Mon métier d’indépendante me donne désormais plus d’occasions de découvrir des outils et applications qui me servent énormément dans ma vie perso.

Quel est d’après-vous l’avenir des professions support en cabinet d’avocats ?

Je crois qu’il faut déjà constamment se renouveler, faire des formations, rencontrer des personnes qui partagent le même métier pour échanger sur des compétences et des expériences. Si on veut rester dans la course aujourd’hui et faire évoluer les fonctions supports, il est nécessaire d’être force de propositions pour amener du neuf à son poste, développer des compétences transverses, décloisonner certains départements. S’enrichir entre pairs est une notion fondamentale.

Que vous évoque le concept de sérendipité…

Laisser faire les choses, s’ouvrir à l’inattendu, se laisser surprendre, se faire confiance.

Merci !


Contact Marina :

LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/marinarogard/

Mail : rogardmarina@gmail.com

Portrait Marie-Anne Chabin

Interview de Marie-Anne Chabin

Portrait Marie-Anne ChabinJ’ai connu Marie-Anne Chabin via le MOOC Bien archiver, la réponse au désordre numérique.
Je ne connais pas d’autres professionnels de l’information qui gèrent trois blogs distincts ! J’ai profité de la mise en ligne de son dernier blog (Arcateg) pour lui poser quelques questions sur sa matière de prédilection.

Pouvez-vous vous présenter

Je suis un expert du document dans sa dimension de preuve et de mémoire, avec plus de 30 ans d’expérience. C’est ce qui me permet d’aider les entreprises pour la gestion de l’information mais aussi d’enseigner, d’accompagner le CR2PA (club de l’archivage managérial dont je suis un des membres fondateurs) et d’écrire sur ces questions.

Quel est votre parcours ?

Mes études à l’École des chartes me destinaient à une carrière d’archiviste au sein de l’administration française mais la fonction publique et l’histoire locale ne me convenaient pas. J’ai eu envie d’aller voir ailleurs, de relever des défis avec cette expertise du document appliquée à l’environnement numérique. J’ai donc quitté cette vie et, après un passage dans une société de conseil où j’ai appris le métier de consultant et un autre à l’INA où j’ai appris ce que sont les archives audiovisuelles, j’ai décidé de créer mon propre cabinet : Archive 17, il y a exactement 17 ans.

Pouvez-vous nous parler de votre nouveau site internet Arcateg ?

Arcateg est le nom de la méthode d’organisation de l’information engageante que je développe depuis une dizaine d’années et qui a déjà séduit une vingtaine d’entreprises. Arcateg veut dire « archivage par catégorie ». Ma conviction est que trop souvent on prend la question de l’archivage par le mauvais bout : on laisse s’accumuler des documents, des fichiers et après, quand on n’en a plus besoin, on les trie. C’est fastidieux et dans l’environnement numérique, c’est impossible (il y en a trop et si on attend pour tracer le cycle de vie d’un document numérique engageant, on ne peut plus rien prouver). Je suis convaincue que ce que j’appelle l’archivage doit être piloté dès la production des documents avec un jeu de règles le plus simple possible. Quand je dis archivage, j’entends l’archivage managérial, la démarche d’entreprise qui contrôle la mise en sécurité dans la durée des documents qui engagent la responsabilité et la mémoire de l’entreprise). La méthode prédéfinit 100 catégories de documents associées à 100 règles de conservation qui couvrent toute la production documentaire d’une entreprise.

logo-arcategArcateg est la synthèse de trois composantes : 1/ les exigences du records management (le vrai si je puis préciser car cette notion a été un peu dévoyée en France), 2/ la rigueur de l’analyse diplomatique (critique de l’authenticité et de la fiabilité des documents, discipline chartiste qui trouve une nouvelle vie avec le numérique) et 3/ un choix déterminé de simplicité. Tout ce que je vois et analyse me conforte dans cette démarche. Je ne peux plus aborder une analyse documentaire sans utiliser cette méthode. C’est pourquoi, lors de la refonte de mon site professionnel, j’ai choisi de l’appeler Arcateg car c’est réellement le cœur de mon message professionnel aujourd’hui.

Comment s’articule-t-il avec vos autres espaces de publication ?

Je possède trois espaces de publications : le plus ancien est mon blog personnel, www.marieannechabin.fr créé en 2011, assez tardivement donc ; le sous-titre du blog « critique malicieuse de la société de l’information » indique que j’y évoque un grand choix de sujets pouvant intéresser un large public et que je m’y amuse. Le second blog, Transarchivistique.fr, a été lancé deux ans plus tard, pour publier quelques « coups de gueule » à l’attention des archivistes et pour mettre à disposition les éléments de terminologie ou de doctrine archivistique que je peux rédiger ici et là. Le site www.arcateg.fr, lui, vise à construire une communauté autour de cette nouvelle méthode qui me tient réellement à cœur.

De quoi parle-t-il ?

Il s’agit d’un site professionnel avec la présentation de la méthode, des formations, des prestations du cabinet mais également avec de nombreuses ressources que j’ai produites ou auxquelles j’ai participé. Mais il y a effectivement une ligne éditoriale au travers de deux pages spécifiques : d’une part un éditorial mensuel (La Question du mois) et d’autre part la rubrique « En bref » où je fais une petite critique de faits d’actualité. Je décortique des situations en mettant en lumière une nuance, en expliquant la subtilité des notions en cause (document, donnée, risque documentaire, archives, catégorie, etc.), parfois en dénonçant des confusions ou des interprétations simplistes. Je prévois de le faire prochainement sous forme de petites vidéos en page d’accueil.

Quel est son objectif ?

L’objectif du site est de promouvoir la méthode Arcateg avec toutes ses facettes et toutes ses applications. Vous savez, Arcateg est plus qu’une méthode, c’est une philosophie de l’information à risque, un état d’esprit, une vision de la gouvernance de l’information au travers de sa valeur pour l’entreprise (au-delà du support, de la forme ou de la typologie documentaire qui rapetissent la problématique). Et cette méthode s’adapte à toutes les technologies, justement parce qu’elle est indépendante de toute technologie.

Quel sera son public cible ?

Le public de www.arcateg.fr, ce sont les entreprises et leurs collaborateurs, les professionnels de l’information, les prestataires qui, tous, sont confrontés aux évolutions radicales de la société numérique et cherchent de nouveaux repères, veulent des réponses intelligibles, pertinentes et concrètes sur l’impact de la numérisation, de la dématérialisation, de la protection des données personnelles, des logiciels, du cloud, etc. sur l’organisation documentaire et l’archivage de leurs données.

Les MOOC Bien archiver la réponse au désordre numérique et Le mail dans tous ses états ont-ils contribué à mieux faire connaître l’archivage ?

Mon engagement au CR2PA pendant dix ans (comme secrétaire général et comme responsable pédagogique de ses deux MOOCs) relève de la même volonté de diffuser des notions claires et des bonnes pratiques. Le premier MOOC (Bien archiver) a touché environ 12000 personnes de profils très variés : chefs de projet archivage et professionnels de l’information bien sûr mais aussi de nombreux cadres, chercheurs, assistants, étudiants, etc. Je ne sais pas s’il a contribué à faire connaître l’archivage car tout le monde sait ce que c’est, plus ou moins. Je crois qu’il a surtout contribué à expliquer simplement des choses simples (le discours sur ces sujets est trop souvent obscur et ambigu, y compris de la part des institutions) et à conforter des gens isolés et doutant d’eux-mêmes en leur montrant que, finalement, ils œuvraient dans la bonne voie. Le MOOC sur les mails est, lui, une illustration de ce qu’est l’archivage managérial, arrimé à l’analyse des risques et à la conduite du changement.

Cette matière souffre-t-elle toujours d’un déficit d’image ?

Cela fait trente ans que j’entends parler du déficit d’image de l’archivage ! J’ai tendance à penser que ce sont ceux qui se plaignent de cette image qui l’entretiennent. Personnellement, je ne la ressens pas parce que je n’y prête ni l’oreille ni le flanc. On ne m’a jamais dit que mon discours était poussiéreux ou triste… Bon, je vois bien ce que vous voulez dire. C’est une question de clarification terminologique et de professionnalisme. Une fois qu’on a mis de côté l’archivage au sens « vulgaire » de l’employé désinvolte (je fous tout ça dans une boîte que j’expédie dans la cave et après moi le déluge !), il ne reste que des processus très professionnels mais distincts : archivage logistique que font très bien les prestataires en conservation externalisée, l’archivage technique/électronique qui s’est fort développé ces deux dernières décennies pour les questions de matériels et logiciels de gestion de données, l’archivage historique ou plutôt la sélection des archives pour l’histoire collective, et l’archivage managérial, que je cite en dernier parce que l’expression est plus récente (proposée par le CR2PA en 2011 pour désigner cette démarche qui est encore mal identifiée dans l’entreprise, c’est vrai).

Et pourtant on imagine qu’avec les big data et le tsunami numérique, il y a plus que jamais besoin d’organiser les données de l’entreprise ?

C’est bien là à la fois une difficulté et une opportunité pour l’archivage managérial. D’un côté, les directions informatiques qui sont souvent à la manœuvre et qui maîtrisent les budgets (donc les projets) cherchent le graal, la solution technologique qui va enfin résoudre tous les problèmes, sans avoir l’air de réaliser que c’est le même scénario tous les ans : cette fois, ça y est, c’est ça le bon outil, avant de le remettre en cause l’année suivante par qu’il y a un nouveau logiciel, une nouvelle offre, et ainsi de suite. Ça, c’est une difficulté récurrente pour l’archivage que l’on veut réduire à une question technique. De l’autre côté, et c’est l’opportunité à saisir, de plus en plus de responsables et d’experts ont compris que la solution au problème du contrôle des données d’entreprise n’était pas dans l’outil mais dans le comportement, dans la définition de « règles du jeu à tous les étages » pour reprendre le vocabulaire du CR2PA. Le règlement général pour la protection des données personnelles, la question de la propriété des données, les affaires qui mettent en cause des faux ou un mauvais usage des mails sont autant d’éléments qui amènent à considérer l’archivage managérial comme une vraie réponse au tsunami numérique.

Comment voyez-vous le futur rôle des professionnels de l’information dans ce contexte ?

Je pense, dis et écris depuis plus de dix ans que les professions de l’information, au lieu de se cartographier dans des schémas toujours plus complexes et illisibles, devraient s’organiser autour de deux pôles structurants : le service à l’entreprise (accompagner la qualité des documents tout au long de leur cycle de vie) et le service à l’utilisateur (mettre l’information à disposition de ceux qui en ont besoin). Je ne suis hélas guère entendue et je vous remercie de me donner l’occasion de le redire.

En tant qu’éditrice de nombreux contenus, avez-vous des astuces (outils, méthodes) que vous pourriez partager quant à l’organisation de vos publications/recherches/documents ? (vos secrets de bloggeuse !)

Je crois que je suis assez organisée mais je ne sais pas si cela peut se partager, je veux dire se transmettre car c’est plus un long processus, une discipline acquise au fil des ans que des astuces. En réalité, et pas seulement pour vous faire plaisir, chère Carole, c’est la sérendipité qui préside à mes écrits. Je suis toujours en éveil ; j’ai même du mal à ne pas réagir quand je suis en vacances à telle nouvelle, à la forme d’un courrier reçu, à une annonce professionnelle, à une lecture. Ma tête mouline quasiment en permanence… Ensuite, je fais l’effort (ce qui demande une discipline quotidienne) d’enregistrer et de classer l’information qui retient mon attention, de sorte que ne perde rien et que je retrouve tout. Enfin, je laisse « lever la pâte » et quand l’idée de billet est mûre (sur telle thématique, avec tel style, pour tel public…), j’écris, avec méthode et avec plaisir. Je n’aime pas trop réagir à chaud, sauf quand il s’agit d’apporter un complément ou une question à un post lu sur mon mur LinkedIn. Sur mes blogs, j’aime bien prendre le temps de poser mes arguments, de développer une idée précise, de soigner l’écriture, afin que cela puisse avoir encore du sens dans un ou deux ans. Je suis frappée (et ravie) de voir que les billets les plus lus en 2017 sur mes blogs ont trois ans d’existence ou plus. J’aime cette idée de m’inscrire dans la durée, de construire lentement mon discours. Peut-être est-ce dû à mon esprit de contradiction dans cette société de l’immédiateté et de l’éphémère ?

MERCI !


Coordonnées

http://www.arcateg.fr

www.marieannechabin.fr

http://transarchivistique.fr/

https://www.linkedin.com/company/arcateg-by-archive17

Marie-Anne Chabin

marie-anne.chabin@archive17.fr

tél. 06 23 39 45 90

https://fr.linkedin.com/in/marie-anne-chabin-97a8497


Au moment de la préparation de cet article, l’étude de cas Les Serres d’Eupéa et les mails, ainsi que quelques documents ont été mis en ligne par le CR2PA.

Vous pouvez les consulter sur la plateforme http://archivagemanagerial.fr/mooc-mail-etude-de-cas/ qui propose en plus en téléchargement :
• les dialogues et les exemples des six épisodes de l’étude de cas
• un Petit catalogue des mails à ne pas écrire (illustration aux Serres d’Eupéa)
• trois images du mail.

Pour sensibiliser aux risques du mail tout en s’amusant, rien de mieux que ces six vidéos : partagez les !

Portrait de Pierre Cros

Interview de Pierre Cros, éditeur du blog Comifo

Portrait de Pierre Cros

Les fonctions supports de cabinets d’avocats qui ont un blog ne sont pas nombreux sur la toile.
Aujourd’hui je vous propose de découvrir le parcours de Pierre Cros, éditeur du blog Comifo.

Pouvez-vous vous présenter.

Je m’appelle Pierre CROS, j’ai 32 ans. Je suis secrétaire/assistant juridique dans un bureau d’avocats de renommée internationale.

Je suis également formateur occasionnel en interne sur le pack office et certifié examinateur TOEIC en session privée.

Quel est votre parcours ?

J’ai suivi une formation LEA (Langues Etrangères Appliquées – Anglais – Espagnol) à l’université à l’issue de laquelle j’ai obtenu une Licence et j’ai également suivi une formation en alternance d’assistant de direction bilingue Anglais pendant un an.

Comment vous est venue l’idée du blog ?

J’ai toujours considéré le partage de connaissance comme une valeur ajoutée pour chacun. L’idée du blog m’est venue après une réflexion personnelle qui m’a convaincu de partager des informations utiles à tous quand l’on travaille. L’idée était de les centraliser afin qu’elles soient directement accessibles. Dans un monde en constante mutation et où la législation évolue, j’ai souhaité apporter ma pierre à l’édifice. Des articles, des conseils et des tests seront mis en ligne pour aider tous ceux qui s’y intéressent.

Et l’idée du nom du blog ?

Il fallait qu’il comporte le mot « Communication » (COM) et IFO pour rappeler le terme d’information et en même temps créer un petit jeu de mots rigolo pour apporter un côté pêchu.

De quoi parlera-t-il ?

Il sera alimenté d’articles concernant l’actualité du droit du travail au niveau de ce qui est mis à disposition des salariés, des formations, des conseils, des tests de logiciels ou tout ce qui peut être utile aux salariés et indépendants car le blog sera aussi consacré à eux. Les articles que je publierai émaneront aussi d’idées dont les personnes m’auront fait part. Il s’agit avant tout un site pour eux.

Quel est son objectif ?

L’objectif, comme évoqué plus haut, est de rassembler sur un même site des informations qui permettent aux salariés et indépendants de rester « à la page ». Le but est véritablement de leur apporter des idées nouvelles qui peuvent leur faciliter leur travail au quotidien et leur permettre de découvrir de nouvelles choses.

Quel sera son public cible ?

Les salariés car il y aura toute une partie sur les formations, les différentes législations mises en place dans ce but. Et les indépendants, car ils sont de plus en plus nombreux.

Allez-vous avoir une orientation propre au milieu juridique ?

Pourquoi pas ? Je ne suis pas fermé mais ce n’est pas obligatoirement son orientation première.

Que pensez-vous des MOOC ? En avez-vous testé ?

Ils ont été mis en place il y a quelques années en France et certaines universités françaises en ont d’ailleurs créés. Je trouve que c’est une idée formidable car elle favorise l’accès aux formations et de plus en plus de monde s’y intéresse. Je me suis rendu sur des portails de MOOC mais je n’en ai pas encore testé. Cela ne s’aurait tarder car ce phénomène est vraiment intéressant du fait de sa gratuité et de son accessibilité quasi continue.

Un projet de formation pour 2017 ?

J’envisage de passer la certification Voltaire et le MOS. Pour savoir à quoi ils correspondent, vous pouvez aller sur mon blog :)

Quel est d’après-vous l’avenir des professions support en cabinet d’avocats ?

Je pense que l’on aura toujours besoin de support administratif dans les bureaux d’avocats même si les plus jeunes tendent vers plus de travail autonome. Concernant les supports « généraux » – je pense que le dématérialisé va petit à petit prendre le dessus avec les conséquences que cela impliquera.

Avez-vous des outils/applications que vous utilisez en tant que juriste qui vous rendent également service dans votre vie personnelle ?

Je ne suis pas juriste mais je crois que certaines applis comme GOOD peuvent être utiles (appli Iphone/Ipad qui permet d’accéder à sa boite pro par son téléphone perso).

MERCI !

Logo ComifoLien vers le blog : https://comifo.wordpress.com/

Portrait de Laetitia Avia

Lancement d’un nouveau cabinet d’avocats, communication digitale et doc juridique

Portrait de Laetitia AviaLe lancement d’un nouveau cabinet d’avocats est souvent l’occasion de définir une stratégie de communication. Par ailleurs, un nouveau cabinet aura aussi besoin de ressources documentaires afin d’être directement opérationnel auprès de ses clients.

J’ai souhaité en savoir plus sur ces deux aspects auprès de Maître Laetitia Avia, qui, associée à Maître Adrien Perrot, vient de lancer le Cabinet APE avocats.

La communication

Vous avez lancé APE avocats en 2016, pouvez-vous nous en dire plus sur votre stratégie de communication.

Votre question est pertinente en ce qu’elle utilise très justement le terme « stratégie » : pour Adrien et moi, créer un cabinet doit répondre aux mêmes exigences que la création d’une entreprise. Il faut donc penser le business model mais aussi la stratégie de lancement et de communication. Cela passe par une réflexion en amont sur l’identité du cabinet et des personnes qui le composent, ainsi que sur les supports qui seront utilisés pour faire valoir cette identité.

Nous sommes un cabinet jeune et qui se veut innovant dans un domaine d’activité qui reste traditionnel. Il fallait donc à la fois développer une stratégie de communication qui nous ressemble – en étant dynamique, efficace et moderne – tout en veillant à maintenir, pour les clients, un certain nombre de repères liés à la profession d’avocat. Tout est pensé dans cette double optique : le nom et le site internet bien sûr, mais aussi les autres supports de communication – papiers à en-tête, cartes de visites, cartes de correspondances, réseaux sociaux et goodies.

Pour cela il faut savoir s’entourer des bonnes personnes et les écouter. Si Adrien et moi avons fait beaucoup de choses nous-mêmes, nous avons systématiquement consulté des avocats et des non-avocats (entrepreneurs, professionnels de la communication) pour nous assurer de la bonne perception de ce que nous souhaitions créer.

En termes de prestataires, nous avons fait appel à une graphiste qui collaborait pour la première fois avec des avocats, ce qui fut enrichissant à plusieurs égards. Elle est arrivée avec un œil neuf sur la profession et avec des codes issus du milieu de l’entreprise. Il a fallu expliquer notre pratique en termes concrets et business, mais aussi ce que nous pouvions ou non faire en matière de communication dans le respect de nos règles déontologiques. Elle a aussi fait un panorama de références et symboles que l’on peut trouver sur les sites internet d’autres avocats afin de déterminer si nous nous reconnaissions dans ces références. Cela aide beaucoup dans la construction de l’identité du cabinet.

Comment trouve-ton un nom de cabinet ? Un slogan ?

Nom de fantaisie ou non traditionnel ? Nous avons beaucoup hésité et étions séduits par l’idée d’un nom de fantaisie… mais nous pensions également qu’un nom de fantaisie doit presque s’imposer de lui-même, par évidence. S’il est trop recherché, est-ce qu’il peut vraiment nous définir ?

Finalement, nous avons choisi nos initiales : le A d’Avia et le P de Perrot, ainsi que le E en référence aux valeurs que nous mettons en exergue dans notre pratique : Excellence, Expertise, Ecoute, Evolution, Etc.

Notre slogan « Le droit au service de la stratégie économique » vient tout simplement de discussions, à deux ou avec notre graphiste, sur notre pratique. Notre cœur de métier est le contentieux, mais nous intervenons également en amont, dans l’anticipation des risques. Nous avons vocation à délester les sociétés de la contrainte juridique afin qu’elles puissent se consacrer à leur objectif, qui est de nature économique. Nous utilisons également le droit comme un outil, et non une épée de Damoclès permanente pour les entreprises.

Comment avez-vous réalisé votre logo ?

C’est là tout le travail et l’expertise de notre graphiste, qui a été une excellente force de proposition en la matière !

Elle dirait, très justement, qu’une identité visuelle ne s’explique pas… mais je peux vous donner quelques éléments de lecture. Un objectif : simplicité et lisibilité, que l’on retrouve sur tous nos supports de communication. Ensuite, notre identité se décline autour de trois petits ronds, tels des points de suspension, que l’on retrouve dans le logo et sur tous nos supports. Ils évoquent la continuité – il faut savoir qu’Adrien et moi avons quitté notre précédent cabinet pour créer APE Avocats qui s’inscrit dans la continuité de notre pratique au sein de notre précédente structure.

APE avocats papèterie

Papier en-tête, papier suite, verso carte de communication, verso carte de visite

Quelle a été votre stratégie de lancement ?

La communication a été officiellement lancée le jour où le site internet fut opérationnel. A partir de là nous avons créé des pages APE Avocats sur les réseaux sociaux et changé nos profils individuels sur Facebook, LinkedIn et Twitter.

Nous communiquons de manière différente en fonction des réseaux sociaux et le message de lancement a également été adapté : décalé sur Facebook, plus institutionnel sur LinkedIn et une information plus brute sur Twitter.

Nous avons décidé de ne pas envoyer de communiqué de presse aux lettres professionnelles, ce qui nous a permis d’échanger directement, par téléphone, avec les journalistes qui souhaitaient publier l’information.

Au sujet de votre site internet, était-il important d’avoir un site en ligne dès le lancement de votre cabinet ?

http://ape-avocats.com/

C’est primordial, c’est pourquoi nous avons attendu ce moment. Le premier réflexe des gens est de consulter le site internet. C’est a première image que nous donnons aux clients et confrères.

Là encore, notre site répond à un souci de simplicité et de lisibilité, même si nous pensons que nous pouvons encore l’améliorer. Des outils tels que Google Analytics permettent de voir qu’elles sont les pages les plus visitées et de capitaliser sur ces pages.

Le site a vocation à évoluer. Nous avons la main dessus et le gérons sans passer par un prestataire.

Votre couverture presse (notre actualité) est assez large et inclut des médias non spécifiquement juridiques comme la télévision, la presse économique. Est-ce important d’investir des territoires non juridiques ?

Oui, car c’est là que se trouve le nerf de la guerre : les clients !

Il est important d’être connu des confrères et d’écrire des articles de doctrine destinés à un public juriste – cela permet de faire valoir une expertise et de rester à jour des évolutions de la jurisprudence. Mais il faut aussi se rendre accessible au client pour lui donner envie de travailler avec nous.

Nous avons aussi un certain nombre d’engagements personnels sur lesquels nous communiquons aussi car ils sont indissociables de notre identité.

Vous avez également ouvert des comptes sur les réseaux sociaux. Est-ce important d’être présent sur ces médias dès le lancement ? Qui va s’occuper de les alimenter ?

Les réseaux sociaux, c’est comme le site internet : c’est indispensable. Aujourd’hui ni les entreprises, ni les politiques, ni les journalistes ne peuvent s’en passer. Nous pensons que cela s’applique aussi aux avocats.

Tout comme les entreprises, nous allons désigner au sein de notre équipe un « community manager » qui sera en charge des réseaux sociaux.

https://www.facebook.com/apeavocats/

https://twitter.com/ape_avocats

https://www.linkedin.com/company/ape-avocats

https://vimeo.com/apeavocats

Avez-vous d’autres projets concernant votre communication ?

Beaucoup (trop) ! Mais il ne faut pas tout dévoiler. Cela reste, en tout cas, un véritable plaisir pour Adrien et moi qui pouvons exprimer par ce biais une certaine fibre entrepreneuriale.

La documentation juridique

Papier c/ numérique. Etes-vous abonnés à des revues juridiques papier, achetez-vous des ouvrages (codes, mémentos, traités) ou disposez-vous uniquement des bases de données en ligne ?

Nous utilisons les bases de données en ligne mais aussi quelques ouvrages de référence dans chaque matière : manuels, traités, mémentos (même s’ils peuvent être consultés en ligne, le réflexe papier perdure), les indispensables Dalloz Action également.

Nous achetons également chaque année les principaux codes. Il est encore difficile de s’en passer bien qu’ils soient tous accessibles sur Légifrance. C’est un investissement nécessaire.

L’accès à la documentation juridique en situation de mobilité, est-il un choix déterminant dans vos abonnements numériques ?

Ce n’a pas été un élément déterminant. Nous avons l’un comme l’autre toujours utilisé les bases de données en ligne et n’aurions pas pu fonctionner autrement.

Quels sont vos indispensables (tous éditeurs confondus) ?

J’utilise principalement le Jurisclasseur, Lamyline et Navis, et très peu Dalloz. C’est une simple question d’habitude dans l’utilisation de l’interface.

Pour les codes : code civil, code de commerce, code pénal, code de procédure civile et code de procédure pénale sont renouvelés chaque année. Les autres codes sont renouvelés plus ponctuellement.

Autres ouvrages : Dalloz Action Droit et pratique de la procédure civile, mémento sociétés commerciale et le Traité de Procédure Pénale de F. Desportes. Sur les sujets de Propriété intellectuelle : les traités de J. Passa. Pour le reste, nous achetons ponctuellement des ouvrages dédiés à un sujet en particulier.

Avez-vous des astuces documentaires pour les nouveaux installés ?

Ne pas snobber Google ! Le droit est devenu bien plus accessible via cet outil de recherche. Les informations y sont rarement exhaustives et ne remplissent pas toujours l’impératif de rigueur des avocats mais cela peut être un bon point de départ lors d’une recherche. De plus en plus de confrères publient des articles en dehors des revues juridiques dédiées – et les délais de publication de ces revues peuvent créer un décalage lorsqu’on recherche une actualité.

Les éditeurs juridiques proposent-ils des tarifs avantageux pour les nouvelles structures ?

Pas à ma connaissance et c’est dommage. Mais je pense que sur ce point, c’est peut-être à notre ordre d’intervenir et de négocier, pour l’ensemble de la profession, des conditions plus raisonnables.


MERCI à Laetitia Avia pour cette interview, qui éclairera les jeunes cabinets d’avocats qui veulent se lancer, tant sur la nécessité d’avoir une stratégie de communication (digitale) dès le lancement, que sur les indispensables en documentation juridique (à adapter selon votre spécialité).

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Interview d’Alexis Deborde au sujet de la Newsletter Droit & Innovation

En complément de mon récent article sur les sources à suivre dans le domaine du droit et de l’innovation, j’ai proposé à Alexis Deborde (Leganov) de nous parler de son initiative de newsletter sur ce sujet.

Une interview qui parlera aux acteurs du droit concernés par ce sujet, tout comme aux documentalistes et veilleurs puisqu’il est question de la veille comme arme stratégique des décisionnaires.

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Comment vous est venue l’idée de créer une newsletter sur le sujet Droit & Innovation ?

C’est le thème de prédilection de Leganov qui accompagne les professionnels du droit dans leurs initiatives innovantes.

Avec l’émergence des Legal Tech et l’accélération de la transformation des professions traditionnelles du droit, c’est un sujet de plus en plus discuté et débattu et il nous est apparu naturel de partager nos lectures les plus pertinentes à tous.

Quel est l’objectif de votre newsletter ? Quel public visé ?

Notre objectif a d’abord été de gagner du temps en cherchant à automatiser notre veille quotidienne sur le secteur de l’innovation et du droit.

Une fois cette première étape réalisée nous avons jugé opportun de diffuser cette veille à travers une newsletter aux acteurs concernés par ces problématiques dans un but d’information et de sensibilisation.

De plus en plus de professionnels ou acteurs du droit sont intéressés par les actualités touchant à la transformation des professions juridiques sans néanmoins disposer du temps et des moyens suffisants pour rechercher activement ces informations.

La veille Leganov c’est une compilation des informations essentielles de la semaine en un seul mail !

Comment avez-vous identifié les sources à suivre ?

De par notre positionnement et les partenariats que nous avons noués avec les acteurs majeurs de ce secteur (associations, legaltech, etc.), nous sommes depuis plus d’un an connectés à l’écosystème œuvrant pour l’innovation dans le secteur juridique.

Nous avions donc naturellement déjà identifié les acteurs et les sources d’information à suivre. Un travail important sur la compilation et le trie de ces informations par mots clés ou expressions a cependant dû être réalisé.

Quels outils/services utilisez-vous pour collecter l’information sur le sujet Droit & Innovation ?

Nous réalisons notre veille essentiellement à partir de flux RSS et utilisons Inoreader comme agrégateur de flux.

Cette plateforme de veille permet d’économiser le temps passé à vérifier tous les sites d’informations, réseaux sociaux, forums etc. par vous-même, en paramétrant les sources d’informations souhaitées. Ainsi le contenu arrive directement sur la plateforme !

Nous pouvons ensuite affiner nos recherches avec précision. En effet s’il est possible de suivre les actualités sur des mots-clés spécifiques, la plateforme offre également la possibilité de créer des règles pour filtrer les flux entrant afin d’obtenir des résultats de recherche répondant au mieux aux actualités recherchées.

Les flux pourront ensuite être classés dans des dossiers ou encore être triés par mots clés.

Quel outil utilisez-vous pour diffuser votre newsletter ?

Concernant la diffusion de notre newsletter, nous utilisons MailChimp, un outil puissant dédié à l’envoi de lettres d’information.

Parmi les fonctionnalités les plus intéressantes de cet outil, nous pouvons citer la possibilité de concevoir plusieurs lettres d’information automatisées à partir de fils RSS (à une fréquence sélectionnée par avance) après avoir créé une liste de destinataires; ou encore l’accès à des statistiques très utiles concernant votre campagne de newsletter (taux d’ouverture, nombre de clics sur les liens etc.)

La veille métier est-elle selon vous un facteur de différenciation ?

Quel que soit le type de structure ou secteur d’activité, la veille est essentielle en ce qu’elle donne aux dirigeants la possibilité d’anticiper afin de prendre les décisions adéquates au bon moment.

Dans une société où tout évolue très rapidement, les enjeux d’une veille peuvent être multiples.

Qu’il s’agisse d’une veille concurrentielle, juridique, technologique ou encore de notoriété, il est crucial d’être informé et de pouvoir réagir rapidement.

Evidemment, rechercher toutes ces informations prend énormément de temps, il est donc indispensable d’apprendre à utiliser des outils permettant de collecter ces informations et d’être alerté en temps réel ou de faire appel à un expert en veille.

Quels sont les retours sur votre newsletter ?

Il y a actuellement près de 600 inscrits ce qui est un excellent début et cela prouve qu’il s’agit d’une thématique très surveillée.

Avez-vous d’autres projets de veille sur des thématiques touchant à l’activité juridique ?

Une veille répond avant tout aux besoins et objectifs déterminés à l’avance par celui qui l’entreprend.

Avec notre veille en « Droit et innovation » nous partageons à nos prospects et nos clients des informations susceptibles de les sensibiliser aux enjeux des problématiques que nous traitons avec eux.

Pour le compte de nos clients nous avons mis en place des veilles couvrant une vingtaine de thématiques différentes en fonction de leurs objectifs.

Qu’elles soient destinées aux dirigeants de cabinets d’avocats (veille réglementaire, concurrentielle ou de notoriété dans la plupart des cas) ou à leur clientèle (veille secteur) afin mieux connaître leur secteur d’activité et d’améliorer leur relation-client, les newsletters sont toutes réalisées et programmées avec une périodicité déterminée (quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle).

S’inscrire à la veille Droit & Innovation de Leganov : ici

En savoir plus sur les outils de veille sur le blog Keep It Simple : ici

Blog Mère et Fille 2.0

Interview de Sandrine Delage

Dans la famille Mère et fille 2.0, j’ai obtenu une interview de la maman, Sandrine Delage, grâce à qui j’ai appris des choses passionnantes sur la transmission digitale, sur la technique du sketchnote et sur les « slashers » qui ont une vie dense qu’ils peuvent organiser grâce au Passion Planner !

Peux-tu te présenter ?

Sandrine DelageJe suis engagée dans la transmission du digital à son voisin … de domicile ou de bureau. J’ai découvert la puissance et la facilité de ce monde digital il y 4 ans maintenant grâce à ma fille de 18 ans et à mes collègues Génération Y (20 à 30 ans).

On peut parler véritablement de révolution de la société. La simple fonctionnalité de contribuer et de donner son feed-back sur les réseaux sociaux (Web 2.0)  a changé à tout jamais nos usages au quotidien. Même si vous n’êtes pas vous-même utilisateur des réseaux sociaux, vous recommandez des hôtels, contribuez financièrement à des projets directement sur des plateformes, échangez votre appartement, pratiquez le co-voiturage … La valeur de la propriété s’atténue au profit de l’échange; en faisant confiance à de parfaits inconnus. Le digital devient donc une compétence qu’il faut maîtriser, comme lire et écrire, au risque de devenir un handicap dans son métier et son quotidien.

J’ai eu envie de rendre ce qui m’a été transmis par la jeune génération et je suis devenue un « slasher », au sens où je cumule plusieurs activités autour de la transmission digitale dans ma vie professionnelle et personnelle (http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-91256-slashers-et-autres-mutants-sociaux-1003238.php)

Pour répondre à la question, je suis Sandrine Delage qui a une activité professionnelle « classique » de projets digitaux tout en développant une communauté de collaborateurs digitaux engagés comme moi sur la transmission digitale @EnjoyDigitAll. Et le soir, je suis blogueuse avec ma fille pour transmettre nos regards croisés sur le digital Mère et Fille 2.0 (www.digitaltruelife.com). L’idée est de démystifier le digital pour que chacun s’autorise à se lancer.

Qui sont tes lecteurs ?

La communauté digitale engagée aussi dans l’accompagnement de la transmission mais aussi des personnes d’autres horizons, curieuses du sujet. Et puis ma mère de 70 ans qui est mon baromètre pour savoir si on atteint l’objectif : simplifier et faire comprendre.

Blog Mère et Fille 2.0
Est-ce que la technique du sketchnote s’apprend ? Est-ce que tout le monde peut en faire ?

C’est une collègue et amie qui me la fait découvrir @cibi1974. Elle avait cette passion et à réussi à inscrire une formation pilote de 3 jours dans mon entreprise, que j’ai suivie.

Mais le fond du sujet est toujours le même : s’autoriser à …

J’aimais dessiner jeune mais je n’ai jamais pris de cours de dessin. Il a suffit d’une rencontre et d’un peu de confiance grâce à la formation pour me lancer. Tout le monde peut le faire car ce n’est pas du dessin en fait. Il s’agit de représenter visuellement des idées.

Grâce au bog, je suis autodidacte sur tout et je m’autorise à expérimenter. C’est ce que j’ai fait et cela a marché. Le côté « dessiné » montre l’humain, génère une proximité qui touche le lecteur. Et le contenu a beaucoup plus d’impact.

Pour commencer, je conseille YouTube, mon espace d’apprentissage favori et Pinterest pour observer et s’inspirer. J’ai commencé sur des feuilles de papier que je scannais pour publier sur mon blog; puis j’ai acheté une tablette graphique (Wacom, 100 euros environ). J’ai testé le stylet en créant directement un format digital. J’ai amélioré au fur et à mesure et trouvé mon style peu à peu. Je n’ai jamais suivi de cours sur les outils type Photoshop et j’ai tout appris sur Youtube. Je ne suis pas super efficace mais j’aime bien ce temps de Test/Learn derrière mon écran, sans mails, coup de fils et interruptions continues !

Sandrine Delage
Peux-tu m’en dire plus ?
Je trouve ton article précédent très complet. Un compte à suivre que j’aime beaucoup est https://twitter.com/ElyxYak. Elyx est un petit personnage dessiné, ambassadeur de l’ONU. Son papa Yacine AIT KACI, un vrai dessinateur, l’a imaginé le plus simple possible.
L’idée est de tracer l’essentiel et c’est qui donne à son personnage l’universalité. Je conseille de le suivre sur Instagram également car il a créé une véritable communauté où il valorise ceux qui dessinent « leur » Elyx dans leur vie quotidienne. Et c’est international car le dessin est compréhensible par tous, bien sûr !
Passion Planner

Passion Planner, mind map

Peux-tu me parler de ton agenda Passion Planner ?

Je suis toujours à l’affut des passionnés, des idées, des nouveautés … et qui en plus me facilitent la vie.

Passion Planner a été imaginé par Angelia Trinidad, une jeune créatrice américaine de 20 ans : http://www.madmoizelle.com/passion-planner-351205

C’est un agenda qui réconcilie le suivi des objectifs et actions perso/pro et quotidien/long terme. J’aime bien le côté « coach » aussi : une citation positive par jour, des espaces de recul sur ce que l’on a réussi …

C’est vraiment le compagnon quotidien idéal pour tout ceux qui entreprenent et qui ont plusieurs vies !  Je le recommande !

http://www.passionplanner.com

Ma seule remarque évidemment : un sketch par semaine ou par mois rendrait l’agenda encore plus intéressant …

Mère et Fille 2.0 : www.digitaltruelife.com

Twitter @SANDDELA 

Crédit images : Mère et Fille 2.0 sauf pour Passion Planner

Tableau de bord Analytik Médias et Tonalité, Europresse

Interview Europresse sur l’analyse de la présence médiatique

Pour mémoire Europresse est un agrégateur de presse (imprimée) qui a étendu sa couverture presse à la surveillance des réseaux sociaux, de la radio et télévision, des sites web et blogs, des études et rapports, des fils et communiqués de presse (couverture dite à 360°).

En 2015, vous avez intégré le tableau de bord Analytik (soit une partie de la solution complète) à votre plateforme Europresse, quels sont les cinq outils qui composent votre tableau de bord ?

Le tableau de bord regroupe la répartition médiatique, la tonalité générale, l’évolution temporelle, les principales sources qui traitent du sujet et les influenceurs.

Tableau de bord Analytik Médias et Tonalité, Europresse

Tableau de bord Analytik Médias et Tonalité, Europresse

En quoi ces outils apportent-ils une valeur ajoutée à la veille ou aux actions de communication ?

Ces cinq indicateurs sont clés à la compréhension rapide d’un sujet. Dans le cadre d’actions de communication, ils permettent en un coup d’œil de vérifier si les objectifs initiaux de la campagne sont atteints. Par exemple, identifier rapidement si les principaux médias et journalistes / bloggeurs / individus qui traitent du sujet sont bien ceux qui étaient ciblés initialement. Dans un contexte de veille cela permet entre autres de surveiller la variation du volume d’information autour du sujet sur le temps, ainsi que la tonalité générale.

Au sujet de l’indicateur de tonalité, quelles sont ses limites ?

Vaste sujet… Il est important de démystifier les systèmes de détection de tonalité. Aucun système existant ne peut prétendre rivaliser avec l’analyse humaine. La majorité des outils d’analyse de tonalité sont basés sur le vocabulaire employé. Des mots comme « bon », « extraordinaire » ou « magnifique » vont augmenter le poids positif d’un document. Des mots comme « mauvais » ou « exécrable » vont faire le contraire. La tonalité finale sera une moyenne pondérée de l’ensemble des mots du document. Il est évident que de tels systèmes ne sont pas capables de détecter le sarcasme par exemple.

Cependant tout n’est pas à jeter. Nous avons effectué des tests dans le but de comparer l’algorithme de tonalité avec des analyses humaines effectuées par des documentalistes. Ces tests ont produit plusieurs résultats.

Nous avons déjà remarqué que la tonalité automatique offrait globalement de meilleurs résultats sur des corpus de presse plutôt que dans les réseaux sociaux. Sans surprise, ceci s’explique aussi par le fait que le sarcasme est beaucoup plus fréquemment employé dans les réseaux sociaux que dans les articles de presse.

En second lieu nous nous sommes rendus compte que le même document pouvait être jugé différemment par plusieurs analystes. Cela a rendu très difficile la tâche de comparer objectivement la qualité de détection de la tonalité document par document.

Par contre, ce qui est intéressant c’est que lorsque nous regardons les résultats sur des corpus volumineux de documents nous obtenons des résultats similaires entre l’humain et la machine dans la majorité des cas.

Tableau de bord Analytik Sources et Influenceurs, Europresse

Tableau de bord Analytik Sources et Influenceurs, Europresse

Qu’entendez-vous par influenceur ?

Là encore, c’est un vaste sujet qui mérite d’être longuement discuté. Il existe de nombreux points de vue valables.

Pour nous, l’influenceur est un individu qui par son exposition et sa crédibilité va pouvoir faire bouger l’opinion, que ce soit à propos d’un sujet d’actualité ou de consommation. Les deux composantes indispensables d’un influenceur sont son audience (pas seulement en termes quantitatifs, mais aussi qualitatifs. Qui il rejoint.) et sa crédibilité (la confiance qui lui est accordée). Il y a là aussi de grands enjeux à détecter automatiquement des influenceurs. La machine peut aider à proposer des candidats parmi un grand nombre d’influenceurs potentiels mais encore un fois le jugement humain reste indispensable.

Dans la version de base d’Europresse nous avons pris le parti d’identifier comme influenceurs les individus ou entités rédactionnelles ayant le plus d’audience, laissant la crédibilité au jugement de l’utilisateur.

Notre solution Analytik permet cependant d’aller beaucoup plus loin dans l’identification d’influenceurs en mettant en relation un grand nombre de métriques (score klout, portée, type de média, tonalité, géographie…) afin de traiter uniformément les influenceurs sociaux et traditionnels.

Tableau de bord Analytik Evolution, Europresse

Tableau de bord Analytik Evolution, Europresse

D’après-vous se dirige-t-on dans un avenir proche vers une meilleure analyse des tendances, des rumeurs, de l’e-reputation d’une entreprise ?

L’augmentation croissante des volumes d’information, ainsi que les bouleversements majeurs de l’environnement médiatique impliquent de porter une plus grande attention à la réputation (et pas uniquement l’e-reputation), donc d’engager des efforts additionnels. Les technologies en place sont encore jeunes mais de nombreuses entreprises et laboratoires de recherche s’y intéressent de plus en plus. Nous travaillons d’ailleurs conjointement avec le CRIM (Centre de Recherche en Informatique de Montréal) sur un ensemble de projets de recherche.

Même si je reste convaincu que, pour de nombreuses années encore, ceux qui sortiront le mieux leur épingle du jeu de la surveillance de la réputation ne se limiteront pas à des systèmes tout automatisés, les technologies pour aider à la détection et l’analyse vont grandement s’améliorer dans les courtes années à venir.

Europresse Analytik Presse Imprimée

Europresse Analytik Presse Imprimée


Merci à Philippe Bouffaut, Europresse.

Les illustrations de l’article ont été gracieusement fournies par Europresse. Elles portent sur l’analyse du mot clé « Moirans » sur 30 jours.


Site internet : http://www.europresse.com/

Alinea By Luxia Homepage

Alinéa By Luxia, interview d’Ismaël Ziani

Début septembre 2015, je recevais Ismaël Ziani, associé co-fondateur d’Alinéa by Luxia, l’occasion pour moi de lui poser quelques questions sur son entreprise.

Alinea By Luxia Homepage

Pouvez-vous nous dire brièvement en quoi consiste Alinéa by Luxia ?

Alinéa By Luxia est une solution de veille juridique nouvelle génération. Elle regroupe le droit français (Légifrance) et le droit européen (Eur-Lex). Elle permet de réaliser des recherches à partir d’un formulaire monochamp (de type Google) assisté d’un analyseur de requêtes juridiques issu de nos travaux de recherche. En termes simples : vous saisissez ce que vous voulez (texte, date, n°de pourvoi,…) et nous vous proposons les résultats les plus pertinents.

Quelles sont les forces de votre entreprise ?

Au cœur même d’Alinéa By Luxia, il y a l’innovation. Luxia est à l’origine une start-up issue de l’Ecole des Mines de Paris (où Georges-André Silber, co-fondateur, était enseignant-chercheur). De nombreux travaux de recherche sur les corpus juridiques pour mieux représenter le droit et mieux appréhender son évolution, nous ont conduit à la création d’une nouvelle offre pour réaliser sa veille juridique.

C’est parce que le droit est vivant que nous avons imaginé des solutions pour suivre les versions d’un texte, comparer les différences d’une version à l’autre, créer une veille automatisée ou encore réaliser une recherche complexe en toute simplicité.

Quelles sont les forces de votre outil ?

Il met la technique et l’innovation au service de l’utilisateur. Par exemple le moteur de recherche qui permet à la fois de faire une recherche plein texte ou via un numéro de décision, d’une date… sans que vous ayez à cocher des cases ou remplir des formulaires : Alinéa By Luxia reconnaît votre syntaxe.

Ou encore les facettes (filtres) associées à une recherche qui permettent de choisir un corpus, une juridiction, une date, une période et même tout ça à la fois.

Filtres Alinéa by Luxia

Il y a aussi le système de versions d’un document (nous avons toutes les versions passées, en vigueur et futures de tous les codes) qui permet de réaliser une veille et visualiser ce qui a changé entre deux versions et même de savoir ce qui va changer dans le futur (lorsque la version en vigueur différée est disponible).

Ligne de vie Alinéa by Luxia

Comparaison Alinéa by Luxia

C’est également un système de veille simple à utiliser et à un tarif très abordable pour les avocats et juristes d’entreprises (322,92€ / an).

Puis il faut souligner qu’Alinéa By Luxia est d’une redoutable rapidité et fluidité !

Quelles sont les fonctionnalités qui optimisent la consultation ?

Alinéa By Luxia a été pensé avec une ergonomie qui facilite la lecture et épurée de tout élément qui la perturbe. La mise en forme a été particulièrement travaillée et chaque support (smartphone, ordinateur de bureau) a sa version optimisée.

Copies d'ecran mobile Alinéa by Luxia

C’est aussi une solution de partage, vers les réseaux sociaux, en interne, via QR code ou par messagerie intégrée. L’accès aux sources est gratuit, bref c’est un produit ouvert.

C’est dans les détails que vous remarquerez à quel point nous avons travaillé pour faire d’Alinéa By Luxia une solution précieuse pour gagner du temps. Je pense notamment au « quick view » qui permet de visualiser un document sans avoir à l’ouvrir, aux liens pérennes, aux recherches et favoris intelligents (qui se mettent à jour automatiquement lorsque le document évolue), à la génération de PDF avec une mise en page travaillée qui en fait un document de travail…etc.

Quickview Alinéa by Luxia

Quels sont vos projets ?

Ismaël Ziani

Ismaël Ziani

Il y en a tellement ! Notre ADN c’est l’innovation. Nous allons donc continuer d’une part à ajouter des contenus pour enrichir notre site qui compte déjà plus de 6 millions de documents. Nous nous intéressons notamment à la doctrine gratuite disponible sur les sites web mais aussi à tout ce qui constitue d’une manière ou d’une autre de la veille juridique.

D’autre part, nous poursuivons nos travaux autour d’un graphe des données juridiques afin de les lier et les rendre interopérables. Si cela semble un peu technique a priori, c’est à la clé une façon de faciliter l’accès au droit pour les utilisateurs, qu’ils soient rompus à la veille juridique ou non.

MERCI !

Site : http://alineabyluxia.fr/

Maxime MAEGHT

Interview de Maxime Maeght, auteur du guide du networking

Maxime MAEGHTPrécédemment journaliste puis fiscaliste chez un notaire, Maxime Maeght est responsable du développement du cabinet d’avocats Alerion.  Il a rédigé un livre dédié aux professions du conseil, « Le Guide du networking pour développer votre clientèle », publié aux Editions Eyrolles. Retour sur son utilité pour les avocats.

 

 

Comment vous est venue l’idée d’écrire ce guide du networking ?

Mes premières expériences journalistiques m’ont d’abord donné l’occasion de côtoyer des professionnels d’horizons très divers et disposant souvent d’un réseau très étoffé : cela m’a permis de prendre très rapidement conscience de l’importance du réseautage. Mon passage dans le conseil, d’abord au sein d’un office notarial, puis dans un cabinet d’avocats a conforté cette impression. J’ai donc tenté de synthétiser les meilleures pratiques et de mettre les pièges en perspective pour présenter une méthode de réseautage aussi réaliste et efficace que possible pour le monde du conseil spécifiquement.

Pourquoi une cible si large ?

Je ne pense pas que cette cible soit large. Le networking revêt principalement deux finalités : satisfaire une exigence en termes de ressources humaines (recruter ou évoluer dans sa carrière) ou développer son chiffre d’affaires. Ce livre envisage uniquement ce dernier aspect. Surtout, les techniques de réseautage commerciales différent en fonction des secteurs d’activité. Au sein même du secteur tertiaire par exemple, on ne réseaute pas de la même façon selon que l’on vend des services aux collectivités ou du conseil. C’est pourquoi il semblait nécessaire de circonscrire le propos au networking commercial pour les professionnels du conseil uniquement. La cible me semble donc au contraire assez restreinte.

Pour les avocats, l’ouvrage tient-il bien compte des règles déontologiques propres à la profession et du décret relatif à la sollicitation personnalisée (29/10/2014) ?

Le réseautage a toujours été utilisé par les avocats pour développer leur clientèle. Ce guide détaille simplement les techniques permettant à chacun de réseauter en bénéficiant d’un retour sur investissement commercial : bénéficier de recommandations, se rendre utile à un client cherchant un poste, réseauter avec ses confrères, etc. A charge pour eux de les utiliser dans le respect de leur déontologie, en termes de secret professionnel et de prévention du conflit d’intérêt notamment.

S’agissant de la sollicitation personnalisée (ou démarchage), la réponse est très simple : il n’en est pas question dans le livre qui se cantonne au réseautage. Ce dernier permet en effet d’être contacté par un client sans avoir à le solliciter directement.

Le démarchage étant d’actualité pour les avocats, j’ai cependant souhaité le comparer très sommairement au réseautage et interroger d’autres professionnels du conseil (banquiers d’affaires, consultants, etc.) sur ces questions. A ce titre, il est intéressant de constater qu’un grand nombre de ces professionnels ayant depuis toujours la possibilité de démarcher privilégient le réseautage, tant pour asseoir leur notoriété que pour développer leur chiffre d’affaires. Ceux-ci ne recourent ponctuellement au démarchage que dans certaines situations particulières (lancement de nouvelles activités, prospection sur de nouveaux territoires, etc.). En outre, les deux techniques peuvent être mixées en réseautant avec des personnes connues au gré d’une action de démarchage par exemple.

J’imagine que vous vous appuyez sur votre propre expérience. Avez-vous découvert des outils, des astuces à l’occasion de la rédaction de l’ouvrage ?

Mon expérience personnelle a été un bon point de départ pour rédiger ce livre. En termes de développement du chiffre d’affaires, les meilleurs réseauteurs ne sont pas forcément ceux qui écrivent des ouvrages sur ce sujet : ce sont plutôt ceux qui ont du succès sur le terrain. C’est pourquoi il était primordial de les rencontrer pour donner une valeur ajoutée au projet. J’ai donc profité de ce dernier pour échanger avec d’autres professionnels de différents âges et de différents métiers. Ce livre détaille en effet les différentes pratiques des différentes professions du conseil complémentaires à celles de l’avocat : conseils en fusions & acquisitions, notaires, experts-comptables, conseils en stratégie, chasseur de têtes, etc. Aussi lui permettra-t-il de comparer ses méthodes avec celles d’autres professionnels. Un avocat détaché en entreprise pourra par exemple s’intéresser à la manière dont réseautent les consultants qui passent une grande partie de leur temps dans les locaux de leurs clients par exemple.

Le lecteur de l’ouvrage pourra-t-il facilement mesurer un retour sur investissement (avant/après la lecture) ?

Je l’espère ! Une partie du livre est d’ailleurs consacrée directement à la mesure de son potentiel et de sa progression. Cette dernière ne doit pas uniquement s’envisager en termes de chiffre d’affaires encaissé, faute de quoi le retour sur investissement semblerait bien décourageant au début…

D’autres critères intermédiaires peuvent être pris en compte : nombre de fois où l’on a été recommandé, nombre de fois où on a pu se rendre utile à un dirigeant, progression dans la précision des mises en relation, etc. Le livre donne d’ailleurs quelques conseils pour lutter contre les phases de découragement survenant lors des efforts de réseautage.

Quelles sont les clés du succès d’un bon réseauteur ?

 Il existe de multiples manières de réseauter pour développer son chiffre d’affaires : tout dépend de son tempérament. Toutefois, quelle que soit la méthode choisie, deux éléments doivent être gardés à l’esprit.

Il convient d’abord de bannir tout raisonnement à court terme : les actions de réseautage donnent leurs fruits au bout d’un certain temps, très souvent au moment où on ne s’y attend pas. Aussi faut-il s’armer de patience. Il importe ensuite de réseauter prudemment. S’il faut doser ses efforts pour ne pas perdre trop de temps soi-même, il est primordial de ne pas en faire perdre à ses contacts. C’est pourquoi les prescriptions doivent être qualifiées et utiles pour les personnes mises en relation, faute de quoi il en résulte une perte de crédibilité au fil du temps.

Il semble par ailleurs nécessaire de préciser que tout le monde dispose d’un réseau. La première chose à faire est de l’auditer pour s’en convaincre. Qu’ils s’agissent d’anciens camarades d’université, d’anciens collègues ou de personnes croisées dans le privé, la plupart des gens ne soupçonnent même pas l’étendue de leur réseau. Tout le monde peut s’y mettre.

Merci Maxime !
Relire ma chronique sur le Guide du networking.

MMaeght Guide Networking