La bibliothèque Forney : arts graphiques, hôtel médiéval et musée
Art graphiques et hôtel médiéval (extraits de Musées mini, musées chéris par Claire Bommelaer, Eric Biétry-Rivierre, Sophie de Santis et Nathalie Simon in Figaroscope du 19-25 novembre 2014, page 11).
« On doit cette bibliothèque à un industriel du XIX siècle, Samuel-Aimé Forney, qui légua à la Ville de Paris un ensemble d’ouvrages destiné à l’éducation des artisans. Ici sont rassemblés 230 000 volumes dédiés aux arts graphiques et aux beaux-arts, dont des recueils d’ornements, des manuels techniques du XIXe siècle, des cartes postales, des milliers d’échantillons de papiers peints, etc.
Son charme. La bibliothèque est nichée dans le quartier de Saint-Paul, en plein cœur de la capitale. Elle se déploie dans l’hôtel de Sens, un des rares témoignages d’architecture médiévale à Paris.
Son actualité. La bibliothèque organise de petites expositions originales, comme l’an dernier avec la thématique des anciennes affiches de publicité. En ce moment, zoom sur…les cuillères (« Histoire des cuillères »), où sont rassemblés 300 spécimens anciens ou étrangers de ce couvert de tous les jours. On peut également voir des livres et des affiches de l’artiste hongroise Ilona Kiss. »
Bibliothèque Forney
1, rue du Figuier
75004 Paris
Tél : 01.42.78.14.60
http://equipement.paris.fr/bibliotheque-forney-18
Métro : Pont-Marie ou Saint-Paul
Mardi, vendredi, samedi, de 13h à 19h30
Mercredi, jeudi : 10h-19h30
Expositions : du mardi au samedi, de 13h à 19h
Fermeture dimanche et lundi
Faire du bibliotourisme à Paris pour voir l’hôtel de Sens, un des rares vestiges de l’habitation civile du Moyen Âge construit de 1475 à 1519 sur l’ordre de Tristan de Salazar, archevêque de Sens.
Depuis 1961, date de son installation dans l’hôtel de Sens, la bibliothèque Forney accueille les étudiants en histoire de l’art ou en architecture, professionnels de la mode, du graphisme et du design. D’abord uniquement consacrée aux métiers d’art et aux arts décoratifs, elle a étendu ses spécialisations aux Beaux-Arts, Arts graphiques, Arts appliqués.
A noter, l’accès à la bibliothèque n’est possible que sur inscription. Il se peut que la bibliothèque, victime de son succès, cherche à limiter le nombre de lecteurs potentiels. Il vous faudra donc montrer patte blanche ou choisir un horaire favorable si vous souhaitez la visiter en insistant bien sur l’aspect temporaire de votre visite. Une fois à l’intérieur, on est forcément subjugués par les voûtes du XVème siècle qui décorent la salle de lecture. Quant au fonds documentaire, je comprends bien que l’on puisse y passer la journée !
Lors de notre passage, nous avons aussi pu admirer les livres objets (tiens ça me parle !) de l’artiste Ilona Kiss dont un exemplaire fort original de « café livrets » confectionné à partir d’une centaine de filtres à café récupérés, lavés et séchés.
Nous avons eu également l’occasion de voir l’exposition Histoires de cuillères, retraçant l’histoire de cet ustensile à travers toutes les époques, tous les continents et tous les matériaux. Je ne vais pas trop en dire sur cette exposition car elle se termine le 3 janvier 2015. Je peux juste vous dire qu’une exposition, dans un petit musée sur un sujet aussi pointu peut sembler déroutante mais celle-ci était particulièrement réussie. Si vous échouez devant la porte d’une grande expo parisienne surpeuplée, pensez à celles de la Bibliothèque Forney, vous ne serez pas déçus par l’endroit.
A noter : une impressionnante boutique avec possibilité d’acheter des cartes postales anciennes sur tous sujets.
Pour conclure, une petite anecdote assez savoureuse concernant cette visite.
A mon arrivée dans le hall de la bibliothèque, un samedi soir de début de décembre alors que la frénésie des achats de Noël battait déjà son plein dans Paris, qu’elle ne fut pas ma surprise de croiser un collègue documentaliste juridique qui renouvelait son inscription. Il va sans dire que nous nous étions pas donné rendez-vous et que nos chances de nous rencontrer dans Paris à la bibliothèque Forney, le même jour à la même heure sachant que nous ne sommes pas parisiens étaient plus que minimes.
Conclusion : que fait un documentaliste à ses heures perdues ?
Et bien, il visite parfois d’autres bibliothèques, en mode touristique ou en mode abonné !
On ne se refait pas !