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Legal design, 6/05/20, le programme

Formation Legal Design organisée par l’Incubateur du Barreau de Paris, 6 mai 2020

Legal design, 6/05/20, le programme

Le 6 mai 2020, j’ai pu participer en direct à une formation donnée par l’incubateur du Barreau de Paris sur le legal design :

Quelle méthode pour réussir à adopter simplement les techniques du Legal Design ?

Une formation organisée pendant le confinement avec un lien avec la crise sanitaire mais pas que…

« Au delà de la crise, pourquoi le légal design constituera une opportunité pour améliorer l’expérience utilisateur et la relation client ? »

J’ai apprécié cette formation et je vous encourage à la regarder en Replay si le sujet vous intéresse. Voici les raisons de mon enthousiasme.

Les intervenants, Caroline Laverdet et Alexandra Sabbe Ferri, ont l’état d’esprit des pionniers du web, à savoir une volonté de partager et de mettre à disposition de tous leur expérience du legal design pour que tout à chacun puisse se faire une idée de la matière, se l’approprier et rejoindre la communauté. Elles n’ont pas peur de partager leur savoir, elles n’ont pas peur de la concurrence (elles l’encouragent même). Grâce à leur confiance et à leur expérience, elles se positionnent comme de véritables expertes de la matière.

La formation accorde une large place aux nombreux exemples concrets mis en œuvre par les deux intervenantes, comme par exemple :

  • un processus contractuel pour limiter les impayés en support A3 façon jeu de l’oie, apprécié, mieux compris et surtout conservé par les collaborateurs du client pour référence,Legal design, 6/05/20, exemple C. Laverdet
  • des infographies sur les ordonnances spéciales covid-19 pour essayer de donner envie de lire des textes juridiques rébarbatifs, facilement partageables sur les réseaux sociaux et générant beaucoup de réactions positives, https://www.sagan-avocats.fr/vos-droits/coronavirus.htm
  • des CGV rendues plus claires afin d’éviter toute éventuelle contestation ultérieure, forme plus engageante, plus intelligible, plus effective,
  • un accord d’intéressement où tous les titres sont des questions ; du fait de son langage juridique clair, le salarié se sent concerné et mettra tout en œuvre pour atteindre l’objectif fixé.Legal design, 6/05/20, exemple A. Sabbe Ferri

https://www.sagan-avocats.fr/vos-droits/prime-macron-2020.htm

Le legal design n’est pas simplement vu comme une possibilité de présenter un livrable de droit de manière plus attractive mais aussi comme un véritable mode de pensée qui rejaillit sur la totalité de l’activité du cabinet.

Sa pratique permet une communication plus efficace et moderne. Tous les canaux de communication en profitent : le site internet du cabinet, les supports de communication, les réseaux sociaux et même les locaux du cabinet (façon boutique de droit). Evidemment il faut « oser se décoincer » mais le résultat est à la hauteur des attentes.

Les infographies se partagent facilement sur les réseaux sociaux et suscitent de nombreux retours positifs notamment auprès des clients RH ou chefs d’entreprise via LinkedIn ; postées sur un site internet elles permettent un référencement naturel exceptionnel (un des secrets d’un bon référencement étant la qualité du contenu du site).

Elles revendiquent toutes les deux un même état d’esprit d’innovation à « moindre coût ».

Les outils utilisés sont des outils grand public :

  • Google Form (pour la collecte de données afin de rassembler l’information à cartographier),
  • Miro (outil de brainstorming avec des post-it et de création de mind-maps, licence pro autour de $14/mois), https://miro.com/
  • Word, Powerpoint,
  • Canva (outil pour réaliser des infographies, licence pro autour de $14/mois) https://www.canva.com/

Le résultat est un outil de croissance assez bluffant avec des juristes qui se définissent toutes les deux comme étant à la fois juristes et designers sans pour autant avoir un background artistique ou technologique (même si elles sont modestes et clairement hors du lot en terme de créativité, d’innovation et d’expertise technologique).

Derrière tout cela on sent clairement beaucoup de temps investi par passion avec au final un fort retour sur investissement qui semble rejaillir bien au-delà de la sphère professionnelle.

J’ai ressenti pour ma part un très fort équilibre entre le droit, l’innovation, la technologie et la créativité et je pense que l’engouement qu’a suscité cette formation montre que les participants souhaitaient eux aussi faire évoluer leur pratique du droit. La période de la crise sanitaire accentue sans doute une volonté de changement vers plus de créativité.

La conclusion

la révolution juridique ne sera pas technologique, elle sera créative

il faut oser faire de nouvelle choses, créer des produits et des services que les gens veulent et aiment utiliser.

Le support de cette formation est disponible sur le site de l’Ordre :

http://avocatparis.org/ma-formation/travaux-des-commissions/quelle-methode-pour-reussir-adopter-simplement-les-techniques

Remerciements

Au service de formation de l’Ordre des avocats, aux intervenants et aux organisateurs, à l’Incubateur du Barreau de Paris. C’était de loin la meilleure conférence virtuelle de tout mon confinement et même si le sujet m’intéresse depuis longtemps j’ai appris beaucoup de choses.

Legal design, 6/05/20, les animateurs de la formation

Les sources

Caroline Laverdet, avocat https://www.laverdet-avocat.com/

We love legal design https://www.welovelegaldesign.com/

Alexandra Sabbe Ferri, avocat https://www.sagan-avocats.fr/

Calculer les indemnités de rupture du contrat de travail https://mesindemnites.com/

Legal creatives https://www.legalcreatives.com/ : a Movement of Legal Creators and Innovators led by Tessa Manuello

Think Led d’Open Law, une des branches d’Open Law : https://openlaw.fr/travaux/cycles/think-led-legal-design

Margaret Hagan, la papesse US du legal design : http://www.margarethagan.com/ et son livre librement accessible sur internet https://www.lawbydesign.co/ (la bible !)

Sur le langage clair en droit, sources citées dans le support que je me permets d’activer ici (mon input de documentaliste)

Le langage clair en droit : pour une profession plus humaine, efficace, crédible et prospère ! par Stéphanie Roy in Cahier de Droit Volume 54, Numéro 4, Décembre 2013, p. 975–1007
Article téléchargeable gratuitement ici :

https://www.erudit.org/fr/revues/cd1/2013-v54-n4-cd01015/1020657ar/

Dire le droit et être compris. – Comment rendre le langage judiciaire plus accessible par l’Association Syndicale des Magistrats (belges), Editeur : Anthemis, 2e édition, Parution : 02/2018, ISBN : 978-2-8072-0336-5. Ouvrage payant (39 euros), ouvrage belge.

https://www.lgdj.fr/dire-le-droit-et-etre-compris-9782807203365.html

Une chronique de cet ouvrage à lire ici : https://www.justice-en-ligne.be/Nous-avons-lu-Dire-le-droit-et

Le langage clair, un outil indispensable à l’avocat, Barreau du Québec

Ouvrage téléchargeable gratuitement ici : http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs2006344

Voir aussi

Avocats, comment adopter les techniques du legal design ? Le barreau de Paris fait le point par Bérangère Margaritelli, le 13/06/2020

https://www.jss.fr/Avocats_comment_adopter_les_techniques_du_legal_design__Le_barreau_de_Paris_fait_le_point-2092.awp

Portrait Faten Habachi

Les juristes veulent aussi une meilleure expérience utilisateur pour leurs recherches

J’ai recontré Faten Habachi lors d’un atelier d’observation des usages pour Wolters Kluwer (Lamyline). Lors de nos premiers échanges, Faten m’a confié qu’il est essentiel d’observer un utilisateur quelques minutes pour comprendre son fonctionnement et les points de frictions qu’il peut rencontrer.

J’ai beaucoup aimé être dans les coulisses du projet, dans l’élaboration d’un prototype, dans le test mais sans jugement de valeur. J’ai retrouvé lors de cet atelier quelques éléments étudiés pendant le MOOC architecture de l’information.

J’ai pensé qu’il était très futé pour un éditeur de convoquer à ces tests des documentalistes qui sont d’une part habitués à passer toute la journée d’une base de données à l’autre (avec une excellente connaissance de leurs forces et de leurs faiblesses) et d’autre part conscients des points de frictions rencontrés par les avocats et stagiaires car ils sont en charge de leur formation. Et encore plus futé de mette l’utilisateur au centre du projet avec des personnes qui pensent utilisateurs et non pas listes de fonctionnalités !

Les métiers de l’UX Design sont assez peu connus. Pourtant, du fait de la compétitivité sur les produits et services, leur rôle est de plus en plus important.

Portrait Faten Habachi

Dans cette interview de Faten Habachi, découvrez en quoi l’expérience utilisateur est essentielle lors d’un projet numérique.

Quelle est votre formation ?

Après avoir obtenu un DUT Techniques de commercialisation je me suis orientée vers le Multimédia en intégrant un Master Produits et services multimédia et nouvelles technologies. Et depuis je ne cesse de me former aux méthodes des approches Design, UX et Agile.

Dans quel cadre intervenez-vous ?

Je peux intervenir en phase amont d’un projet lorsqu’il faut définir les premières ébauches d’un produit et services numériques en passant par l’identification de la cible, des problématiques existantes et des objectifs à atteindre. Il m’arrive également d’intervenir pour faire un rapport d’étonnement sur les problèmes d’utilisabilité d’un produit numérique et en proposer les axes d’améliorations toujours avec une approche centrée utilisateurs.

Qui sont vos interlocuteurs ?

Mon rôle es transverse et nécessite donc de collaborer avec de multiples acteurs.

Ceux-ci restent différents en fonction de la nature du projet, l’utilisateur reste un interlocuteur phare lorsqu’on applique une démarche en mettant l’utilisateur/client au centre de la réflexion.

Les membres de l’équipe de développement, du Marketing, le Product Manager ou encore Product Owner et les acteurs définissant les contenus sont par exemple les interlocuteurs avec lesquels je co-créée en ce moment.

Quelles méthodes/outils, utilisez-vous ?

Mes méthodes sont issues des approches de Design Thinking et Méthodes de design UX (User eXperience). Les méthodes sont choisies en fonction du contexte et de l’objectif à atteindre, il en existe plusieurs, la difficulté est de mettre en application la plus pertinente avec les acteurs pertinents.

Les outils sont multiples, ils peuvent être orientés production de prototype avec des outils de type Axure, Adobe XD ou encore Sketch pour tester de premières interfaces en cours de conception.

Comment se déroule une cession d’observation ?

Une cession d’observation peut se dérouler de différentes manières en fonction de l’objectif à atteindre mais toute approche d’observation nécessite une écoute essentielle afin de récolter le maximum de données que ce soit sur ce que l’utilisateur dit, fait, pense ou ressent. Avant toute cession d’observation il est important pour un Designer d’instaurer un climat de confiance afin de laisser l’utilisateur libre de ses commentaires et de ses actions. Il faut réussir à faire comprendre que ce que nous évaluons c’est le produit et/ou le service et non les compétences de l’utilisateur.

Plus largement, comment se déroule un projet ?

Encore une fois tout dépend des objectifs du projet et des parties prenantes de celui-ci.

Dans l’idéal il y a une phase d’exploration et de compréhension du projet et des utilisateurs, une phase d’idéation et définition pour initier et définir les hypothèses à développer, une phase de prototypage pour tester les hypothèses. La phase de développement peut se faire en parallèle si celle-ci est dans une démarche agile ce qui nous permet de tester au fur et à mesure et d’être en itération continue entre designers, responsable produits, référents éditoriaux et développeurs.

Atelier WK

Exemple atelier co-création Wolters Kluwer

Le milieu de l’édition juridique présente-t-il des particularités ?

Comme tout milieu il y a effectivement des particularités et dans le milieu de l’édition juridique la particularité est de comprendre le langage juridique et les différentes logiques entres contenus juridiques. Sans une compréhension de ces logiques on ne peut présenter et organiser de façon pertinente la diversité des langages liés au droit sur une interface numérique.

En quoi la vision utilisateur est-elle essentielle lors de la refonte (ou de la construction) d’une plateforme ?

La vision utilisateur apporte les éléments essentiels pour construire le modèle mental qui nous permettra de comprendre ce que l’utilisateur essaie d’atteindre comme tâche en fonction de son contexte. Sans cette vision la conception ou la refonte d’un produit peut être un échec car elle risque de ne pas répondre à une réalité externe.

Avez-vous des sources d’information à recommander aux lecteurs de Sérendipidoc qui souhaiteraient en savoir plus sur les métiers de l’UX design ? (soit avec une idée de reconversion professionnelle, soit avec l’idée d’améliorer leurs projets numériques)

Il y a de plus en plus de sources disponibles dans les métiers de l’UX Design, notamment les ouvrages de Carinne Lallemand, pour les anglophones je conseille les articles de Nielsen Norman et Don Norman.

MERCI !

Faten Habachi, Responsable User eXperience, Wolters Kluwer

https://www.linkedin.com/in/fatenhabachi/

Twitter : @fatenh

Intervenante Ecole EEMI, ECV Digital

Membre active association Girls In Web

Bibliothèques roulantes

Le déménagement d’une bibliothèque

Cet article est un retour d’expérience de plusieurs documentalistes qui ont déménagé une bibliothèque juridique en 2015, ainsi que ma propre expérience de déménagement (en interne uniquement).

Dans la mesure du possible, j’ai tenté de dépersonnaliser les propos afin de vous proposer un mémo récapitulatif plus ou moins « universel » (même si nos structures peuvent avoir des organisations très différentes) des étapes importantes du déménagement d’une bibliothèque d’un cabinet d’avocats.

Je remercie Katell Piboubès et Marie-Dominique Desmarchelier pour leurs précieuses contributions et je souhaite bon courage à ceux qui déménageront en 2016 !

Déménagement bibliothèque

En amont

Le métrage linéaire

Métrage de la bibliothèque existante (mais attention à prévoir un peu de marge !).

RDV avec architecte pour définition du métrage et plan de la bibliothèque. Attirer l’attention sur le poids de certaines collections, les différentes profondeurs de bibliothèque nécessaires ainsi que hauteurs.

Communication du métrage de la future bibliothèque par l’architecte. Attention, l’architecte fera du standard probablement, veiller aux hauteurs de bibliothèques, aux profondeurs réelles et au nombre d’étagères dans une bibliothèque; la question de l’éclairage est aussi très importante.

L’architecture, les relations avec l’architecte, les meubles

Difficiles les relations avec l’architecte car il raisonne « bureau » et n’a aucune idée de votre vie quotidienne. Sa connaissance d’une bibliothèque date de sa fréquentation pendant ses études, ou bien de l’accompagnement de ses enfants à la bibliothèque municipale ! Il aura souvent des idées d’espace ouvert, convivial, sans se rendre compte des besoins des utilisateurs : les avocats, les documentalistes.

Le standard est pratique, il est souvent organisé comme les meubles de bureaux, or ce sont des bibliothèques ! Si la hauteur est minimale, on verra les dessus d’étagères vite meublés de boites en tous genre. Il est recommandé de monter jusqu’au plafond (surtout dans les locaux modernes). Si vous êtes juste en linéaire, traquez les espaces perdus (angles morts, profondeurs plus réduites dans certains endroits). La différenciation rend un endroit plus agréable ce qui demande en contrepartie un petit effort de conception.

Les positionnements des postes de travail (nous ne sommes pas dans une bibliothèque publique où l’accueil doit être en position de gardien d’immeuble) doivent être bien étudiés, de même que les emplacements des copieurs.

Plan de bibliothèque

L’équipe projet

Dans certains cas, une équipe projet est constituée. Celle-ci sera en contact direct avec l’architecte et peut interagir avec celui-ci dans le choix des meubles et dans l’aménagement des espaces.

Travailler avec la communication, les services généraux et le service informatique, qui sont essentiels pour le bon déroulement d’un projet. Pour les choix d’emplacement, l’implication des utilisateurs futurs est aussi très importante, notamment dans le cas de bibliothèques dans les départements.

Il est important que les bibliothèques se situent à proximité des utilisateurs, afin qu’ils soient autonomes dans leurs recherches.

La sécurité

Certains bâtiments ou certaines structures certifiées peuvent imposer le respect de normes de sécurité, la gestion des risques, le non dépassement d’un poids maximum par plateau.

La question du poids est très importante et doit être examinée en amont, mais de manière très pragmatique car les normes sont excessivement prudentes, et les architectes ne font pas dans le distinguo. Peser ses livres avec son pèse personne peut parfois aider à décider de mettre des étagères là où l’on vous avait dit « impossible ». Au prix du loyer au mètre carré, cela peut valoir le coup !

Les portes coupe-feu, les sens d’ouvertures des portes, les suppressions de cloisons aussi doivent être bien étudiées.

Le désherbage, l’archivage, la réorganisation des collections, l’inventaire

Mail d’information aux avocats/assistantes/stagiaires.

Tournée dans les bureaux pour récupération des ouvrages.

Arrêter le prêt en avance, faire le tour de tous les bureaux pour récupérer les revues et livres (qui sinon passeront à la trappe), arrêter la circulation des revues un mois à l’avance pour la même raison.

Le désherbage

Sortie du catalogue des ouvrages à jeter/donner : à faire valider par des avocats car certains ouvrages non réédités sont des trésors dont il est dommage de se séparer.

Possibilité de donner les ouvrages de moins de 5 ans à RecycLivre ou à d’autres organismes/associations.

Dans certains cas, selon l’espace imparti, il faudra envoyer au pilon certaines collections ou ouvrages.

Savoir anticiper les envois au pilon, car plus on s’approche de la date, plus on jette sans scrupule et du coup …on peut regretter. Il est plus facile de faire cela de manière très anticipée, cote par cote, et de faire un inventaire là aussi très anticipé.

Priorité est donnée à la conservation des collections papier qui ne sont pas disponibles en version numérique (ex : Actes pratiques si le cabinet n’a pas Lexis360).

Ajustement du désherbage : de vieux « coucous » ressortent dans la semaine précédant le déménagement, quand chacun est confronté à son propre désherbage, prévoir donc des cartons vides pour ces « coucous » de dernière minute. !

L’archivage

Possibilité d’archiver les documents selon budget ou espace attribué (cave).

Voir notamment s’il y a une possibilité d’archives locales pour conserver des séries de traités utiles dans les anciennes éditions (notamment dans les cabinets contentieux).

Profiter du déménagement pour s’orienter vers un archivage raisonné.
Exemple de réorganisation profitable des archives : les dossiers parlementaires ont été réorganisés par année de vote de la loi, alors qu’ils étaient auparavant par thématique aux archives; beaucoup plus efficace !

Savoir profiter du déménagement pour numériser !

La réorganisation des collections

Selon les habitudes des avocats (et non selon celles des documentalistes !)

Il est très important d’impliquer les avocats par des enquêtes, de prendre l’habitude de demander pourquoi vous n’avez pas trouvé ? Comment auriez-vous trouvé ? Etc… avoir constamment la possibilité de mettre au défi ses propres choix.

Exemple de réorganisation

Thèses et mélanges: nous avons profité du déménagement pour abandonner le classement de ces ouvrages dans les bibliothèques thématiques, et les classer en bibliothèque de thèse, par auteur, idem pour les mélanges, car les demandes des utilisateurs portaient davantage sur les noms des auteurs que sur les thèmes. Choix conforté par les utilisateurs actuels qui trouvent le système plus pratique.

désherbage

Extrait Gaston Lagaffe, A. Franquin

L’inventaire

Impression des listes d’ouvrages en fonction du plan de classement.

Vérification de la présence des ouvrages sur les étagères.

Mise à jour du catalogue.

Mise en carton des ouvrages / enlèvement

Déménagement bibliothèque, cartons

Mise en carton des ouvrages en fonction du plan de classement (et surtout du plan futur !).

Faire à partir de l’inventaire un plan numéroté, étagère par étagère de l’actuel et du futur.

Un tableau Excel listera les fonds. On numérote les bibliothèques et les étagères actuelles et futures : une colonne cote, une colonne domaine, une colonne emplacement futur, une colonne linéaire du titre ou de la série. Cela permet de profiter du déménagement pour faire des réorganisations, regroupements ou éclatements de fonds documentaires.

Bien mesurer le linéaire de chaque collection ou thème, de manière à avoir le moins possible de mauvaises surprises !

Mise en cartons des documents et des fournitures : boîtes, serre-livres…..

Ouvrages regroupés dans cartons « prioritaires ».

Selon les déménagements, des étagères roulantes peuvent être attribuées à la bibliothèque afin de faciliter la remise en rayons.

Le jour J

Si possible, anticiper quelles sont les collections qui ne sont pas utilisées en permanence et inversement les collections « prioritaires ».

Impliquer et tenir au courant toute l’équipe au long du déménagement, déterminer ensemble les priorités, les changements possibles, les adaptations.

Les adaptations seront nécessaire notamment lorsque que l’on passe de bureaux individuels à un espace commun. Savoir gérer les personnalités, s’approprier son nouvel espace de travail.

Bibliothèques roulantes

L’information des prestataires

L’information aux prestataires doit être faites trois semaines à l’avance (ni plus, ni moins) et réactivée à l’arrivée. Si portage, bien vérifier les consignes des portages matinaux avec les équipes sécurité.

Portage des quotidiens : information par téléphone. Suspension du portage durant quelques jours puis reprise à une nouvelle adresse.

Revues : information par mail du changement d’adresse de livraison et de facturation (commercial, service relation client, service comptabilité).

Changement d’adresse IP : information par mail des éditeurs de bases de données juridiques (commercial, service technique).

En aval

Parfois le déménagement est l’occasion de changer de logiciel documentaire, d’installer des bornes de prêt et d’équiper les ouvrages de puces RFID couplées avec les notices.

Le rangement des collections

En matière de classement, plusieurs écoles cohabitent : le classement des collections par type de support (tous les codes ensemble, tous les juris-classeurs ensemble…), le classement par domaine d’activité (tous les documents relatifs à un domaine sont au même endroit, on mélange les ouvrages, les codes, les collections à feuillets…) ou encore des solutions mixtes. Le type de classement peut aussi dépendre de la bibliothèque que l’on récupère si l’on récupère un espace déjà configuré pour cette fonction sans pouvoir apporter de modification aux meubles.

Déménagement bibliothèque

L’ajustement du désherbage

Pensez à la signalétique.

Adapter les emplacements de collections avec les nouveaux lieux.

Attention : on ne peut pas tout imaginer à l’avance !

La communication

Un déménagement est souvent l’occasion d’une bonne communication sur les tâches, les outils, les modes de fonctionnement : ne pas rater cette opportunité et impliquer au maximum (tout en gardant son libre arbitre) les utilisateurs dans la définition du futur, qui ne doit pas être décidé uniquement par l’architecte qui ne sait pas forcément quelle est l’utilisation quotidienne de votre service.

Un déménagement est une opportunité, en être absolument convaincu et communiquer sur le fait qu’il permet d’améliorer le service aux utilisateurs. Bannir absolument le « on réduit notre espace », « nous ne pourrons pas garder »…. Tout vocabulaire négatif est à proscrire, si vous voulez être aidé par vos utilisateurs et profiter de cette opportunité pour donner une image positive de votre service (en bref, dépoussiérez les archives… tout en les gardant !).

Envoyer des photos : lors de l’arrivée dans les nouveaux locaux ou semaine après semaine sur l’intranet.

Modifier le livret d’accueil ainsi que les pages portail du Centre de Documentation, le cas échéant.

Panorama de bibliothèque

Autres points

L’emplacement des stagiaires est un point important dans l’organisation de la bibliothèque car ils ont sont les principaux utilisateurs.

Ne pas oublier le sort des bibliothèques décentralisées, parfois le déménagement est l’occasion de centraliser les ressources, parfois c’est l’inverse.

Bon courage et bonne installation !


 

Mise à jour du 22 février 2016 avec la contribution de Beatriz Chatain

Je remercie Beatriz pour sa contribution. Elle complète bien les interventions de Katell et Marie-Dominique.

Nous avions trois architectes : un pour l’espace commun (c’était mon interlocuteur), un autre pour l’espace clients et un autre pour le restaurant d’entreprise.

D’autres acteurs s’occupaient avec l’équipe de pilotage interne : un bureau de contrôle (gérer le risque) et un contractant général.

Des avocats participaient à la commission immobilière (grandes décisions générales) et enfin des commissions par thème dont celle une sur l’Archivage, le classement et les centres documentaires

Objectifs couverts

Catalogage, inventaire, sécurité : l’un des premiers sujets de discussion a été la sécurité des fonds. Nos ouvrages étaient identifiés par un code-barre mais nous n’avions pas de portique. Très vite s’est posé la question de la sécurisation des collections mais aussi de l’inventaire et du logiciel… Tout est lié : un système de sécurité exige un système RFID puis un logiciel approprié pouvant permettre le catalogage et l’encodage. Nous avons installé le logiciel, formé les documentalistes, organisé l’inventaire, effectué le catalogage (y compris en uniformisant et formalisant les règles de gestion) et la pose de pouces RFID sur plus de 10000 ouvrages en environ 3 mois…  Dans ce processus il faut bien tenir compte de la compatibilité entre le système de portiques de sécurité et le logiciel de bibliothéconomie. Ils doivent pouvoir « communiquer » !

Désherbage des documents de référence en fiscalité et en juridique : j’ai travaillé avec deux commissions d’associés (une fiscale et une juridique) pour l’archivage des grandes collections et la suppression des ouvrages obsolètes. J’ai constaté que le critère uniquement de se dire si « cela existe en numérique on l’archive ou on le supprime » ne suffit pas. Cependant l’objectif était de réduire minimum 30% de notre métrage linéaire.

Dématérialisation : certains documents libres de droit d’auteur ont pu être dématérialisés. Nous avons travaillé avec une société différente de celle qui s’occupe de notre archivage. A préciser, ce processus avait démarré bien avant la constitution des comités de déménagement. C’est un processus laborieux qui nécessite une réflexion et méthode irréprochables. Les enjeux financiers sont considérables.

Adaptation de la politique d’archivage : lorsque l’on va archiver quelques kilomètres de documents, il est utile de se poser la question de la procédure en cours mais surtout c’est une occasion rêvée de renégocier les tarifs auprès de votre archiveur. Comme nous avons travaillé avec une autre société d’archivage pour la dématérialisation (citée précédemment), cette exercice a été facilité. Pure coïncidence, mais je dirais que cela a été un atout appréciable. Rien de tel que deux sociétés qui travaillent de manière acharnée pour vous séduire !!

Aménagement des locaux : nous avions décidé de centraliser les centres documentaires spécialisés donc non seulement nous devions imaginer l’espace pour chaque personne mais aussi se projeter dans une réalité différente car la centralisation impliquait fusion des collections, repenser les espaces, les rayonnages, la proximité de collections dans le nouvel espace… Nous faisions de réunions fréquentes, toutes documentalistes et KM confondus pour réviser notre approche compte-tenu de l’avancement des travaux, des réflexions, des décisions, des délais…

Déco.. : quelle moquette, quel mobilier ? Des commissions d’aménagement des bureaux avaient été organisées mais les centres documentaires exigent du mobilier adapté. Les architectes nous ont aidé à « voir » par le biais des représentations en 3D et parcours virtuels. Nous avons aussi rencontré la société qui nous a fait le mobilier. Attention à bien s’assurer que tout rentre,  étudier la capacité des meubles vs les collections par espace, penser à la nécessité de sécuriser certains fonds, etc. Il faut être très vigilants car les prestataires ne voient que leur réalité en négligeant parfois les aspects techniques du métier. Par exemple certains rayonnages n’étaient pas adaptés ou alors il voulaient que l’on ait des portes car c’était BEAU alors que ce n’était pas pratique !

Préparation des cartons : la société de déménagement nous a rencontré une fois tous ensemble puis à tour de rôle afin de bien affiner la disposition de tous les ouvrages sachant que nous avons déménagé par vagues, pas en même temps. En général ces sociétés sont expertes et la communication a été fluide.

Informatique : imprimantes réseau, prises… Nous avons dû insister pour avoir suffisamment d’imprimantes réseau (en nombre de 3), même avec la dématérialisation on a besoin d‘imprimer et puis les imprimantes réseaux ne sont pas dédiées, dès qu’une imprimante du plateau tombe en panne, tout le monde cherche la plus proches. A ne pas négliger.

Emménagement : nous y sommes toujours à repenser la logique des emplacements, les étiquettes d’identification, d’un système de cotation cohérent toutes spécialités confondues, notamment  pour aider les usagers à remettre l’ouvrage au bon endroit.

 

Jean-Michel Saläun, Benoît Habert (dir.). – Architecture de l’information. Méthode, outils, enjeux. Paris : ADBS/De Boeck, 2015. – Coll. Information & stratégie. – 206 p. – ISBN : 978-2-8041-9140-5

Manuel Architecture de l’information sous la direction de Jean-Michel Salaün et Benoît Habert

Jean-Michel Saläun, Benoît Habert (dir.). – Architecture de l’information. Méthode, outils, enjeux. Paris : ADBS/De Boeck, 2015. – Coll. Information & stratégie. – 206 p. – ISBN : 978-2-8041-9140-5Jean-Michel Saläun, Benoît Habert (dir.). – Architecture de l’information. Méthode, outils, enjeux. Paris : ADBS/De Boeck, 2015. – Coll. Information & stratégie. – 206 p. – ISBN : 978-2-8041-9140-5

Information et achat de l’ouvrage sur le site de l’éditeur : http://www.deboecksuperieur.com/titres/132647_2_0/9782804191405-architecture-de-l-information.html

(Description, sommaire, fiche techniques, auteurs, critiques, suggestions)

Sur ce billet du blog Introduction à l’architecture de l’information (http://archinfo01.hypotheses.org/1580), il est possible de consulter le sommaire de l’ouvrage ainsi que les résumés des différents chapitres (en cliquant sur la photo de l’ouvrage).

Un ouvrage coordonné avec le MOOC du même nom

Cet ouvrage a été lancé pendant le MOOC Architecture de l’information diffusé en mai 2015.

Là je dis BRAVO car faire émerger un concept jusqu’à lors inconnu avec un MOOC et un manuel me semble être une approche très intelligente.

Tous les inscrits au MOOC seront potentiellement des lecteurs de l’ouvrage.

A noter, ce livre est le premier manuel francophone sur le sujet.

On retrouve dans l’ouvrage les différents points abordés dans le MOOC mais d’une manière un peu plus détaillée.

Le niveau est ardu tout comme dans le cours mais curieusement, au bout de quelques semaines de cours, on commence à se faire au vocabulaire, aux concepts, aux principes de l’architecture de l’information et du coup relire certains chapitres permet d’avoir la sensation de mieux fixer ses connaissances.

L’ouvrage avec sa table des matières et son index est aussi un support plus facile à manipuler que le cours imprimé (si on a choisi de l’imprimer).

Des problèmes de traduction

L’ouvrage évoque lui aussi le problème de traduction des concepts dont j’ai déjà parlé dans mon retour d’expérience sur le MOOC.

« Nous avons choisi de traduire les noms anglais des principes de Resmini et Rosati par des verbes éventuellement accompagnés d’un adjectif. Dans tous les cas, c’est en effet un processus qui est visé – quelque chose à faire – ce qu’en français un verbe accompagné d’un adjectif traduit plus clairement qu’un nom ». p. 53

Quid du lecteur ?

Pour cet ouvrage, la position du lecteur me semble importante, selon que l’on est professionnel de l’information (et que l’on souhaite le demeurer) ou futur architecte de l’information.

Pour le professionnel de l’information, il est vraiment passionnant de découvrir le sujet et d’essayer de compléter ses lectures par de nombreuses sources annexes pour avoir une sorte d’état de l’art de la matière à un moment donné.

On pourra conserver dans sa pratique professionnelle certains conseils ou méthodes mais il ne sera vraisemblablement pas possible d’appliquer à la lettre tous les beaux principes théoriques lus et étudiés pendant le MOOC sauf à devenir soi-même un véritable architecte de l’information.

Personnellement j’ai été fascinée par la méthode du tri par cartes évoquée au chapitre 8 : classer numérique. Voir mon billet : La méthode du tri par cartes pour concevoir un plan de site internet.

Mais qu’est devenu le cahier des charges ?

J’ai été surprise de constater que le cahier des charges d’un site internet, qui est le seul document dont j’ai entendu parler lors de mes différents projets web, ne soit jamais mentionné, ni dans le MOOC, ni dans l’ouvrage.

Mon hypothèse est la suivante :

ceci vient peut-être du fait que le cahier des charges est sous la responsabilité du client qui l’envoie à plusieurs prestataires internet potentiels afin de les informer du projet et de leur permettre de candidater. Nous avons donc d’un côté le client (en demande d’un projet web) et de l’autre l’architecte de l’information qui exerce en agence web (prestataire). Le MOOC et l’ouvrage se placeraient plus du côté du prestataire que du côté du client (sauf pour évoquer l’expérience utilisateur) ?

Ou alors le cahier des charges est tout simplement has-been ?

De nombreux exemples

L’ouvrage présente l’avantage (par rapport au MOOC) de s’intéresser aux principes de l’architecture de l’information dans leur globalité et pas seulement pour un site internet.

De nombreux exemples permettent de mieux se figurer les différents principes : l’exemple de l’organisation d’un séminaire, le site internet de cosmétiques, le site internet d’un réseau de professeurs, le magasin IKEA…

Un titre qui fait sens

J’ai beaucoup aimé les analogies avec le métier d’architecte (de bâtiments).

« Contrairement à l’architecte traditionnel qui construit des bâtiments faits pour durer, l’architecte de l’information travaille une matière mouvante et fluide. Son projet doit être conçu pour pouvoir évoluer en permanence » (p. 88)

« Tout comme l’architecte d’un bâtiment n’est ni maçon, ni charpentier, ni électricien, ni plombier, mais doit connaître les principales possibilités et contraintes de ces corps de métier pour imaginer un bâti non seulement esthétique et fonctionnel, mais aussi réaliste et solide, l’architecte de l’information doit avoir une bonne culture numérique de base. Il n’est pas nécessaire qu’il soit informaticien mais il doit acquérir les expertises complémentaires indispensables » (p. 183).

A noter, sur le blog de l’Université de Lyon, les droit d’auteur de l’ouvrage (vendu 24,50 euros) reviendront à la junior entreprise des étudiants du master en architecture de l’information de l’université de Lyon. Très belle initiative de la part du collectif d’auteurs.
On peut donc parler d’un titre qui fait sens au sens propre comme au figuré !

Expérience utilisateur, enjeu économique majeur

Ce livre peut aussi constituer une première approche du concept d’expérience utilisateur (UX). Même si je me moque gentiment des gourous de l’UX design dans mon retour sur le MOOC, ce concept est, si l’on en croit les média, un des principaux leviers de l’économie numérique (cf. le succès des sites comme UBER ou Airbnb).

L’expérience utilisateur – UX (chapitre 7) fut aussi pour moi une grande découverte.

Si vous souhaitez en savoir plus sur ce sujet, je viens de lire une chronique récente sur la seconde édition de l’ouvrage de Sylvie Daumal : Design d’expérience utilisateur, Principes et méthodes UX (Eyrolles, 2015).

Chronique : http://www.cio-online.com/actualites/lire-la-rigueur-d-une-conception-orientee-utilisateur-7674.html

Site de l’éditeur : http://www.editions-eyrolles.com/Livre/9782212141764/design-d-experience-utilisateur

En conclusion

Si vous vous intéressez au sujet de l’architecture de l’information, que vous souhaitiez ou non en faire votre métier, ce livre me semble être un très bon investissement, un monde va s’ouvrir à vous !

 

Mooc Archinfo Logo

Retour sur le MOOC Architecture de l’information

Mooc Archinfo LogoC’est quoi un architecte de l’information ?

Je me suis inscrite à ce MOOC dans l’objectif de découvrir à quoi correspondait l’architecture de l’information. Je pense que je ne suis pas la seule dans ce cas. C’est une fonction qui semble bien développée et reconnue en Amérique du Nord mais est encore inconnue en France. Je pense que ce MOOC la révèlera aux professionnels intéressés par les évolutions de leur métier.

Référentiel de compétences sur le site Archinfo : http://archinfo.universite-lyon.fr/referentiel-de-competences/

Tel Monsieur Jourdain…

Le premier cours m’a convaincue que je faisais de l’architecture de l’information sans le savoir. J’ai en effet occupé les fonctions de chef de projet sur plusieurs sites internet et intranet. Si l’on considère le système d’information définit par JJ Garett (Module 1 : l’essentiel est invisible), j’admets sans peine que j’avais tendance à m’attaquer directement à la surface (dernière étape) sans passer beaucoup de temps sur les autres étapes (stratégie, cadrage, structure, ossature) à l’exception du cahier des charges. Ce comportement est sans doute assez commun, j’imagine que c’est aussi la différence entre l’étude théorique d’un métier et la vraie vie en entreprise où la pression est grande pour arriver vite à un résultat justifiant la dépense engagée dans la construction d’un site.

Un Mooc à la carte

Je n’étais pas disponible pour le lancement du Mooc ni pour la deuxième session. J’ai pu rattraper l’ensemble de chez moi le jeudi de l’Ascension. Je souligne à nouveau la grande souplesse de cette méthode d’enseignement qui permet d’adapter le Mooc à son emploi du temps même si l’idéal reste de suivre sa session hebdomadaire avec régularité.

Je n’avais pas bien saisi le caractère facultatif du livret que j’ai ouvert avant le début de cours. Dans la fiche « Modalités de suivi du Mooc », il est expliqué que le premier niveau consiste à suivre le cours et à répondre aux quiz tandis que le deuxième niveau consiste à alimenter un livret d’architecte de l’information avec les exercices proposés à chaque séquence dans le module « Pour aller plus loin ».

Dès la deuxième session, j’ai abandonné l’idée de faire tous les exercices du livret car j’étais également inscrite au MOOC Informatique et Libertés dont le calendrier chevauchait celui du MOOC Architecte de l’information. J’ai néanmoins conservé le Livret ouvert pour y consigner d’éventuels travaux de réflexions comme suggéré dans le premier webinaire.

Archinfo 9782804191405Un bon timing

La particularité de ce Mooc est d’accompagner la sortie d’un manuel publié dans la troisième semaine du programme. Là je dis BRAVO car faire émerger un concept jusqu’à lors inconnu avec un MOOC et un manuel me semble être une approche très intelligente. Tous les inscrits au MOOC seront potentiellement des lecteurs de l’ouvrage. Malheureusement avec tous les ponts du mois de mai 2015, je n’ai obtenu de mon libraire habituel le livre que le 1er juin (alors que nous étions dans la 5ème semaine du Mooc). Idéalement j’aurais apprécié d’avoir l’ouvrage sous les yeux quelques semaines avant le début du cours afin qu’il joue son rôle de support du cours.
A noter, ce livre est le premier manuel francophone sur le sujet. Il est très dense. Voir ma chronique de l’ouvrage Architecture de l’information, méthodes, outils et enjeux, sous la direction de Jean-Michel Salaün et Benoît Habert, ADBS/De Boeck, 2015.
Si vous vous intéressez au sujet, ce livre me semble être un très bon investissement, un monde va s’ouvrir à vous !

Bon travail à tous les ninjas ! (message d’encouragement de MJSalaun)

Autant vous dire que pour ce MOOC il faut du temps. Le nombre d’heures annoncées au lancement du MOOC (3 heures) est très en dessous de la réalité.

Je dirais même si vous faites le cours + les quizz + les exercices dans votre livret Architecte de l’information + les défis dans Stample + un peu de lecture dans « Pour aller plus loin » + beaucoup de lectures via Stample + la lecture du livre + le forum + les webinaires + les vidéos suggérées, c’est presque un job à temps partiel, je dirais 10/12 heures par semaine !

Pour ma part, j’ai suivi le cours + quizz + lectures (sur internet, via Stample, dans le livre) + forum + webinaires + certains exercices dans le livret mais adaptés à un projet personnel + quelques vidéos. Je pense que j’ai consacré à ce MOOC environ 6/8 heures par semaine, ce qui est déjà énorme pour un salarié à temps plein, sachant par ailleurs que je m’étais inscrite au MOOC Informatique et Liberté (même plateforme) qui commençait à la même période.
Du coup je n’ai pas vu beaucoup le soleil en mai. J’ai mangé du MOOC matin, midi et soir ! MIAM !

Pour être honnête, j’ai failli abandonner plus d’une fois, à cause de la charge de travail demandée pour suivre ce MOOC, à cause de sa difficulté technique et enfin du fait de la « pression de malade » mise sur tous les apprenants pour qu’ils complètent au plus vite leur livret d’architecte de l’information (non obligatoire je souligne à nouveau). Si on ajoute à cela la pression professionnelle classique et nos propres contrariétés personnelles (comme tous les objets, cafetière, compteur électrique, compteur de gaz, voiture, adoucisseur d’eau, thermomètre, qui se liguent contre vous le même mois), je dirais qu’il faut le tempérament du ninja pour survivre, mais croyez-moi, ça vaut vraiment la peine ! Même si vous ne faites qu’une partie du MOOC, il y aura forcément des aspects techniques, informatiques, documentaires, humains ou organisationnels qui vont vous passionner.

En mai, teste ce qu’il te plaît

Dans un premier temps, il vaut mieux être familier de la plateforme FUN sur laquelle est hébergée le MOOC ce qui vous donne déjà un peu plus d’assurance dans le suivi du cours.

Livret Archinfo, dessiné par Chloé ManceauEnsuite il convient de se familiariser avec Booktype : plateforme collaborative pour écrire des livres numériques. Même si la construction du Livret n’est pas obligatoire (ce qui n’était pas clair pour moi au début du MOOC), je pense qu’il est bon d’avoir un livret, soit pour y consigner les exercices, soit pour y prendre des notes.

Voir le mode d’emploi pour créer son livret d’architecte de l’information avec Booktype

http://archinfo.booktype.pro/livret-archinfo/_draft/_v/1.0/ecoweb-inf24-pun5-sci6355/

Puis il faut ouvrir un compte sur Stample : outil de veille collaborative et base de connaissances partagée si l’on souhaite lire les nombreuses ressources partagées par les membres du MOOC. Et croyez-moi il y en a eu des centaines !

Stample. Veille et curation en mode collaboratif par Fidel Navamuel (09/01/2015)

http://outilsveille.com/2015/01/stample-veille-et-curation-en-mode-collaboratif/

Si vous vous lancez dans les exercices, ça continue dans la valse des outils :

Codepen.io : pour modifier le code HTML d’une page et le code CSS associé

Et pourquoi pas un logiciel gratuit de mind mapping ou carte mentale pour l’exercice concernant la structure d’un site web ? Ou un logiciel pour construire ses maquettes d’interface ? Ou un logiciel pour présenter ses personas ?

En résumé, si vous aimez tester des outils, ce MOOC est fait pour vous ! Sinon, ça marche aussi avec des dessins sur du papier.

Les ensembles de compétences

Autant sur tout ce qui touchait aux sciences de l’information, je me suis sentie à l’aise et ravie d’apprendre de nouvelles choses, autant sur la partie Informatique du web…comment vous dire…j’ai beaucoup peiné et après une journée de travail ou même une semaine très chargée, certaines cessions étaient vraiment de trop (je pense à celle sur Web et bases de données). Je comprends mieux maintenant pourquoi tant de personnes décrochent des MOOCs en cours de route !

Ne vous laissez pas trop tromper par le mot « information » du titre de la fonction. Le MOOC architecture de l’information est certes compatible avec la fonction documentaire mais il faut tout de même être un documentaliste très très GEEK, limite informaticien dans une vie antérieure, si vous voyez ce que je veux dire…

Quant à la partie sur l’expérience utilisateur (on dit UX), ne manquez pas de visionner plusieurs vidéos suggérées sur le sujet.

Vous y verrez, des américains très sûrs d’eux, qui ne savent pas situer Paris sur la carte du monde, mais qui vous présenteront, avec leurs slides parfaits, la cartographie parfaite du site web parfait centré sur l’expérience de l’utilisateur parfait !

Le ninja se rebelle !

Jesse James Garrett (avec ton look à la Jonny Deep), si tu me lis en français dans le texte – j’en doute-, tu as une nouvelle fan à Paris (tu sais la patrie de Claude Debussy !) – je serai ta Vanessa ! Je caricature un peu mais à peine.

Cf. : http://www.nealite.fr/blog/evenement/ux-paris-jesse-james-garrett-video-6118.htm

Je rajouterais juste que parfois on a tout de même envie d’introduire un peu de « latin-franco-corso rebelle » dans tout ça !

Adopter certains réflexes et certaines méthodes, oui, se calquer sans sourciller sur la pensée des gourous du UX design, très peu pour moi !

Toutes ces théories, tous ces concepts, importés d’Amériques et Nord et traduits tant bien que mal en français, parfois ça m’a semblé très structurant, parfois ça m’a semblé complètement artificiel.

Ce paragraphe n’engage que moi, il reflète ma propre expérience utilisateur : une utilisatrice qui pendant le MOOC est tombée sur une cafetière toute neuve (d’une marque justement connue pour son design) tellement mal fichue qu’elle est partie à la benne directe, la preuve qu’en manière d’UX design, l’avenir est devant nous ! Haut les cœurs les braves Ninjas !

Excusez-moi chers lecteurs, j’ai juste fait 5 minutes de rébellion, normalement je suis plus mesurée…

Dans la vraie vie

http://www.choblab.com/gestion-projets/creation-ou-refonte-dintranet-un-retour-dexperience-sans-complaisance-10412.html

Je souhaitais juste reprendre ici un extrait du commentaire que j’ai laissé suite à la lecture du billet ci-dessus.

« D’autre part, je suis actuellement une élève du MOOC architecture de l’information (sur FUN) et ce billet est bien la preuve qu’il existe une sacrée différence entre les règles de l’art théoriques et idéales pour mener à bien un projet web et la dure réalité de la vraie vie en entreprise où les moyens humains et matériels ne sont pas toujours à la hauteur de vos attentes. Quant à l’investissement des futurs utilisateurs, il est parfois très relatif, d’où l’intérêt de ne les mobiliser qu’à bon escient. »

Dans la vraie vos projets ne seront pas forcément conduits dans le respect de toutes les règles de l’art apprises via ce MOOC.

Bien qu’ayant participé à l’élaboration de plusieurs sites intranets et internet avec de nombreuses agences web ou prestataires internet de toutes sortes, je n’ai JAMAIS entendu parler d’architecture de l’information, d’expérience utilisateur, de persona, de maquettes fonctionnelles, de méthode agile et encore moins de niveaux de Garrett. Je précise néanmoins que j’ai travaillé sur de petits projets au service d’une profession libérale ce qui n’a rien à voir avec de gros projets web au service d’une société commerciale.

Je pense retenir plusieurs concepts de ce MOOC pour mes projets futurs mais j’ai bien conscience que je ne serai pas en mesure de toute appliquer, ni que mes interlocuteurs habituels changeront leurs habitudes (sauf s’ils ont suivi ce MOOC !).

Avec le recul, je suis contente de m’être accrochée pour suivre les parties les plus techniques (informatique) et de ne pas être restée dans ma zone de confort (documentation, classification, gestion de projet). Faut pas se leurrer les ninjas, avec le phénomène des big data et celui de « l’ubérisation des services », on va vers une prise en compte grandissante de l’expérience utilisateur et vers plus de technologies donc autant prendre le train en marche. Ce MOOC est juste parfait pour ça !

Je modère ici mes précédents propos tenus sur les gourous de l’UX. L’étude de l’expérience utilisateur est non seulement un sujet passionnant mais c’est aussi une des clés du succès de nombreuses entreprises pour les années à venir. (Restons amis, Jesse James Garrett !).

 

UXMatthieuMingasson

Méthodologie du design d’expérience utilisateur par Matthieu Mingasson à Parisweb 2010

Attention aux traductions

J’ai beaucoup lu d’articles (même après la fin du MOOC) et regardé de vidéos en anglais. Au départ, il faut vraiment apprivoiser le vocabulaire spécifique au domaine mais ça vient très vite. Beaucoup de ressources sur le sujet ne sont disponibles qu’en anglais.

Ceci dit, au sujet de la délicate traduction des concepts de webdesing, qui viennent principalement d’Amérique du Nord, j’ai une anecdote intéressante.

Lors d’une présentation officielle de la future version d’une base de données, le présentateur, très imprégné de culture américaine, a traduit littéralement les termes « moles and warts » par verrues pour évoquer le fait que le site de démonstration n’était pas encore tout à fait au point et présentait des imperfections. Si les termes « moles and warts » sont tout à fait usités lorsque l’on parle de prototypes (non aboutis) avec des anglos-saxons, certains clients français ont eu un petit moment d’effroi, heureusement vite compensé par une mise au point lexicale. En conclusion, il faut se méfier des traductions !

Un MOOC qui respecte les cinq principes de Resmini et Rosati

Saluons l’excellent travail de l’équipe pédagogique ainsi que la qualité de la communauté autour du MOOC.

Ce MOOC était nativement riche, novateur et très bien structuré. Grâce à la communauté des apprenants, c’est devenu une vraie bible sur la matière.

C’est bien simple, j’ai trouvé ce MOOC à la fois explorable et appropriable (j’y ai fait mon propre chemin de documentaliste-webmaster), cohérent, souple et robuste, simple (bon pas toujours simple dans son contenu mais simple dans son organisation sur la plateforme FUN) et FORCEMENT coordonné, puisque selon les principes de R&R :

coordonner c’est faciliter les trouvailles, c’est favoriser la sérendipité,

vous pensez que ça me parle !

Ce retour d’expérience est personnel et se rattache uniquement à mon vécu, à ma formation et à mon expérience professionnelle. Votre vécu et votre expérience utilisateur pourraient être tout autre, notamment si vous êtes digitale native, étudiant ou informaticien.

Pour d’autres retours sur ce MOOC, voir le blog Introduction à l’architecture de l’information de l’Université de Lyon : http://archinfo01.hypotheses.org/

Bibliothèque Latham NYC

Architecture d’une bibliothèque juridique, du concept à la réalité

L’exemple du nouvel espace dédié à la bibliothèque au sein du Cabinet Latham & Watkins LLP (et tout particulièrement celle de New-York).

Traduction libre et synthétique par Emilie Carrère, stagiaire.

Pour consulter le texte intégral original voir :

Ruth Mc Keen, Kathryn Trotter : From concept to reality, building a new library space at Latham & Watkins LLP in AAL Spectrum, May 2015, pp. 26-28, consulté le 5/06/2015

http://www.aallnet.org/mm/Publications/spectrum/archives/Vol-19/No-7/LathamWatkins.pdf

Bibliothèque Latham NYC

Bibliothèque Latham & Watkins LLP, NYC – avec leur aimable autorisation


Stephen Fry avait dit un jour « le vin peut être meilleur professeur que l’encre, et la plaisanterie est souvent mieux que les livres ».

Le vin, la plaisanterie et les livres étaient justement tous les trois mis à l’honneur lors de l’événement « Vin et Littérature » qui s’est tenu à la fin de l’été au sein de la nouvelle bibliothèque du cabinet Latham & Watkins. Cet événement fut à l’image du projet de rénovation: il s’agit d’un espace de partage au sein duquel plusieurs communautés, salariés et avocats travaillent ensemble dans un esprit de collaboration. 

Le projet de rénovation de la bibliothèque est né en 2010, alors que le taux de fréquentation de la bibliothèque diminuait fortement. De manière concomitante, le cabinet avait décidé de se séparer d’un grand nombre de ses collections papiers afin de privilégier l’accessibilité aux bases numériques. Un comité s’est ainsi formé en vue de programmer un projet de rénovation des bibliothèques de plusieurs bureaux Latham & Watkins dans le Monde. Les équipes de documentation ont été sollicitées dans l’élaboration de plusieurs données statistiques : celles-ci étaient d’abord en charge d’évaluer le niveau de fréquentation du lieu. Les visiteurs étaient également interrogés sur les raisons de leur passage afin de pouvoir déterminer les caractéristiques essentielles de l’aménagement d’une bibliothèque juridique. Enfin, les documentalistes se sont prononcées sur plusieurs pistes d’évolution par rapport à la configuration actuelle afin de les soumettre au promoteur immobilier du groupe. L’objectif principal résidait à travers la mise à disposition d’une palette efficace d’outils numériques.

Il convient de souligner qu’il ne s’agit pas seulement de rénover, mais bel et bien de repenser globalement l’approche du service offert par l’équipe de documentation. C’est à ce titre d’ailleurs que chaque des départements du cabinet a été mis à contribution dès le commencement du projet : leur avis constitue une véritable valeur ajoutée. L’équipe de la documentation pouvait également se prononcer au fur et à mesure de l’évolution des travaux ; celle-ci travaillait ainsi en collaboration avec l’architecte. Le caractère « participatif » du projet s’est également traduit à travers une concertation sur la question de la réduction des sources papier au profit du numérique : il fallait en effet s’assurer que chacun était à l’aise avec ces nouveaux supports. Cette approche a permis d’appréhender la transition dans des conditions optimales.

Le projet impliquait dès lors de nouvelles idées d’aménagement, mises en œuvre à travers le processus de rénovation de la bibliothèque Latham & Watkins à New-York :

  • des espaces de travail collaboratifs semi-ouverts pour les équipes de recherche, des bureaux fermés pour les responsables de la documentation,
  • s’il n’a finalement pas été concrétisé à New-York, un projet de cabines individuelles de travail totalement digitales avait été envisagé,
  • des îlots de deux à trois places pour les formations à la demande,
  • un espace faisant office de petite salle de conférence multi-usages : réunion, formation, espace de travail en groupe…
  • un écran numérique de 75 pouces en guise de tableau d’information à l’entrée (promouvoir les services de la bibliothèque, son actualité)
  • un espace dédié aux collections papiers mais surtout à la bibliothèque digitale à travers la mise en place d’une dizaine d’écrans devant lesquels les avocats pourraient s’asseoir,
  • un espace cafétéria,
  • un espace de support pour ce qui concerne les opérations de reprographie liées aux recherches documentaires.

La nouvelle bibliothèque, dont les travaux ont été achevés en 2013 offre un vaste espace de travail : les grandes baies vitrées et les couleurs claires donnent à cet espace un caractère épuré, ouvert. Dans cette même optique, huit bureaux jouxtent la bibliothèque : cela a d’ailleurs permis de renforcer les liens entre les avocats travaillant dans ces bureaux et l’équipe de la documentation. L’équipement numérique de la bibliothèque constitue la pierre angulaire de cette rénovation : celle-ci a été équipée en tablettes numériques et en ordinateurs portables. Ainsi les avocats peuvent-ils travailler sans discontinuité. La rénovation a également permis de faciliter les activités de recherche, laquelle constitue une des tâches majeures de l’équipe de la documentation. Ces nouvelles facilités permettent également de favoriser la formation. L’équipe de la documentation fait en sorte que la bibliothèque devienne un point de rencontre majeur; cela se retrouve à travers la diversité des activités et événements qui y sont proposés.

Le projet new-yorkais de la bibliothèque Latham & Watkins -plus ou moins reproduit aujourd’hui dans les autres bureaux de la firme- s’est révélé être une belle occasion pour tester un nouveau concept de bibliothèque. L’aménagement des espaces de travail et le degré de technologie qui y est présent invitent à la collaboration entre les équipes de recherche et les juristes.

Bibliothèque Latham NYC

Bibliothèque Latham & Watkins LLP, NYC – avec leur aimable autorisation

 


Quelques remarques :

A travers ce projet se dessinent quelques grandes tendances :

  • Le documentaliste devient formateur/médiateur, plusieurs espaces sont dédiés à cette activité, l’activité même de formation (et pas uniquement aux techniques documentaires) intègre l’espace bibliothèque,
  • Lors des déménagements, la pression est grande pour diminuer les collections papier ou profit de l’électronique: dans l’exemple ci-dessus on passe de 2600 mètres linéaires à 680 et on demande aux avocats de faire une sélection des collections papier indispensables à leur pratique,
  • Les meubles eux-mêmes reflètent ces évolutions puisque l’on favorise le rangement des collections largement « élaguées » dans des meubles bas sur lesquels on pourra travailler debout ou feuilleter; les étagères hautes sont jugées moins pratiques,
  • Les moyens sont donnés pour mettre les collections électroniques en avant et inciter les avocats à les consulter en bibliothèque : écrans LCD, ordinateurs portables, tablettes (iPads et Kindles) sont mis à disposition mais sans surprise – c’est moi qui souligne – c’est finalement un échec ; les avocats préfèrent consulter les collections électroniques à distance, le format e-book n’est pas validé,

Commentaire de Gwenola Neveu, Manager of Library and Records – Paris and Brussels chez Latham Paris :

A cette époque, il était beaucoup question de livres électroniques. Juriconnexion avait d’ailleurs dédié sa journée annuelle 2013 aux E-books juridiques. Au sein de Latham, je faisais partie du groupe de travail sur les e-books au moment de la rénovation de la Bibliothèque de NY. Nous pensions que les avocats allaient adhérer à ce nouveau support pour la consultation des ouvrages. La bibliothèque digitale n’a pas rencontré le succès escompté. Les avocats préfèrent consulter les ressources en ligne de leur poste de travail ou bien de chez eux en VPN.

  • La fréquentation de la bibliothèque diminue fortement et on n’hésite pas la rendre plus attractive par différents moyens comme l’ajout d’un espace cafétéria et l’organisation de manifestations festives (cocktail d’inauguration, vin et littérature, carnaval, Halloween party…),
  • Au sein du deuxième lieu (domaine du travail, ici le cabinet d’avocats), la bibliothèque devient une sorte de troisième lieu (ici privé) : « volet complémentaire, dédié à la vie sociale de la communauté, [le troisième lieu] se rapporte à des espaces où les individus peuvent se rencontrer, se réunir et échanger de façon informelle »

En savoir plus sur la notion de troisième lieu : Servet, Mathilde. Les bibliothèques troisième lieu. Bulletin des bibliothèques de France [en ligne], n° 4, 2010 [consulté le 05 juin 2015]. Disponible sur le Web : <http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2010-04-0057-001>. ISSN 1292-8399.
http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2010-04-0057-001

  • La réorganisation physique d’une bibliothèque est aussi l’occasion de revoir sa politique de communication. Ici on installe un écran de 70 pouces à l’entrée de la bibliothèque pour accueillir les utilisateurs sur lequel on diffuse les annonces des évènements de la bibliothèque, les formations, les produits documentaires, les nouvelles de la bibliothèque et même une photo de bienvenue de l’équipe !

Gwenola Neveu : La bibliothèque de Paris a d’ailleurs bénéficié de certaines idées telles que l’installation d’un grand écran pour les présentations de ressources en ligne  et la réduction des collections sur support papier, lors de son déménagement fin 2012.

  • L’approche collaborative à base de nombreux échanges entre documentalistes et avocats, documentalistes et architectes, favorise grandement la réussite du projet.

Merci à Gwenola Neveu et à Ruth McKeen (Director of Libraries – Latham Washington) pour l’autorisation de publication et de reprise des photographies d’illustration de l’article d’origine.
Merci à Emilie Carrère pour la traduction synthétique de l’article.
Merci à Benoît Bréard pour le signalement de l’article en mai dernier via Twitter.

Tri par cartes, la méthode

La méthode du tri par cartes pour concevoir un plan de site internet

Ou comment avoir les cartes en main !
Réaliser une arborescence du contenu et des fonctionnalités.

J’ai découvert cette méthode dans le cadre du MOOC architecture de l’information #archinfo et plus particulièrement dans la session intitulée « Savoir structurer l’information, les données et les ressources documentaires » (je vous laisse vous référer au MOOC sur FUN pour plus de détails).

https://www.france-universite-numerique-mooc.fr/courses/ENSDeLyon/14002/session01/about

N’étant pas une « enfant du numérique », j’ai le recul nécessaire pour accueillir favorablement toutes sortes de techniques quelles soient liées à des outils numériques récents ou qu’elles soient plus traditionnelles comme ici.

Définition : le card sorting (tri par cartes, en français) permet d’améliorer la qualité d’un produit en se focalisant sur la définition d’une structure d’information (catégorisation, hiérarchisation et nommage) efficace, qui correspond au modèle mental et à la logique de l’utilisateur. Grâce au tri de carte, vous permettez à vos utilisateurs de trouver plus rapidement et plus simplement les informations qu’ils cherchent.

Par Gautier Barrère et Eric Mazzone dans l’avant-propos de leur ouvrage Card Sorting : ne perdez plus vos utilisateurs ! (Eyrolles, 2012)

La méthode du tri par cartes c’est du « mindmapping à la papa », façon « colle-papier-ciseaux » mais c’est aussi l’assurance que tout le monde peut apprivoiser ce brainstorming et en tirer profit sans s’encombre de l’apprentissage d’un nouvel outil.

Tri par cartes, la méthode

Tri par cartes, un peu de fournitures pour se motiver

On peut envisager plusieurs cumuls de méthodes selon ses préférences, l’essentiel c’est le résultat !

  • méthode du tri par cartes manuelle + photo,
  • méthode du tri par cartes électronique avec un logiciel dédié,
  • méthode du tri par cartes manuelle + reprise du projet abouti sur support électronique via un logiciel de mindmapping ou via un logiciel de présentation (type Powerpoint ou son équivalent en libre),
  • méthode du tri par carte directement depuis un logiciel de mindmapping ou un logiciel de présentation (type Powerpoint ou son équivalent en libre).

J’ai pour ma part appliqué la méthode du tri par cartes (manuelle) à un projet de refonte d’un site internet personnel sur lequel je travaille en ce moment. Ainsi cet exercice, me permettait de tester cette méthode tout en améliorant ma communication avec le prestataire informatique que j’ai choisi pour m’aider dans cette refonte. Celui-ci se trouve à plusieurs centaines de kilomètres de mon domicile. Mieux structurer l’information de mon futur site, me permet de mieux lui indiquer les directions à prendre.

Pour ce faire, j’ai repris la structure internet de mon site actuel http://cguelfucci.free.fr et j’ai préparé un lot de cartes en découpant des fiches bristol. Puis j’ai écrit sur ces cartes toutes les rubriques/contenus de mon site actuel. J’ai ajouté quelques rubriques/fonctionnalités que je souhaite mettre en place à l’occasion de cette refonte, par exemple des rubriques/fonctionnalités que j’ai trouvé sur des sites que j’aime bien.

L’idée est de réduire le nombre de rubriques pour alléger la barre de navigation qui aurait été trop dense avec une reprise stricte des rubriques de l’ancien site. L’idée est également de mentionner à mon prestataire un certain nombre de fonctionnalités que je souhaite afficher sur la page d’accueil, soit en colonne de droite, soit en bas de page, soit à un autre endroit.

J’ai ainsi réussi à réduire le nombre de rubriques en regroupant les sujets et en les cumulant dans des rubriques plus larges. D’un site avec 15 rubriques, on passe à un site avec 7 rubriques. Je ne suis pas encore satisfaite de l’intitulé de toutes les rubriques mais j’ai mieux le nouveau site en tête ce qui me permettra peut-être de trouver d’autres intitulés.

Les fonctionnalités que je souhaite intégrer sont listées en colonne de droite et en bas de page. Avec le système des cartes, on peut les déplacer facilement et les positionner différemment.

Tri par cartes, exemple

Exemple de tri par cartes sur la refonte d’un site perso

Je me suis inspirée avec satisfaction de la méthode décrite dans la vidéo Card Sorting Tecnhique – Planning a website, vidéo d’environ 12 minutes en anglais sous-titrée en français : https://www.amara.org/fr/videos/B2msiElTpaQJ/url/1575805/ 

Cette méthode me correspond bien. Je n’hésiterai pas à l’utiliser à nouveau pour d’autres « brainstormings ». Elle peut être utile pour la mise au point du plan d’un site web, d’un intranet, d’un portail documentaire, pour l’agencement des livres dans une bibliothèque ou pour la mise au point du plan d’un document structuré et volumineux comme un livret d’accueil ou comme un projet de livre.

Idéalement il vaut mieux être plusieurs participants afin d’optimiser l’échange sur l’organisation de l’information, sur sa hiérarchisation et sur les termes à retenir pour l’arborescence (une terminologie cohérente pour les futurs utilisateurs).

A noter la méthode du tri par carte peut également se pratiquer sur un mur/un tableau avec des post-its.

A vous de jouer !

Quelques références supplémentaires.
Références consultées grâce aux contributions des membres du MOOC #Archinfo via l’outil de curation Stample.

Tri par cartes : l’architecture de l’information construite par les utilisateurs par Anja Golea (16/01/2015)

http://www.ergonomie-interface.com/methodes-process-techniques/tri-par-cartes-une-architecture-de-linformation-construite-par-les-utilisateurs/

MCL : Tri par cartes, card sorting, méthode, atouts, tri ouvert, tri fermé, tri individuel, consensus, ergonomie, utilisateurs, architecture de l’information

Card Sorting : ne perdez plus vos utilisateurs ! par Gautier Barrère et Eric Mazzone. Ouvrage Eyrolles, 2012, ouvrage payant

Fiche de l’ouvrage : http://www.eyrolles.com/Informatique/Livre/card-sorting-9782212134483

MCL : table des matières, préface, avant-propos, extrait (principes de base)

Xmind, créer un schéma pour l’arborescence de vos sites web par Bastien Claude (25/04/2014)

http://wordpress.bastienclaude.fr/xmind-creer-un-schema-pour-larborescence-de-vos-sites-web/

MCL : arborescence, projet web, brainstorming, organisateur d’idées, structurer son site internet, Xmind, n’aborde pas la technique du tri par cartes mais intéressant.

Construire l’arborescence de son site web par La Fabrique du Net (26/05/2014)

http://www.lafabriquedunet.fr/conseils/conception-site-web/arborescence-site-web/

MCL : arborescence, navigation, référencement naturel, SEO, étapes, n’aborde pas la technique du tri par cartes mais intéressant dans sa méthodologie

Improving your information architecture with card sorting : a beginner’s guide by Pierre Croft (20/10/2014)

http://www.smashingmagazine.com/2014/10/20/improving-information-architecture-card-sorting-beginners-guide/

Descriptif : mode d’emploi « step by step » avec beaucoup de conseils + un cas pratique (refonte du site internet UK animal charity website)  présenté en détail