L’essentiel pour votre veille, une chronique du journal du management juridique
Faites le point sur la veille juridique de votre matière grâce au Journal du Management Juridique et aux membres de Juriconnexion.
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Quelques pistes pour se former ou se perfectionner en recherche et veille juridique
Où se trouvent les documents parlementaires ? Qu’est-ce qu’un dossier législatif ? Quels sont les outils de surveillance des travaux parlementaires ?
Cet article a pour but d’alerter les journalistes de presse économique sur l’importance de bien référencer leurs publications pour une meilleure compréhension et un meilleur approfondissement.
Dans cet article je liste quelques livres blancs sur la veille. Témoignages de veilleurs, conseils méthodologiques.
Un tweet du 18 mai 2020 a attiré mon attention. Dans ce tweet, Arnaud Dumourier, Directeur de la rédaction Le Monde du Droit et journaliste juridique, célébrait ses 10 ans chez LegalNews.
A celui qui a interviewé des centaines de personnalités du monde du droit, j’ai souhaité retourner le micro.
J’exerce dans le monde du droit depuis 20 ans. J’ai un parcours assez atypique mais le fil conducteur de ma carrière est l’information juridique.
J’ai débuté comme documentaliste juridique dans des cabinets d’avocats d’affaires internationaux et déjà à cette époque je m’intéressais à la création de sites web juridiques.
J’ai donc fait partie des premiers blogueurs juridiques. J’ai notamment créé en 2002 JuridicOnline, le portail du droit en ligne et JuriBlogs, un répertoire de blogs juridiques en 2005. Ces expériences ont été pour moi un véritable virage, le point de départ de ma nouvelle carrière : entre 2004 et 2010, j’ai eu la charge de constituer des bases de données juridiques, d’abord pour une start-up dans le domaine des marchés publics, puis pour un éditeur juridique. J’ai toujours aimé l’information, le contenu. J’ai toujours voulu être journaliste. En tant que passionné de sport – notamment de football – plus jeune, je voulais devenir journaliste sportif, mais je m’épanouis pleinement en tant que journaliste juridique !
Et un jour en 2010 j’ai rencontré la direction de LegalNews (éditeur de LegalNews.fr et du Monde du Droit notamment) qui m’a proposée de prendre la tête de la rédaction.
Naturellement, j’ai accepté ce nouveau défi. Et aujourd’hui, ça donne le vertige, ça fait 10 ans…
Nous avons réactivé notre groupe WhatsApp de la rédaction qui avait été créé lors des dernières grèves liées à la réforme des retraites. Dès mon arrivée chez LegalNews, j’avais initié un Wiki pour favoriser la diffusion d’informations dans notre rédaction. Il nous sert beaucoup dans cette période où nous travaillons encore majoritairement en télétravail. On y partage notamment notre planning éditorial ainsi que nos deadlines. Etant donné que notre activité est uniquement sur le web, notre seule « contrainte » était la gestion des équipes.
Avec ces outils, nous avons donc pu continuer notre activité sereinement.
Par ailleurs, nous nous sommes rapidement posé la question de savoir comment nous pouvions être utiles à nos lecteurs durant la période de confinement. Nous avons donc développé un format de podcasts sur les grands enjeux des entreprises et l’actualité «chaude ».
Toute la France confinée, avec un tel niveau de gravité dans la crise sanitaire, qui a vécu cela ? Pour le journaliste que je suis, c’est inédit. Nous constatons une augmentation de 30% de notre fréquentation sur nos sites internet car les conséquences juridiques et financières sont très importantes dans tous les domaines. Sur Linkedin : + 56 % de croissance. Nous venons de passer la barre des 22.000 abonnés. Est-ce que cela durera ?
Difficile à savoir mais je ferai tout pour que cela dure !
En tout état de cause, même si la crise sanitaire a renforcé le travail collaboratif et a permis que nous expérimentions le podcast, je pense que le rôle du journaliste juridique restera identique à savoir sélectionner l’information juridique pertinente, la commenter et essayer de la rendre intelligible.
LegalNews.fr est un portail de veille juridique à destination des avocats et des juristes. On peut y retrouver l’actualité juridique et jurisprudentielle dans les principaux domaines du droit.
Le Monde du Droit est en revanche un magazine d’informations juridiques qui propose des décryptages, des interviews, des commentaires de l’actualité, ainsi que les nominations et les deals. Le Monde du Droit compte 180.000 visiteurs uniques par mois, 80.000 professionnels abonnés à sa newsletter et plus de 45.000 followers sur les réseaux sociaux.
La chaîne TV du Monde du Droit se fait l’écho des débats qui animent la profession et interroge tout au long de l’année ses principaux acteurs : institutionnels, dirigeants de sociétés, directeurs juridiques, avocats et experts reconnus… Fort d’une communauté fidèle et active, Le Monde du Droit organise également des événements professionnels ( Palmarès du Droit , Rencontres Business …) qui mettent en avant les talents et les initiatives du monde juridique.
En ce qui concerne les contenus, j’observe que tous les acteurs font désormais des contenus gratuits. Il y a 10 ans, tous les contenus étaient quasiment tous exclusivement disponibles sur abonnement !
Par ailleurs, de nouvelles formes de contenus se sont développées comme les vidéos, les podcasts ou encore les infographies.
S’agissant des technologies de veille et de mises à disposition de l’information, il me semble que les réseaux sociaux – et particulièrement Twitter – ont bouleversé le rapport à l’information. L’information nous parvient presque instantanément. Et par flux… C’est ce qu’on appelle communément l’infobésité. Il faut donc arriver à digérer toutes ces informations. Il faut donc être davantage vigilant dans la sélection et le traitement de l’information juridique. C’est le défi quotidien du journaliste juridique que je suis.
J’essaie sans cesse de me renouveler, de trouver de nouvelles façons de faire évoluer nos publications. Par exemple, il m’a semblé important de développer la vidéo comme le faisaient certains médias dans d’autres secteurs. C’est ainsi que depuis plusieurs années, j’ai la particularité de réaliser des interviews et reportages avec mon smartphone. Ce format est apprécié de nos visiteurs. J’ai d’ailleurs était récompensé d’une caméra d’or lors de la dernière édition des Plumes et Caméras de l’Economie et du Droit pour un reportage sur le Code européen des affaires.
En outre, je suis impliqué dans différentes associations professionnelles (Cercle des Journalistes Juridiques, Open Law ), ce qui me permet de suivre avec attention l’évolution du marché du droit et de réfléchir à l’avenir de la profession.
Je dispense également des formations sur la veille juridique, l’écriture web ou la réalisation de vidéos sur smartphone pour les professionnels du droit avec le collectif Ateliers by design et suis chargé d’enseignements sur la veille juridique et le traitement l’information juridique à Paris 1 ( DU Droit et Informatique ) et Paris 2 ( Master 2 Communication juridique, sociologie du droit et de la justice ). Ce contact avec les étudiants est extrêmement enrichissant.
S’il faut se renouveler, cela ne signifie pas tout remettre en question, mais il faut se demander si ce que l’on publie correspond toujours aux attentes de nos lecteurs.
Pour ce faire, je consulte régulièrement nos statistiques web. Je suis également attentif au retour de nos lecteurs lorsqu’ils contactent notre rédaction. Je regarde de près aussi l’évolution du marché du droit qui s’est renouvelé avec l’apparition des legaltech. Les professionnels du droit effectuent leur transformation numérique et exigent une grande réactivité de notre part.
Enfin, si une publication porte beaucoup l’empreinte de son rédacteur en chef, on ne peut pas être seul pour vivre des publications comme LegalNews et Le Monde du Droit. J’ai la chance de pouvoir compter sur mon équipe pour m’aider dans mes réflexions et contribuer à la réussite de nos projets.
L’avènement des legaltech. Cela profondément bouleversé le marché du droit. Cela a accéléré la transformation numérique des professionnels du droit même si pour le moment ce n’est pas la grande révolution annoncée.
La consolidation dans le marché des legaltech va se poursuivre.
D’ailleurs, la crise sanitaire pourrait très bien accélérer les choses.
A suivre…
Côté innovation, je suis avec beaucoup d’intérêt le développement des solutions de justice prédictive. Cela pourra être un formidable outil d’aide à la décision pour les professionnels du droit à condition d’avoir des statistiques fiables c’est-à-dire des bases de données de jurisprudence avec suffisamment de décisions. Par conséquent, la réussite de la justice prédictive est liée, en partie, à la réussite de l’open data des décisions de justice.
Evidemment, il faut aussi y associer une intelligence artificielle performante.
S’agissant de nos projets, nous travaillons sur une refonte de LegalNews qui devrait sortir avant l’été.
En ce qui concerne Le Monde du Droit, nous venons de moderniser notre studio TV avec la récente acquisition de Décideurs TV . Ce rachat nous donne des moyens techniques dont nous ne disposions pas précédemment pour réaliser de nouveaux programmes, couvrir des événements et retransmettre en direct.
Nous innovons constamment dans nos activités, c’est quelque chose de fondamental pour moi. C’est motivant d’avoir des projets à porter.
Restez vous-mêmes. Quoi que vous fassiez prenez du plaisir !
Ne pas hésiter à essayer de nouvelles choses, à se former.
L’avenir appartiendra à ceux qui ont plusieurs cordes à leur arc. J’en suis convaincu.
Je vous propose de consulter le site du Cercle des journalistes juridiques, association qui regroupe des journalistes juridiques, afin de mieux connaître notre métier. Et si vous êtes journaliste, je vous invite à y adhérer.
Merci Arnaud pour ce retour sur vos 10 ans d’activité. Votre parcours est très inspirant dans une période où justement les lecteurs de ce blog peuvent chercher l’inspiration pour se renouveler.
Lors d’une soirée festive, il m’est apparu que la profession de documentaliste juridique est mal connue. Parfois nos proches ne savent pas en quoi consiste notre activité quotidienne.
Un petit article pour dresser rapidement le portrait d’une profession qui mérite d’être connue et reconnue !
On trouve des documentalistes juridiques dans les (gros) cabinets d’avocats, dans les directions juridiques de grosses entreprises, chez les notaires, dans les bibliothèques universitaires, dans la fonction publique, dans les administrations.
Une des tâches historiques est celle de gestion de la bibliothèque. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette tâche n’a pas disparu avec internet. Les juristes restent des individus attachés au papier. Entre les commandes, la mise à disposition d’ouvrages via l’emprunt, la reliure des collections et la mise à jour des encyclopédies à feuillets mobiles, gérer une bibliothèque physique constitue encore une part importante du travail des documentalistes.
Bien sûr le numérique est désormais incontournable. Il s’agit pour le documentaliste d’être un SUPER utilisateur de toutes les bases de données juridiques en ligne qu’elles soient publiques ou privées afin d’en tirer le meilleur parti et de pouvoir former les utilisateurs.
Pour ces utilisateurs nous effectuons des recherches sur tous supports, principalement des recherches complexes.
Quelques exemples de recherches : jurisprudence, doctrine, textes législatifs, conventions collectives, modèles d’actes, rapports, données chiffrées (informations financières), marques/brevets, information économique, information sur les sociétés et leurs dirigeants, informations prospectives de type intelligence économique, références bibliographiques, etc…
La veille juridique occupe également une grande partie de notre temps. Il s’agit de suivre en quoi les nouvelles dispositions législatives ou les évolutions de la jurisprudence vont impacter le cours des dossiers. Dans le milieu du droit des affaires, on pratique de nombreuses veilles : la veille client, la veille économique, politique, financière (car le monde du droit des affaires est imbriqué dans tout ce tissus), la veille métier (pour suivre le métier d’avocat et les innovations du secteur juridique qui sont nombreuses) et une veille concurrentielle. Ce qui nous fait pas mal de choses à surveiller !
Les résultats de nos recherches, sont délivrés sous forme de produits documentaires (on parle aussi de livrables) : notes, synthèses, panoramas de presse, impressions ou téléchargements variés depuis nos bases de données, bulletins de nouvelles acquisitions. Parfois on parle de Diffusion Sélective de l’Information (DSI), lorsqu’une information ciblée est envoyé à un avocat/juriste ou un groupe de personnes déterminé. Notre principal fléau reste l’Infobésité (trop d’info tue l’info !). Un documentaliste doit savoir trier, filtrer et restituer la bonne information à la bonne personne.
Certaines documentalistes assurent d’autres taches comme l’archivage (on parle alors de record manager), la communication interne et externe de la structure qui les embauche, la gestion des sites (intranet documentaire, site intranet général, site internet) de la structure (on parle alors de webmaster) ou la participation à des projets informatiques divers et variés. Etre multi-casquettes est parfois une évidence si l’on est sensible à l’évolution mondiale des métiers. Dans la presse, on parle souvent d’ « ubérisation » des professions. Cette « ubérisation » touche aussi la sphère juridique. Voir mon article sur l’évolution du métier de documentaliste vers d’autres fonctions.
Qui sont nos utilisateurs ? Des avocats, des juristes mais surtout des stagiaires. Notre métier consiste à leur donner de bons réflexes, des trucs et astuces de recherche tout un ménageant un juste équilibre entre le tout numérique et les méthodes plus traditionnelles de recherche. Voir mon article portant sur l’enseignement de la doc juridique au digital natives.
Nos interlocuteurs sont aussi des fournisseurs (libraires), principalement des éditeurs juridiques ou des éditeurs de solutions informatiques avec qui nous devons négocier un budget de plus en plus serré où coûts du papier et des bases de données en ligne se cumulent.
Dans le milieu de la documentation juridique, il n’est pas étonnant de constater une bonne interactions entre documentalistes, y compris de cabinets concurrents, éditeurs, juristes, membres du milieu institutionnel ou universitaires. Cette coopération s’établie le plus souvent autour d’associations (comme l’association Juriconnexion) dont l’objectif est d’étudier le fonctionnement des bases de données juridiques et de faciliter leur adéquation au marché.
A l’heure du numérique et de la recherche immédiate de résultat, les principaux outils du documentalistes juridiques sont les bases des données en ligne.
Parmi ces bases, on distingue celles des institutions publiques (gratuites), celles des éditeurs privés (payantes) ainsi que les bases de données internes, constituées soit à l’aide de logiciels documentaires dédiés, soit à l’aide de de logiciels bureautiques ou spécialisés servant à la Gestion Electronique des Documents (GED). Les bases de données internes reflètent la politique de gestion documentaire qui va du simple catalogue de bibliothèque jusqu’au portail documentaire complexe incluant parfois une gestion des connaissances que l’on appelle aussi KM pour Knowledge Management.
Cette vision du métier est forcément incomplète. Le poste de documentaliste juridique varie considérablement d’une structure à l’autre en fonction du domaine de spécialité de la structure, de la hiérarchie, de la taille de l’équipe, du type de structure (privée ou publique), de l’importance accordée à la fonction.
Dans les cabinets d’avocats, le documentaliste fait partie des fonctions support. Cette classification « modeste » du métier me convient bien. On peut éprouver beaucoup de satisfaction à participer à l’élaboration de stratégies juridiques au service des clients.
Une autre particularité du métier de documentaliste juridique est d’être en constante évolution.
Le droit évolue tous les jours et se complexifie souvent du fait de l’accumulation des réformes pourtant à visée de simplification.
La technique a beaucoup évolué par ailleurs depuis les bases de données sur MINITEL, en passant par les bases de données client-serveur, la recherche sur internet avec toutes les évolutions du web, l’utilisation des réseaux sociaux pour la veille jusqu’à l’intelligence artificielle et la justice prédictive pour ne citer que deux innovations récentes.
Le temps du bibliothécaire colle-papier-ciseaux est révolu depuis longtemps même si c’est malheureusement encore l’image qui perdure parfois chez nos interlocuteurs ignorants du métier.
Une bonne raison pour diffuser cet article autour de vous !
J’espère que cet article servira à renseigner celles et ceux qui envisagent de se tourner vers cette branche de la documentation ou celles et ceux qui côtoient un ou une documentaliste juridique sans trop savoir en quoi consiste son métier. Si vous venez de rencontrer un(e) documentaliste juridique lors d’une soirée, vous voilà, je l’espère, mieux renseigné(e). Vous pouvez aussi le transférer à votre maman comme je vais le faire moi-même !
L’article pourra être complété par des commentaires.
Note du 29/11/2017 : pour une version américaine un peu plus piquante mais dans le même esprit que cet article, vous pouvez lire : The magical law library staff.
Note du 13/07/2022 : pour une vision plus universelle (moins doc juridique), voir le très bel article d’Anaïs Chancel « De l’image sociale des documentalistes ».
https://www.linkedin.com/pulse/de-limage-sociale-des-documentalistes-ana%25C3%25AFs-chancel/
Pour un digital native « tout ce qui ne figure pas sur internet n’existe pas ». Heureusement au contact de documentalistes, qui ont connu la recherche juridique avant internet, ils arrivent parfois à changer d’avis mais la route est longue.
Avec mes consœurs et confrères documentalistes d’autres cabinets d’avocats, nous constatons souvent les lacunes de la formation en recherche juridique des stagiaires. Ce n’est pas tout à fait leur faute puisqu’à ma connaissance (presque) aucune faculté de droit ne dispense de cours de recherche juridique et/ou veille juridique.
Avec le récent rapport de Mustapha Mekki Réformer l’enseignement du droit en France à la lumière des systèmes étrangers (LexisNexis, 2017), je m’attendais justement à trouver mention de cette piste pour améliorer le cursus universitaires des étudiants. Le point est abordé rapidement, il faut lire entre les lignes.
Au paragraphe 50 du rapport l’auteur évoque les dangers du numérique sur la formation des étudiants.
« Même si les étudiants font partie de la génération du numérique ils ne savent pas toujours utiliser pleinement les sources numériques du droit. Une formation s’impose sur l’utilisation des bases de données et sur les différents sites de recherches. L’effet pervers réside également dans la création d’une génération d’étudiants qui ne savent plus écrire, argumenter, synthétiser, car Internet mâche le travail (…). Il faut apprendre aux étudiants à lire des textes longs dont ils doivent faire ressortir l’essence. Ils doivent apprendre à sélectionner les informations et ne pas être dépendants d’un Internet qui prétend le faire à leur place. » (p. 34).
Alain Levasseur insiste sur le risque technologique en Amérique du Nord : « Malheureusement, une conséquence néfaste de cette automatisation extrême de la pratique du droit est que le lawyer perd le contrôle de ses facultés cognitives comme il perd aussi le sens des relations humaines ainsi que le besoin de rapport sociaux (p. 59). »
Le rapport Mekki donne 22 pistes pour une université du XXI siècle. La piste 8 semble être la piste qui se rapproche le plus de mes préoccupations.
8 – Réduire la quantité des enseignements pour privilégier une formation axée sur la méthode (identifier le problème juridique, chercher l’information, sélection en distinguant l’essentiel de l’accessoire, travailler la capacité à synthétiser, à hiérarchiser les informations et les arguments avec un esprit critique et constructif). (p. 40)
Voici quelques unes de mes idées pour développer ce point.
Même si tous les éditeurs juridiques tendent à inciter l’utilisateur de leur base de données à faire « une recherche à la Google », ne pas s’en contenter. Apprendre à utiliser d’emblée la recherche avancée ou recherche experte de chaque base de données. Elle donne de meilleurs résultats. Parfois elle est même indispensable pour accéder à certains types d’information.
De même, il est indispensable de bien connaître le fonds documentaire et les spécificités de chaque éditeur juridique. Parfois le problème de recherche réside dans une méconnaissance de la richesse ou de la spécificité d’un éditeur plus que dans l’utilisation des fonctions de recherche.
La recherche d’information juridique sur internet via un moteur de recherche (Google) n’est pas à exclure. Elle se fera plus aisément si l’élève maîtrise les bases de la logique booléenne ainsi que quelques commandes professionnelles qui permettent de tirer le meilleur partie de ce type de recherche.
Sur ce sujet, voir l’article très complet et à jour d’Emmanuel Barthe Utiliser Google pour des recherches juridiques.
Et bien si !
Réintroduire auprès des digital natives les vieux réflexes comme :
Dans ce cas, il faut accepter que le résultat de la recherche ne soit pas immédiat mais prenne quelques heures, quelques jours, quelques semaines, une contrainte bien difficile à faire admettre de nos jours.
Saisir toutes les opportunités de formation à la recherche et à la veille juridique en s’inscrivant aux formations dispensées par les bibliothèques universitaires, en assistant à des présentations organisées par les éditeurs, en consultant les fiches détaillées du Jurisguide.
Pour mémoire :
Jurisguide est destiné aux étudiants en sciences juridiques et aux formateurs aux méthodologies de recherche d’information juridique.
Ce site propose un panorama des ressources documentaires disponibles dans le domaine du droit, des guides pour pratiquer une recherche d’informations efficace, des outils et des supports de formation pour accompagner la réalisation de cours.
Les ressources proposées sur le Jurisguide sont réparties en deux ensembles :
D’une manière générale, le site de la bibliothèque Cujas, bien que très dense, est une mine d’information sur les outils et techniques de recherche juridique.
Voir également le blog de mon confrère Emmanuel Barthe, precisement.org, un blog pour l’information juridique.
Ça sent le vécu !
On ne commande pas en urgence un traité de droit épuisé, une thèse non éditée (voir mon article Rechercher une thèse de droit d’après ses références), une jurisprudence de première instance des années 80 inédite et non publiée. Il faut accepter que certaines données soient plus difficiles à obtenir et en tenir compte pour le calendrier du dossier.
La pensée visuelle est particulièrement efficace pour synthétiser, extraire des mots-clés, hiérarchiser l’information. Je pense donc qu’elle pourrait aussi aider à améliorer bon nombre de problèmes soulevés dans le point 8 du rapport (voir ci-dessus). En droit on parle de legal design.
Il semble presque absurde que de jeunes juristes qui vont passer la plus grande partie de leur début de carrière à faire des recherches juridiques soient si peu préparés aux techniques de recherche et de veille juridique. Introduire cet enseignement dès les premières années de la faculté de droit semble logique et profitable.
L’enseignement de cette matière devra s’adapter aux digital natives en communiquant avec eux avec des références qui leur sont familières. Toutefois, il faudra aussi les inciter à envisager, dans certains, cas de se tourner vers les modes traditionnels de recherche.
En savoir plus :
Sortie du rapport « Réformer l’enseignement du droit en France à la lumière des systèmes étrangers »
Crédit photos : LexisNexis/Club des juristes, EFL, Jurisguide + petite créa personnelle
Maîtriser l’information, la documentation et la veille juridiques, Didier Frochot, Territorial éditions, 2016
Bien que les titres du groupe Territorial soient plutôt destinés au public des collectivités territoriales, cet ouvrage, écrit par Didier Frochot intéressera tous les juristes et documentalistes, qu’ils appartiennent au secteur public ou privé (directions juridiques, cabinets d’avocats).
Des anciennes versions de l’ouvrage, l’auteur a conservé les paragraphes sur l’histoire des bases de données juridiques et ceux qui ont connu l’époque du 3615 Joel (Journal Officiel électronique) les liront avec une certaine nostalgie. Pour les autres, ce sera un moyen de mesurer le chemin parcouru et d’apprécier les services existants à leur juste valeur.
L’ouvrage est riche en conseils, notamment ceux qui ont trait à la spécificité du vocabulaire juridique (pp. 85-94). La procédure d’élaboration du droit, indispensable à la compréhension préalable des recherches juridiques, est également largement détaillée. De nombreuses sources gratuites sont analysées de manière approfondie (Légifrance, Assemblée Nationale, Sénat et sites européens); les éditeurs privés ne sont pas oubliés pour autant. L’annexe Comment lire une référence bibliographique juridique (pp. 80-82) complète utilement le guide de citation des références juridiques publié par le Syndicat national de l’édition (SNE) en décembre 2016[1].
On note avec satisfaction que la partie vieille juridique est plus étoffée que dans les précédentes éditions avec notamment une partie sur Twitter. En revanche, et c’est fort dommage, l’ouvrage ne contient pas d’information sur les dernières innovations technologiques et leur impact sur la recherche documentaire juridique. Nous faisons ainsi allusion à l’Open Law, à la datavisualisation, au data mining, à l’intelligence artificielle, au chabot, au legal design… et à bien d’autres. Par ailleurs, on aurait aimé avoir d’avantage d’illustrations, des infographies, des tableaux, des synthèses, etc. Le sujet s’y prête bien. Cela aurait rendu l’ouvrage plus attractif. De même, et bien que le plan détaillé soit un bon guide, il manque un index.
Quant à la bibliographie de fin d’ouvrage, elle est uniquement sur support papier. On ne peut manquer de suggérer qu’elle puisse aussi contenir quelques sources électroniques, ne serait-ce que le lien vers le blog de l’auteur[2].
En conclusion, pour bien chercher il faut bien comprendre le processus législatif et les particularités de la recherche juridique. Pour bien chercher il est aussi utile d’avoir des réflexes en dehors du numérique (comme recourir aux tables de la Gazette du Palais par exemple, pp. 73-75) car ce n’est pas parce qu’une information ne figure pas sur Internet qu’elle n’existe pas !
À cet égard, l’ouvrage remplit bien sa mission. Attention toutefois ! La matière évolue vite ; il est donc nécessaire de compléter l’ouvrage par des lectures sur internet.
[1] http://reflex.sne.fr/guide
[2] http://www.les-infostrateges.com/
Lien vers la fiche de l’ouvrage sur le site de l’éditeur.
Chronique initialement publiée dans I2D, vol. 54, n°2, juin 2017 (ADBS). Avec l’aimable relecture de Michèle Battisti.
En complément de mon récent article sur les sources à suivre dans le domaine du droit et de l’innovation, j’ai proposé à Alexis Deborde (Leganov) de nous parler de son initiative de newsletter sur ce sujet.
Une interview qui parlera aux acteurs du droit concernés par ce sujet, tout comme aux documentalistes et veilleurs puisqu’il est question de la veille comme arme stratégique des décisionnaires.
Comment vous est venue l’idée de créer une newsletter sur le sujet Droit & Innovation ?
C’est le thème de prédilection de Leganov qui accompagne les professionnels du droit dans leurs initiatives innovantes.
Avec l’émergence des Legal Tech et l’accélération de la transformation des professions traditionnelles du droit, c’est un sujet de plus en plus discuté et débattu et il nous est apparu naturel de partager nos lectures les plus pertinentes à tous.
Quel est l’objectif de votre newsletter ? Quel public visé ?
Notre objectif a d’abord été de gagner du temps en cherchant à automatiser notre veille quotidienne sur le secteur de l’innovation et du droit.
Une fois cette première étape réalisée nous avons jugé opportun de diffuser cette veille à travers une newsletter aux acteurs concernés par ces problématiques dans un but d’information et de sensibilisation.
De plus en plus de professionnels ou acteurs du droit sont intéressés par les actualités touchant à la transformation des professions juridiques sans néanmoins disposer du temps et des moyens suffisants pour rechercher activement ces informations.
La veille Leganov c’est une compilation des informations essentielles de la semaine en un seul mail !
Comment avez-vous identifié les sources à suivre ?
De par notre positionnement et les partenariats que nous avons noués avec les acteurs majeurs de ce secteur (associations, legaltech, etc.), nous sommes depuis plus d’un an connectés à l’écosystème œuvrant pour l’innovation dans le secteur juridique.
Nous avions donc naturellement déjà identifié les acteurs et les sources d’information à suivre. Un travail important sur la compilation et le trie de ces informations par mots clés ou expressions a cependant dû être réalisé.
Quels outils/services utilisez-vous pour collecter l’information sur le sujet Droit & Innovation ?
Nous réalisons notre veille essentiellement à partir de flux RSS et utilisons Inoreader comme agrégateur de flux.
Cette plateforme de veille permet d’économiser le temps passé à vérifier tous les sites d’informations, réseaux sociaux, forums etc. par vous-même, en paramétrant les sources d’informations souhaitées. Ainsi le contenu arrive directement sur la plateforme !
Nous pouvons ensuite affiner nos recherches avec précision. En effet s’il est possible de suivre les actualités sur des mots-clés spécifiques, la plateforme offre également la possibilité de créer des règles pour filtrer les flux entrant afin d’obtenir des résultats de recherche répondant au mieux aux actualités recherchées.
Les flux pourront ensuite être classés dans des dossiers ou encore être triés par mots clés.
Quel outil utilisez-vous pour diffuser votre newsletter ?
Concernant la diffusion de notre newsletter, nous utilisons MailChimp, un outil puissant dédié à l’envoi de lettres d’information.
Parmi les fonctionnalités les plus intéressantes de cet outil, nous pouvons citer la possibilité de concevoir plusieurs lettres d’information automatisées à partir de fils RSS (à une fréquence sélectionnée par avance) après avoir créé une liste de destinataires; ou encore l’accès à des statistiques très utiles concernant votre campagne de newsletter (taux d’ouverture, nombre de clics sur les liens etc.)
La veille métier est-elle selon vous un facteur de différenciation ?
Quel que soit le type de structure ou secteur d’activité, la veille est essentielle en ce qu’elle donne aux dirigeants la possibilité d’anticiper afin de prendre les décisions adéquates au bon moment.
Dans une société où tout évolue très rapidement, les enjeux d’une veille peuvent être multiples.
Qu’il s’agisse d’une veille concurrentielle, juridique, technologique ou encore de notoriété, il est crucial d’être informé et de pouvoir réagir rapidement.
Evidemment, rechercher toutes ces informations prend énormément de temps, il est donc indispensable d’apprendre à utiliser des outils permettant de collecter ces informations et d’être alerté en temps réel ou de faire appel à un expert en veille.
Quels sont les retours sur votre newsletter ?
Il y a actuellement près de 600 inscrits ce qui est un excellent début et cela prouve qu’il s’agit d’une thématique très surveillée.
Avez-vous d’autres projets de veille sur des thématiques touchant à l’activité juridique ?
Une veille répond avant tout aux besoins et objectifs déterminés à l’avance par celui qui l’entreprend.
Avec notre veille en « Droit et innovation » nous partageons à nos prospects et nos clients des informations susceptibles de les sensibiliser aux enjeux des problématiques que nous traitons avec eux.
Pour le compte de nos clients nous avons mis en place des veilles couvrant une vingtaine de thématiques différentes en fonction de leurs objectifs.
Qu’elles soient destinées aux dirigeants de cabinets d’avocats (veille réglementaire, concurrentielle ou de notoriété dans la plupart des cas) ou à leur clientèle (veille secteur) afin mieux connaître leur secteur d’activité et d’améliorer leur relation-client, les newsletters sont toutes réalisées et programmées avec une périodicité déterminée (quotidienne, hebdomadaire ou mensuelle).
S’inscrire à la veille Droit & Innovation de Leganov : ici
En savoir plus sur les outils de veille sur le blog Keep It Simple : ici
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