Interview La doc juridique au défi des legaltech
La documentation juridique au défi des legaltech par Bruno Texier, article paru dans ARCHIMAG de juillet-août 2022
La documentation juridique au défi des legaltech par Bruno Texier, article paru dans ARCHIMAG de juillet-août 2022
En 2020 j’ai découvert la chaîne Youtube d’Arthur Sauzé. Dans cette interview, j’ai souhaité en savoir plus et recueillir le témoignage de cet acteur majeur de la legaltech
Un tweet du 18 mai 2020 a attiré mon attention. Dans ce tweet, Arnaud Dumourier, Directeur de la rédaction Le Monde du Droit et journaliste juridique, célébrait ses 10 ans chez LegalNews.
A celui qui a interviewé des centaines de personnalités du monde du droit, j’ai souhaité retourner le micro.
J’exerce dans le monde du droit depuis 20 ans. J’ai un parcours assez atypique mais le fil conducteur de ma carrière est l’information juridique.
J’ai débuté comme documentaliste juridique dans des cabinets d’avocats d’affaires internationaux et déjà à cette époque je m’intéressais à la création de sites web juridiques.
J’ai donc fait partie des premiers blogueurs juridiques. J’ai notamment créé en 2002 JuridicOnline, le portail du droit en ligne et JuriBlogs, un répertoire de blogs juridiques en 2005. Ces expériences ont été pour moi un véritable virage, le point de départ de ma nouvelle carrière : entre 2004 et 2010, j’ai eu la charge de constituer des bases de données juridiques, d’abord pour une start-up dans le domaine des marchés publics, puis pour un éditeur juridique. J’ai toujours aimé l’information, le contenu. J’ai toujours voulu être journaliste. En tant que passionné de sport – notamment de football – plus jeune, je voulais devenir journaliste sportif, mais je m’épanouis pleinement en tant que journaliste juridique !
Et un jour en 2010 j’ai rencontré la direction de LegalNews (éditeur de LegalNews.fr et du Monde du Droit notamment) qui m’a proposée de prendre la tête de la rédaction.
Naturellement, j’ai accepté ce nouveau défi. Et aujourd’hui, ça donne le vertige, ça fait 10 ans…
Nous avons réactivé notre groupe WhatsApp de la rédaction qui avait été créé lors des dernières grèves liées à la réforme des retraites. Dès mon arrivée chez LegalNews, j’avais initié un Wiki pour favoriser la diffusion d’informations dans notre rédaction. Il nous sert beaucoup dans cette période où nous travaillons encore majoritairement en télétravail. On y partage notamment notre planning éditorial ainsi que nos deadlines. Etant donné que notre activité est uniquement sur le web, notre seule « contrainte » était la gestion des équipes.
Avec ces outils, nous avons donc pu continuer notre activité sereinement.
Par ailleurs, nous nous sommes rapidement posé la question de savoir comment nous pouvions être utiles à nos lecteurs durant la période de confinement. Nous avons donc développé un format de podcasts sur les grands enjeux des entreprises et l’actualité «chaude ».
Toute la France confinée, avec un tel niveau de gravité dans la crise sanitaire, qui a vécu cela ? Pour le journaliste que je suis, c’est inédit. Nous constatons une augmentation de 30% de notre fréquentation sur nos sites internet car les conséquences juridiques et financières sont très importantes dans tous les domaines. Sur Linkedin : + 56 % de croissance. Nous venons de passer la barre des 22.000 abonnés. Est-ce que cela durera ?
Difficile à savoir mais je ferai tout pour que cela dure !
En tout état de cause, même si la crise sanitaire a renforcé le travail collaboratif et a permis que nous expérimentions le podcast, je pense que le rôle du journaliste juridique restera identique à savoir sélectionner l’information juridique pertinente, la commenter et essayer de la rendre intelligible.
LegalNews.fr est un portail de veille juridique à destination des avocats et des juristes. On peut y retrouver l’actualité juridique et jurisprudentielle dans les principaux domaines du droit.
Le Monde du Droit est en revanche un magazine d’informations juridiques qui propose des décryptages, des interviews, des commentaires de l’actualité, ainsi que les nominations et les deals. Le Monde du Droit compte 180.000 visiteurs uniques par mois, 80.000 professionnels abonnés à sa newsletter et plus de 45.000 followers sur les réseaux sociaux.
La chaîne TV du Monde du Droit se fait l’écho des débats qui animent la profession et interroge tout au long de l’année ses principaux acteurs : institutionnels, dirigeants de sociétés, directeurs juridiques, avocats et experts reconnus… Fort d’une communauté fidèle et active, Le Monde du Droit organise également des événements professionnels ( Palmarès du Droit , Rencontres Business …) qui mettent en avant les talents et les initiatives du monde juridique.
En ce qui concerne les contenus, j’observe que tous les acteurs font désormais des contenus gratuits. Il y a 10 ans, tous les contenus étaient quasiment tous exclusivement disponibles sur abonnement !
Par ailleurs, de nouvelles formes de contenus se sont développées comme les vidéos, les podcasts ou encore les infographies.
S’agissant des technologies de veille et de mises à disposition de l’information, il me semble que les réseaux sociaux – et particulièrement Twitter – ont bouleversé le rapport à l’information. L’information nous parvient presque instantanément. Et par flux… C’est ce qu’on appelle communément l’infobésité. Il faut donc arriver à digérer toutes ces informations. Il faut donc être davantage vigilant dans la sélection et le traitement de l’information juridique. C’est le défi quotidien du journaliste juridique que je suis.
J’essaie sans cesse de me renouveler, de trouver de nouvelles façons de faire évoluer nos publications. Par exemple, il m’a semblé important de développer la vidéo comme le faisaient certains médias dans d’autres secteurs. C’est ainsi que depuis plusieurs années, j’ai la particularité de réaliser des interviews et reportages avec mon smartphone. Ce format est apprécié de nos visiteurs. J’ai d’ailleurs était récompensé d’une caméra d’or lors de la dernière édition des Plumes et Caméras de l’Economie et du Droit pour un reportage sur le Code européen des affaires.
En outre, je suis impliqué dans différentes associations professionnelles (Cercle des Journalistes Juridiques, Open Law ), ce qui me permet de suivre avec attention l’évolution du marché du droit et de réfléchir à l’avenir de la profession.
Je dispense également des formations sur la veille juridique, l’écriture web ou la réalisation de vidéos sur smartphone pour les professionnels du droit avec le collectif Ateliers by design et suis chargé d’enseignements sur la veille juridique et le traitement l’information juridique à Paris 1 ( DU Droit et Informatique ) et Paris 2 ( Master 2 Communication juridique, sociologie du droit et de la justice ). Ce contact avec les étudiants est extrêmement enrichissant.
S’il faut se renouveler, cela ne signifie pas tout remettre en question, mais il faut se demander si ce que l’on publie correspond toujours aux attentes de nos lecteurs.
Pour ce faire, je consulte régulièrement nos statistiques web. Je suis également attentif au retour de nos lecteurs lorsqu’ils contactent notre rédaction. Je regarde de près aussi l’évolution du marché du droit qui s’est renouvelé avec l’apparition des legaltech. Les professionnels du droit effectuent leur transformation numérique et exigent une grande réactivité de notre part.
Enfin, si une publication porte beaucoup l’empreinte de son rédacteur en chef, on ne peut pas être seul pour vivre des publications comme LegalNews et Le Monde du Droit. J’ai la chance de pouvoir compter sur mon équipe pour m’aider dans mes réflexions et contribuer à la réussite de nos projets.
L’avènement des legaltech. Cela profondément bouleversé le marché du droit. Cela a accéléré la transformation numérique des professionnels du droit même si pour le moment ce n’est pas la grande révolution annoncée.
La consolidation dans le marché des legaltech va se poursuivre.
D’ailleurs, la crise sanitaire pourrait très bien accélérer les choses.
A suivre…
Côté innovation, je suis avec beaucoup d’intérêt le développement des solutions de justice prédictive. Cela pourra être un formidable outil d’aide à la décision pour les professionnels du droit à condition d’avoir des statistiques fiables c’est-à-dire des bases de données de jurisprudence avec suffisamment de décisions. Par conséquent, la réussite de la justice prédictive est liée, en partie, à la réussite de l’open data des décisions de justice.
Evidemment, il faut aussi y associer une intelligence artificielle performante.
S’agissant de nos projets, nous travaillons sur une refonte de LegalNews qui devrait sortir avant l’été.
En ce qui concerne Le Monde du Droit, nous venons de moderniser notre studio TV avec la récente acquisition de Décideurs TV . Ce rachat nous donne des moyens techniques dont nous ne disposions pas précédemment pour réaliser de nouveaux programmes, couvrir des événements et retransmettre en direct.
Nous innovons constamment dans nos activités, c’est quelque chose de fondamental pour moi. C’est motivant d’avoir des projets à porter.
Restez vous-mêmes. Quoi que vous fassiez prenez du plaisir !
Ne pas hésiter à essayer de nouvelles choses, à se former.
L’avenir appartiendra à ceux qui ont plusieurs cordes à leur arc. J’en suis convaincu.
Je vous propose de consulter le site du Cercle des journalistes juridiques, association qui regroupe des journalistes juridiques, afin de mieux connaître notre métier. Et si vous êtes journaliste, je vous invite à y adhérer.
Merci Arnaud pour ce retour sur vos 10 ans d’activité. Votre parcours est très inspirant dans une période où justement les lecteurs de ce blog peuvent chercher l’inspiration pour se renouveler.
Ce compte-rendu d’une partie du 3ème village de la Legaltech est l’oeuvre d’Elsa Bartolucci, documentaliste juridique, geek et technophile, que je remercie pour sa synthèse touchant différents aspects de l’interactions des nouvelles technologies et du droit.
Animée par Marie Bernard, membre d’ELTA (European Legal Technology Association)
Panel 1 :
Intervenants :
Il est proposé de faire une projection à 2030 pour faire évoluer les techniques et investir sur des outils et des objets connectés.
Dans cette optique, la rentabilité doit rester obligatoire : elle s’articule autour de la création de valeur et la création du besoin.
Un des point saillant repose sur la création de la smart data : la donnée doit s’interconnecter à des sources fiables d’information créant ainsi une chaîne de confiance.
Question posée au public 1 – En 2030, le big data juridique, c’est :
Question posée au public 2 – En 2030, à l’interconnexion sera :
Panel 2 : Dynamique industrielle au service du droit ; un paradoxe ou une chance d’accélérer ?
Intervenants :
L’objectif est d’embarquer les professionnels du droit dans une dynamique et leur permettre de jouer sur les données.
Il est recommandé de ne pas se limiter à l’utilisation d’un seul outil, mais d’inciter à utiliser dès aujourd’hui les différents outils pour avoir des rendus variés.
Par exemple, avec des outils de « contract training » et d’extraction de données : généralement ils sont pré-paramétrés par les éditeurs, puis paramétrés et alimentés par les clients augmentant ainsi la valeur ajoutée. En conséquence, les résultats sont totalement différents selon leur utilisation.
La mise en place d’une plateforme globale pourrait amener à la standardisation des protocoles et conduirait à l’émergence d’un nouveau business model.
L’industrialisation des services juridiques sous l’effet des prestataires de Legal tech conduit à une nouvelle méthode d’envisager la prestation juridique sous le prisme du besoin client, de l’ingénierie du service juridique et du marketing juridique.
Aujourd’hui la technologie au service du droit est très précieuse pour toutes les tâches automatisables et standardisables mais pas pour les activités à forte valeur ajoutée.
Le challenge repose sur la question de la compétence des acteurs et de leur capacité de comprendre les questions et enjeux technologiques.
Actuellement le marché des Legal tech entre dans une phase de maturité après une très forte progression ces 3 dernières années. Il convient à présent d’inventer les métiers de demain (exemple : legal designer qui est émergent).
Il existe une certaine forme d’obsolescence car certaines technologies vont être déployées et d’autres abandonnées. Mais à l’horizon 2030, on peut envisager une forte présence des data scientistes.
Il existe un challenge à relever pour déployer des standards d’interopérabilité des données notamment sémantiques en vue de faire communiquer les données.
On remarque actuellement l’émergence d’une demande d’avoir une plateforme unique, un « Amazon du droit » qui combinerait tous les services.
Question posée au public 3 – en 2030, ma structure
Panel 3 : évolution des modes de développement de produits/solutions
Intervenants :
Jean-Marie Valentin (Legal Cluster)
L’Etat n’est pas au centre de la transformation mais il a son rôle à jouer, par exemple dans l’open data.
Il y a plusieurs acteurs sur le marché : l’Etat et le privé, et tout le monde doit intervenir.
Sont particulièrement cruciaux, les enjeux de financement de la transformation digitale des cabinets d’avocats et des directions juridiques ainsi que les enjeux autour des ontologies.
En France, on constate un rôle très fort de la puissance publique, notamment pour l’ouverture des données.
Il est suggéré de s’appuyer sur la force de l’Europe, tout en respectant le principe fondamental de souveraineté. La vision doit s’étendre au-delà de la France sinon, il y a un risque que le droit continental disparaisse face au droit de la Common Law très consommateur de données et de leur analyse.
On constate un besoin de faire émerger une ontologie du droit pour qu’à l’avenir, le droit continental soit en mesure de concurrencer la Common law.
Question posée au public 4 – En 2030, la boite à outil de l‘innovation juridique sera
Avant d’exploiter les data, il faut les créer. Comment créer des data dans les directions juridiques à partir des contrats, et aussi dans les cabinets d’avocats, dans les Barreaux, etc. ?
Il convient de faire émerger un écosystème grâce à des partenariats, entre directions juridiques, cabinet d’avocats… mais aussi avec d’autres acteurs : Microsoft, école 42…
Question posée au public 5 – en 2030, ma structure
Question posée au public 6 – Quelle est votre stratégie pour 2030
Panel 4 : conclusion
Animateur : Benjamin Jean
Patrice Vidon Compagnie Nationale des Conseils en Propriété Industrielle
Mais le besoin de sécurité et de transparence restent encore très fort actuellement.
Christiane Ferahl Schul, Présidente du Conseil National des Barreaux
Notaire
LEXpériences – Elodie Teissèdre
Open Law s’investit dans le legal design depuis plus de 2 ans
1er axe d’amélioration : le recours à de l’empathie pour mettre en cohérence le style écrit et oral de l’avocat et remettre de l’humain dans le formalisme des documents.
Exemple : passer d’un document de 35 pages (anxiogène) à un document qui donne envie d’être lu (facilite les relations).
On poursuit deux objectifs :
Quel est le parcours utilisateur ?
Quelles réactions la lecture provoque-t-elle ?
Les obligations constituent une suite d’injonctions qui permet à l’avocat de se prémunir de tout risque avec le client. Mais ne peut-on pas présenter les choses d’une façon plus empathique et sous l’angle de la collaboration ? Il est important d’expurger le contrat en ce sens.
Les deux personnages
On utilise deux personnages pour lever le voile et donner un maximum d’information pour être bien compris en expliquant les missions, la convention d’honoraires, les tarifs, etc… pour permettre une plus grande bienveillance, créer de la confiance et décourager certains comportements de défiance ou de mauvais payeurs…
La série d’e-book avec des personnages
On a recours à l’empathie pour faciliter l’appréhension d’un sujet, la projection et la mémorisation.
Ont été créés quelques petits e-book sur un sujet. Ici, c’est le cas d’un divorce : on explique à chaque moment ce qu’il se passe. La personnification permet de ramener l’humain et d’ancrer les informations dans le réel. L’émotion est utilisée pour interpeller et ajouter un autre niveau de compréhension / lecture
Itération – Marie Potel Alexandra Sabbe-Ferri (mesindemnités.com)
Signification d’itérer
Objectif : créer une solution que les utilisateurs voudront utiliser, acheter, recommander
Comment
Les deux personnages
On utilise deux personnages pour lever le voile et donner un maximum d’information pour être bien compris en expliquant les missions, la convention d’honoraires, les tarifs, etc… pour permettre une plus grande bienveillance, créer de la confiance et décourager certains comportements de défiance ou de mauvais payeurs…
On a recours à l’empathie pour faciliter l’appréhension d’un sujet, la projection et la mémorisation.
Ont été créés quelques petits e-book sur un sujet. Ici, c’est le cas d’un divorce : on explique à chaque moment ce qu’il se passe. La personnification permet de ramener l’humain et d’ancrer les informations dans le réel. L’émotion est utilisée pour interpeller et ajouter un autre niveau de compréhension / lecture
Itération – Marie Potel Alexandra Sabbe-Ferri (mesindemnités.com)
Signification d’itérer
Objectif : créer une solution que les utilisateurs voudront utiliser, acheter, recommander
Comment
Retour du beta test assez négatif
Collaboration au cœur du Legal Design – Marie Potel (Agence dot)
En introduction, présentation de son retour d’expérience en tant que directeur juridique de MAC (Cosmétique, maquillage) ayant mise en place des ateliers pour reprendre 700 CGV par marque et pays. Elle reconnaît avoir eu besoin de faire du marketing, d’avoir un sponsor, des utilisateurs clés.
Points clés
Cas d’étude : design d’un SLA (Service Level Agreement = convention de service) pour JURO (une plateforme d’automatisation de contrats)
Analyser et sélectionner l’information
Utilisation du « Magic Wand » à savoir poser la question : si vous pouviez changez ce que vous désirez sans restriction de temps, budget… que feriez-vous ?
Elaboration d’un prototype
Pour en savoir plus http://www.margarethagan.com/ & http://www.openlawlab.com/
Approche centrage utilisateurs dans la façon de délivrer un conseil juridique
Outils suggérés et gratuits : easilly, unslash
Les Directions juridiques viennent pitcher et montrer les technologies qu’elles utilisent !
1) Présentation du prix de l’innovation en management juridique – Christophe Albert, directeur du Village de la justice.
2) Retours d’expériences – Isabelle de la Gorce PWC, avocate associée M&A, et responsable de la transformation
3) Présentation de 5 chantiers digitaux EDF – Julie Amiot, chargée de mission digitale EDF
Présentation de la DJ et des juristes
Journée de réflexion de toute la DJ à l’issue de laquelle 5 projets ont été décidés
Partage des données / gestion des connaissances : Chatbot
Pour chaque projet : 1 pilote au sein de la DJ et 1 sponsor au sein du CODIR DJ
Pour conduire ces projets : recrutement de 45 volontaires
Réseau social de la DJ
Intranet dédié avec des trames de contrats et des clauses partagés au sein de la filière juridique
Volonté managériale très forte pour tout la direction soit embarquée
Résultats
Pour un récapitulatif plus exhaustif des deux journées voir : Pourquoi il ne fallait pas rater le Village de la Legaltech. Le récap’ de l’édition 2018.
Crédit texte et photos : Elsa Bartolucci
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