Quelques réflexions sur la formation des jeunes avocats et des stagiaires
Comment définir la formation la plus adaptée à un jeune public et aux nouveaux outils ?
Cette thématique a été abordée lors d’un afterwork organisé par Predictice le 5 juin 2019 que je remercie pour leur initiative.
Les nombreux échanges entre les participants prouvent que c’est un sujet important car c’est l’une des principales missions des documentalistes juridiques.
Enjeux de la formation actuels
- Infobésité,
- Fiabilité et véracité des informations collectées, risques de perte de qualité des contenus,
- La rareté n’est plus de mise mais il faut trouver la bonne information,
- FOMO : Fear Of Missing Out, plus de chances de trouver l’information recherchée mais aussi plus de risques de la rater.
Profil type du jeune collaborateur / stagiaire
- Culture Google de l’instantané et de l’immédiateté,
- Il/Elle maîtrise moins bien les opérateurs de recherche classiques,
- Méconnaissance du mode de recherche experte; ceci dit, le mode de recherche experte est aussi de plus en plus souvent supprimé par les éditeurs,
- Impatience, temps de recherche réduit,
- Méconnaissance des sources,
- Infobésité conduisant à des difficultés à hiérarchiser l’information.
Quels types de formation proposer ?
- Une formation en présentiel,
- Durée entre 45 minutes et 1 heure,
- Idéalement le jour de l’arrivée,
- Avec des supports de formation : livret d’accueil, fiches mémo ou FAQ sur l’intranet,
- Un chat interne à l’entreprise peut favoriser le dialogue et les questions ponctuelles,
- Idéalement le/la documentaliste devrait pouvoir prendre la main sur le poste du collaborateur ou du stagiaire pour l’orienter dans sa recherche.
Le présentiel est indispensable mais pas suffisant. Il faut aussi penser à d’autres formes de formations comme de courtes vidéos de quelques minutes (micro-learning), des serious games ou des quiz pédagogiques.
A l’instar de ce qui se fait pour l’académie en ligne de Prédictice (en accès libre pour certains modules, sinon après inscription), on peut aussi envisager la mise en place d’un certificat de validation des connaissances (même fonctionnement que pour un MOOC). L’apprenant se sent plus investi lorsqu’il sait que ses connaissances seront évaluées.
Voir aussi le blog : https://news.predictice.com/
En savoir +
L’enquête intitulée Stages en cabinet : quelles pistes d’amélioration ? publiée sur le site du Village de la justice le 10 juin 2019 montre que les stagiaires se voient confier pendant leur stage des recherches juridiques (pour 88%) et de la veille juridique (pour 40 %) alors qu’ils s’estiment mal préparés pour 89 % avec un manque de méthodologie pour 69% d’entre eux.
L’initiative de la création d’une legaltech « Prépare ton stage avocat », projet de formation e-learning permettant de former les étudiants aux missions de base qui leur sont demandées lors d’un stage en cabinet d’avocats, prouve bien qu’il reste beaucoup à faire dans ce domaine.
Cet article liste de manière très utile, les missions confiées aux stagiaires par les avocats, les nouvelles compétences attendues ainsi que les soft skills attendues, autant de compétences qui à priori ne font pas partie du cursus universitaire juridique actuel.
Pour certaines de ces compétences, les documentalistes juridiques des cabinets d’avocats (et des bibliothèques universitaires) assurent la formation des stagiaires. On peut dire que chaque cabinet qui a un/une ou plusieurs documentalistes juridiques en poste « sauve » son petit lot de stagiaires. Quid des autres ?
Si vous avez mis en place une technique de formation innovante ou si vous souhaitez recommander un support de formation disponible librement en ligne, n’hésitez pas à me laisser des commentaires.