Y a t-il des profils plus crédibles que d’autres en Legal Design ?
Article proposé par Elodie Tessedre, Chef de Projet, Clear’case.
Vous avez commencé à identifier des documents internes auxquels une approche « legal design » pourrait apporter quelque chose. Une rapide recherche d’acteurs se présentant comme “legal designers” sur Google vous a permis d’isoler des profils étonnamment variés : juristes, avocats, designers, consultants en communication, consultants en marketing ou encore en innovation/digital.
Cela présente une première difficulté : les métiers de ces professionnels hors du droit sont plus difficiles à comprendre. D’autant qu’ils n’ont pas tous la même antériorité sur le marché, ne candidatent pas avec des structures similaires, et vous proposent des approches différentes. Vous pensiez externaliser une prestation (confier la refonte d’un document), alors que certains vous orientent plutôt vers une formation pour vos équipes, ou encore une co-création des supports. Parfois on vous parle de livrable (vous espérez qu’il sera “prêt à l’emploi” à l’issue de la prestation !), parfois… de prototypes.
Pour commencer et avant même de faire un choix quant à la méthode employée, certains profils sont-ils plus crédibles que d’autres en Legal Design ? En l’état il est difficile d’aborder simplement la réponse.
Le sujet du legal design a été porté en France par des publics élargis : notamment au sein d’Open Law le droit ouvert, dont les travaux et les réflexions ont permis d’infuser une définition du legal design restant, plus de 2 ans plus tard, bien partagée d’une majorité d’acteurs. Le milieu de la formation s’est à son tour très tôt positionné sur le sujet, des écoles d’avocats comme ERAGE, puis EFB et IXAD lui dédiant des heures de formation puis des événements (Lab, Forum, Parcours…). Mais aussi des écoles de design comme l’ENSCI. Les juristes et avocats en exercice eux-mêmes se sont rapidement intéressé aux premières expérimentations sur des documents et des processus. Tout comme un public de professionnels curieux et actifs issus de la communication, du design, de la pédagogie… Les premières contributions au legal design n’ont pas été partisanes et encore aujourd’hui, tout le monde a sa pierre à apporter à l’édifice.
Pour aller plus loin, chaque profil a une valeur ajoutée particulière.
Un juriste ou un avocat externes à votre équipe apporteront certainement un avis extérieur sur le fond juridique de vos documents, du temps (que vos juristes n’ont pas), de la vulgarisation sans simplification trompeuse. Lorsqu’ils ont franchi le pas de créer leur propre agence de consulting, ils ont pu se forger des méthodes propres pour améliorer les documents et mieux collaborer avec vous.
Si leur apport présente un intérêt incontestable, un designer comme un consultant actifs hors du secteur juridique offriront d’autres atouts :
– une autre approche de l’univers de vos clients internes, et donc un avis éclairé sur leurs usages, besoins et difficultés éventuelles
– une expertise pour prendre en compte l’expérience utilisateur et proposer des solutions ergonomiques
– en fonction de leur profil et formation, une créativité, une connaissance du digital et des aptitudes en communication pour donner de l’impact et de l’écho aux solutions trouvées
– des méthodes de designers ou des méthodes de consultants (selon les cas) : que ce soit pour réaliser un parcours utilisateurs, une carte d’empathie, faire un audit, établir un reporting des actions menées…
Le conseil : favoriser les candidatures multi-disciplinaires pour les projets de grande ampleur, rechercher des chefs de projet disposant avant toute chose d’une expérience en management de projet, et valoriser le contact : l’aspect relationnel est déterminant, au-delà du fait de disposer de méthodes.
Article proposé par Elodie Tessedre, Chef de Projet, Clear’case.
Publié le 28/02/2020, modifié le 20 mars 2020
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