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Trinity College Dublin Library

Bibliothèque de Trinity College à Dublin

Trinity College Dublin LibraryNatacha Couvert-Tarnowka, Librarian,Records Manager, nous fait découvrir la bibliothèque de Trinity College à Dublin.
Article initialement mis en ligne ne mars 2009.

Télécharger la visite (document PDF) : Visite de la bibliothèque de Trinity College (Dublin)

Parlement Européen Bruxelles

Compte-rendu de la visite de la bibliothèque Parlement Européen (Bruxelles)

Parlement Europeen Bruxelles

Cet article est un compte-rendu (personnel et non officiel) de la visite de la bibliothèque du Parlement Européen à Bruxelles.

Cette visite était organisée le 28 janvier 2011 dans le cadre d’une journée d’étude commune entre l’ADBS et son homologue belge ABD (Association Belge de Documentation).

L’article contient mes notes sur la présentation de la bibliothèque et quelques notes supplémentaires sur l’accès au droit européen.

Article initialement mis en ligne en février 2011.

 

 

Télécharger le compte-rendu (format PDF) : Visite bibliothèque du Parlement Européen

ou télécharger sa version publiée dans les Cahiers de la Documentation (format PDF) : Cahiers de la Documentation 1/2011

Le compte-rendu officiel de l’ADBS est en ligne sur leur site à l’adresse suivante : http://www.adbs.fr/quand-des-documentalistes-belges-et-francais-se-rencontrent-ils-parlent-metiers-99446.htm

Bibliotheca Alexandrina Logo

Bibliotheca Alexandrina, compte-rendu de la visite de la bibliothèque égyptienne

Bibliotheca Alexandrina Logo

En 2003 dans le cadre de son quarantième anniversaire, l’ADBS (Association des Documentalistes et Bibliothécaires Spécialisés, rebaptisée, Association des Professionnels de l’Information et de la Documentation), a décidé d’organiser un voyage-étude en Egypte et de donner l’occasion à ses adhérents de visiter la Bibliothèque d’Alexandrie (appelée également Alexandrina) et de faire connaissance avec nos homologues égyptiens.
Le voyage s’est déroulé du 20 au 24 septembre 2003.
La visite de la Bibliothèque a eu le lieu le lundi 22 septembre 2003, les autres jours étant consacrés à la visite des villes d’Alexandrie et du Caire.

 

Bibliotheca Alexandrina groupe ADBS devant le musée du Caire

Groupe ADBS devant le musée du Caire

L’ancienne Bibliothèque et le Musée

A la mort d’Alexandre le Grand, s’installe la dynastie des Ptolémées. Ils veulent faire d’Alexandrie le centre des sciences, des arts, de la littérature et de la philosophie. Pour cela ils fondent à Alexandrie un musée et une Bibliothèque où travailleront les plus grands penseurs et savants de l’époque et où sont regroupés un très grand nombre de rouleaux de papyrus (entre 400 000 et 700 000 sachant que 700 000 rouleaux équivalent à environ 120 000 volumes de nos jours). La Bibliothèque n’est qu’une partie de cette institution qui ressemble à une Académie des sciences et des arts comportant notamment des salles de recherche, des jardins botaniques, un zoo, une salle de dissection, un observatoire et un réfectoire, le tout situé dans l’enceinte même du palais royal. Scientifiques, philosophes et artistes du monde entier sont conviés à venir travailler à Alexandrie.

La Bibliothèque fondée sous le règne de Ptolémée Ier Sôter (295 avant J.C.) qui aurait été conseillé par l’Athénien Démétrios de Phalère, se développe sous le règne de Ptolémée II Philadelphe et ne cesse de croître sous leurs successeurs jusqu’à la célèbre Cléopâtre VII.

 

Au temps des Ptolémée, il n’y avait pas de salle de lecture, ni de pièce où conserver les livres. Simplement des rayonnages dispersés sur le site et où étaient entreposés les centaines de milliers de rouleaux. Les savants pouvaient accéder librement à ce fonds, ce qui était un immense privilège. Le Musée leur servait par ailleurs à organiser des colloques et à prendre des repas en commun.

MONDOT, Jean-François. – « La bibliothèque au 400 000 rouleaux » in Les Cahiers de Science & Vie, n° 76. – Août 2003, p. 50.

Ptolémée Ier Sôter

Ptolémée Ier Sôter

Les rois Ptolémée n’hésitent pas à se procurer des ouvrages par tous les moyens. Partant du principe que « savoir égale pouvoir », ils veulent rassembler tous les livres du monde. On raconte même que chaque bateau qui entrait au port d’Alexandrie était dépouillé de ses ouvrages afin qu’ils soient copiés, les originaux étant conservés par la Bibliothèque et les copies rendues à leur propriétaire. En dehors de ces pratiques peu scrupuleuses, la Bibliothèque ne manquait pas de crédits pour acheter des livres dans le monde entier et dans toutes les langues. La Bibliothèque encouragea même des traductions vers le grec.

On procéda, dès les premiers Ptolémées, à des traductions vers le grec, les plus célèbres étant celles des textes sacrés des Juifs, avec la belle histoire de la Septante, soixante-dix sages ayant fourni séparément une traduction parfaitement identique et, d’autre part, les bribes qui nous sont parvenues des généalogies des dynasties pharaoniques traduites de l’égyptien par le prêtre Manéthon.

EMPEREUR, Jean-Yves. – « Tous les savoirs du monde : la Bibliotheca Alexandrina », pp.39-40 in Alexandrie : Hier et demain. – Paris : Gallimard, 2001. – 160 p. – (Découvertes Gallimard, n° 412).

Bernard Pivot : Quelle époque extraordinaire où l’on fouille les bateaux non pas pour l’or, l’argent mais pour y prendre de l’écrit, de la pensée !

Eh oui, Bernard, quelle époque extraordinaire !

La quantité de livres collectés est telle que durant le règne de Ptolémée III Euergetes, une bibliothèque annexe voit le jour vers 235 avant J.C. au Serapeum.

A la tête de ces richesses, le Bibliothécaire occupe un poste convoité. L’un deux, le poète Callimaque met au point l’ancêtre de nos classifications actuelles. Les livres sont classés par sujet (rhétorique, droit, épopée, tragédie, comédie, poésie lyrique, histoire, médecine, mathématiques, sciences naturelles et divers). Sous chaque sujet, les auteurs sont classés par ordre alphabétique avec pour chaque auteur une rapide bibliographie de ses œuvres.

Pour la première fois dans l’histoire, une tentative était faite pour rassembler la connaissance universelle, la codifier et l’organiser, et ouvrir les cultures les unes aux autres.

SERAGELDIM, Ismail. – « La Bibliotheca Alexandrina : un formidable défi », p.9 in La nouvelle Bibliotheca Alexandrina : catalogue de l’exposition itinérante. – Oslo : Musée norvégien d’architecture, 2002. – 79 p.

Lors de la prise d’Alexandrie par Jules César, en 47 avant J.C., un incendie ravage le port ainsi que la plus grande partie des collections de la Bibliothèque principale. Une partie des richesses demeure au Serapeum, qui brûlera à son tour en 391 après J.C.

Malgré cette lointaine disparition, la Bibliothèque d’Alexandrie est restée dans les esprits comme la plus célèbre bibliothèque publique de l’Antiquité ce qui a motivé la ville d’Alexandrie dans son projet de rebâtir au 21ème siècle une nouvelle bibliothèque aussi prestigieuse que son illustre ancêtre.

Le projet de nouvelle Bibliothèque, le concours

Le projet de « renaissance » de la nouvelle Bibliotheca Alexandrina est né au milieu des années 1980 avec l’appui de l’UNESCO. C’est un cabinet d’architecture norvégien Snohetta qui a remporté le concours d’architecture sur plus de 500 projets présentés. Les travaux ont commencé en 1995 sur la corniche d’Alexandrie, près du site où se trouvait le bâtiment antique. Le chantier était alors ouvert 24 heures sur 24. Il a duré jusqu’en 2001, soit 6 années de construction.

Il a été financé par l’Unesco, l’Egypte et le monde arabe et a coûté environ 226,9 millions d’euros.

Bibliotheca Alexandrina vue de l'intérieur

Vue de l’intérieur

L’inauguration

L’inauguration a eu lieu le 16 octobre 2002 en présence d’Hosni Moubarak, président de la République arabe d’Egypte et de nombreuses personnalités du monde entier. Les époux Moubarak ont définit l’ancienne et la nouvelle bibliothèques comme étant respectivement « un phare de connaissances et un centre de rencontre des civilisations » et « une fenêtre du monde sur l’Egypte et la fenêtre de l’Egypte sur le monde ».

 

 

 

 

 

 

 

L’architecture – Les symboles

Alexandrina représente un ensemble culturel qui comprend non seulement la Bibliothèque mais aussi :

  • un centre de conférence antérieur à la Bibliothèque car inauguré en 1991 de 2500 places,
  • un planétarium,
  • 4 musées soit : un musée archéologique, un musée des sciences, un musée de la calligraphie et un musée des manuscrits,
    des salles d’expositions temporaires,
  • 3 salles de réunion à l’intérieur même de la Bibliothèque,
  • une école internationale des Sciences de l’Information,
  • une cafétéria, une boutique

Architecture extérieure :

L’architecture de la Bibliotheca Alexandrina allie design et fonctionnalité.

Elle a la forme d’un disque incomplet incliné vers la mer de 160 mètres de diamètre, hommage à Râ, le dieu Soleil. Le bâtiment est entouré d’une enceinte en granit d’Assouan gravée à la main avec des alphabets du monde entier. Pas moins de 4200 blocs de granit dissociables pesant chacun entre 800 kilos et 1 tonne ont été utilisés pour confectionner cette enceinte. L’ensemble est lui-même entouré d’un bassin réfléchissant.

Une statue colosse représentant Ptolémée Ier Sôter habillé en pharaon accueille les visiteurs. Elle a été découverte par Jean-Yves Empereur en 1995 à l’occasion d’une campagne de fouilles sous-marines dans le port d’Alexandrie. Elle ornait l’ancien phare d’Alexandrie disparu pendant le tremblement de terre de 1477. Elle a été dessalinisée et rassemblée en France, exposée devant le Petit Palais en 1998 puis rendue à l’Egypte.

Architecture intérieure :

La plus grande salle de lecture du monde : 20 000 mètres carrés. En cas d’incendie, elle peut être cloisonnée en trois parties (la leçon a été tirée du passé !).

Elle se compose de 11 étages dont 4 sont sous la mer et 7 au dessus. Chaque étage a le même design.

Si cette salle hypostyle est vertigineuse de par son immensité, elle reste intelligible dans sa globalité tout en offrant divers degrés d’isolement sur ses sept niveaux.

INGERSOLL, Richard. – « Une des plus grandes réussites architecturales de notre temps », p 64 in La nouvelle Bibliotheca Alexandrina : catalogue de l’exposition itinérante. – Oslo : Musée norvégien d’architecture, 2002. – 79 p.

Un toit de verre et d’aluminium permet un éclairage agréable de l’intérieur sans lumière directe pour ne pas incommoder le lecteur et pour préserver les documents. Grâce à son inclinaison, il offre une vue sur la mer toute proche.

Du mobilier scandinave très design, ergonomique, confortable et résistant a été dessiné spécialement pour la Bibliothèque.

Un soin tout particulier a été accordé aux revêtement des surfaces avec une très large utilisation du bois pour les parquets et le mobilier contrebalancé par des matériaux plus froids comme le béton, le marbre noir du Zimbabwe.

 

 

Les symboles

  • toit en forme de disque solaire tronqué : mythologie (hommage à Râ, le dieu Soleil) mais aussi rayonnement et ouverture de la Bibliothèque sur le monde; les connaissances humaines sont incomplètes tout comme le disque
  • ouvertures du toit en forme d’œil en amande comme les anciens égyptiens
  • les filtres colorés incorporés au toit symbolisent la mer et le ciel pour le bleu et la végétation pour le vert
  • 66 colonnes intérieures en forme de lotus
  • le mur du fond de la Bibliothèque est troué de niches en application de l’hypothèse selon laquelle les rouleaux de papyrus de l’antiquité étaient rangés dans des niches
  • enceinte gravée d’écritures du monde entier : ouverture vers le monde, partage des connaissances
  • passerelle reliant l’université et la Bibliothèque : lien entre sciences et connaissances, passerelle entre le passé et le présent entre ancienne et nouvelle bibliothèque
  • 12 oliviersqui viennent de Jérusalem symbolisant les 12 mois de l’année et la paix

La visite du 22 septembre 2003

Le fait de visiter la Bibliothèque dans le cadre de l’ADBS nous a permis une vision plus complète du bâtiment, plus détaillée que si nous l’avions visitée en simples touristes et pourtant malheureusement nous n’avons pu tout voir !

Programme de notre visite

  • Visite des différents niveaux de la Bibliothèque et de la section pour aveugles avec une Bibliothécaire Egyptienne puis visite d’avantage basée sur l’histoire ancienne et moderne de la Bibliothèque avec un chargé de relations publiques,
  • conférence en anglais sur l’architecture du bâtiment avec projection des différentes étapes de la construction,
  • visite du musée archéologique et de deux expositions temporaires dont une très belle collection de peintures, dessins, photographies sur la ville d’Alexandrie
  • pour certaines qui se sont égarées, visite de l’espace consacré aux enfants
  • conférence-débat orientée sur le fonctionnement de la Bibliothèque avec quelques membres du personnel suivie d’un déjeuner avec deux responsables.

Le personnel

Environ 1000 personnes travaillent actuellement à la Bibliothèque dont 200 Bibliothécaires.

La bibliothèque est sous la responsabilité directe du Président Moubarak. Plus de la moitié des membres du conseil d’administration sont de nationalité autre qu’égyptienne. Le conseil d’administration est présidé par Madame Moubarak. Le directeur général est Monsieur Ismail Serageldin.

Ismaïl Serageldin à Bernard Pivot :

Dans cette grande salle de lecture, là où à portée de main de tous ces jeunes gens, tous les livres, plus de 200 000 en ce moment sur les étagères, les ordinateurs qui leur permettent d’aller n’importe où à travers l’internet, cette notion, cet exercice de liberté, cette ouverture vers tout ce que l’esprit humain a produit, c’est le meilleur investissement que l’on puisse faire contre l’obscurantisme, la xénophobie, le fondamentalisme, les intégrismes d’une sorte ou d’une autre.

Fonctionnement de la Bibliothèque actuelle

Sont à la disposition des lecteurs :

  • une salle de lecture de 2000 places en forme de terrasses, la plus grande au monde,
  • un parc informatique d’environ 700 à 800 ordinateurs,
  • des bureaux individuels pour les chercheurs,
  • de nombreuses photocopieuses (photocopie autorisée à hauteur de 10 % du livre),
  • une salle spécifique pour les non-voyants afin qu’ils puissent consulter des livres électroniques ou scanner temporairement des livres classiques pour les transformer en livres audio, utiliser des lecteurs grossissants ou des claviers et imprimantes en braille,
  • un département multimédia avec petits bureaux équipés pour visionner sur place les différents supports disponibles,
  • une salle réservée à l’archivage d’internet; tout le web est aspiré depuis 1995, soit 10 milliards de pages web. Alexandrina est aussi une bibliothèque numérique ! Voir à ce sujet le site http://www.archive.org (projet américain)
  • un département spécialisé dans la conservation de livres et de documents anciens,
  • une bibliothèque pour les enfants et une autre pour les adolescents.

La bibliothèque utilise la classification DEWEY.

Les trois langues officielles de la bibliothèque sont l’arabe, l’anglais et le français.

Le fonds documentaire est encyclopédique avec un accent mis sur tout ce qui touche au monde méditerranéen et arabe.

Le choix du logiciel a été motivé par la contrainte de trouver un logiciel qui fonctionnait avec des alphabets latin et arabe. Le logiciel choisi est Virtua ILS de la société VTLS, logiciel américain.

Depuis son ouverture en octobre 2002, la bibliothèque a enregistré environ 50 000 visiteurs et compte 13 000 abonnés. En moyenne, elle reçoit entre 300 et 400 lecteurs par jour pendant les fortes périodes d’affluence (vacances scolaires) et entre 50 à 60 lecteurs par jour en période plus calme.

L’accès à la bibliothèque est payant avec un paiement à la journée (1 livre égyptienne pour les scolaires, soit 1 franc de nos anciens francs) ou un paiement par système d’abonnement.

L’abonnement annuel coûte 30 livres égyptiennes (soit environ 30 francs de nos anciens francs) à l’année pour un étudiant égyptien et 60 livres pour un lecteur non étudiant ou 30 dollars pour un étudiant étranger et 60 dollars pour un lecteur étranger non étudiant.

Le succès auprès des utilisateurs repose sur l’accès libre aux documents (système identique à celui de la Bibliothèque Publique de Beaubourg). Les livres sont rangés ensemble quelques soient leurs langues. Périodiques, usuels et ouvrages sont également rangés dans la même salle et par sujets.

La bibliothèque compte actuellement 280 000 ouvrages et pourra contenir à terme entre 5 à 8 millions d’ouvrages, 4 000 périodiques, 50 000 manuscrits et livres rares, 50 000 cartes, à quoi il faudra ajouter l’ensemble des collections multimédia et les archives internet.

Les principaux utilisateurs de la Bibliothèque sont les étudiants de l’université d’Alexandrie (75 000 étudiants). Pour faire leurs recherches, ils n’ont qu’à emprunter une passerelle qui relie l’université à la Bibliothèque.

La Bibliothèque attire aussi la population locale non étudiante (surtout le département multimédia). Elle devient une « sortie » alors que cette pratique n’était pas au départ dans les habitudes des alexandrins.

Les critiques

On peut lire dans la presse écrite française et sur internet que l’argent de ce projet aurait pu être consacré à d’autres projets plus vitaux pour le pays. Pour mémoire, le projet a coûté 200 millions de dollars. Ses coûts de gestion sont estimés à 15 millions de dollars par an.

Une autre critique vient du fait que les collections de la Bibliothèque pourraient être victimes de la censure.

Le rôle joué par la France (un brin de chauvinisme)

Dons : comme de nombreux autres pays, dons de livres et de publications
En 2010, la Bibliothèque nationale de France a fait don à la bibliothèque d’Alexandrie de 500 000 livres français qui rejoindront le département de la littérature francophone. Ces ouvrages sont des doubles que la BNF possédait au titre de la collection dite de sécurité. Ils couvrent dix années de production éditoriale : 1996-2006. Ce don s’inscrit dans le cadre de la coopération entre la France et l’Egypte qui coprésident le projet d’Union pour la Méditerranée.
Voir un très bon article sur le sujet Pluie de livres français sur Alexandrie publié dans Le Monde des livres du 15 avril 2010.
La formation des bibliothécaires égyptiennes à l’ENSSIB (Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques) sur une année scolaire ou échanges sur 15 jours avec une semaine à la Bibliothèque d’Information Publique (Beaubourg) et une semaine à la Bibliothèque François Mitterrand.
Le planétarium : L’entreprise française Laubeuf, basée dans le Val de Marne a réalisé le planétarium, une sphère suspendue de 18 mètres de diamètre dont la couverture est en composite ciment-verre.

Bibliotheca Alexandrina vue de l'intérieur

Bibliotheca Alexandrina vue de l’intérieur

Conclusion

Alexandrina représente incontestablement un moteur touristique pour Alexandrie. Avec ce projet, la ville s’offre la possibilité de retrouver son antique rayonnement et un rôle important sur la scène culturelle internationale.

J’ai été très impressionnée par l’architecture du bâtiment qui allie modernité et symbolisme tout en restant fonctionnelle : où comment concilier les rêves d’architectes avec ceux des bibliothécaires (ce n’est pas toujours le cas malheureusement !).

A l’intérieur, la Bibliothèque est encore un peu vide, tant en documents qu’en lecteurs mais le projet ne demande qu’à monter en puissance.

Il va s’en dire que cette visite m’a laissé une impression beaucoup plus forte que celle laissée par la visite de la Bibliothèque François Mitterrand. Pour autant, y travailler ne relève pas du rêve en ce qui me concerne car les strictes application des règles de catalogage et de classification indispensables à la survie en bibliothèque publique sont bien éloignées de ma pratique quotidienne en tant que documentaliste juridique. Toutefois pendant la visite, je me suis surprise à rêver de ma période étudiante où un stage à Alexandrina aurait été du plus grand intérêt.

J’ai été également frappée par l’esprit international du projet avec notamment une architecture norvégienne, un consul de parrainage international, un projet américain d’archivage de l’internet, la formation de certaines bibliothécaires en France, etc…Une telle entente harmonieuse autour d’un projet unique ne peut susciter que l’admiration. Cet esprit d’ouverture et de dialogue entre les cultures qui existait déjà dans l’antiquité est plus que jamais d’actualité à la Bibliothèque qui projette d’organiser de nombreux colloques internationaux et d’attirer en ses murs des chercheurs du monde entier.
Ismaïl Serageldin à Bernard Pivot :  » La nouvelle bibliothèque est l’héritière de l’ancienne bibliothèque surtout dans cette vocation de créer un espace de liberté où l’esprit humain dans toutes ses manifestations peut se retrouver, dialoguer et retrouver ce que nous avons en commun comme humains, ce que nous devons connaître des uns des autres : une culture universelle qui est enrichie par cette diversité des cultures, des langues et du savoir ».

Pour finir, j’ai appris en préparant ces pages qu’ un projet de reconstruire le mythique phare d’Alexandrie en coopération avec Bouygues et EDF a été évoqué afin de former un ensemble architectural avec la nouvelle Bibliothèque, ce qui me donnera peut-être l’occasion de revenir à Alexandrie d’ici quelques années. A suivre…

Nouveaux développements :
Cette rubrique recensera les nouveaux développements concernant la Bibliothèque suite à la mise en ligne initiale de l’article en octobre 2003.

Janvier 2016, dépêche BBF :

Afin de constituer « une bibliothèque francophone de référence pour l’Égypte et les pays voisins », la BnF avait, en 2009, fait don à la Bibliotheca Alexandrina de 500 000 livres imprimés et publiés en France.

Pour accompagner le développement de cette bibliothèque, un accord vient d’être signé entre « Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France, Ismaïl Serageldin, directeur de la Bibliotheca Alexandrina, et Philippe Beauvillard, directeur général de la société Electre » : chaque année, un don de 1 500 nouveautés de l’édition française sera proposé à l’établissement.

Ce partenariat permettra à la Bibliotheca Alexandrina « d’offrir au public égyptien, notamment aux nombreux étudiants qui fréquentent la bibliothèque, une offre plurielle dans le domaine de la littérature générale et des sciences humaines ».

Mai 2004, dépêche AFP :

le site de l’antique bibliothèque d’Alexandrie, disparue il y a près de 16 siècles, a été mis au jour par une équipe d’archéologues egypto-polonaise. L’équipe d’archéologue a mis à jour 13 salles de conférence, qui auraient pu recevoir 5.000 étudiants. Ces salles, qui sont de même dimensions mais aménagées différemment, se trouvent à proximité d’un théâtre découvert précédemment et qui aurait pu appartenir à la bibliothèque. Les auditoriums, en forme de « U », sont terminés par un siège surélevé, qui pourrait être celui utilisé par les conférenciers.

Note de l’auteur :

Il existe sur internet de nombreux sites consacrés à la Bibliothèque d’Alexandrie. Le lecteur trouvera dans ces pages une synthèse sur le projet de renaissance de la Bibliothèque et la vision personnelle d’une documentaliste juridique du secteur privé sur cette Bibliothèque publique de recherche du 21ème siècle. Ces pages sont une synthèse de ce que j’ai pu lire sur le sujet complétées par quelques notes prises sur place lors des différentes interventions et par des impressions personnelles. Je ne suis ni historienne, ni spécialisée en bibliothéconomie, ni architecte. Je souhaite juste partager mon enthousiasme sur ce projet. Merci de bien vouloir me signaler toute erreur dans ces pages.
Crédit photographique : photos Carole Guelfucci (ou prises avec mon matériel) sauf salle des non-voyants (Dominique Véron) et salle des enfants (Suzanne Mifsud).

 

Les liens (liste non exhaustive)

http://www.bibalex.org/website/ : site officiel de la Bibliothèque Alexandrina, seule la version anglaise est disponible pour l’instant

http://www.arabworldbooks.com/bibliothecaAlexandrina.htm : The ancient library of Alexandria and the re-built of the modern one by Sameh M. Arab MD, PhD

http://www.archive.org/about/bibalex_p_r.php : The Bibliotheca Alexandrina, a truly digital library for the 21st Century, site uniquement consacré aux archives internet de la Bibliothèque

https://tv5monde.exposure.co/balexandrina : La Bibiotheca Alexandrina, patrimoine de l’humanité,  reportage vidéos et photos sur le site TV5monde (4/11/2014)

Références bibliographiques (ouvrages et articles de périodiques, liste non exhaustive)

EMPEREUR Jean-Yves. – Alexandrie : Hier et demain. – Paris : Gallimard, 2001. – 160 p. – (Découvertes Gallimard, n° 412).

MONDOT, Jean-François. – « La bibliothèque aux 400 000 rouleaux ». – Les Cahiers Science & Vie, n° 76, Août 2003, pp. 48-55.

MUSEE NORVEGIEN D’ARCHITECTURE. Oslo. La nouvelle Bibliotheca Alexandrina : catalogue de l’exposition itinérante. – Oslo : Musée norvégien d’architecture, 2002. – 79 p. Livre trilingue : anglais, arabe, français acheté sur place dans la boutique de la Bibliothèque

RANJARD, Sophie. – « Bibliotheca Alexandrina ». – Documentaliste Science de l’Information, Volume 40, numéro 6, décembre 2003.

ZAPPALA, Danièle. – « La grande bibliothèque d’Alexandrie ». – Hors-Série Méditerranée magazine, décembre 2002, pp. 36-45.

Autres références

« Double Je », Spéciale Alexandrie, émission présentée par Bernard Pivot, le jeudi 15 janvier 2004 sur France 2.