À l’occasion du premier VeilleLab 2025 organisé par les étudiants du Master VeCIS de l’Université de Lille, Véronique Mesguich est intervenue. Cette intervention a été relayée par plusieurs partenaires à savoir l’ADBS, le gf2i (Groupement français de l’industrie de l’information) et les revues Achimag et Veillemag.

Ci-dessous quelques notes qui servent à ma réflexion en tant que documentaliste juridique et veilleur.

Ce qui peut être automatisé par les IAG et ce qui ne peut pas l’être

Véronique Mesguish revient sur les différentes étapes du cycle de veille.

Gemini est particulièrement efficace pour la génération de champs lexicaux.

Pour le sourcing on peut aussi demander de l’aide aux IAG : identifier des salons professionnels par exemple, des noms d’experts. Il faut demander des preuves de légitimité de l’expertise.

Le côté obscur de l’IA c’est la génération d’articles douteux, faux ou de mauvaise qualité. Astuce pour les détecter : ces articles contiennent des mots récurrents du champs lexical des IA, exemple le mot crucial. « la maîtrise du prompt est cruciale » !

Possibilité de mettre en place un outil de veille « maison » avec un système de No code (ex Make) + IAG (ex Mistral)
Une solution no-code interfacée avec un modèle de langage permet de créer des process. Nous en sommes au début de ces techniques.

On peut demander aux IA de convertir une requête en langage naturel en requête boolénne, sans dévoiler trop de secrets en tenant compte de synonymes, de termes associés pour élargir la rechercher de manière pertinente. Cette fonction devrait être intégrée à terme dans des outils de veille.

On peut transformer un document en carte mentale. Outil Mapify (outil payant)

Gamma ia : création d’un PPT à partir d’un texte (outil payant)

Mise à distance. Les résultats sont superficiels. Les IA enfoncent des portes ouvertes. C’est décevant. Effet boite noire.
Pour tout ce qui est analyse critique, réflexion stratégique, le cerveau humain doit avoir le dernier mot.

« Notre humanité réside justement dans l’incalculable » Christian Fauré

Nouvelles compétences des professionnels de la veille

A l’occasion du VeilleLAB Mercredi 29 janvier 2025 Véronique Mesguish a abordé le prompt engineering et les bibliothèque de prompts. Elle conseille aux veilleurs de créer des bibliothèques de prompts afin de mutualiser l’expertise dans leur réseau de veille le cas échéant. Elle leur conseille également de se méfier des exemples de prompts que l’on trouve sur le web car ils sont assez pauvres. Elle insiste sur la valorisation du savoir-faire interne. Elle intègre cette tâche dans les nouvelles compétences des professionnels de l’information.

Voir mon article sur le sujet : Prompt librairies, constituer une bibliothèque de prompts

Véronique Mesguish attire l’attention sur la nécessaire discrétion du veilleur qui doit rester vigilant dans ses prompts pour des raisons de gouvernance de l’information, de sécurité, de secret des recherches.

Comme dans toute révolution technologique, il y aura des risques de licenciements mais de nouvelles compétences vont émerger :

– créer des contenus de qualité,
– créer des chatbots, des services,
– faire du référencement nouvelle formule car l’IAG perturbe les fonctionnement des méthodes de référencement traditionnels.

L’intégration des technologies d’IA dans les outils de veille professionnels et les éditeurs de contenu

A l’avenir, tapez des mots clés sur un moteur de recherche va sembler désuet.

On assiste à une « ChatGPTisation » des esprits comme nous avons eu une « Googlisation » des esprits.

Un point important : il faut connaître ses sources.

Réflexion personnelle sur ce dernier point
L’identification des sources est souvent le problème que je rencontre le plus avec les jeunes juristes : ils ne connaissent pas les sources ou les connaissent mal ; par exemple, ils ont du mal à faire la part des choses entre les différents types de doctrines. Grande confusion entre : article de revue, ouvrage ou extrait d’ouvrage, fascicule d’encyclopédie, article de mélanges.
D’où vient le problème ? La doctrine est dématérialisée donc on n’associe pas une référence à un type de source. La recherche échoue d’autant plus facilement que les références bibliographiques sont souvent incomplètes.
C’est là un rôle très important pour les documentalistes juridiques qui vont devoir continuer d’enseigner les sources du droit à la jeune génération.


En savoir plus

https://master-vecis.univ-lille.fr/ : Master Information et Documentation parcours Veille et Communication de l’Information Stratégique (VeCIS)
https://master-vecis.univ-lille.fr/veillelab Avec le soutien de l’ADBS (Association des professionnels de l’information et de la documentation), du Gf2i (Groupement français de l’industrie de l’information) et des revues Archimag et VeilleMag, les étudiants du master VeCIS organisent depuis 2020 un cycle d’évènements dédiés aux innovations dans le domaine de la veille, les VeilleLabs.

Publié le 18/02/2025, modifié le 19 février 2025