Raconter son histoire familiale
Raconter son histoire familiale par Gwen Guidou, Archives & Culture, 2015
Une fois n’est pas coutume, je me permets de reproduire intégralement la 4ème de couverture car c’est un très beau texte.
Raconter, c’est d’abord partager. Inutile de raconter votre histoire si personne ne vous écoute.
Raconter, c’est aussi bien dire ce que l’on a fait hier qu’expliquer ce qu’était la famille il y a 250 ans.
Raconter, c’est transmettre une histoire, des émotions et un certain style.
Raconter, c’est aussi bien écrire et tisser un récit pendant des mois que laisser aller ses souvenirs lors d’un repas de famille.
Raconter, c’est informer, diffuser et transmettre une histoire ; qu’il s’agisse d’un besoin à assouvir ou d’un devoir à accomplir…
Raconter, c’est parfois laisser parler les images, quand les mots sont trop durs à dire ou qu’on ne vous croirait pas.
Raconter, c’est offrir en cadeau votre mémoire, par essence éphémère.
Inspiré de multiples rencontres et témoignages, ce guide aidera aussi bien ceux dont l’idée d’écrire une histoire familiale germe dans un coin de la tête depuis longtemps que ceux dont le projet est entamé ou patauge. Il veut donner des idées à ceux qui en manquent, rassurer ceux qui doutent, guider ceux pour qui c’est « la première fois qu’ils font ça »… en partant de l’idée que toutes les histoires méritent d’être racontées, des plus longues aux plus courtes, des plus belles aux plus troubles. Ceux qui se sont lancé ont tous en commun le bonheur d’avoir accompli quelque chose d’unique et d’avoir reçu en retour, de leurs proches, bien plus que ce qu’ils espéraient.
Plusieurs raisons font que j’ai envie de vous parler de cet ouvrage et plus largement de cet éditeur.
Tout d’abord, j’ai toujours pensé qu’il y avait de fortes connexions entre la généalogie et le métier de documentaliste. Dans les deux cas il y a un travail de recherche, le goût des archives, une nécessaire pugnacité et souvent un travail de mise en valeur de l’information préalable à sa diffusion. Avec l’ouvrage Raconter son histoire familiale, nous sommes justement à cette étape précise où un généalogiste qui a fait des recherches souhaite les partager sous une forme un peu moins austère que l’arbre généalogique traditionnel; la comparaison avec une documentaliste qui doit soigner son livrable de veille me semble toute trouvée.
J’ai été sensibilisée à l’histoire familiale lors de ma visite de l’atelier de reliure Houdart. J’ai eu la chance d’avoir entre les mains de magnifiques reliures de maisons de luxe très prestigieuses. Pour autant, si je devais garder une émotion forte de cette visite, je crois que ce serait celle d’avoir entraperçu plusieurs récits de famille aux reliures plutôt modestes. Pour qu’un particulier s’offre les services d’un relieur traditionnel, il faut qu’il ait consacré beaucoup de temps à son texte et que celui-ci mérite la présentation soignée et professionnelle que seul l’imprimeur ou le relieur peuvent offrir. Etre le biographe de sa propre famille représente déjà une certaine satisfaction, j’imagine bien qu’elle puisse être décuplée lorsque vous recevez votre propre histoire mise en page et reliée.
Avec ce livre vous trouverez un maximum de conseils de la préparation, à la rédaction jusqu’à la publication de votre histoire familiale. Certains d’entre eux, comme bien sourcer ses documents (p. 32) sont évidents pour une documentaliste. D’autres concernant l’écriture, le style, la relecture sont très pertinents notamment pour une blogueuse. J’ai beaucoup lu d’articles sur le fait d’écrire sur un blog pour être bien référencé ce qui n’est pas l’objet de cet ouvrage. Les conseils touchent ici au fait d’écrire pour être lu par un public qui n’est pas forcément expert ou féru de généalogie.
L’auteur privilégie l’imprimeur pour faire éditer votre livre de famille en plusieurs exemplaires (cf. Choisir son imprimeur pp. 74-15). On l’a vu dans l’article ci-dessus, les relieurs sont aussi compétents pour traiter ce genre de demande.
Cet article me donne aussi l’occasion de vous parler de l’éditeur Archive & Culture, découvert avec un autre ouvrage Retrouver ses ancêtres corses. Dans les deux cas, les ouvrages sont très agréables à lire avec une mise en page remarquable, beaucoup d’illustrations qui font toujours sens, des encadrés permettant de se faire rapidement une idée du chapitre et une multitude de judicieux conseils d’organisation.
Je ne doute pas une seconde que vous trouverez votre bonheur parmi les nombreux titres de cette collection.
Après cette lecture, il suffira de faire un bilan pour savoir si c’est le moment pour vous y mettre ou si vous souhaitez collecter un maximum de sources avant qu’il ne soit trop tard et avec pour objectif de vous consacrer à ce passionnant exercice de l’écriture familiale lorsque vous aurez le temps.
12 % des généalogistes auraient déjà créé un blog ou un site familial et 34 % souhaitent transmettre leurs souvenirs et leur histoire familiale à leurs enfants sous une forme plus élaborée qu’un simple arbre. L’ouvrage de Gwen Guidou, «Raconter son histoire familiale», s’impose comme lecture de vacances avec l’été qui approche !