Swap Carnets

Participation à un swap carnets de voyage

J’ai participé en mars 2012 à un échange de carnets de voyage. L’organisatrice de cet échange est Antonia Neyrins dont je continue de suivre l’actualité sur son blog et via Facebook : http://antonia-neyrins.blogspot.fr/

Le swap ou ronde : 12 participants se sont inscrits sur le site d’Antonia, chacun s’engageant à faire parvenir à une personne désignée un colis contenant un carnet de voyage sur un pays et quelques objets en rapport avec ce pays. Afin qu’Antonia puisse former la ronde (A envoie à B qui envoie à C qui envoie à D…), chaque participant s’est présenté en laissant un message sur le site d’Antonia. Antonia s’est ensuite arrangée (non sans mal à mon avis) pour nous désigner notre « swapé ».

Voici le colis cambodgien que j’ai reçu de la part de Marie :

Swap carnets Marie

Swap carnets de voyages, le colis de Marie

Lorsque j’ai reçu le colis de Marie dont j’avais demandé la livraison sur mon lieu de travail, je n’ai pas voulu l’ouvrir de suite pour me réserver la surprise. J’ai néanmoins ouvert son courrier qui m’a appris la destination choisie : le Cambodge. A l’heure du tout numérique, il est très touchant de recevoir un courrier manuscrit d’une si jolie écriture, illustré de ravissants dessins (Marie a été responsable de fouilles archéologiques et dessinatrice d’objets archéologiques, ceci explique sûrement sa jolie plume). Le carnet choisi par Marie est Carnet d’Asie par Benoît Guillaume (Editions Cambourakis, 2010) qui parle d’un voyage de deux mois au Vietnam, Cambodge et Laos. Dès que j’ai ouvert le carnet, sans même regarder le titre ou son auteur, j’ai tout de suite compris qu’il s’agissait d’un carnet dessiné par un homme. Ce n’est peut-être pas un style vers lequel je serais naturellement tournée car je pense être influencée dans mes goûts par les carnettistes femmes que je connais mais c’est justement ce qui rend l’échange intéressant. Dans ce carnet : ça foisonne, ça bouge, ça pulse, ça raconte beaucoup sans forcément vouloir « faire joli »; il y a du rythme, des pauses, du bruit. On y trouve de pleines pages de dessins mais aussi de nombreuses pages où l’auteur se met en scène avec son amie pour raconter son voyage presque sous forme de story-board. De ce fait c’est un carnet qui peut avoir plusieurs lectures : une lecture de bout en bout pour faire le voyage ou une lecture aléatoire pour admirer les détails, l’art de la narration, la façon de maintenir le rythme et de transmettre au mieux les impressions. Marie, qui s’est présentée dans son courrier comme une « dingue de marché » m’a également fait parvenir deux recettes Amok de poisson et Chicken curry avec les ingrédients pour les réaliser à savoir de la citronnelle, du galanga (sorte de racine sur la photo) et une pate de curry rouge en sachet. Quelle surprise de découvrir des ingrédients frais dans ce colis ! Je confesse avoir manqué de temps pour tester les recettes mais c’est prévu pour la fin de cette semaine. Lors de mon voyage au Vietnam, j’ai participé à un atelier culinaire dont je garde un excellent souvenir. Quant au disque de pop cambodgienne, verdict bientôt c’est promis. Je remercie Marie pour l’attention qu’elle a porté à la confection de ce colis. En relisant son portrait je me suis trouvé beaucoup d’affinités avec elle et en ouvrant son colis, j’ai eu l’impression de mieux la connaîtree. Dans cet échange, j’ai ressenti une sorte de « don de soi », un acte pas si commun de nos jours et je ne peux que remercier Antonia d’avoir rendu cette expérience possible.

Et voici le colis japonais que j’ai envoyé à Pascal :

Swap Carnets

Swap de carnets : colis envoyé à Pascal

Cher Pascal,

Le colis contient : un livre !

Manabé Shima de Florent Chavouet. C’est un auteur que j’ai découvert avant mon départ au Japon par son livre Tokyo Sampo. J’ai toute de suite adoré l’univers de Florent Chavouet au point de devenir une accro très régulière de son blog http://florentchavouet.blogspot.com/. A l’époque il dessinait un maki ou un sushi sous forme de personnage presque chaque jour. Étant d’origine corse, je lui ai donc écrit pour lui proposer de me dessiner un maki corse (maquis corse !) qui s’est retrouvé portraituré en Napoléon : http://florentchavouet.blogspot.com/2010_02_01_archive.html (shushi n° 148 du 18 février 2010). Juste avant mon départ pour le Japon, j’ai rencontré Florent Chavouet au salon du livre de Paris et je lui ai demandé une dédicace. Il m’a représentée en japonaise : un portrait très fidèle, fait en quelques minutes tout en discutant et sans pose de ma part, vraiment saisissant !

Plutôt que d’acheter l’ouvrage sur internet pour l’envoyer à Pascal, j’ai préféré me rendre dans la boutique parisienne Komikku qui se trouve en plein cœur du quartier japonais de Paris http://www.komikku.fr/ (61, rue des Petits-Champs, 75001 Paris). Komikku est à la fois un libraire spécialisé dans les livres japonais (mangas, littérature, beaux livres, cuisine, tourisme) mais aussi une boutique où l’on peut trouver tous les accessoires pour réaliser un bento dans les règles de l’art. Même si je possède les deux livres de Florent Chavouet, j’étais plutôt partie pour acheter Tokyo Sampo mais j’ai changé d’avis après une discussion avec le libraire qui m’a dit qu’il trouvait le second livre Manabé Shima (dans ce colis) plus abouti et plus drôle. Il faut dire que le contexte d’écriture est un peu différent. Dans son premier livre, Florent Chavouet accompagnait son amie en poste à Tokyo pour quelques mois. Il a mis à profit cette parenthèse dans sa vie pour dessiner sans pour autant avoir eu un projet de livre au départ. Le résultat n’en est pas moins fascinant et drôle. Pour Manabé Shima, Florent est parti avec l’objectif de raconter la vie sur cette petite île et comme il le dit si bien : Le Japon est tellement une île qu’il est un archipel.

Finalement une fille qui a des liens familiaux avec l’Île de Beauté, qui offre un livre sur une île japonaise à un lecteur lui-même originaire de Karukéra, l’île aux belles eaux (La Guadeloupe), ça a du sens non ?!

Swap Carnets

Le libraire de chez Komikku a du sentir la fan en moi puisqu’il a eu la gentillesse de m’offrir deux planches inédites numérotées et signées de Florent Chavouet : une pour moi et une pour Pascal. Je ne dessine pas vraiment moi-même donc autant laisser faire les pros !

Chez Komikku, j’ai aussi acheté pour Pascal un moule pour faire des œufs de forme ludique. Très simple à utiliser : il faut faire cuire l’œuf pour en faire un œuf dur, le débarrasser de sa coquille tout de suite après la cuisson et le mettre aussitôt dans le moule puis au réfrigérateur afin qu’il prenne la forme du moule en question. Ludique et plutôt enfantin mais les japonais ont ce côté grand enfant qui ne veut pas grandir ! Ce moule fera peut-être sensation au printemps prochain si le groupe scolaire de Pascal part en pique-nique ?

Swap Carnets

En parlant de picque-nique, je me suis également beaucoup intéressée à la cuisine japonaise avant mon voyage et tout particulièrement à l’art du bento (boite repas que l’on confectionne soi-même et qui doit être non seulement belle à voir mais aussi bonne à manger et équilibrée de préférence). Il existe beaucoup d’accessoires pour aider à décorer les boites. Pour certaines passionnées c’est bien plus que de la cuisine, c’est un art.

Pour rester dans l’alimentaire, j’ai pris un petit risque en envoyant à Pascal des wasabi peas, sorte de cacahouète enrobée d’une couverture de wasabi, la moutarde japonaise verte. Personnellement, je suis accro mais j’ai conscience que le goût puisse déplaire. Ceci dit Pascal est d’origine Guadeloupéenne : il doit donc être habitué aux sensations fortes !

Pour finir et pour coller au thème du voyage, en me rendant à une expo à la Cité de l’architecture, j’ai acheté dans la boutique du musée une petite pochette qui m’a semblée bien pratique. Elle permet d’y ranger un téléphone et un carnet (le carnet est fourni), plus éventuellement des billets de musée ou tout autre petit document que l’on souhaiterait mettre à l’abri avant de les coller dans son carnet de voyage. Il semblerait que l’objet soit une création japonaise ce qui ne m’étonnerait pas car ils sont très forts pour tout ce qui concerne la papèterie. Je fréquente pour ma part régulièrement les boutiques Muji (http://www.muji.fr/) et depuis peu la boutique Delfonics (http://delfonics.fr/) qui vient d’ouvrir au Carrousel du Louvre et qui est pour moi le nec plus ultra de la papèterie, service japonais en plus. Si l’échange s’était fait avec une fille, j’aurais sûrement opté pour un objet plus « kawaï » mais dans mon échange avec un homme je suis restée dans une ligne plus sobre destinée à un « geek » ou un collectionneur ou les deux !

En ce qui concerne mon voyage au Japon, j’ai eu la chance d’y aller pour 15 jours en mars 2010 avec un voyagiste spécialisé dans les voyages en petit groupe (nous étions 6 donc très mobiles). J’ai pu ainsi visiter des villes ou des sites touristiques très connus, comme des villages ou des îles beaucoup plus confidentielles. Je n’ai malheureusement pas vraiment eu le temps de dessiner. J’avais pourtant emporté un carnet et un peu de matériel mais les journées passaient très vites, tant de choses à découvrir ! J’ai néanmoins alimenté mon carnet avant le voyage (avec des adresses sur Paris, des notes de lecture) pendant (avec tous les tickets, petites brochures, tampons, emballages et autres documents collectés sur place) et après principalement avec d’autres notes de lecture et les adresses parisiennes de tous les vrais restaurants japonais que je rêverais de tester).

J’ai beaucoup lu avant, pendant et après le voyage : romans, récits de voyage et même mangas (je dis « même » car ma culture BD/manga est vraiment débutante). J’ai particulièrement aimé Besoin de Japon de Jean-François Sabouret (récit), Les années douces d’Hiromi Kawakami (roman), Le jardin Yamata d’Isabelle Jarry (récit), La tour de Tokyo par Lily Franky (roman autobiographique), quelques mangas de Jirô Taniguchi, Le cœur régulier d’Olivier Adam (roman qui se passe au Japon) et tellement d’autres choses encore…J’ai de la chance car la médiathèque de ma ville est assez bien approvisionnée et si j’en crois mon expérience cela devrait être encore mieux prochainement car ils suivent les recommandations du salon du livre, or grande nouvelle, le Japon est à l’honneur du 32ème salon du livre du 16 au 19 mars 2012 à Paris (http://www.salondulivreparis.com/). Beaucoup d’auteurs japonais seront présents pour dédicacer leurs livres. L’éditeur Philippe Picquier (http://www.editions-picquier.fr/), spécialisé dans la littérature asiatique, aura sûrement un grand stand pour l’occasion.

J’oubliais, dans un autre genre, j’ai aussi beaucoup acheté d’ouvrages sur la cuisine japonaise et j’ai pris des cours de cuisine pour apprendre à bien faire les sushis et makis. Une grande marque d’ustensiles de cuisine en plastique propose d’ailleurs un kit pour aider à leur fabrication. Au Japon, j’ai été très surprise par la richesse des spécialités régionales. makis et sushis ne sont qu’un tout petit extrait de mets succulents et si raffinés que j’ai eu l’occasion de déguster.

Pendant le voyage, j’ai eu le temps de faire deux cartes en collage pour Antonia, envoyées toutes deux par la poste et sans enveloppe dans le cadre d’un projet sur l’art postal. Malheureusement ces cartes, amoureusement confectionnées alors que nous logions chez des moines, ne sont jamais arrivées à leur destinatrice. Heureusement j’ai conservé de belles photos. J’imagine que c’est le risque avec l’art postal.

Pour ce qui est de la musique, car c’est aussi important pour moi, une des raisons de mon voyage au Japon est aussi la découverte du disque Tessi Tessi, collaboration entre VOCE VENTU, groupe de chanteurs polyphoniques corses & MIEKO MIYAZAKI, musicienne (koto). J’ai eu la chance de les entendre au Musée Guimet, quelques jours après mon retour du Japon. Deux ans après la sortie du disque, il ne se passe pas un mois sans que je l’écoute, je crois que c’est LE DISQUE que j’ai le plus écouté de toute ma vie, d’ailleurs je suis devenue bilingue corse/japonais (uniquement) sur les paroles des chansons !

Pour finir, les japonais excellent dans l’art de l’emballage. Il était difficile de faire aussi bien. J’ai eu l’idée d’emballer les objets une première fois dans du papier de soie, puis de les recouvrir de photocopies couleurs d’un grand prospectus trouvé dans une station thermale. Je pense que ce prospectus vantait les mérites des différentes boutiques du village + photocopie couleur de mon avatar dessiné par Florent Chavouet et du programme d’un spectacle à Kyoto.

J’espère vous avoir fait partager mon enthousiasme pour le Japon et vous avoir donné envie d’en savoir plus. Mettez, vous aussi, un peu de raffinement japonais dans votre vie !

 

Publié le 23/07/2014, modifié le 23 mars 2017

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