Rechercher l’information stratégique sur le web. Sourcing, veille et analyse à l’heure de la révolution numérique par Véronique Mesguich, Deboeck, 2018

Rechercher l’information stratégique sur le web

Rechercher l’information stratégique sur le web. Sourcing, veille et analyse à l’heure de la révolution numérique par Véronique Mesguich, Deboeck, 2018Rechercher l’information stratégique sur le web. Sourcing, veille et analyse à l’heure de la révolution numérique par Véronique Mesguich, Deboeck, 2018

Cet ouvrage au plan très lisible peut se parcourir rapidement.

L’auteur évoque la sérendipité comme mode de recherche à plusieurs reprises (pages 122 et 129 par exemple), forcément ça me parle !

Conseil numéro 5 pour une collecte d’information réussie (p. 129)

Eviter le bruit tout en laissant place à la sérendipité

Il s’agit de trouver un équilibre entre les sources « connues » et la découverte de la nouveauté. Réduire le choix à des sources classiques et spécialisées uniquement dans le secteur concerné par la veille génère un risque de fermeture à des informations potentiellement intéressantes, provenant de sources hors secteur. En revanche, une diversification trop importante des sources comporte un risque de bruit et de perte de pertinence. La meilleure solution consiste à utiliser les sources « connues », puis élargir progressivement l’éventail des sources en suivant les liens, et en laissant agir la « sérendipité ».

Véronique Mesguich tient compte à la fois de l’histoire de la recherche sur internet et surtout des dernières mises à jour (livre à jour au printemps 2018). Ceci est primordial tant les outils présents sur le marché évoluent constamment et tant les technologies et solutions évoluent sans cesse également.

Cet ouvrage est incontournable pour une utilisation experte de la recherche sur Google.
Lors d’une conférence dans le cadre de Seach-Day, Véronique Mesguich a d’ailleurs précisé qu’elle aurait souhaité appeler son ouvrage « Comment être plus intelligent que Google » mais que ce titre a été refusé par son éditeur.
Les fonctionnalités de recherche sont illustrées de nombreux exemples.
Dans la mesure où nous ne pouvons pas interdire à nos usagers d’utiliser Google pour faire des recherches juridiques (d’ailleurs ce serait fort dommage car Google bien utilisé peut s’avérer redoutablement efficace), il est très important pour les documentalistes juridiques de promouvoir un usage expert de Google tout en mettant en garde contre les travers du moteur. En effet, les algorithmes d’indexation sont très obscurs (depuis toujours).
Il est important de pouvoir suivre leurs évolutions grâce à des auteurs comme Véronique Mesguich pour la recherche et la veille et Oliver Andrieu pour le référencement https://www.abondance.com/).

La recherche avancée et la veille sur les réseaux sociaux sont aussi évoqués : principalement sur Facebook, Twitter et LinkedIn.

A la fin de l’ouvrage, dix études de cas de recherche thématiques permettent d’approfondir certaines recherches comme par exemple Trouver des informations financières sur les entreprises (étude de cas n°3) ou Trouver des informations sur des personnes (étude de cas n°5).

L’auteur conclue son ouvrage sur les paradoxes de notre siècle de l’information et dégage quelques pistes technologiques à surveiller pour les professionnels de l’information.

Quelques aspects de la révolution numérique évoquée dans le titre de l’ouvrage ont été rappelés le 12 septembre 2018 lors de la manifestation Search Day.

  • Intelligence Artificielle. Google mise de plus en plus sur l’intelligence artificielle afin de mieux cibler les besoins des internautes; un des intervenants de Search Day a d’ailleurs posé la question : Google est-il toujours un moteur de recherche ou plutôt une régie publicitaire ? En tout état de cause, Google devient un moteur de réponse, ce qui peut être commode pour la vie quotidienne des internautes mais contre-productif pour les veilleurs.
  • Mobile First. Les versions mobiles des sites vont être privilégiées. Ceci aura un impact sur les veilleurs professionnels comme le souligne Emmanuel Barthe dans son article sur la nouvelle version d’Eur-Lex (Eur-Lex, nouvelle version optimisée pour les seuls mobiles, du mieux pour les non juristes, une catastrophe ergonomique pour les knowledge workers – ce sont ses mots). Consulté le 12 septembre 2018.
  • Recherche vocale. La recherche va de plus en plus être vocale via des assistants vocaux.
  • La data fait son entrée dans l’information stratégique et la veille. Google vient d’annoncer en septembre 2018 le lancement d’un moteur de recherche permettant d’indexer des jeux de données difficilement accessibles par le biais d’outils de recherches grand public : Dataset Search. Evolution non évoquée dans l’ouvrage chroniqué ici car postérieure à sa publication.

Plutôt que de diaboliser Google, Véronique Mesguich conseille au veilleur d’aujourd’hui d’apprendre à l’utiliser en mode expert. L’expertise se trouve également dans la connaissance des sources (sourcing) et dans l’analyse des données dont il faut gérer l’abondance tout en sachant que Google reconnaît lui-même n’indexer qu’une infime partie du net.

Véronique Mesguich est consultante formatrice dans le domaine de la méthodologie de veille et du management stratégique de l’information. Elle est également enseignante.

Lien vers la fiche de l’ouvrage sur le site de l’éditeur.

En complément, voir par ailleurs, Google : la syntaxe d’interrogation avancée complète par Olivier Andrieu/Abondance, à jour au 24/08/2018.

Médiathèque Valery Larbaud, Vichy

Biblitourisme à Vichy

A priori je n’étais pas partie à Vichy pour y faire du bibliotourisme mais bien nous en a pris de rentrer à l’intérieur de la médiathèque Valery Larbaud.
A l’accueil, au RDC, rien de bien exceptionnel à vrai dire : une médiathèque spacieuse, très calme en plein mois d’août, en mode vacances, y compris dans sa décoration.

Médiathèque Valery Larbaud, Vichy

En mode vacances

Pour l’anecdote, l’office du tourisme hébergeait lors de notre passage une exposition itinérante à base de grands panneaux sur le thème des villes thermales. L’angle d’approche était celui d’un peignoir qui se balade de ville en ville, le style celui du carnet de voyages, les dessins ceux d’un collectif de carnettistes réunis pour l’occasion. Je me suis étonnée auprès de l’office du tourisme qu’une telle œuvre à la fois drôle, instructive et graphiquement très réussie, ne fasse pas l’objet d’un livre publié. Personne n’a su me répondre. Il suffisait pourtant d’aller à la médiathèque de la ville où l’ouvrage trône bien fièrement sur le présentoir consacré à Vichy et au thermalisme. Comme quoi les médiathèques font vraiment un bon boulot ! Dans le cas présent c’est encore plus vrai puisque la médiathèque de Vichy publie en collaboration avec l’office du tourisme de petits fascicules sous formes de fiches cartonnées qui permettent de découvrir plusieurs aspects de la ville en suivant un circuit touristique. Fin de la parenthèse.

Médiathèque Valery Larbaud, Vichy

Entrée du musée

Ce qui rend la médiathèque Valery Larbaud unique à mes yeux est qu’elle abrite en son sein le musée Valéry Larbaud. Valery Larbaud est un écrivain français, poète, romancier, essayiste et traducteur, né le 29 août 1881 à Vichy, ville où il est mort le 2 février 1957. Fils unique de la famille propriétaire de la source Vichy Saint-Yorre, il voyage beaucoup en Europe, mène grand train, seulement ralenti par une santé fragile.

Grand lecteur et grand traducteur, il s’était entouré de livres qu’il avait fait relier selon leurs langues : les romans anglais en bleu, les espagnols en rouge ou selon leur auteur, bleu pour Gide, rouge pour Claudel, citron pour Fargue, vert pour Jammes. Leur classement, domaine anglais, espagnol, catalan, portugais, italien, français, mettait en évidence le cosmopolitisme de l’auteur.

Atteint d’hémiplégie et d’aphasie en 1935, puis ruiné, il doit revendre ses propriétés et sa bibliothèque en 1948, à la ville de Vichy. Cette bibliothèque représente un ensemble de 15.000 volumes, 433 titres de périodiques français et étrangers, 254 manuscrits, 6 500 lettres environ, des estampes, des photographies, etc. L’ensemble est conservé dans ses meubles et selon le classement d’origine.

C’est donc la collection de ce bibliophile voyageur que l’on peut voir à la médiathèque. Le bureau de Valery Larbaud est reconstitué avec sa décoration, ses objets familiers et ses ouvrages usuels. Dans ces usuels, on peut apercevoir une très belle collection de guides touristiques anciens. Par ailleurs, Valery Larbaud utilisait pour ses recherches et son travail d’écriture, des fiches cartonnées rangées dans des fichiers en bois de type de ceux qu’on trouvait dans les bibliothèques, avec une entrée par sujet ou auteur. Ça fait quelque chose de revoir l’ancêtre des bases de données actuelle !

Médiathèque Valery Larbaud, Vichy

Livres de Valery Larbaud

La ville de Vichy a créé en 1967 un prix littéraire Valery Larbaud afin de promouvoir la littérature française actuelle et faire connaître l’œuvre de l’écrivain vichyssois.

Il existe des visites commentées de la bibliothèque-musée Valery Larbaud.
Contacter la bibliothèque pour connaître les jours et les horaires.
Par ailleurs, il est possible de visiter librement l’espace Patrimoine aux heures d’ouverture de la médiathèque, ce que nous avons fait.
Je tiens à remercier la bibliothécaire qui nous a accueillis et qui nous a consacré du temps. Il faut savoir que le fonds documentaire Valery Larbaud n’est qu’une partie de l’espace patrimoine qui contient aussi d’importants fonds documentaires sur la ville de Vichy et son architecture, la ville de Vichy et l’histoire du thermalisme ainsi que la période 1940-1944 lorsque Vichy fut capitale de l’Etat français. Nous avons eu beaucoup de chance d’avoir un résumé condensé de la vie de Valéry Larbaud en dehors de la visite commentée.

Je pense sans me tromper avoir reconnu la personne qui nous a accueillie dans cette vidéo où elle lit un extrait d’une lettre où Valery Larbaud explique à Jean Paulhan la classification des ouvrages qu’il a mise au point ainsi que l’aménagement de ses différents espaces de travail.

Ce petit montage photographique et sonore donne une bonne idée du musée et de l’enthousiasme de Madame Chosson lorsqu’elle parle de Valery Larbaud.

Quel bonheur que cette rubrique du blog qui me permet de si jolies rencontres !

Les photographies sont interdites à l’intérieur du musée ce qui explique que cet article est peu illustré.

 

Sources :

Médiathèque Valery Larbaud, Vichy

Quelques sources sur Valery Larbaud

https://fr.wikipedia.org/wiki/Valery_Larbaud

Valery Larbaud et l’Europe (Vichy), Collection « (Re)Découvertes » éditée par la Direction du Livre et de la Lecture et la Fédération Française de Coopération entre Bibliothèques, septembre 1992. Don de la bibliothécaire. Merci !

La bibliothèque de Valery Larbaud, fascicule Les Maisons d’écrivains. Don de la bibliothécaire. Merci !

Dans les pas de Valery Larbaud et de ses contemporains célèbres à Vichy, fiches cartonnées et parcours touristique, coopération médiathèque de Vichy / Office de Tourisme. Achat à la médiathèque.


Médiathèque Valery Larbaud, Vichy

Médiathèque Valery Larbaud

106-110 rue du Maréchal Lyautey
03203 Vichy Cedex

https://www.ville-vichy.fr/mediatheque

Guille-Allès à St Peter Port à Guernesey

Bibliotourisme à Guernesey

Guille-Allès à St Peter Port à Guernesey

Le bâtiment de la bibliothèque en plein centre ville

Au printemps 2018, j’ai eu l’occasion de visiter la bibliothèque Guille-Allès à St Peter Port à Guernesey.

C’était juste une petite visite de curiosité et là encore je n’ai pas regretté cette initiative.

J’ai trouvé l’entrée très accueillante, un peu comme une boutique à la mode. Il faut dire que le bâtiment est ancien et très bien restauré.

De l ‘automate de prêt dernière génération

Guille-Allès à St Peter Port à Guernesey

Les automates de prêt

J’ai été un peu surprise par les automates de prêt qui ont remplacé le personnel. Il reste néanmoins du personnel à l’accueil et visiblement au vue de la cargaison d’ouvrages (un caddie de course plein) scanné par une emprunteuse, cet automate ne semble pas perturber le public plus que cela.

Au système de prêt du XIXème siècle, le Cotgreave Indicator

J’ai surtout découvert le Cotgreave indicator. Il tient son nom de son inventeur Alfred Cotgreave qui l’a développé à partir de 1877. A cette époque les ouvrages n’étaient pas en libre accès mais accessibles sur demande via les bibliothécaires qui prenaient place derrière un comptoir délimitant l’espace entre le stock et la salle.

Guille-Allès à St Peter Port à Guernesey

Le Cotgreave Indicator

Guille-Allès à St Peter Port à Guernesey

Le Cotgreave Indicator, très graphique et touchant malgré sa vitre de protection

Sur de petites étagères en zinc, des centaines de mini-livres témoin représentaient l’état du fonds documentaire, chaque livre étant repéré par un numéro. Ce système permettait aux bibliothécaires de savoir rapidement si un livre était disponible ou emprunté. Les coordonnées des emprunteurs étaient inscrites à l’intérieur des livres témoins. En changeant la tranche du livre témoin selon son statut, bleu pour disponible et rouge pour emprunté, les bibliothécaires et les utilisateurs visualisaient rapidement les emprunts.

Ce système de registre en trois dimensions, qui était assez populaire en Angleterre, a disparu du fait de la place nécessaire pour sa mise en œuvre et du fait de la généralisation du libre accès aux étagères. Le Cotgreave Indicator a eu cours jusqu’en 1962 à la bibliothèque Guille-Allès.

Nous voilà donc en quelques minutes dans un condensé de l’histoire du prêt en bibliothèque publique, amusant non ?!

Pour le reste, il s’agit d’une médiathèque assez classique qui a su évoluer depuis sa création en 1830 par Thomas Guille et Frederick Allès (deux amis d’enfance) tout en restant fidèle à sa vocation d’origine : regrouper dans un même espace une importante quantité d’informations et de loisirs pour les habitants de Guernesey.

Guille-Allès à St Peter Port à Guernesey

Ambiance salle de bal, ce que fut l’endroit avant d’être une bibliothèque

Guille-Allès à St Peter Port à Guernesey

Petite curiosité dans les étages

Guille-Allès à St Peter Port à Guernesey

Majestueux hall d’entrée

Guille-Allès à St Peter Port à Guernesey

Le plus joli porte parapluie de médiathèque !

Guille-Allès à St Peter Port à Guernesey

Et ces carreaux ciment, on en parle ?! Je veux les mêmes à la maison !

https://www.library.gg/

Cet article a fait l’objet d’une traduction en anglais par le personnel de la bibliothèque. La traduction a été postée sur la page Facebook de la bibliothèque. Je me permets de la reprendre intégralement ci-dessous, en espérant que cette traduction anglaise fera à la fois mieux connaître la bibliothèque Guille-Allès de Guernesey mais aussi la pratique du bibliotourisme.

Translation by Guille-Allès staff members:

In the spring of 2018, I had the opportunity to visit the Guille-Allès Library in St Peter Port, Guernsey.
It was just a little visit borne out of curiosity, but I certainly didn’t regret it.

I found the entrance hall very welcoming. The building is very old and very well restored.
I was a bit surprised by the self-service machines, there in place of library staff. However, there was still a member of staff in the entrance hall, and from what I saw, the public seem very comfortable with the machines.

One of the best things I discovered was the Cotgreave Indicator, on display on the second floor. It takes its name from its inventor, Alfred Cotgreave, who developed it in 1877. At this time the books were not openly accessible, but available on demand through the librarians, who stood behind a counter between the patrons and the stock.
Tiny zinc shelves bore hundreds of ledgers, each book marked with a number. This system allowed librarians to quickly ascertain if a book was available or on loan. If somebody borrowed it, their borrower number was written inside the ledger. By changing the colour of the ledger according to the book’s status, librarians and library users could see at a glance if it was on loan or not.
This system, which was quite popular in England, eventually disappeared due to the amount of space it required, and due to the opening up of access to library shelves for the public. This Cotgreave Indicator continued on until 1962 at the Guille-Allès Library.
So there we are, a condensed history of lending in public libraries – amusing, isn’t it?

The rest of the library feels historic, too, though it’s evolved considerably since its creation in 1830 by Thomas Guille and Frederick Allès (two childhood friends). But everything remains faithful to their original vision: bringing together under one roof a large quantity of information and entertainment for the inhabitants of Guernsey.

 

Dessin de robinet 2, crédit poursamuser.com

Retour MOOC Les bonnes pratiques de veille technologique du CETIM

Dessin de robinet 2, crédit poursamuser.com

De mai à juillet 2018, j’ai suivi le MOOC Les bonnes pratiques de veille technologique du CETIM.

J’ai pensé pour moi que ce serait l’occasion :

  • De vérifier que je suis toujours au point au niveau des technologies et du vocabulaire métier de la veille,
  • D’apprendre des choses théoriques sur l’organisation,
  • D’apprendre de nouvelles sources même si il s’agissait ici de veille technologique.
  • Avant de plonger corps et âme dans le juridique, j’avais imaginée être documentaliste en industrie (agro-alimentaire, luxe, automobile), je voulais donc vérifier par moi-même la nature de la veille dans le secteur technologique.

Ce que j’ai moins aimé

Dans les faits ce MOOC s’est révélé assez éloigné de mes préoccupations de veilleur juridique en cabinet d’avocats d’affaires.

Je ne me suis pas du tout reconnue dans l’organisation très hiérarchisée de l’entreprise productive.

J’ai été surprise de constater que les réseaux sociaux sont très peu évoqués (je n’ai pas souvenir d’avoir lu les termes Twitter ou LinkedIn). Pour autant le MOOC insiste bien sur la diversité des sources : sources gratuites / payantes, revues professionnelles, salons, internet, Google, Google scholar, bases de brevets, sources réglementaires, discussions à la machine à café, etc…

La partie théorique du MOOC m’a semblée trop théorique, la partie pratique était trop éloignée de mes propres sources de veille (trop technologique). Il me semble que le MOOC a été lancé sous le simple titre « Les bonnes pratiques de veille » et que le terme technologique a été rajouté par la suite. Pas bien grave en soi, c’est bien aussi parfois de sortir de sa zone de confort. J’aurais néanmoins apprécié de disposer d’un lexique des acronymes. J’ai mis du temps à réaliser l’acronyme BE signifie Bureau d’Etudes. Pendant le quizz d’évaluation, j’ai butté sur l’acronyme IOT qui signifie Internet of things, autrement dit objets connectés. Finalement grâce à ce MOOC j’ai enrichi mon vocabulaire technologique !

Je n’ai pas eu le temps de participer aux fils de discussions, jugés beaucoup trop denses pour moi.

Dessin de robinet 3, crédit poursamuser.com

Ce que j’ai apprécié

J’ai apprécié de pouvoir consulter quatre types de livrables de veille : lettre de veille, note de veille, fiche technologique de synthèse et une fiche par axe de veille. Cela donne une bonne idée de ce qu’il est possible de faire si on a les moyens humains pour.

J’ai reconnu dans la partie Analyse et synthèse de l’information une des méthodes qui a dû servir à préparer une interview récente à laquelle j’ai répondu. Il s’agit de la matrice SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats), en français FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces). Une méthode que je pourrai à mon tour réutiliser pour l’écriture d’articles ou la préparation d’interviews pour mes blogs.

J’ai été surprise de constater qu’un des livrables de veille conseillé dans le cas pratique du MOOC est un site WordPress qui permet à la fois de capitaliser et de partager l’information avec la possibilité de réagir. C’est aussi ainsi que je vois mes deux blogs, comme des énormes bloc-notes qui me permettent de capitaliser des réflexions et éventuellement d’avoir des interactions pour certaines d’entre elles.

Dans le module 5, j’ai apprécié de retrouver des astuces de recherche sur Google (une révision dans un autre contexte n’est jamais inutile). J’ai lu avec intérêt la fiche sur la création de son propre moteur Google https://www.google.fr/cse/all, une fonctionnalité que je connais mais que je n’ai jamais eu l’occasion de mettre en œuvre.

J’apprécie le sérieux de la plateforme FUN. Au moment où j’écris ce billet, elle totalise 31 cours dans la thématique Droit et juridique.

D’après l’enquête à la fin du MOOC, celui-ci sera reconduit. Je vous laisse voir si l’aventure de la veille technologique vous tente !

MOOC Les bonnes pratiques de veille technologique du CETIM

Autres avis sur le MOOC

Ci-dessous un avis de P.Tartarin sur le MOOC reçu par e-mail

« Merci pour ce retour d’expérience que je partage en grande partie: l’importance donnée à la définition des axes de veilles est parfaitement justifiée. Un bémol cependant sur l’utilisation de nombreux outils (Google et autres) qui, s’ils sont incontournables, relèvent parfois du fétichisme technologique ».

Ci-dessous un commentaire de Jacques Loigerot reçu par e-mail

Bonjour et merci pour vos commentaires !

Ce MOOC était une première pour nous (l’équipe pédagogique), un galop d’essai…

Concernant le retour sur l’organisation, elle n’est pas forcément hiérarchique, nous voyons plutôt le fonctionnement de la veille comme une répartition de rôles pour que le processus soit fluide. Mais il faut que ce processus soit clair pour que chacun trouve sa place et contribue. La structuration de la démarche en interne n’est pas forcément évidente. Nous avons aussi été surpris par certains fils de discussion concernant le client de la veille. La notion de client n’était pas si évidente que cela pour certains apprenants…

Concernant la partie théorique, au début de nos actions d’accompagnement à la veille, nous avons constaté que les premières phases de veille (axes, organisation, livrables) sont souvent négligées et font perdre beaucoup de temps.

Concernant les sources, dont les réseaux, effectivement , nous n’avons pas traité des réseaux sociaux. Pourtant nous les utilisons effectivement. Importance des réseaux pour suivre un secteur spécifique, pour suivre les publications de chercheurs, etc… Nous pensons réseaux généralistes de type Twitter ou linkedin, mais aussi plus ciblés comme Tokster sur le secteur bâtiment par exemple, Reasearchgate ou Academia sur les informations scientifiques, Pinterest pour l’aspect design, etc… Il nous aurait fallu un MOOC uniquement dédié aux sources… ;-)

Concernant la remarque liée au fétichisme des moteurs, l’exemple Google est criant. Nous constatons tous les jours que nos contacts (clients internes ou externes) utilisent  relativement mal les outils de type moteur de recherche. Le moteur est un réflexe mais mal exploité. Ainsi pour les apprenants du MOOC, nous conseillons d’utiliser au mieux un moteur de recherche et de découvrir les fonctionnalités du moteur avant de s’y mettre.

Nous avons destiné en priorité ce MOOC à nos interlocuteurs habituels qui sont des personnes souvent des personnes techniques, spécialisées dans leur métier mais n’ayant pas une réelle culture de la veille et de l’information. Certains points, évidents pour les professionnels de l’information sont plus complexes à assimiler pour d’autres…

Quoi qu’il en soit, merci beaucoup pour vos commentaires et remarques de spécialistes de l’information et de la veille, ils nous permettent de progresser et de corriger notre vision de la démarche tout en partageant. Cet aspect partage est un point important, il nous paraît incontournable de partager les bonnes pratiques pour les améliorer et les faire vivre.

Au plaisir de partager à nouveau

L’équipe pédagogique du MOOC « les bonnes pratiques de veille technologiques »


Crédit illustration : https://www.poursamuser.com/objets/robinet/

L’illustration de cet article est en rapport avec le cas pratique qui consistait à étudier les besoins en veille technologique d’une entreprise de robinetterie sanitaire

Le jardin des Carmes, ICP Paris

10 conseils pour être visible sur les réseaux sociaux

Le jardin des Carmes, ICP Paris

Dans l’enceinte de l’EBD se trouve un jardin secret !

Ce document a été préparé pour un atelier que j’ai animé le 20 juin 2018 à l’EBD dans le cadre de la journée Emploi. C’est un retour basé sur ma propre expérience qui s’adresse à un public de documentalistes en formation ou en reconversion professionnelle.

Quelques généralités sur les réseaux sociaux

Pour être visible sur les réseaux sociaux il convient de faire vivre son profil. Publier, partager, commenter, interpeller ceux que vous citez.

Twitter : Très réactif. Permet une bonne veille métier + veille technique (dans mon cas veille juridique) notamment sur les signaux faibles.

LinkedIn : attention, écrire du contenu dans LinkedIn (Pulse) est un bon moyen d’augmenter votre visibilité mais ce contenu ne vous appartient pas. Que se passera-t-il si LinkedIn décide de changer sa politique d’accès ? Avec un blog, vous êtes chez vous !

Facebook : attention aux emportements de cette communauté qui réagit à chaud. A réserver à la sphère amicale.

Instagram : en cours d’apprentissage dans mon cas pour un autre blog ; ce n’est pas mon réseau prioritaire mais c’est un réseau très intéressant en tant que documentaliste pour le travail sur les hastags.

Blogs et réseaux sociaux

Attention blogs et réseaux sociaux ne s’inscrivent pas dans la même temporalité.

Les réseaux sociaux traitent l’immédiat, l’éphémère alors qu’un article publié sur un blog peut être pertinent plusieurs années après sa publication. Il peut aussi être mis à jour.

Si vous ne souhaitez pas vous lancer dans l’aventure du blog, vous pouvez commencer en publiant quelques articles en tant qu’invité sur des blogs déjà existants et/ou sur LinkedIn. Si vous avez beaucoup de contenu, vous serez alors prêts pour évoluer vers votre propre blog afin d’être maître de votre contenu.

Voir à ce sujet l’étude L’instantanéité du contenu sur les réseaux sociaux [consultée le 21 juin 2018]

Durée de vie d’un Tweet, 18 minutes, durée de vie d’un article de blog 2 ans ! CQFD !

Mes 10 conseils pour être visible sur les réseaux sociaux

1. Ecrivez votre propre contenu
En disposant d’un blog, on peut partager son propre contenu, marketing personnel. On construit sa marque personnelle dans le temps. En associant blog et réseaux sociaux, on maximise l’impact de sa présence en ligne.

2. Partager du contenu pertinent
Partager le contenu des autres, vous développerez ainsi votre réseau. Vous vous inscrivez dans une communauté de centres d’intérêts qui peut être différente de votre communauté professionnelle d’origine.
Se positionner sur du contenu de niche, du contenu viral, du contenu utile aux autres, du contenu exclusif et thématisé : content is king !

3. Perso v/ Pro
Savoir se servir de son expérience personnelle des réseaux sociaux ou de l’internet pour enrichir sa pratique professionnelle et développer son identité numérique.
Attention toutefois à ne pas mélanger les sphères personnelles et professionnelles.
«MySpace c’est le bar, Facebook, c’est le barbecue au fond du jardin, LinkedIn, c’est le bureau» Reid Hoffman, co-fondateur de LinkedIn

4. Trouver son style, sa charte éditoriale, s’y tenir
Chacun a ses sujets de prédilection. Se faire un nom sur ces sujets. Les renouveler au fil de vos engouements sans trop vous disperser. L’idée est d’être rapidement identifié par ceux qui vous suivent.

5. Citer les interlocuteurs, interpeller les marques, les fournisseurs @
Toujours avec courtoisie, ce qui n’empêche pas la fermeté. Interpeller en public. Poursuive en MP.

6. Hastags #
Choisir le mot-clé pertinent est à la fois ludique et dans l’ADN des documentalistes

7. Interagissez autant que possible
Répondre aux messages, aux sollicitations, aux commentaires

8. Persévérance
Etre régulier, persévérez. L’image numérique se construit sur le long terme.

9. Choisissez le bon moment
Pour publier selon votre audience mais n’en faites pas non plus une obsession, tout est affaire de bon sens.

10. In Real Life : rester soi-même !
Pour ma part, je suis contre la programmation des publications, contre l’analyse, les statistiques, contre la dictature du like (même si j’apprécie d’être lue). Il ne s’agit pas non plus d’une question de vie ou de mort. Sachez prendre du recul.
N’oubliez pas la vraie vie !
Je dirais même les réseaux sociaux s’alimentent aussi des rencontres faites dans la vraie vie. Soyez attentifs lors de conférences, manifestations, salons et congrès.
Ne partez jamais sans vos cartes de visite !

Le conseil bonus

Un conseil que j’ajouterais : il est utile de s’auto-former régulièrement aux réseaux sociaux.

Les plateformes évoluent régulièrement. Il y a toujours moyen, soit d’améliorer son profil, soit d’apprendre à maîtriser un nouveau réseau, soit de repérer un outil qui facilite l’administration d’un réseau.

Il existe sur internet de nombreux spécialistes de la communication digitale. Ils ne sont pas avares de conseils, soit sous forme de petits articles, soit sous forme de vidéos. Passer quelques minutes pour mettre à jour ses connaissances peut vraiment optimiser l’expérience utilisateur d’outils que l’on utilise régulièrement.

Mise à jour du 21 août 2018

A la suite de la publication de cet article, j’ai été contactée par l’équipe de Canva, un outil de création graphique en ligne gratuit, qui m’a proposé de mettre en lien un article dans le même esprit que celui-ci mais dédié au réseau social Instagram.

Visibilité Instagram : les 10 règles d’or pour booster (réellement) son compte.

Bien que je n’ai pas de compte Instagram pour mon blog Sérendipidoc et alors que je suis en apprentissage de ce réseau social pour mon autre blog racines-corses, j’accepte volontiers de partager ce lien car comme je le signale dans mon conseil bonus, il est utile de s’auto-former régulièrement aux réseaux sociaux. Dans mon cas, grâce à cet article, j’ai appris des choses sur le bon usage d’Instagram que j’espère mettre en application prochainement. Et pourquoi pas un jour un compte Instagram pour Sérendipidoc ?!

1144 livres par Jean Berthier, Robert Laffont, Les pass-murailles, 2018

Des pages en héritage

1144 livres par Jean Berthier, Robert Laffont, Les pass-murailles, 20181144 livres par Jean Berthier, Robert Laffont, Les pass-murailles, 2018

4ème de couverture

 » Ma mère, comme dans un conte cruel pour enfants, s’était transformée en livres.  » 
Ainsi s’exprime le narrateur, né sous X, bibliothécaire de profession, qui voit sa vie bouleversée par la lettre d’un notaire. Il y apprend que sa mère biologique, dont il ignore absolument tout, vient de mourir et lui laisse un héritage singulier : 1 144 livres.
Que penser de ce geste ? Faut-il accepter l’héritage de quelqu’un qui vous a abandonné ? Qui était la femme cachée derrière ces ouvrages ? Seront-ils le chemin vers une mère retrouvée ? Cet événement confronte soudainement le narrateur à ses origines et à son amour des livres.
1144 livres est un véritable éloge de la lecture et de la littérature, et de la place qu’elles occupent dans nos vies.

Mon avis

Si comme moi vous vous intéressez aux origines, à l’identité et à la transmission, ce livre est fait pour vous !

Si comme moi vous êtes documentaliste par vocation depuis votre enfance alors qu’il y avait personne dans cette branche, ni même dans l’information et la communication dans votre entourage, ce livre est fait pour vous !

Si comme moi vous vous posez parfois des questions comme : d’où tien-t-on l’amour des livres ? que disent les livres que nous aimons sur nous-mêmes ? une bibliothèque est-elle le reflet de son propriétaire ? peut-t-on concevoir une maison sans livre ? Ce livre est fait pour vous !

« Nous devrions lire pour nous quitter autant que pour nous retrouver. Dis-moi ce que tu lis et je ne te dirai rien de ce que tu es ou crois être. Connais-toi toi-même : parole de sage. Le lecteur, lui, est d’une autre nature. Dépends-toi de toi-même, telle devrait être sa maxime. » page 90

On a du mal à croire qu’il s’agisse d’un premier roman tant l’écriture est belle. Chaque phrase pourrait presque faire l’objet d’une citation.

Ce leg post-mortem de 1144 livres est un bien curieux héritage pour le narrateur qui a choisi de devenir bibliothécaire, «métier à l’ambition et aux contraintes mesurées, laissant justement du temps pour lire». Cette coïncidence entre métier et héritage ne peut être fortuite.

Après un début pudique et intime où le narrateur expose sa vie bien rangée, on bascule vite dans un récit dense. On se laisse prendre à cette quête de la mère via des indices littéraires.

« Arpenter la bibliothèque d’un autre, c’est traverser un pays dont on connaît la langue mais dont l’étrangeté grandit à mesure qu’on y pénètre ». Page 114

L’auteur, Jean Berthier, est aussi réalisateur de films. J’ai pensé que ce livre ferait un formidable scénario, avec dans le rôle principal l’acteur Fabrice Lucchini, tout d’abord en personnage à la vie rangée, telle une classification Dewey, puis de plus en plus flamboyant au fil du déballage des cartons.

1144 livres est un formidable livre sur l’amour de la lecture, au croisement de multiples lectures. Un livre qui ne résout pas toutes les questions mais qui invite le lecteur à se les poser au regard de sa propre histoire avec au passage une joli sélection de livres qu’il faudrait soi-même avoir dans ses cartons ou mieux sur ses étagères !

« Ce n’était pas vers elle qu’elle avait voulu que je revienne, car chaque livre ôté des cartons ajoutait encore à son absence, mais vers ces pages qui l’avaient accompagnée et nourrie. M’appelait-elle aussi à les lire ? La seule hypothèse de ce devoir de lecture me fit vaciller. J’en écartai la pensée ». Page 137

Crédit : j’ai repris le titre d’une chronique d’Isabelle Potel pour le titre de ce post. Cette chronique est parue dans le Magazine Air France Madame, Printemps 2018. Une chronique tellement belle et enthousiasmante que j’ai acheté le livre dès mon retour de voyage.

Je ne sais pas vous, mais moi, dès que je prends l’avion, je fais une petite revue de presse dans la salle d’attente avec les magazines Air France que je repositionne ensuite sur le présentoir comme si de rien n’était car le papier pèse lourd en voyage. Donc si un jour vous tombez sur des magazines Air France tout dépouillés, notamment dans l’aérogare d’Orly Ouest qui dessert la Corse, sachez qu’une documentaliste est sûrement passé par là ! Faute avouée à moitié pardonnée, non ?!

Indicateur de performance

Le marketing des fonctions documentaires

Indicateur de performance

Par Emilie Gempp et Carole Guelfucci

A l’instar de bien d’autres fonctions, l’heure est aux changements pour les professionnels de la documentation. Face aux défis présents et à venir, les discussions autour du métier s’échauffent lors des débats et colloques et parfois en interne dans les structures. Il y est question de digitalisation, d’intelligence artificielle, de Legal tech, de machine learning et de codage. Car nous vivons une période particulière bien différente de celle de l’informatisation ou de l’électronique durant laquelle les nouvelles technologies se sont adaptées somme toute docilement aux pratiques et process qui les précédaient que l’on se trouve en bibliothèque ou en centre de documentation. Aujourd’hui, l’outil devient potentiellement le process et emporte avec lui une partie des certitudes du professionnel. Plus trivialement, dans un contexte de forte concurrence, de course à la performance et de réduction de coût, semble venir l’heure de rendre des comptes sur l’utilité de la fonction jusqu’à son objet même.

A quoi bon écrire un article sur le marketing des fonctions documentaires quand les défis de demain tendent déjà les bras et nous invitent à faire fi du passé ? D’une part, il semble que le documentaliste ne pourra efficacement faire face à tout ce qui l’attend qu’à la condition qu’il soit suffisamment armé et confiant dès aujourd’hui dans sa structure et dans son milieu professionnel. D’autre part, avant même de parler formation, évolution professionnelle, révolution digitale, il peut s’avérer utile au documentaliste de porter un regard objectif et nouveau sur ce qu’il fait déjà afin de prendre la mesure des acquis et des carences.

Rédiger une liste des apports de la fonction documentaire à la structure (feel good list)

Avant d’entrer dans le dédale des tâches quotidiennes, il semble intéressant de prendre du recul sur la fonction et de s’interroger sur le véritable apport du documentaliste à la structure à laquelle il appartient. Démarrer un tel exercice n’est pas chose aisée tant il est vrai que la fonction documentaire est souvent perçue comme un service administratif très peu lié au business et aux positionnements stratégiques de l’entreprise. Cette perception n’est souvent pas seulement le fait des utilisateurs, ni des directions mais du professionnel lui-même parfois peu enclin à effectuer cette démarche et à se sentir intégré aux enjeux de sa structure.

On peut tenter d’avancer plusieurs explications à ce problème de perception qui seront volontairement non exhaustives dans le cadre de cet article.

Le problème de la perception

D’abord, le bibliothécaire/documentaliste est un des rares professionnels en entreprise à porter le nom d’un lieu et non d’une fonction. Et quel lieu ! La bibliothèque ou la documentation sont certes des lieux de savoirs et de connaissances mais ce sont aussi des lieux immobiles, du moins en apparence, qu’on imagine facilement immuable, peu mouvant et silencieux. Le documentaliste doit donc porter un nom aux antipodes des notions « trendy » d’innovation et d’agilité. Bon nombre d’entre nous pourraient rétorquer à cela que la force d’un service documentaire se trouve justement dans sa permanence et sa vision à long terme, que la fourniture d’une information fiable est souvent liée à un temps long. Connaître les sources qui font autorité dans un domaine nécessite une très bonne connaissance des fonds qui ne peut s’acquérir qu’au fil d’expériences et de recherches variées. Et puis, l’on sait bien désormais que l’agilité confine parfois à la précipitation, qui n’est pas très bonne conseillère. Le documentaliste bénéficie donc d’une image plutôt moyenne bien que la plupart du temps, son expertise en terme d’information fasse autorité.

Temps forts, temps faibles

La perception plutôt moyenne du service documentaire tient également à la fonction elle-même. En effet, le métier est ponctué de temps forts et visibles (recherches, réponses aux questions, conseils, orientation….) mais également de temps faibles assez importants souvent occupés à des travaux non visibles mais nécessaires. A titre d’exemple, la veille qui est par nature une activité qui demande une agilité et une rapidité de compréhension très importantes, avec un livrable à la fin est aussi faite de temps faibles. En effet, le documentaliste devra faire souvent l’exercice sans résultat ce qui présente un temps faible important mais sans lequel la veille serait incomplète. Sans compter les activités quotidiennes de type classement, rangement, catalogage, gestion des abonnements, mises à jour, gestion administrative… qui sont très peu visibles et valorisantes bien que chronophages et nécessaires.

Et pourtant ….

Nul doute que trouver et diffuser l’information qui servira le business de la structure est une valeur ajoutée incroyable. La masse d’information à disposition est telle que distinguer les informations clés et fiables apparait comme une compétence précieuse. Un documentaliste peut devenir un avantage concurrentiel si la structure sait l’utiliser. Par ailleurs, la plupart des utilisateurs de ressources fonctionnent de la même façon et feront une recherche identique là où le documentaliste de par son expertise, peut faire la différence.

Sur le fonds, il est notable que le documentaliste présente la plupart du temps des connaissances et compétences dans la matière de la structure dans laquelle il exerce. A titre d’exemple, le documentaliste juridique, bien qu’il soit un des très rares membres du staff/fonctions support à toucher au cœur de la matière juridique, bénéficie d’une valorisation fluctuante en fonction des structures. Et pourtant, il trouve et rassemble un contenu difficile d’appréhension, le digère puis le rend accessible et compréhensible. Il est également un des rares membres du cabinet a pouvoir travailler sur toutes les matières juridiques, sa vision à la fois générale et spécialisée lui donne un regard global sur les pratiques.

Exemple de liste des apports dans le cadre de la documentation juridique d’un cabinet d’avocats

  • Participer à l’excellence du cabinet en offrant aux avocats une information pertinente et à jour
  • Anticiper les sujets de demain qui intéresseront les clients du cabinet
  • Garantir la complétude des recherches juridiques
  • Participer au business développement avec la connaissance des secteurs/des clients/des clients potentiels
  • Permettre aux avocats d’anticiper les questions juridiques des clients  en étant à jour des textes/jurisprudences/doctrines
  • Sélectionner les meilleures sources d’information
  • Etre un vecteur de partage d’information au sein de la structure 

Construire le reporting du service

S’il est vrai que le reporting s’incrit dans une longue tradition du management par le contrôle qui n’a plus du tout la cote aujourd’hui et à juste titre, il peut s’avérer un outil précieux s’il part d’une démarche personnelle. Aussi, celui-ci ne doit pas seulement permettre de justifier la fonction mais de la mettre en valeur. 

Les 10 bienfaits du reporting en documentation

  • Justifier les dépenses, les abonnements
  • Justifier la création d’un nouveau poste
  • Refacturer du temps de documentaliste aux clients
  • Mieux collaborer dans une équipe
  • Valoriser le Service Documentation : ressources humaines & fonds documentaire
  • Identifier l’étendue et la complexité des demandes
  • Identifier la pertinence des réponses, la satisfaction des utilisateurs
  • Améliorer la qualité des prestations
  • Capitaliser les connaissances (dans le cas d’une base de données qui tracerait la question et sa réponse)
  • Valoriser la fonction

 

Les 10 commandements du reporting en documentation

  • Etre exhaustif : l’idée est de ne pas se censurer, reporter les tâches administratives et répétitives inhérentes à tous les services documentaires
  • Transmettre et communiquer : Pour avoir une utilité et servir la réflexion, le reporting doit être communiqué. Reste au documentaliste de déterminer à qui, dans quel but, à quelle fréquence et dans quel contexte
  • Etre précis : afin de mieux valoriser les différentes tâches que réalise le service
  • Segmenter : avant de mettre en place ce type de système, il est préférable de réfléchir aux fonctions/tâches et à leur segmentation afin de pouvoir réutiliser les données
  • Etre régulier : pour pouvoir constituer une véritable photographie du travail réalisé, la régularité est de mise
  • Sourcer : s’obliger à inscrire les ressources utilisées permet de mettre en valeur le fonds documentaire
  • En tirer des enseignements : le reporting ne doit pas être seulement un outil de justification du travail mais servir de base de réflexion.
  • Anticiper la démarche : il est recommandé d’entrer dans la démarche de reporting avant qu’on ne le demande en interne. Cela permet de prendre une longueur d’avance  et de garder le lead sur la méthode.
  • Ne pas anticiper les résultats : essayer autant de faire ce peut de ne pas partir avec des idées préconçues sur les résultats
  • Soigner la présentation, un document Excel simple parait insuffisant, il devra être accompagné d’explications et d’une grille de lecture.

 

Comment le faire ?

Tableur Excel

Un tableau Excel permet de poser les bases.

Quelques suggestions de critères : date, nom du demandeur, type de demande, question posée, niveau de difficulté, réponse apportée, sources utilisées, temps passé, commentaires

Logiciel dédié

Priory solutions, éditeur de logiciels dédiés aux services documentaires a développé une solution de gestion des recherches et questions. Il est possible de paramétrer totalement l’outil en fonction de sa structure. Très ergonomique, le logiciel permet d’éditer des statistiques très précises, par documentaliste, par utilisateur, par type de recherche.

http://priorysolutions.com/quest/

Indicateur de performance, smileys

Les indicateurs de performance

Sur ce sujet, on peut consulter le texte intégral de l’article :

Briand Bénédicte, Buffeteau-Hejblum Annie, Cudelou Jean-François et al., « Indicateurs de performance des services documentaires. L’expérience d’un groupe de professionnels de l’information », Documentaliste-Sciences de l’Information, 2002/1 (Vol. 39), p. 26-33. DOI : 10.3917/docsi.391.0026. URL : https://www.cairn.info/revue-documentaliste-sciences-de-l-information-2002-1-page-26.htm

Dont on retiendra : « La définition et le suivi d’indicateurs quantitatifs représentent la démarche la plus facile à mettre en œuvre car il s’agit de données factuelles que l’on peut tirer d’une base de suivi des activités du service. La mise en place d’indicateurs qualitatifs est plus problématique parce que ces indicateurs sont essentiellement subjectifs (estimations, jugements, appréciations) et que, à l’exception de la validation des sources et de critères de valeur ajoutée, ils dépendent pour beaucoup de retour client. Il faut responsabiliser les demandeurs et les convaincre de l’utilité et du bien-fondé de ce retour pour l’amélioration des prestations futures. »

La mise en place d’indicateurs quantitatifs est une première étape que l’on peut mettre en œuvre facilement (avec un peu de discipline). Ces indicateurs présentent l’avantage de la discrétion.

Pour ce qui est des indicateurs qualitatifs en revanche qui nécessitent des enquêtes de satisfaction, tout dépendra de la politique de la Direction et de la place accordée au Service Documentation dans la structure. Pour faciliter la mission, il sera possible d’avoir recours à des outils de sondage en ligne.

Designer les fonctions documentaires

Présenter le reporting

Pour présenter un reporting qui peut sembler indigeste si l’on se contente d’une présentation Excel, on conseille d’avoir recours aux infographies.

Voir par exemple :

10 outils en ligne pour créer des infographies facilement par Fidel Navamuel (Outils Tice)

Les techniques de pensée visuelle (sketchnoting, mindmaping) peuvent aussi aider à présenter une équipe ou un service de manière attractive.
Voir à ce sujet :  https://www.serendipidoc.fr/retour-formation-visual-mapping/

 

En conclusion faire savoir son savoir-faire est le grand défi de la fonction documentaire !

 

Pour aller plus loin

Les stages ADBS

Communiquer sur son activité, enjeu pour services documentaires

Appliquer les techniques du marketing à son service d’information

Etudier les besoins des utilisateurs et évaluer leur satisfaction

Faire évoluer son offre de services

Le film

Erin Brockovich, le film

Nous recommandons vivement le (re)visionnage du film Erin Brockovitch, d’abord car Soderbergh fait du personnage incarné par Julia Roberts le véritable sujet du film avec son franc parler, ses jupes courtes et sa démarche inégalable. Et aussi parce qu’Erin Brockovitch n’aurait jamais découvert l’information qui fera l’histoire si elle n’avait été archiviste en cabinet d’avocats.

Synopsis : Mère de trois jeunes enfants, deux fois divorcée, sans travail ni diplôme, Erin Brockovich ne peut compter que sur son énergie et son charme pour trouver le travail qui, enfin, renflouera son compte en banque désespérément vide. Pour l’heure, la malchance s’acharne sur elle. Blessée par un chauffard, Erin vient d’apprendre qu’elle ne touchera pas un sou de dédommagement. Cependant, pris de compassion, son avocat consent à l’engager dans son cabinet comme archiviste. C’est justement en procédant au classement des archives qu’Erin tombe sur le dossier de la famille Jensen, dont une puissante compagnie d’électricité, la PG&E, convoite le terrain. Erin comprend rapidement qu’elle vient de mettre la main sur une information qui pourrait bien lui brûler les doigts…


Article écrit en collaboration avec Emilie Gempp, Legal Documentaliste, Goodwin

Cet article a été écrit en collaboration avec Emilie Gempp. Je lui ai proposé une trame d’article détaillée. Elle est revenue vers moi avec une étude complète à la fois sociologique et pratique. Je la remercie pour son implication qui va bien au-delà du simple commentaire du logiciel dédié que nous avons évoqué ensemble.

Il me tient à cœur de dépasser les sujets à la mode pour revenir à des pratiques professionnelles de base dont plus personne ne parle alors qu’elles constituent une part importante de nos activités ou de nos réflexions.

N’hésitez-pas à revenir vers moi si vous souhaitez vous aussi défendre un sujet d’exercice professionnel.

Bertrand Périer. La parole est un sport de combat. Paris : JC Lattès, 2017.

Sur l’éloquence

Bertrand Périer. La parole est un sport de combat. Paris : JC Lattès, 2017.Bertrand Périer. La parole est un sport de combat. Paris : JC Lattès, 2017.

J’ai beaucoup aimé ce livre pour plusieurs raisons.
Tout d’abord c’est un très beau livre sur la profession d’avocat avec une mise en lumière de plusieurs facettes du métier notamment celui moins connu du milieu des affaires de l’avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation.
L’auteur, qui au départ avoue un sentiment de fascination répulsion pour le discours, tisse, au fil de son expérience, une réelle expertise de la parole.

Cet ouvrage fait écho au film A voix haute, le film qui a fait connaître au grand public le programme Eloquentia. Eloquentia vise à enseigner l’art oratoire auprès de jeunes de la Seine Saint Denis. Chaque année, le meilleur d’entre eux est récompensé lors d’un concours d’éloquence de haut niveau.

L’ouvrage n’est pas juste un témoignage sur Eloquentia. C’est un livre pratique qui vous sera utile dans vos présentations, formations, conférences, enseignements, dans votre vie professionnelle, personnelle ou associative.

Je partage avec l’auteur une certaine ivresse des mots. Lorsque dans l’exercice d’élaboration d’un discours, il incite le lecteur à « labourer le champ lexical de ces mots-clés », nous ne sommes pas loin de la recherche documentaire, de l’indexation.

N’y voyez pas de malice si je classe l’article concernant ce livre qui aborde l’oralité sous toutes ses formes dans la rubrique Autour de l’écrit du blog.

L’art de convaincre est un sujet d’actualité puisque ce sujet est à la Une du magazine Le Point n°2381 du 19 avril 2018.

Et sur le même sujet…

Je n’aurais jamais pensé que Stéphane de Freitas, réalisateur du film A voix haute, que j’ai connu stagiaire juriste aurait un tel parcours !

A voix haute c’est le « feel good moovy » par excellence ! On y retrouve Bertrand Périer à l’oeuvre, ainsi que tous les autres membres de l’équipe Eloquentia. Même si vous avez déjà vu le documentaire sur Arte au moment de sa diffusion, je ne peux que vous recommander de voir le film. L’énergie des professeurs et des élèves est communicative. La frustration que l’on ressent à la fin du film (tant on s’attache aux protagonistes) est adoucie par les nombreux bonus du DVD.

L’ensemble livre + DVD est un pack salutaire à mettre entre toutes les mains ! L’art oratoire n’est pas seulement utile aux avocats, il ouvre bien des portes.

A voix haute, filmLa fiche wikipedia du film A voix haute

 

PMB Community

PMB Community juridique

PMB Community

Nous nous réjouissons de la création d’un outil collaboratif autour de PMB.

PMBServices a lancé PMB Community le 16 avril 2018 : https://pmb.community/

A l’intérieur de ce réseau, retrouvez un espace dédié pour la communauté juridique.

Cette communauté a été créée afin de rassembler les utilisateurs de PMB en documentation juridique : cabinets d’avocats, directions juridiques d’entreprises, administration et institutions publiques ou privées.

Chaque espace dispose notamment :

  • d’un fil d’actualité sur lequel les membres du groupe peuvent publier des messages;
  • d’un agenda partagé;
  • d’un wiki;
  • d’une liste collaborative de liens;
  • de forums;
  • d’un espace de dépôt de fichiers à partager;
  • d’une liste de tâches organisées…

… mais aussi d’outils de convivialité :

  • partage de photos;
  • création de sondages.

N’hésitez pas à partager dans cet outil : vos retours d’expérience, vos tutoriels, vos trucs et astuces, vos suggestions de points à aborder lors de nos réunions, vos idées de développement répondant à un besoin commun à notre matière.

Par ailleurs, vous trouverez sur Sérendipidoc les articles écrits portant sur l’utilisation de PMB en documentation juridique.

Nous comptons sur votre participation active !

Vue depuis la bib W&C, NYC

Détachement d’un documentaliste juridique à New-York par Grégory Amsellem

Vue depuis la bib W&C, NYC

Vue depuis la bib W&C, NYC

A compter du 29 janvier 2018, mon Cabinet (White & Case) m’a envoyé, pour une période d’environ deux mois, en détachement à notre bureau de New York. Avant de partir, plusieurs formulaires doivent être complétés dans l’optique d’obtenir le visa J1. A noter que nous disposons d’un service interne dédié à l’assistance aux démarches qui fut d’une aide précieuse.

Ce fut une expérience très enrichissante tant sur le plan professionnel que personnel. J’ai pu, concrètement, répondre aux demandes des avocats en utilisant les bases de données US (Bloomberg, Lexis advance). Cela a considérablement enrichi mon vocabulaire anglais.

Bibliothèque W&C, NYC

Il y a une très bonne coopération au sein de l’équipe. Six documentalistes sont installées au sein de la Bibliothèque, Deux autres sont directement installés au sein des équipes arbitrage et concurrence. Contrairement à notre bureau de Paris, les tâches sont compartimentées au sein de l’équipe de NY (bulletinage, achat d’ouvrage, catalogage, recherche par département…). La majorité des demandes sont des recherches de références / recherche thématiques, assez similaires aux requêtes au sein de notre bureau de Paris. Cependant, les avocats / stagiaires se déplacent moins en Bibliothèque moins qu’à notre bureau de Paris. Les recherches peuvent être plus fastidieuses dans la mesure où il faut parfois faire des comparatifs entre les juridictions des 50 Etats.

Le fait de travailler sur le fuseau horaire de New-York permet a également permis de couvrir davantage les besoins du bureau de Paris dans la mesure où je pouvais répondre aux avocats au-delà de 18h (heure de Paris).

Bibliothèque W&C, NYC

La quasi-totalité des bases de données US sont disponibles au sein de nos bureaux américains. J’ai pu noter qu’à la différence de nos fournisseurs en France, la politique des maisons d’éditions (Lexis et Bloomberg par exemple) est de mettre à disposition des formateurs une à plusieurs fois par semaine. Il n’y a aucune réticence pour faire déplacer un formateur pour un faible nombre de participants (le fait de proposer une présence régulière fait que les personnes intéressées se déplacent en plus petit nombre et peuvent donc avoir des échanges plus personnalisés).

L’usage des ressources électroniques est beaucoup plus développé qu’en France.

J’ai pu apprécier de découvrir le site de Jean O’Grady (Sr. Director of Information, Research & Knowledge at DLA Piper US, LLP) : https://www.deweybstrategic.com/ ainsi que https://ripslawlibrarian.wordpress.com/ publié par the Research, Instruction, and Patron Services Special Interest Section (RIPS-SIS) of the American Association of Law Libraries.

Si vous êtes de passage aux USA, vous pouvez découvrir les conférences proposées par Ark Group. J’ai pu assister à l’une d’entre elles le 22 février 2018 : https://www.ark-group.com/sites/default/files/LLIS-FEB22-V1.pdf

Bibliothèque W&C, NYC

Salon de la bib W&C, NYC

Merci à Gregory Amsellem, Librarian Manager chez White & Case pour son retour d’expérience, qui je l’espère donnera peut-être à d’autres l’envie de se lancer dans l’aventure de l’échange professionnel international.

Merci aussi à Benoît Bréard pour la mise en relation avec Gregory.

Crédit photos : Gregory Amsellem