Expo Carnets de voyage (2010-2011)

Carnets de voyage, le monde au bout du crayon

Exposition : du 18 novembre 2010 au 23 avril 2011

Expo Carnets de voyage (2010-2011)

Les carnets de voyage font à nouveau escale à l’Adresse Musée de La Poste. Jusqu’au printemps, ils emmèneront les visiteurs aux quatre coins de la planète.

Un vrai tour du monde… En 600 dessins et 200 extraits de carnets. Les sujets : des gens surtout, mais aussi des paysages, des villes, des scènes quotidiennes. De la vie a chaque page. En couleur et noir et blanc. Réalisés au crayon, à l’aquarelle… La grande expo automne/hiver de l’Adresse Musée de La Poste invite ainsi à prolonger nos migrations de l’été en partageant celles de près d’une cinquantaine d’artistes. Dessinateurs ou illustrateurs professionnels, ils ont ramené de leurs périples sur tous les continents des travaux pleins d’attention, de sensibilité.

Cette exposition sur les carnets de voyage est très différente de celle que nous avons présentée il y a deux ans, précise Patrick Marchand, le commissaire d’exposition, elle est exclusivement consacrée aux carnettistes contemporains et propose un bien plus grand nombre d’oeuvres.

L’accrochage revisite toute la planète. On se retrouve en Roumanie en compagnie d’un ouvrier forgeron, en Egypte avec une danseuse, à Calcutta aux côtés d’un marchand de thé, en Sibérie, au Mali, au Québec… On s’arrête même un instant dans des lieux imaginaires. Frank Watel a ainsi dessiné une Auvergne réduite à un chapelet d’îles en raison de la montée des eaux.

Des objets ponctuent aussi la visite : un barkoto, appuie-tête traditionnel d’Ethiopie utilisé par Antonia Neyrins pour s’asseoir lorsqu’elle dessinait, une mappemonde en fil de fer réalisée par des enfants d’Afrique du Sud pour Elsie Herberstein… Et des témoignages « audio » des dessinateurs complètent le voyage. Un vrai tour du monde…

27 novembre 2010 : Visite de l’expo Carnet de voyage, le monde au bout du crayon

Un sujet réconfort au cœur de l’hiver; qui me fait toujours rêver. Il me tenait donc à cœur de voir l’exposition rapidement, dans les premiers jours suivants son inauguration.
Pour la deuxième édition de cette exposition et vraisemblablement fort du succès du premier essai, on sent que l’Adresse (nom du musée de la Poste) a pris d’heureuses initiatives. Cette année, l’exposition ne se tient plus dans une annexe des collections permanentes du Musée mais elle a sa propre galerie. Plus d’espace (il m’a semblé) et surtout une très belle lumière. Du coup on bascule peut-être de l’esprit bricolage amateur à un esprit galerie qui expose des œuvres d’art (d’ailleurs certains artistes proposent des toiles). C’est un choix qui se défend. Le nombre d’artistes exposés permet de se faire une idée des carnettistes contemporains en vogue. Il y en a pour tous les goûts tant au niveau des styles qu’au niveau des pays visités : on commence par la France puis l’Europe, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique.

Quel plaisir de retrouver mes petits chouchous :

  • Antonia Neyrins dont j’aime le style, l’écriture, les palettes de couleurs façon échantillon, les très beaux objets collectés en Afrique qui me laissent à penser que beaucoup de carnettistes ont une âme de grands collectionneurs,
  • les artistes que j’ai appréciés dans la série DVD Gédéon et dont j’ai retrouvé soit les planches originales dessinées dans la série, soit des objets rapportés de voyage. J’ai beaucoup aimé : la mappemonde d’Elsie Herberstein, le style chic et sûr de Bertrand de Miollis, le passeport et le regard frontal de Damien Roudeau,
  • Arnaud d’Aunay que j’ai découvert de grands formats alors que jusqu’à présent je focalisais surtout sur les petites assiettes à mignardises du service Gien qu’il a dessiné,
  • le jeune Florent Chavouet que j’adore et visiblement je ne suis pas la seule puisqu’il a remporté le Grand Prix Michelin de la Biennale de Clermont Ferrand 2010 pour Tokyo Sampo; ici il présente des planches de son dernier opus Manabé Shima.

Et puis il y a les nouvelles découvertes, sans doute le grand intérêt de cette exposition, surtout si on ne fréquente pas la Biennale de Clermond Ferrand.

  • Nicolas Jolivot : c’est mon vrai coup de cœur de cette fin d’année 2010; son passeport était de loin le plus réussi; ses dessins m’ont fait sourire; je ne sais pas si c’est un cause de leur thème récurent bien français « on mange », ou peut-être leur format homogène, ou encore ce trait, pas tout à fait identique selon le pays visité et pourtant très singulier, très à part. Comble du bonheur, il était possible de se procurer des reproductions de ses dessins dans la boutique du Musée, soit trois petits carnets carrés sur le thème « On mange » à Marrakech (Nakoul !), en Chine (Chi fàn !), à Buenos Aires (a Comer !). C’est malicieux, plein de vie, ça donne envie de croquer aux deux sens du terme !
  • France Dumas, parce qu’elle fait le lien entre cette page et le site qui l’héberge avec son Carnet Corse (2007), dont on peut voir les planches originales dans l’expo et qui est aussi en vente à la boutique du Musée. Il se présente comme un véritable carnet, même format, reliure sommaire et authentique (on dirait de l’auto-impression ?) et forcément son sujet me parle. J’aime beaucoup notamment le salon de la maison (on dirait chez mon grand-père), la tour de Colomba à Fozzano, la composition autour de la Saint-Roch. Ca a l’air d’un trait déroulé très simple. Simple d’apparence. C’est comme si France Dumas avait capté l’exacte ambiance à la fois indolente et ponctuée de moments intenses que l’on peut vivre en Corse au mois d’août. Bravo l’artiste car d’après moi le rotring magique qui dessine tout seul ça n’existe que dans mes rêves! Les planches des bistrots parisiens ont cette même intensité.
  •  Et enfin un petit mot sur Emilie d’Hauteville, qui a eu le mérite de mettre un peu de matière (textile) dans ses créations dans une expo qui curieusement manquait un peu de techniques mixtes à mon goût.
France Dumas Corse 2007 St Roch

France Dumas Corse 2007 St Roch

France Dumas Corse 2007 Coppa

France Dumas Corse 2007 Coppa

 

Les moins de l’édition 2010 : une boutique peut-être pas assez achalandée par rapport aux artistes présentés, un audio-guide surtout concentré sur des impressions de voyages alors que j’aurais préféré il m’apprenne des choses sur l’art du carnet de voyages, un côté plus rodé, plus professionnel, deuxième édition oblige, et donc peut-être un peu moins spontané ?

Les plus de l’édition 2010 : plus d’artistes donc plus de variété, une meilleure mise en lumière des planches, un catalogue de l’exposition qui permet de se replonger dans le voyage à loisir, des objets rapportés de voyage (j’ai bien aimé le chat de toit chinois et le souffle feu), une fiche descriptive par artiste sous forme de passeport parfois assez conventionnelle, parfois poétique, parfois surprenante (un vrai plus pour l’expo que l’on retrouve dans le catalogue); un audio-guide compris dans le prix du billet, un nouveau clin d’œil au mail art avec une enveloppe par artiste adressée au commissaire de l’exposition.

Musée de La Poste, 34 bd de Vaugirard, Paris 15, métro Montparnasse Bienvenüe de 10h à 18h sauf dimanche et jours fériés

Achats de carnet expo 2010

Les achats

 

 

 

 

 

Publié le 23/07/2014, modifié le 23 mars 2017

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