Rechercher l’information stratégique sur le web. Sourcing, veille et analyse à l’heure de la révolution numérique par Véronique Mesguich, Deboeck, 2018

Rechercher l’information stratégique sur le web

Rechercher l’information stratégique sur le web. Sourcing, veille et analyse à l’heure de la révolution numérique par Véronique Mesguich, Deboeck, 2018Rechercher l’information stratégique sur le web. Sourcing, veille et analyse à l’heure de la révolution numérique par Véronique Mesguich, Deboeck, 2018

Cet ouvrage au plan très lisible peut se parcourir rapidement.

L’auteur évoque la sérendipité comme mode de recherche à plusieurs reprises (pages 122 et 129 par exemple), forcément ça me parle !

Conseil numéro 5 pour une collecte d’information réussie (p. 129)

Eviter le bruit tout en laissant place à la sérendipité

Il s’agit de trouver un équilibre entre les sources « connues » et la découverte de la nouveauté. Réduire le choix à des sources classiques et spécialisées uniquement dans le secteur concerné par la veille génère un risque de fermeture à des informations potentiellement intéressantes, provenant de sources hors secteur. En revanche, une diversification trop importante des sources comporte un risque de bruit et de perte de pertinence. La meilleure solution consiste à utiliser les sources « connues », puis élargir progressivement l’éventail des sources en suivant les liens, et en laissant agir la « sérendipité ».

Véronique Mesguich tient compte à la fois de l’histoire de la recherche sur internet et surtout des dernières mises à jour (livre à jour au printemps 2018). Ceci est primordial tant les outils présents sur le marché évoluent constamment et tant les technologies et solutions évoluent sans cesse également.

Cet ouvrage est incontournable pour une utilisation experte de la recherche sur Google.
Lors d’une conférence dans le cadre de Seach-Day, Véronique Mesguich a d’ailleurs précisé qu’elle aurait souhaité appeler son ouvrage « Comment être plus intelligent que Google » mais que ce titre a été refusé par son éditeur.
Les fonctionnalités de recherche sont illustrées de nombreux exemples.
Dans la mesure où nous ne pouvons pas interdire à nos usagers d’utiliser Google pour faire des recherches juridiques (d’ailleurs ce serait fort dommage car Google bien utilisé peut s’avérer redoutablement efficace), il est très important pour les documentalistes juridiques de promouvoir un usage expert de Google tout en mettant en garde contre les travers du moteur. En effet, les algorithmes d’indexation sont très obscurs (depuis toujours).
Il est important de pouvoir suivre leurs évolutions grâce à des auteurs comme Véronique Mesguich pour la recherche et la veille et Oliver Andrieu pour le référencement https://www.abondance.com/).

La recherche avancée et la veille sur les réseaux sociaux sont aussi évoqués : principalement sur Facebook, Twitter et LinkedIn.

A la fin de l’ouvrage, dix études de cas de recherche thématiques permettent d’approfondir certaines recherches comme par exemple Trouver des informations financières sur les entreprises (étude de cas n°3) ou Trouver des informations sur des personnes (étude de cas n°5).

L’auteur conclue son ouvrage sur les paradoxes de notre siècle de l’information et dégage quelques pistes technologiques à surveiller pour les professionnels de l’information.

Quelques aspects de la révolution numérique évoquée dans le titre de l’ouvrage ont été rappelés le 12 septembre 2018 lors de la manifestation Search Day.

  • Intelligence Artificielle. Google mise de plus en plus sur l’intelligence artificielle afin de mieux cibler les besoins des internautes; un des intervenants de Search Day a d’ailleurs posé la question : Google est-il toujours un moteur de recherche ou plutôt une régie publicitaire ? En tout état de cause, Google devient un moteur de réponse, ce qui peut être commode pour la vie quotidienne des internautes mais contre-productif pour les veilleurs.
  • Mobile First. Les versions mobiles des sites vont être privilégiées. Ceci aura un impact sur les veilleurs professionnels comme le souligne Emmanuel Barthe dans son article sur la nouvelle version d’Eur-Lex (Eur-Lex, nouvelle version optimisée pour les seuls mobiles, du mieux pour les non juristes, une catastrophe ergonomique pour les knowledge workers – ce sont ses mots). Consulté le 12 septembre 2018.
  • Recherche vocale. La recherche va de plus en plus être vocale via des assistants vocaux.
  • La data fait son entrée dans l’information stratégique et la veille. Google vient d’annoncer en septembre 2018 le lancement d’un moteur de recherche permettant d’indexer des jeux de données difficilement accessibles par le biais d’outils de recherches grand public : Dataset Search. Evolution non évoquée dans l’ouvrage chroniqué ici car postérieure à sa publication.

Plutôt que de diaboliser Google, Véronique Mesguich conseille au veilleur d’aujourd’hui d’apprendre à l’utiliser en mode expert. L’expertise se trouve également dans la connaissance des sources (sourcing) et dans l’analyse des données dont il faut gérer l’abondance tout en sachant que Google reconnaît lui-même n’indexer qu’une infime partie du net.

Véronique Mesguich est consultante formatrice dans le domaine de la méthodologie de veille et du management stratégique de l’information. Elle est également enseignante.

Lien vers la fiche de l’ouvrage sur le site de l’éditeur.

En complément, voir par ailleurs, Google : la syntaxe d’interrogation avancée complète par Olivier Andrieu/Abondance, à jour au 24/08/2018.

Dessin de robinet 2, crédit poursamuser.com

Retour MOOC Les bonnes pratiques de veille technologique du CETIM

Dessin de robinet 2, crédit poursamuser.com

De mai à juillet 2018, j’ai suivi le MOOC Les bonnes pratiques de veille technologique du CETIM.

J’ai pensé pour moi que ce serait l’occasion :

  • De vérifier que je suis toujours au point au niveau des technologies et du vocabulaire métier de la veille,
  • D’apprendre des choses théoriques sur l’organisation,
  • D’apprendre de nouvelles sources même si il s’agissait ici de veille technologique.
  • Avant de plonger corps et âme dans le juridique, j’avais imaginée être documentaliste en industrie (agro-alimentaire, luxe, automobile), je voulais donc vérifier par moi-même la nature de la veille dans le secteur technologique.

Ce que j’ai moins aimé

Dans les faits ce MOOC s’est révélé assez éloigné de mes préoccupations de veilleur juridique en cabinet d’avocats d’affaires.

Je ne me suis pas du tout reconnue dans l’organisation très hiérarchisée de l’entreprise productive.

J’ai été surprise de constater que les réseaux sociaux sont très peu évoqués (je n’ai pas souvenir d’avoir lu les termes Twitter ou LinkedIn). Pour autant le MOOC insiste bien sur la diversité des sources : sources gratuites / payantes, revues professionnelles, salons, internet, Google, Google scholar, bases de brevets, sources réglementaires, discussions à la machine à café, etc…

La partie théorique du MOOC m’a semblée trop théorique, la partie pratique était trop éloignée de mes propres sources de veille (trop technologique). Il me semble que le MOOC a été lancé sous le simple titre « Les bonnes pratiques de veille » et que le terme technologique a été rajouté par la suite. Pas bien grave en soi, c’est bien aussi parfois de sortir de sa zone de confort. J’aurais néanmoins apprécié de disposer d’un lexique des acronymes. J’ai mis du temps à réaliser l’acronyme BE signifie Bureau d’Etudes. Pendant le quizz d’évaluation, j’ai butté sur l’acronyme IOT qui signifie Internet of things, autrement dit objets connectés. Finalement grâce à ce MOOC j’ai enrichi mon vocabulaire technologique !

Je n’ai pas eu le temps de participer aux fils de discussions, jugés beaucoup trop denses pour moi.

Dessin de robinet 3, crédit poursamuser.com

Ce que j’ai apprécié

J’ai apprécié de pouvoir consulter quatre types de livrables de veille : lettre de veille, note de veille, fiche technologique de synthèse et une fiche par axe de veille. Cela donne une bonne idée de ce qu’il est possible de faire si on a les moyens humains pour.

J’ai reconnu dans la partie Analyse et synthèse de l’information une des méthodes qui a dû servir à préparer une interview récente à laquelle j’ai répondu. Il s’agit de la matrice SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats), en français FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces). Une méthode que je pourrai à mon tour réutiliser pour l’écriture d’articles ou la préparation d’interviews pour mes blogs.

J’ai été surprise de constater qu’un des livrables de veille conseillé dans le cas pratique du MOOC est un site WordPress qui permet à la fois de capitaliser et de partager l’information avec la possibilité de réagir. C’est aussi ainsi que je vois mes deux blogs, comme des énormes bloc-notes qui me permettent de capitaliser des réflexions et éventuellement d’avoir des interactions pour certaines d’entre elles.

Dans le module 5, j’ai apprécié de retrouver des astuces de recherche sur Google (une révision dans un autre contexte n’est jamais inutile). J’ai lu avec intérêt la fiche sur la création de son propre moteur Google https://www.google.fr/cse/all, une fonctionnalité que je connais mais que je n’ai jamais eu l’occasion de mettre en œuvre.

J’apprécie le sérieux de la plateforme FUN. Au moment où j’écris ce billet, elle totalise 31 cours dans la thématique Droit et juridique.

D’après l’enquête à la fin du MOOC, celui-ci sera reconduit. Je vous laisse voir si l’aventure de la veille technologique vous tente !

MOOC Les bonnes pratiques de veille technologique du CETIM

Autres avis sur le MOOC

Ci-dessous un avis de P.Tartarin sur le MOOC reçu par e-mail

« Merci pour ce retour d’expérience que je partage en grande partie: l’importance donnée à la définition des axes de veilles est parfaitement justifiée. Un bémol cependant sur l’utilisation de nombreux outils (Google et autres) qui, s’ils sont incontournables, relèvent parfois du fétichisme technologique ».

Ci-dessous un commentaire de Jacques Loigerot reçu par e-mail

Bonjour et merci pour vos commentaires !

Ce MOOC était une première pour nous (l’équipe pédagogique), un galop d’essai…

Concernant le retour sur l’organisation, elle n’est pas forcément hiérarchique, nous voyons plutôt le fonctionnement de la veille comme une répartition de rôles pour que le processus soit fluide. Mais il faut que ce processus soit clair pour que chacun trouve sa place et contribue. La structuration de la démarche en interne n’est pas forcément évidente. Nous avons aussi été surpris par certains fils de discussion concernant le client de la veille. La notion de client n’était pas si évidente que cela pour certains apprenants…

Concernant la partie théorique, au début de nos actions d’accompagnement à la veille, nous avons constaté que les premières phases de veille (axes, organisation, livrables) sont souvent négligées et font perdre beaucoup de temps.

Concernant les sources, dont les réseaux, effectivement , nous n’avons pas traité des réseaux sociaux. Pourtant nous les utilisons effectivement. Importance des réseaux pour suivre un secteur spécifique, pour suivre les publications de chercheurs, etc… Nous pensons réseaux généralistes de type Twitter ou linkedin, mais aussi plus ciblés comme Tokster sur le secteur bâtiment par exemple, Reasearchgate ou Academia sur les informations scientifiques, Pinterest pour l’aspect design, etc… Il nous aurait fallu un MOOC uniquement dédié aux sources… ;-)

Concernant la remarque liée au fétichisme des moteurs, l’exemple Google est criant. Nous constatons tous les jours que nos contacts (clients internes ou externes) utilisent  relativement mal les outils de type moteur de recherche. Le moteur est un réflexe mais mal exploité. Ainsi pour les apprenants du MOOC, nous conseillons d’utiliser au mieux un moteur de recherche et de découvrir les fonctionnalités du moteur avant de s’y mettre.

Nous avons destiné en priorité ce MOOC à nos interlocuteurs habituels qui sont des personnes souvent des personnes techniques, spécialisées dans leur métier mais n’ayant pas une réelle culture de la veille et de l’information. Certains points, évidents pour les professionnels de l’information sont plus complexes à assimiler pour d’autres…

Quoi qu’il en soit, merci beaucoup pour vos commentaires et remarques de spécialistes de l’information et de la veille, ils nous permettent de progresser et de corriger notre vision de la démarche tout en partageant. Cet aspect partage est un point important, il nous paraît incontournable de partager les bonnes pratiques pour les améliorer et les faire vivre.

Au plaisir de partager à nouveau

L’équipe pédagogique du MOOC « les bonnes pratiques de veille technologiques »


Crédit illustration : https://www.poursamuser.com/objets/robinet/

L’illustration de cet article est en rapport avec le cas pratique qui consistait à étudier les besoins en veille technologique d’une entreprise de robinetterie sanitaire

Indicateur de performance

Le marketing des fonctions documentaires

Indicateur de performance

Par Emilie Gempp et Carole Guelfucci

A l’instar de bien d’autres fonctions, l’heure est aux changements pour les professionnels de la documentation. Face aux défis présents et à venir, les discussions autour du métier s’échauffent lors des débats et colloques et parfois en interne dans les structures. Il y est question de digitalisation, d’intelligence artificielle, de Legal tech, de machine learning et de codage. Car nous vivons une période particulière bien différente de celle de l’informatisation ou de l’électronique durant laquelle les nouvelles technologies se sont adaptées somme toute docilement aux pratiques et process qui les précédaient que l’on se trouve en bibliothèque ou en centre de documentation. Aujourd’hui, l’outil devient potentiellement le process et emporte avec lui une partie des certitudes du professionnel. Plus trivialement, dans un contexte de forte concurrence, de course à la performance et de réduction de coût, semble venir l’heure de rendre des comptes sur l’utilité de la fonction jusqu’à son objet même.

A quoi bon écrire un article sur le marketing des fonctions documentaires quand les défis de demain tendent déjà les bras et nous invitent à faire fi du passé ? D’une part, il semble que le documentaliste ne pourra efficacement faire face à tout ce qui l’attend qu’à la condition qu’il soit suffisamment armé et confiant dès aujourd’hui dans sa structure et dans son milieu professionnel. D’autre part, avant même de parler formation, évolution professionnelle, révolution digitale, il peut s’avérer utile au documentaliste de porter un regard objectif et nouveau sur ce qu’il fait déjà afin de prendre la mesure des acquis et des carences.

Rédiger une liste des apports de la fonction documentaire à la structure (feel good list)

Avant d’entrer dans le dédale des tâches quotidiennes, il semble intéressant de prendre du recul sur la fonction et de s’interroger sur le véritable apport du documentaliste à la structure à laquelle il appartient. Démarrer un tel exercice n’est pas chose aisée tant il est vrai que la fonction documentaire est souvent perçue comme un service administratif très peu lié au business et aux positionnements stratégiques de l’entreprise. Cette perception n’est souvent pas seulement le fait des utilisateurs, ni des directions mais du professionnel lui-même parfois peu enclin à effectuer cette démarche et à se sentir intégré aux enjeux de sa structure.

On peut tenter d’avancer plusieurs explications à ce problème de perception qui seront volontairement non exhaustives dans le cadre de cet article.

Le problème de la perception

D’abord, le bibliothécaire/documentaliste est un des rares professionnels en entreprise à porter le nom d’un lieu et non d’une fonction. Et quel lieu ! La bibliothèque ou la documentation sont certes des lieux de savoirs et de connaissances mais ce sont aussi des lieux immobiles, du moins en apparence, qu’on imagine facilement immuable, peu mouvant et silencieux. Le documentaliste doit donc porter un nom aux antipodes des notions « trendy » d’innovation et d’agilité. Bon nombre d’entre nous pourraient rétorquer à cela que la force d’un service documentaire se trouve justement dans sa permanence et sa vision à long terme, que la fourniture d’une information fiable est souvent liée à un temps long. Connaître les sources qui font autorité dans un domaine nécessite une très bonne connaissance des fonds qui ne peut s’acquérir qu’au fil d’expériences et de recherches variées. Et puis, l’on sait bien désormais que l’agilité confine parfois à la précipitation, qui n’est pas très bonne conseillère. Le documentaliste bénéficie donc d’une image plutôt moyenne bien que la plupart du temps, son expertise en terme d’information fasse autorité.

Temps forts, temps faibles

La perception plutôt moyenne du service documentaire tient également à la fonction elle-même. En effet, le métier est ponctué de temps forts et visibles (recherches, réponses aux questions, conseils, orientation….) mais également de temps faibles assez importants souvent occupés à des travaux non visibles mais nécessaires. A titre d’exemple, la veille qui est par nature une activité qui demande une agilité et une rapidité de compréhension très importantes, avec un livrable à la fin est aussi faite de temps faibles. En effet, le documentaliste devra faire souvent l’exercice sans résultat ce qui présente un temps faible important mais sans lequel la veille serait incomplète. Sans compter les activités quotidiennes de type classement, rangement, catalogage, gestion des abonnements, mises à jour, gestion administrative… qui sont très peu visibles et valorisantes bien que chronophages et nécessaires.

Et pourtant ….

Nul doute que trouver et diffuser l’information qui servira le business de la structure est une valeur ajoutée incroyable. La masse d’information à disposition est telle que distinguer les informations clés et fiables apparait comme une compétence précieuse. Un documentaliste peut devenir un avantage concurrentiel si la structure sait l’utiliser. Par ailleurs, la plupart des utilisateurs de ressources fonctionnent de la même façon et feront une recherche identique là où le documentaliste de par son expertise, peut faire la différence.

Sur le fonds, il est notable que le documentaliste présente la plupart du temps des connaissances et compétences dans la matière de la structure dans laquelle il exerce. A titre d’exemple, le documentaliste juridique, bien qu’il soit un des très rares membres du staff/fonctions support à toucher au cœur de la matière juridique, bénéficie d’une valorisation fluctuante en fonction des structures. Et pourtant, il trouve et rassemble un contenu difficile d’appréhension, le digère puis le rend accessible et compréhensible. Il est également un des rares membres du cabinet a pouvoir travailler sur toutes les matières juridiques, sa vision à la fois générale et spécialisée lui donne un regard global sur les pratiques.

Exemple de liste des apports dans le cadre de la documentation juridique d’un cabinet d’avocats

  • Participer à l’excellence du cabinet en offrant aux avocats une information pertinente et à jour
  • Anticiper les sujets de demain qui intéresseront les clients du cabinet
  • Garantir la complétude des recherches juridiques
  • Participer au business développement avec la connaissance des secteurs/des clients/des clients potentiels
  • Permettre aux avocats d’anticiper les questions juridiques des clients  en étant à jour des textes/jurisprudences/doctrines
  • Sélectionner les meilleures sources d’information
  • Etre un vecteur de partage d’information au sein de la structure 

Construire le reporting du service

S’il est vrai que le reporting s’incrit dans une longue tradition du management par le contrôle qui n’a plus du tout la cote aujourd’hui et à juste titre, il peut s’avérer un outil précieux s’il part d’une démarche personnelle. Aussi, celui-ci ne doit pas seulement permettre de justifier la fonction mais de la mettre en valeur. 

Les 10 bienfaits du reporting en documentation

  • Justifier les dépenses, les abonnements
  • Justifier la création d’un nouveau poste
  • Refacturer du temps de documentaliste aux clients
  • Mieux collaborer dans une équipe
  • Valoriser le Service Documentation : ressources humaines & fonds documentaire
  • Identifier l’étendue et la complexité des demandes
  • Identifier la pertinence des réponses, la satisfaction des utilisateurs
  • Améliorer la qualité des prestations
  • Capitaliser les connaissances (dans le cas d’une base de données qui tracerait la question et sa réponse)
  • Valoriser la fonction

 

Les 10 commandements du reporting en documentation

  • Etre exhaustif : l’idée est de ne pas se censurer, reporter les tâches administratives et répétitives inhérentes à tous les services documentaires
  • Transmettre et communiquer : Pour avoir une utilité et servir la réflexion, le reporting doit être communiqué. Reste au documentaliste de déterminer à qui, dans quel but, à quelle fréquence et dans quel contexte
  • Etre précis : afin de mieux valoriser les différentes tâches que réalise le service
  • Segmenter : avant de mettre en place ce type de système, il est préférable de réfléchir aux fonctions/tâches et à leur segmentation afin de pouvoir réutiliser les données
  • Etre régulier : pour pouvoir constituer une véritable photographie du travail réalisé, la régularité est de mise
  • Sourcer : s’obliger à inscrire les ressources utilisées permet de mettre en valeur le fonds documentaire
  • En tirer des enseignements : le reporting ne doit pas être seulement un outil de justification du travail mais servir de base de réflexion.
  • Anticiper la démarche : il est recommandé d’entrer dans la démarche de reporting avant qu’on ne le demande en interne. Cela permet de prendre une longueur d’avance  et de garder le lead sur la méthode.
  • Ne pas anticiper les résultats : essayer autant de faire ce peut de ne pas partir avec des idées préconçues sur les résultats
  • Soigner la présentation, un document Excel simple parait insuffisant, il devra être accompagné d’explications et d’une grille de lecture.

 

Comment le faire ?

Tableur Excel

Un tableau Excel permet de poser les bases.

Quelques suggestions de critères : date, nom du demandeur, type de demande, question posée, niveau de difficulté, réponse apportée, sources utilisées, temps passé, commentaires

Logiciel dédié

Priory solutions, éditeur de logiciels dédiés aux services documentaires a développé une solution de gestion des recherches et questions. Il est possible de paramétrer totalement l’outil en fonction de sa structure. Très ergonomique, le logiciel permet d’éditer des statistiques très précises, par documentaliste, par utilisateur, par type de recherche.

http://priorysolutions.com/quest/

Indicateur de performance, smileys

Les indicateurs de performance

Sur ce sujet, on peut consulter le texte intégral de l’article :

Briand Bénédicte, Buffeteau-Hejblum Annie, Cudelou Jean-François et al., « Indicateurs de performance des services documentaires. L’expérience d’un groupe de professionnels de l’information », Documentaliste-Sciences de l’Information, 2002/1 (Vol. 39), p. 26-33. DOI : 10.3917/docsi.391.0026. URL : https://www.cairn.info/revue-documentaliste-sciences-de-l-information-2002-1-page-26.htm

Dont on retiendra : « La définition et le suivi d’indicateurs quantitatifs représentent la démarche la plus facile à mettre en œuvre car il s’agit de données factuelles que l’on peut tirer d’une base de suivi des activités du service. La mise en place d’indicateurs qualitatifs est plus problématique parce que ces indicateurs sont essentiellement subjectifs (estimations, jugements, appréciations) et que, à l’exception de la validation des sources et de critères de valeur ajoutée, ils dépendent pour beaucoup de retour client. Il faut responsabiliser les demandeurs et les convaincre de l’utilité et du bien-fondé de ce retour pour l’amélioration des prestations futures. »

La mise en place d’indicateurs quantitatifs est une première étape que l’on peut mettre en œuvre facilement (avec un peu de discipline). Ces indicateurs présentent l’avantage de la discrétion.

Pour ce qui est des indicateurs qualitatifs en revanche qui nécessitent des enquêtes de satisfaction, tout dépendra de la politique de la Direction et de la place accordée au Service Documentation dans la structure. Pour faciliter la mission, il sera possible d’avoir recours à des outils de sondage en ligne.

Designer les fonctions documentaires

Présenter le reporting

Pour présenter un reporting qui peut sembler indigeste si l’on se contente d’une présentation Excel, on conseille d’avoir recours aux infographies.

Voir par exemple :

10 outils en ligne pour créer des infographies facilement par Fidel Navamuel (Outils Tice)

Les techniques de pensée visuelle (sketchnoting, mindmaping) peuvent aussi aider à présenter une équipe ou un service de manière attractive.
Voir à ce sujet :  https://www.serendipidoc.fr/retour-formation-visual-mapping/

 

En conclusion faire savoir son savoir-faire est le grand défi de la fonction documentaire !

 

Pour aller plus loin

Les stages ADBS

Communiquer sur son activité, enjeu pour services documentaires

Appliquer les techniques du marketing à son service d’information

Etudier les besoins des utilisateurs et évaluer leur satisfaction

Faire évoluer son offre de services

Le film

Erin Brockovich, le film

Nous recommandons vivement le (re)visionnage du film Erin Brockovitch, d’abord car Soderbergh fait du personnage incarné par Julia Roberts le véritable sujet du film avec son franc parler, ses jupes courtes et sa démarche inégalable. Et aussi parce qu’Erin Brockovitch n’aurait jamais découvert l’information qui fera l’histoire si elle n’avait été archiviste en cabinet d’avocats.

Synopsis : Mère de trois jeunes enfants, deux fois divorcée, sans travail ni diplôme, Erin Brockovich ne peut compter que sur son énergie et son charme pour trouver le travail qui, enfin, renflouera son compte en banque désespérément vide. Pour l’heure, la malchance s’acharne sur elle. Blessée par un chauffard, Erin vient d’apprendre qu’elle ne touchera pas un sou de dédommagement. Cependant, pris de compassion, son avocat consent à l’engager dans son cabinet comme archiviste. C’est justement en procédant au classement des archives qu’Erin tombe sur le dossier de la famille Jensen, dont une puissante compagnie d’électricité, la PG&E, convoite le terrain. Erin comprend rapidement qu’elle vient de mettre la main sur une information qui pourrait bien lui brûler les doigts…


Article écrit en collaboration avec Emilie Gempp, Legal Documentaliste, Goodwin

Cet article a été écrit en collaboration avec Emilie Gempp. Je lui ai proposé une trame d’article détaillée. Elle est revenue vers moi avec une étude complète à la fois sociologique et pratique. Je la remercie pour son implication qui va bien au-delà du simple commentaire du logiciel dédié que nous avons évoqué ensemble.

Il me tient à cœur de dépasser les sujets à la mode pour revenir à des pratiques professionnelles de base dont plus personne ne parle alors qu’elles constituent une part importante de nos activités ou de nos réflexions.

N’hésitez-pas à revenir vers moi si vous souhaitez vous aussi défendre un sujet d’exercice professionnel.

PMB Community

PMB Community juridique

PMB Community

Nous nous réjouissons de la création d’un outil collaboratif autour de PMB.

PMBServices a lancé PMB Community le 16 avril 2018 : https://pmb.community/

A l’intérieur de ce réseau, retrouvez un espace dédié pour la communauté juridique.

Cette communauté a été créée afin de rassembler les utilisateurs de PMB en documentation juridique : cabinets d’avocats, directions juridiques d’entreprises, administration et institutions publiques ou privées.

Chaque espace dispose notamment :

  • d’un fil d’actualité sur lequel les membres du groupe peuvent publier des messages;
  • d’un agenda partagé;
  • d’un wiki;
  • d’une liste collaborative de liens;
  • de forums;
  • d’un espace de dépôt de fichiers à partager;
  • d’une liste de tâches organisées…

… mais aussi d’outils de convivialité :

  • partage de photos;
  • création de sondages.

N’hésitez pas à partager dans cet outil : vos retours d’expérience, vos tutoriels, vos trucs et astuces, vos suggestions de points à aborder lors de nos réunions, vos idées de développement répondant à un besoin commun à notre matière.

Par ailleurs, vous trouverez sur Sérendipidoc les articles écrits portant sur l’utilisation de PMB en documentation juridique.

Nous comptons sur votre participation active !

Vue depuis la bib W&C, NYC

Détachement d’un documentaliste juridique à New-York par Grégory Amsellem

Vue depuis la bib W&C, NYC

Vue depuis la bib W&C, NYC

A compter du 29 janvier 2018, mon Cabinet (White & Case) m’a envoyé, pour une période d’environ deux mois, en détachement à notre bureau de New York. Avant de partir, plusieurs formulaires doivent être complétés dans l’optique d’obtenir le visa J1. A noter que nous disposons d’un service interne dédié à l’assistance aux démarches qui fut d’une aide précieuse.

Ce fut une expérience très enrichissante tant sur le plan professionnel que personnel. J’ai pu, concrètement, répondre aux demandes des avocats en utilisant les bases de données US (Bloomberg, Lexis advance). Cela a considérablement enrichi mon vocabulaire anglais.

Bibliothèque W&C, NYC

Il y a une très bonne coopération au sein de l’équipe. Six documentalistes sont installées au sein de la Bibliothèque, Deux autres sont directement installés au sein des équipes arbitrage et concurrence. Contrairement à notre bureau de Paris, les tâches sont compartimentées au sein de l’équipe de NY (bulletinage, achat d’ouvrage, catalogage, recherche par département…). La majorité des demandes sont des recherches de références / recherche thématiques, assez similaires aux requêtes au sein de notre bureau de Paris. Cependant, les avocats / stagiaires se déplacent moins en Bibliothèque moins qu’à notre bureau de Paris. Les recherches peuvent être plus fastidieuses dans la mesure où il faut parfois faire des comparatifs entre les juridictions des 50 Etats.

Le fait de travailler sur le fuseau horaire de New-York permet a également permis de couvrir davantage les besoins du bureau de Paris dans la mesure où je pouvais répondre aux avocats au-delà de 18h (heure de Paris).

Bibliothèque W&C, NYC

La quasi-totalité des bases de données US sont disponibles au sein de nos bureaux américains. J’ai pu noter qu’à la différence de nos fournisseurs en France, la politique des maisons d’éditions (Lexis et Bloomberg par exemple) est de mettre à disposition des formateurs une à plusieurs fois par semaine. Il n’y a aucune réticence pour faire déplacer un formateur pour un faible nombre de participants (le fait de proposer une présence régulière fait que les personnes intéressées se déplacent en plus petit nombre et peuvent donc avoir des échanges plus personnalisés).

L’usage des ressources électroniques est beaucoup plus développé qu’en France.

J’ai pu apprécier de découvrir le site de Jean O’Grady (Sr. Director of Information, Research & Knowledge at DLA Piper US, LLP) : https://www.deweybstrategic.com/ ainsi que https://ripslawlibrarian.wordpress.com/ publié par the Research, Instruction, and Patron Services Special Interest Section (RIPS-SIS) of the American Association of Law Libraries.

Si vous êtes de passage aux USA, vous pouvez découvrir les conférences proposées par Ark Group. J’ai pu assister à l’une d’entre elles le 22 février 2018 : https://www.ark-group.com/sites/default/files/LLIS-FEB22-V1.pdf

Bibliothèque W&C, NYC

Salon de la bib W&C, NYC

Merci à Gregory Amsellem, Librarian Manager chez White & Case pour son retour d’expérience, qui je l’espère donnera peut-être à d’autres l’envie de se lancer dans l’aventure de l’échange professionnel international.

Merci aussi à Benoît Bréard pour la mise en relation avec Gregory.

Crédit photos : Gregory Amsellem

Autoformation

Autoformation et documentation : quelques pistes

Autoformation

Cet article est librement inspiré de l’ouvrage de Corinne Dupin Autoformation, apprentissage buissonnier, Editions du Cercle de la librairie/Electre 2017

Dans cet ouvrage, l’auteur étudie les ressorts de l’autoformation, cherche à savoir si elle est « disciplinable » (tentative de formalisation d’une méthodologie) puis étudie les bénéfices de l’autoformation.

Je me suis inspirée de plusieurs parties de son sommaire et de ma propre expérience pour vous livrer ici quelques pistes.

Sur le principe de l’autoformation à moindre coût, je n’aborde ici que les solutions gratuites ou celles liées à un abonnement (abonnement à une association, à un magazine professionnel) ou achat de type achat d’ouvrage. Je ne traite pas dans cet article des formations professionnelles payantes proposées par les organismes.

Liste de diffusion

Commençons par l’outil le plus vieux mais pas le moins efficace : la liste de diffusion.

La liste de diffusion juriconnexion liée à l’adhésion à l’association est une source non négligeable d’informations sur le métier, les postes à pourvoir, les trucs et astuces de recherche, les problèmes sur certaines sources d’information, les annonces de manifestations, les publications de l’association et tout particulièrement de son sous-groupe Juriformation. Notons toutefois que la liste de diffusion aurait tendance à se vider au profit de publications sur le compte Twitter de Juriconnexion.

A ce jour, il n’existe plus de groupe juridique au sein de l’association ADBS donc plus de liste de diffusion utile même si la liste de diffusion ancienne a été maintenue et qu’elle est parfois utilisée principalement pour des demandes de services.

Blogs professionnels

Attention passage auto-promo ! mais pas que…

Tenir un blog professionnel oblige aussi à s’auto-former en permanence car il faut expérimenter soi-même les sujets pour mieux être à même d’en parler.
Si écrire votre propre blog ne vous tente guère, vous pouvez toujours lire ceux des autres : Emmanuel Barthe qui tient le blog precisement.org depuis fort longtemps et Serendipidoc.fr of course !

Les réseaux sociaux

J’ai déjà parlé à plusieurs reprises de l’intérêt de faire sa veille métier via les réseaux sociaux : Pourquoi utiliser Twitter pour sa veille métier ?

J’ai remarqué par ailleurs que ceux qui ne twittent pas sont en compensation assez actifs sur LinkedIn qui peut aussi être utile pour suivre une veille métier notamment en s’abonnement à des groupes.

La presse professionnelle, les ouvrages

Il n’y a pas de presse spécialisée documentation juridique mais une presse dédiée aux professionnels de l’information où chacun pourra trouver matière à développer ses connaissances.

Quelques titres de presse intéressants les professionnels de l’information

Peu d’ouvrages récents sont disponibles sur la documentation juridique.

Voir notamment :

Recherche documentaire juridique, méthodologie sous la direction d’Isabelle Fructus, Larcier, 2016

Maîtriser l’information, la documentation et la veille juridique par Didier Frochot, Territorial, 2016

Voir aussi les publications des éditeurs suivants : ADBS, Cercle de la Librairie, Editions Klog

Voir aussi les livres-blancs que l’on peut obtenir auprès de certains prestataires, sociétés de conseils.

E-books et livres-blancs chez Editions Klog

Livres-blancs chez Archimag 

Les MOOC

MOOC Wordle created by Macie Hall

Image Source: MOOC Wordle created by Macie Hall

Là non plus, il n’existe pas encore de MOOC spécialisé sur la recherche et la veille juridiques même si cela serait fort utile. Certains MOOC peuvent néanmoins aborder des sujets de gestion de l’information.

Voir mes retours d’expérience sur les MOOC : https://www.serendipidoc.fr/tag/mooc/

Voir aussi les MOOC juridiques qui permettent de s’auto-former dans une matière juridique comme les cours de droit des sociétés du professeur Bruno Dondero.

J’ai eu une période très MOOC pour ma part. J’en ai enchaîné plusieurs. J’imprimais l’ensemble des supports. Je les consultais dans les transports en commun. Ce n’est pas très écologique (même si j’imprimais recto/verso) et je ne bénéficiais pas des attraits multi-média des MOOC mais je mémorise mieux sur le papier et cela me permettait d’annoter les supports. Chacun sa méthode, ce qui compte c’est d’aller au bout en empochant si possible un certificat avec une bonne note (la récompense !).

Au moment où j’ai publié cet article, la plateforme FUN a lancé les inscriptions pour le MOOC Les bonnes pratiques de la veille technologique.

Les conférences gratuites ou celles liées à une adhésion

L’adhésion à l’association Juriconnexion donne accès à plusieurs manifestations annuelles comme la journée juriconnexion, les Rencontres Avec, les Ateliers autour d’une matière juridique ou l’AG.

De ces manifestations on retiendra le IN qui permet de se former et de rencontrer des experts et le OFF qui permet d’échanger avec ses pairs.

Voir aussi les conférences en marge de grands salons de type Documation.

Pour un annuaire des salons professionnels, voir celui d’Archimag.

La pré-inscription au salon permet d’accéder gratuitement au salon et à certaines conférences.

Pour des meetups entre droit et technologies voir notamment les meetups d’Open Law.

Voir aussi les conférences gratuites organisées parfois par Archimag (avec mise en avant d’un prestataire, c’est le jeu !)

Les webminars

Ces mini conférences en lignes deviennent de plus en plus fréquentes. Pour les suivre dans les conditions optimales, l’idéal est de posséder un casque audio et un double écran.

Exemples de webminars :

  • webminars d’éditeurs sur les trucs et astuces de recherche,
  • webminars de présentation de nouveaux produits (éditeur/fournisseur dont vous n’êtes pas client),
  • webminars de logiciels métier permettant de se familiariser avec de nouvelles fonctionalités,
  • webminars de sociétés de conseils, de blogueurs professionnels, d’experts qui ensuite vous proposerons leurs services (situation identique avec les livres-blancs).

N’hésitez pas à vous inscrire !

Les rencontres professionnelles

Ce que Corinne Dupin appelle le « compagnonnage ». J’avoue que l’idée est très séduisante.

J’ai été plusieurs fois pour ma part impliquée dans des présentations de notre outil documentaire (en l’occurrence notre portail PMB) à des consœurs qui avaient un projet en cours. Cette présentation n’est pas unilatérale. Elle débouche très souvent sur un échange de bonnes pratiques.

Je rêverais d’échanges in situ de ce genre plus réguliers, une sorte de « Vis ma vie » encadré chez mes homologues. Malheureusement les situations de concurrence font que ce n’est guère possible mais rien ne vous empêche d’échanger autour d’un déjeuner.

Si vous avez d’autres pistes, juridiques ou non, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires.

Presse

Les sources d’informations non juridiques utiles aux avocats et juristes

Maîtriser les fondamentaux de la recherche sur les bases de données juridiques est indispensable, toutefois le monde des affaires nécessite de parfaitement appréhender l’écosystème économique et financier.

Finalement nos recherches sont parfois de moins en moins juridiques !

L’information sur les sociétés

Bourse

Les avocats et juristes sont gros consommateurs d’informations légales sur les sociétés issues d’Infogreffe ou de societes.com.

Pour les sociétés cotées, on consultera le site de l’AMF en utilisant la fonction recherche avancée de son moteur ou en la contournant via Google et via l’opérateur de recherche site:amf-france.org

Les informations économiques et financières

Presse

 

S’obtiennent via des abonnements à la presse du même nom. Les versions numériques des journaux comme Les Echos, Le Figaro, Le Monde, permettent d’obtenir l’intégralité des articles diffusés et leurs archives.

Les structures qui souhaitent consulter un large panel de sources françaises, internationales ou très spécialisées dans un domaine d’activité, ont tout intérêt à prendre un abonnement auprès d’un agrégateur de presse.

Qu’est-ce qu’un agrégateur de presse ?

C’est une base de données où sont compilés plusieurs milliers de titres de presse dont les contenus sont automatiquement indexés.

Pour remplir leur mission de veille, les agrégateurs proposent un produit « clé en main », prêt à être diffusé avec une couverture média large qui inclut la presse mais aussi les dépêches, TV, radio, blogs et réseaux sociaux. Des milliers de sources françaises et internationales font l’objet d’une surveillance parfois enrichie par des prestations d’analyse de contenus ou de tendances.

Le coût d’un abonnement à un agrégateur de presse est élevé. Il est lié à l’accès à plusieurs milliers de sources françaises et internationales, à la rediffusion de l’information en interne,  à l’acquittement, directement par l’agrégateur, des droits d’auteurs auprès du Centre Français d’exploitation du droit de Copie et aux technologies mises en œuvre pour en faire un outil de plus en plus performant tant dans l’édition de produits documentaires (panoramas de presse), que dans la veille ou les recherches ponctuelles.

Quelques prestataires :

Sans budget, il est toujours possible de faire des recherches via Google et notamment sa partie Google Actualités avec le risque de passer à côté de contenu payant non indexé ou celui, de plus en plus fort, de voir vos résultats de recherche biaisés par les choix de Google.

Voir à ce sujet deux articles récents publiés par Carole Tisserand-Barthole sur le blog fla-consultants :

Google évolue : les documentalistes plus utiles que jamais ? 

Comment bien interroger Google en 2018 ?

Si la réactivité des bases de données payantes ou de Google Actualités ne vous permet pas d’aboutir à une recherche concluante pensez également à interroger le réseau social Twitter justement réputé pour l’indentification des signaux faibles et la très bonne réactivité de ses membres.

Pour une vieille juridico-économico-financière gratuite, voir aussi l’excellente lettre BipBipNews déjà abordée sur ce blog.

L’intelligence économique

Action de groupe

Il s’agit en général de bases de données étrangères et couteuses. La souscription à un abonnement relève dans ce cas d’un enjeu stratégique. On y trouve des actualités, des rumeurs, des analyses rédigées des journalistes spécialisés.

Certains domaines du droit s’y prêtent particulièrement comme :

L’information biographique

 

Car qui dit affaires, dit hommes d’affaires. Un rendez-vous est souvent précédé par la recherche de la biographie de la personne.

Les agrégateurs de presse proposent ce genre d’information. Voir aussi le traditionnel Who’s who (payant) ou les annuaires de grandes écoles (selon votre parcours).

Pensez aussi aux réseaux professionnels comme LinkedIn et Viadeo.
Pour rechercher de manière anonyme, voir l’article Comment voir sans être vu sur LinkedIn et Viadeo ? par Laurent Brouat.

Les informations métier

Dalloz Avocats n° 5, mai 2015Par métier, j’entends ici métier d’avocat ou de juriste d’affaires et tout particulièrement les aspects communication (internet et intranet), business development, gestion de l’information.

D’après moi il y a peu de sources sur les thèmes cités ci-dessus.

On notera la revue « Dalloz avocats Exercer et entreprendre » disponible en papier et en électronique sur la plate-forme Dalloz-avocats.fr

 

Par ailleurs, l’auteur de l’ouvrage Dalloz référence Cabinet d’avocats, également disponible en papier et en format électronique sur dalloz-avocats.fr est Dominic Jensen. Il écrit de manière régulière sur la profession d’avocat sur le blog WILO de l’agence de communication Eliott & Markus.

La Lettre des Juristes d’Affaires qui s’intéresse principalement aux deals et aux nominations aborde également parfois les aspects métier dans ses suppléments ou sur son site notamment la partie Fiches pratiques.

On pourra consulter également certains articles du Village de la justice.

Overdose sur l’innovation

Si l’on s’intéresse aux évolutions du métier et tout particulièrement à l’innovation appliquée au domaine du droit, la difficulté sera de faire le tri parmi les centaines d’articles de qualité inégale qui sortent chaque jour sur les legaltechs, l’intelligence artificielle, les robots, les données juridiques ouvertes (open data, open law), la blockchain, la justice prédictive,… N’en jetez plus, c’est l’overdose !

Voir mon article sur droit et innovation où sont listées quelques sources.

Et aussi…

Cet article n’aborde pas la recherche d’information sur les bases de données scientifiques, marques, dessins, brevets et modèles, un domaine à maîtriser si le juriste opère dans ce secteur.

BipBipNews Mugs

BipBipNews

BibBipNews Logo
C’est une newsletter hebdomadaire juridique. Pas une de plus ! Une différente.
Son objectif est de balayer l’actualité économique-financière-juridique en 2 minutes chaque vendredi à 17h00 afin de ne rien manquer de l’actualité du droit et des affaires !

Face à l’infobésité et au manque de temps, Bib Bip News présente ses arguments :

Professionnels du droit dans le monde des affaires, vous faites face à une multitude d’informations et vous n’avez pas le temps de scanner l’actualité tous les jours.

Nous sommes là pour vous. L’équipe Bip Bip ! News scanne les médias et vous restitue l’essentiel.

L’exhaustivité n’est pas notre objectif. En revanche, nous souhaitons lister les quelques points forts de la semaine écoulée pour que vous soyez certain de ne pas avoir manqué l’essentiel.

Son style est à part, presque parlé, dans le sens noble du terme, un peu comme une revue de presse radio avec savant fondu-enchaîné des idées.

Gros avantage et non des moindre, Bip Bip News est gratuit pour l’instant avec un système de partenariat qui a du sens pour les avocats et juristes (formations EFE, consulting en communication, management).

Derrière Bip Bip News se cache une équipe de trois personnes, une juriste Rozenn Le Bourdais, une journaliste pigiste Delphine Iweins et Stéphane Lefer, par ailleurs à la tête d’Oxygen+, un cabinet d’avocats, spécialisé dans le support aux entreprises via des experts juristes ou avocats détachés dans des entreprises clientes pour leur apporter leur savoir-faire durant une période déterminée.

C’est pendant sa période de juriste d’entreprise que Stéphane Lefer a ressenti le besoin d’avoir une newsletter d’actualité synthétique hebdomadaire.

Le projet est novateur, tout comme la soirée de fin d’année 2016, qui s’est tenue dans un espace de co-working légèrement underground d’une ruelle (légèrement louche) du 10ème arrondissement !

BipBipEvent, Oser

BipBipEvent, Oser

 

 

Au programme, plusieurs interventions autour de la thématique OSER : oser se former pour faire évoluer son poste, oser communiquer avec les outils gratuits gravitant autour des réseaux sociaux, oser passer du métier d’avocat à celui de viticulteur, oser imaginer la fonction juridique de demain. Parfois, il faut OSER quitter le triangle d’or pour trouver de nouvelles idées !

Pour recevoir la newsletter Bip Bip News, il suffit de vous inscrire sur le site.
Possibilité de consulter les archives.

BipBipNews Mugs

Les mugs assortis à la réserve de canistrelli, c’est très important pour bien démarrer la journée !

Pour les documentalistes ou personnes faisant de la veille, c’est une sécurité supplémentaire sachant que normalement vous avez dû identifier les principaux points évoqués dans la newsletter. J’apprécie pour ma part Bip Bip News pour son ton décalé.

Pour les avocats/juristes/femmes et hommes d’affaires travaillant en petites structures, c’est une bonne source de veille, gratuite et synthétique.

Mise à jour du 19 mars 2018 
A l’occasion de la sortie du rapport L’entreprise, objet d’intérêt collectif par Nicole Notat et Jean-Dominique Senard (qui propose l’inscription de la notion de raison d’être de l’entreprise dans le code civil), BipBipNews s’est essayé à sa propre définition de sa notion de raison d’être :

« On se lance : il s’agit d’informer de manière simple et direct la communauté des juristes en prenant de la hauteur pour ne pas voir l’activité juridique par le petit bout de la lorgnette et ainsi valoriser, d’une part, les sujets juridiques et éthiques et, d’autre part, le travail des juristes. Il s’agit aussi de considérer les juristes comme des personnes « normales » et par exemple considérer qu’ils peuvent, ça c’est pour notre dernière rubrique, faire autre chose que travailler !
Au final notre objectif est de vous aider, de vous faire plaisir et, nous tous, finir la semaine avec du peps et le sourire aux lèvres ! »

Réussi et stimulant car BipBipNews vous invite à réfléchir à votre propre notion de raison d’être !

http://www.bipbipnews.com/

Sommaires de revues juridiques

Revue des sommaires, faut-il la conserver ?

Sommaires de revues juridiques

La question de conserver ou non la revue des sommaires est une question que je me pose souvent. Ce n’est pas un produit très moderne et j’ai parfois un peu honte de le présenter aux nouveaux avocats et stagiaires.

Le produit

Pour mémoire, la revue des sommaires consiste en une compilation des sommaires des revues pendant une période donnée.

Son régime juridique

Pour en savoir plus sur son régime juridique (droit d’auteur), vous pouvez consulter les articles :

Droit des revues de sommaires de Didier Frochot (14 mai 2011)

Diffuser une revue de sommaires en toute légalité : un casse-tête par Michèle Battisti (2 décembre 2010)

Son utilité

Un outil de veille

La revue des sommaires est un produit utile pour la veille : les choix éditoriaux des revues reflètent bien l’actualité et font souvent ressortir ce qui est important.

En fonction de sa spécialité, un avocat peut souhaiter avoir un regard exhaustif sur une ou plusieurs revues, regard que le documentaliste ne pourra pas toujours partager s’il doit couvrir de nombreux domaines du droit.

Les maquettes des revues changent assez peu. Il est facile de se repérer dans le sommaire d’une revue lorsqu’on la connait bien afin d’identifier rapidement les articles que l’on souhaite consulter.

Inversement, il est toujours surprenant de constater que certaines revues ont des sommaires incomplets (manque du titre de la revue et de ses références, manque de détail) qui sont presque incompatibles en l’état avec une revue des sommaires. Avis aux éditeurs !

La plupart des revues juridiques sont intégrées dans les bases de données des éditeurs. Valoriser la production doctrinale présente dans les revues, est aussi une façon de valoriser les abonnements aux bases de données juridiques hors recherche documentaire. Le juriste prendra ainsi l’habitude de consulter les bases pour sa veille et pas seulement pour une recherche ponctuelle.

L’état de l’art

Après sondage auprès de quelques collègues, nous sommes nombreux à utiliser des versions PRO du logiciel Adobe Acrobat afin de constituer un sommaire des sommaires cliquable et « chapitrable » en fonction des thèmes des revues.

La revue des sommaires est souvent « océrisée » pour y faire des recherches plus facilement.

Le produit est alors diffusé par e-mail ET/OU intégré à un portail documentaire avec un système de PUSH pour avertir les avocats de sa mise en ligne ET/OU intégré à la GED (Gestion Electronique des Documents) avec un système d’abonnement pour recevoir chaque nouveau sommaire dès sa mise en ligne.

Certains ajoutent une indication manuscrite en vis-à-vis de ce qui est important (flèche devant l’article important), d’autres préfèrent faire une extraction de ce qui est important pour alimenter d’autres produits documentaires (bases de doctrine interne, revue documentaire).

Faut-il moderniser à tout prix ?

J’aurais tendance à dire que tout dépend de la charge de travail du documentaliste et de l’intérêt que manifestent les avocats pour ce produit.

Si le produit, même vieillot, a ses habitués, il me semble contre-productif de vouloir en faire une usine à gaz.

Précisions sur le titre du billet

Conserver se lit ici dans le sens, faut-il ou non continuer d’éditer ce genre de produit ?

Il ne s’agit pas ici de la politique d’archivage du produit.

Ceci dit, la question de la politique d’archivage du produit a aussi du sens.

Pour ma part, dans la mesure où il s’agit d’un produit d’actualité, je ne conserve le produit qu’un mois par roulement. Je supprime régulièrement des anciens sommaires afin de ne pas alourdir inutilement notre base documentaire.

Sommaires de revues juridiques

Si vous avez des idées sur l’utilité ou non de la revue des sommaires ou sur sa modernisation, n’hésitez pas à poster des commentaires.

Merci à Olivier Fruchart d’avoir posé la question et sondé son entourage.

Comment améliorer l’accès aux thèses et mémoires ?

Ci-dessous un résumé de mon intervention lors de la table ronde de la Journée Juriconnexion du 7 décembre 2017 sur les thèses et mémoires universitaires.

Le témoignage

Journée Juriconnexion 7/12/2017

Diverses expériences nous montrent qu’il n’est pas simple pour un avocat qui travaille dans l’urgence mais néanmoins avec une volonté d’exhaustivité de comprendre la difficulté d’obtention d’une thèse mentionnée dans un document.

Les thèses ne sont pas disponibles pour plusieurs raisons :

  • Elles ne sont pas publiées,
  • Elles sont publiées mais épuisées,
  • Elles sont disponibles mais uniquement sous format papier (ou pire sous format microfiche),
  • Elles ne sont pas éligibles au prêt entre bibliothèques,
  • L’auteur s’est opposé à sa communication hors consultation sur place dans l’université de sa soutenance,
  • L’auteur fait état de sa thèse sur internet (blog) mais ne répond pas aux nombreuses sollicitations de communication (communication paradoxale !)

Voici pour quelques exemples.

Les axes d’amélioration

Côté doctorant

Inciter le dépôt en OPEN ACCESS ou à la publication ou les deux avec un embargo par exemple. Le minimum serait de pouvoir disposer de la table des matières en accès libre.

Inciter l’auteur à publier un article de synthèse qui signale l’intérêt de son travail et donne envie d’en savoir plus. Dans le même ordre d’idée, il est possible d’exposer sa thèse en 180 secondes http://mt180.fr/ (vidéo) :  un très bon exercice de communication.

Inciter au dépôt via le legal design

Cette forme de communication est très virale car elle est très partagée sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter. Elle peut plaire aux jeunes juristes et marquer les esprits.

Voir par exemple : OA | Mais au fait, je dépose quoi ?

 

Mais au fait, je dépose quoi ? par Magalie Le Gall

Mais au fait, je dépose quoi ? par Magalie Le Gall

Un bon exemple d’incitation au dépôt. Sketchnote de Magalie Le Gall, pour Couperin.

Communication juridique

Faire de sa thèse un argument central de sa propre communication et pourquoi pas construire un blog autour de sa thèse ?

On peut alors imaginer qu’un internaute s’inscrive via un formulaire de contact pour récupérer le texte intégral de la thèse comme nous avons coutume de le faire pour les livres blancs.

Côté juriste / Stagiaire / avocat

Il est du devoir des documentalistes, bibliothécaires de former les jeunes juristes sur ce type de source.

Parmi les axes de formation, on notera :

  • Leur apprendre l’existence des bases de recherches (Sudoc, Theses.fr, TEL)
  • Faire le distinguo entre publié, non publié, épuisé, disponible
  • Faire comprendre que « commander dans l’urgence », n’est pas une solution possible pour ce genre de document
  • Ce qui n’existe pas en version numérique peut exister en papier (et vice versa)
  • Leur apprendre les réflexes de recherche du papier : localisation, emprunt
  • Leur faire utiliser les réseaux : LinkedIn, internet pour entrer en contact avec l’auteur

Côté documentaliste / bibliothécaire

L’entraide entre personnels des bibliothèques, documentalistes, public / privé existe déjà. C’est un atout dans les recherches complexes. La journée Juriconnexion qui réunissait un grand nombre d’acteurs des secteurs publics et privés favorisera sans aucun doute de nouvelles collaborations.

Instaurer un prêt entre centre de documentation et bibliothèques universitaire ?

La disparition du service de copies de documents de la bibliothèque CUJAS en juin 2017 pose des problèmes d’accès (rapide) à l’information. Il était bien pratique d’obtenir par ce biais une photocopie du sommaire ou d’un extrait de thèse épuisée par exemple. Le retour d’un  service identique, même freelance, serait apprécié.

Côté éditeur

La réimpression de thèses majeures est une bonne chose.
Ainsi, cette année, j’ai pu commander la thèse Principes d’une réalisation méthodique du droit privé d’Henri Motulsky datée de 1947. Elle a été publiée une première fois en 1948 chez Sirey, puis à nouveau en 1991 chez Dalloz, puis à nouveau en 2002 chez Dalloz.

Elle est toujours disponible à la commande chez notre libraire habituel.

Cette remarque vaut aussi pour les traités de droit épuisés !

L’impression à la demande pourrait aussi apporter plus de souplesse dans la gestion des fonds documentaires de thèses.


Ressources numériques à rappeler

Faire sa thèse

Blog Precisement.org (Emmanuel Barthe)

http://www.precisement.org/blog/Faire-sa-these-ouvrages-et-sites-utiles.html

http://www.precisement.org/blog/Faire-sa-these-de-droit-methodologie-et-conseils.html

Rechercher une thèse sur internet

Méthodologie de recherche

Fiche pédagogique Jurisguide Thèses et travaux universitaires (Bibliothèque Cujas) http://jurisguide-cuj.univ-paris1.fr/fiches-pedagogiques/theses-et-travaux-universitaires-A-panorama/

Blog Precisement.org (Emmanuel Barthe)

http://www.precisement.org/blog/Theses-et-memoires-en-droit-disponibles-sur-Internet.html

Sur Sérendipidoc

https://www.serendipidoc.fr/rechercher-these-droit-dapres-references/

Rechercher une thèse par matière

Blog Precisement.org (Emmanuel Barthe)

http://www.precisement.org/blog/Les-meilleures-theses-de-droit-disponibles-en-open-access.html


Crédit illustrations : FXM, Magalie Le Gall (sketchnote), CGU